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Unchalutier est un bateau depêche qui doit son nom auchalut,filet qu'il utilise (avec la drague, le chalut fait partie desarts traînants). La pêche au chalut est notoirement nuisible aux écosystèmes et entraîne des pertes importantes,l'essentiel des prises étant rejetées, mortes, à la mer[réf. nécessaire][1].
Le premier chalutier à vapeur breton, leKerino, des « Chalutiers de l'Ouest », fut mis en service en 1899 àLorient. L'équipage voulut vendre sa pêche à des mareyeursconcarnois, mais il ne put la débarquer et dut repartir à la mer sous les menaces et les huées des marins locaux[2][réf. incomplète].
Le chalutage a été fortement développé auXXe siècle, essentiellement après laSeconde Guerre mondiale et avec le soutien des États et d'instituts tel que l'Ifremer en France, devenant la technique de pêche la plus utilisée dans le monde, comptant pour plus de la moitié des captures mondiales[3]. Des chaluts équipent lesbateaux-usines comme les bateaux plus traditionnels de pêche artisanale. Dans les années 1960, le chalut pélagique est devenu courant et les Russes inventent un nouveau type de chalut travaillant à 850 m et plus profondément encore. Dans les années 1980-1990 les records de profondeurs sont pulvérisés et des chaluts commencent dans plusieurs régions du monde à rapidement surexploiter les poissons desgrands fonds marins (qui ne se reproduisent que lentement).
En 2020, le plus grand chalutier du monde est long de 228 mètres avec49 000tjb et une capacité de stockage de 14 000 tonnes de poisson. Depuis 2019, son nom estVladivosktok 2000(en). Il s'agit d'un ancien pétrolier transformé en 2008[4].
Chalut étalé sur le quai, derrière le portique d'un petit chalutier
Lechalut est lefilet traîné par le chalutier. Il a une forme caractéristique enentonnoir, prolongé à l'ouverture par des ailes pour en élargir la portée. Il peut être tracté par un seul ou par deux navires (on parle alors de « chalutage en bœuf », expression évoquant les bœufs qui tiraient la charrue). Le chalut est traîné par des câbles d'acier appelés « funes ». Il est fermé à son extrémité (le « cul du chalut ») par uncordage dit « raban de cul ». Un système combiné de panneaux, de chaînes (lest) et de lièges ou flotteurs plus techniques (dans le cas de la pêche dans les grands fonds) permet de maintenir béante son ouverture et d'en régler la forme et la profondeur. La dimension des mailles varie des ailes jusqu'au « cul de chalut ». Elle a été réglementée pour mieux sauvegarder les juvéniles.
Les indications dusondeur permettent de maintenir le filet entre la surface et le fond et de le positionner face à un banc de poissons grâce ausonar. Le sondeur sert à connaître laprofondeur sous le bateau, la qualité des fonds et éventuellement à détecter les bancs de poissons. Il ne sert en aucun cas à maintenir le chalut à une certaine profondeur. Par contre, le sondeur de corde de dos,netsonde, permet de connaître la distance du chalut du fond et de la surface. À ce moment on agit sur la longueur de câbles (funes) filée afin d'ajuster le niveau du chalut par rapport à celui du banc de poissons. On peut également agir sur la vitesse du navire dans le même but. Le chalutier peut traîner son chalut entre deux eaux (chalutage pélagique) ou sur le fond (chalutage de fond).
Schéma de principe du chalut de fondLa poche est hissée, avant d'être ouverte pour tri et préparation des poissons, qui arrivent généralement mort sur le pont du fait de la forte variation de pression depuis le fond
Le filet est tracté par le navire (on dit faire « un trait ») de quelques minutes à quelques heures conformément à la stratégie du patron ou du capitaine de pêche, (selon la taille du bateau), puis remonté et hissé sur le pont. Un trait moyen de chalut dure 3 heures, à une vitesse de 2 à 4nœuds. La « poche » estélinguée puis levée, lenœud de raban qui ferme le cul du chalut est défait et les prises se répandent sur le parc. Le filet une fois vidé est remis à l'eau rapidement pour un autre trait, l'équipage se charge alors du tri, de l'éviscération, du lavage et de la mise en glace. À bord des chalutiers industriels, les prises sont descendues dans l'entrepont qui renferme « l'usine ». Elles sont étêtées, éviscérées, lavées, mises en filets, enfin congelées et stockées. L'équipage s'aide de machines du type Baader (machine à éviscérer) pour la préparation du poisson. Les déchets frais sont rejetés directement à la mer.
Les chalutiers classiques pratiquaient la pêche latérale. C'est-à-dire qu'ils filaient (mettaient à l'eau) et viraient (remontaient à bord) leur chalut sur un côté, lesfunes passant par des poulies suspendues à deux potences, une à l'avant, l'autre à l'arrière.Les superstructures se situaient à l'arrière du bateau. Au centre se trouvait la zone de travail et la cale à poisson, entre legaillard d'avant et lapasserelle sous laquelle le treuil était installé transversalement. La coque était renforcée au niveau des panneaux (ou planches) par des « fermes ». Lorsque le bateau n'était pas en pêche, les panneaux étaient arrimés entre les potences et le pavois. Ce travail du chalut était plus pénible et dangereux qu'en pêchant par l'arrière.L'équipage de ces chalutiers était d'ailleurs plus nombreux que celui d'un chalutier pêche arrière de taille équivalente. L'équipage d'un chalutiers de 38 mètres vers 1960 se composait de 18 marins, pont et machine.Les « classiques » ont navigué jusqu'au début des années 1970, où ils ont été remplacés progressivement par les chalutiers de pêche arrière, jusqu'à leur disparition.
Les chalutiers péchant par l'arrière mettent à l'eau et virent leur chalut au cul du bateau. Ces manœuvres sont plus faciles qu'à bord des chalutiers classiques et nécessitent un équipage moins nombreux, Douze marins, pont et machine à bord d'un chalutier de 38 mètres, tous les apparaux de manœuvre (enrouleur de chalut, vire-caliornes, treuil de bras...) étant aujourd'hui hydrauliques ou électriques. De plus l'équipage est davantage en sécurité et mieux protégé. Ces chalutiers ont remplacé les chalutiers classiques à partir des années 1960.
Les chalutiers pêche à l'arrière sont lesbateaux les plus utilisés dans la pêche et majoritaires dans les ports de pêche. On distingue les unités de pêche artisanale appartenant à un patron-armateur, et les unités de grande pêche ou de pêche industrielle qui appartiennent à unarmateur ou à une compagnie d'armement.
Les chalutiers artisanaux sont la plupart du temps spécialisés dans les espèces nobles de captures comme lecolin, ladaurade, lalotte, lasole ou lalangoustine. Enbaie de Somme, on chalute lacrevette grise. La campagne commence au mois de juin de l'aube jusqu'au milieu de l'après-midi. EnBretagne, la langoustine fait vivre la flottille la plus importante de France. Au Pays basque, l'anchois occupe une grande partie des chalutiers.
AlainGuellaff,Le dernier voyage du Victor Pleven : dans les eaux de Terre-Neuve, Louviers, France, L'Ancre de marine,, 140 p.(ISBN978-2-841-41195-5,lire en ligne)
JeanTesson,Le chalutier "Téméraire" : 55 hommes à bord : scènes de la vie quotidienne à bord des derniers chalutiers à vapeur terre-neuvas, Louviers, Ancre de marine,, 191 p.(ISBN978-2-841-41183-2,lire en ligne)