La commune de Chabottes est située dans la haute vallée duDrac, au cœur duChampsaur, au sud-ouest dumassif des Écrins. Abritée au nord par le massif duVieux Chaillol, elle jouit d’un climat intermédiaire entre le climat méditerranéen de montagne desAlpes du Sud et celui plus froid et humide des Alpes du Nord. La commune est traversée d'est en ouest par leDrac, qui sépare le coteau de la rive droite, où se situe le chef-lieu, et la large plaine agricole de la rive gauche, traversée par la routedépartementale 944, principal accès au haut Champsaur (Pont-du-Fossé,Champoléon,Orcières). Il est à noter qu'en aval de Chabottes, jusqu'à Grenoble, plus aucune commune ne s'étend de part et d'autre du Drac.
Le principal axe de communication de la commune est la routedépartementale 944 reliant Gap àOrcières. Cet axe important se situe sur la rive gauche du Drac et passe par les hameaux de Basse-Plaine et Haute-Plaine. Le chef-lieu, situé sur les pentes de la rive droite, est relié à cette route par la section terminale de ladépartementale 945 en provenance de Saint-Bonnet-en-Champsaur. Il est aussi traversé par la départementale 43 qui le relie à Saint-Michel-de-Chaillol au nord et à Chabottones et Pont-du-Fossé à l'est.
Au, Chabottes est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8].Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[9]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (57,5 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (57,1 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (32,3 %), forêts (31 %),terres arables (22,8 %), zones urbanisées (6,2 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,2 %), prairies (2,4 %)[12].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le nom de la localité est attesté sous les formesde Chabotis en l274[13],Locus de Chabotis en 1307,Chabottes dès 1516[14].
Le nomChabottes est la francisation directe du nom occitanvivaro-alpinchabota, qui désigne unecabane en pierres sèches en forme de ruche traditionnelle, parfois recouverte de chaume[réf. nécessaire], comparable auxbories provençales. La forme plurielle indique une multiplicité de telles constructions.
La seigneurie de Chabottes dépendait au Moyen Âge à la fois duDauphin et du seigneur deMontorcier. En1339, le dauphinHumbert II donna à son écuyer Étienne de Roux les moulins de Chabottes, une infrastructure au revenu important pour l'époque. Ce dernier les unit à un fief créé pour lui sous le nom de Prégentil, dont le manoir se trouve sur la commune deSaint-Jean-Saint-Nicolas.
Durant son histoire, la commune de Chabottes fut souvent secouée par les conflits, d'abord en1369 avec son pillage par une troupe de « routiers » provençaux, puis durant lesguerres de religion et enfin en1692 avec les armées duduc de Savoie, qui mirent à sac toute la région.
Comme nombre de communes haut-alpines, Chabottes a été le refuge dehuguenots fuyant la répression instituée parLouis XIV.
En1789, la population de cette commune était de 550 âmes réparties sur 996 hectares de terres, puis monta à 714 habitants à la fin duXIXe siècle. La population locale déclina lentement par la suite, à cause de l'exode rural puis de laPremière Guerre mondiale.
En 2017, Christiane Mioletti, maire de Chabottes, a été démise de ses fonctions par le préfet après sa condamnation à trois ans d'inéligibilité et quatre mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel de Gap pour favoritisme dans l'attribution d'un marché public[17],[18]. Christiane Mioletti n'a pas fait appel[19].
Ce jugement est la conclusion d'une affaire qui a débuté en 2014. Outre la maire, les patrons de deux entreprises ont été condamnés pour avoir bénéficié de favoritisme. L'un d'eux siégeait au conseil municipal[20].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[24]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[25].
En 2022, la commune comptait 955 habitants[Note 3], en évolution de +15,34 % par rapport à 2016 (Hautes-Alpes : +0,4 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Son activité s’équilibre entre l’agriculture, le tourisme, le commerce et l'artisanat.
Cette commune de 996 hectares, située à une altitude comprise entre 1 050 et 1 350 mètres se divise en deux parties bien distinctes : la plaine, agricole, secteur de cultures bocagères, et le coteau, de moyenne montagne, où se trouvent les alpages. Elle fait partie des zones de production de l'agneau de Sisteron, des vinsHautes-Alpes IGP, y compris primeurs et des vinsde la Méditerranée, ainsi que despommes des Alpes de Haute-Durance[29].
Depuis1962, on peut constater une remontée de la population, due en grande partie à l’essor du tourisme hivernal, lié au développement des stations de sports d'hiver du haut Champsaur (Saint-Léger-les-Mélèzes,Chaillol,Orcières 1850, etc.), mais aussi au tourisme estival (le « plan d’eau du Champsaur » sur la commune voisine deSaint-Julien-en-Champsaur, les nombreux itinéraires de randonnée pédestre ou en VTT, les sites d'escalade).
Lachapelle de laNativité de la Vierge Marie, construite en 1659 à la Haute-Plaine, entourée d'un cimetière, inscrite à l'inventaire complémentaire des monuments historiques[30]
L'église paroissiale de la Nativité, construite entre1853 et1855 aux Estèves, inscrite à l'inventaire complémentaire des monuments historiques[31].
L'église paroissiale de l'Assomption, construite entre1864 et1884, au village, inscrite à l'inventaire complémentaire des monuments historiques[32].
Le calvaire monumental, de 1934, dominant le village.
Le monumental « aqueduc des gorges » enmaçonnerie, construit dans la seconde moitié duXIXe siècle au-dessus de Pont-de-Frappe pour faire passer lecanal de Pont-du-Fossé par-dessus le ruisseau d'Ancelle.
La commune de Chabottes a vu naître le[36], au hameau du Fangeas (appeléchâteau de Phanjas par certaines biographies),François Para du Phanjas[37], jésuite et philosophe, auteur entre autres ouvrages desPrincipes de la saine philosophie conciliés avec ceux de la religion (1774). L'abbé Para est mort à Paris en 1797.
Jean Faure, ditFaure du Serre, né au hameau des Michauds le, et retiré à Saint-Michel-de-Chaillol après une carrière préfectorale contrariée par ses convictions ultra-royalistes, s'est fait connaître par ses pièces en vers, épiques ou héroï-comiques, inspirées par les événements dont il était le témoin.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)