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Chômage

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Marche pour l'emploi.

Lechômage est l'état d'une personne n’ayant pas d'emploi mais souhaitanttravailler etrecherchant un emploi. Un phénomèneéconomique important, la définition du chômage comme l'explication de ses causes et de ses remèdes font l'objet de nombreux débats etcontroverses théoriques et statistiques.

Le chômage est souvent considéré comme résiduel et volontaire jusqu’au début duXXe siècle. Lors de laGrande Dépression desannées 1930, le chômage devient par son ampleur un des problèmessociaux etéconomiques les plus centraux despays développés. La détermination du niveau de l’emploi devient également avec cettecrise économique une des questions les plus fondamentales de la réflexion économique : des économistes commeKeynes affirment que l'équilibre deplein emploi n'est pas spontanément garanti mais que l'État a les moyens de rétablir leplein emploi.

Depuis la fin desTrente Glorieuses en 1973, les pays de l'Europe de l'Ouest ont pu voir réapparaître de façon plus régulière ou plus durable des niveaux de sous-emploi très élevés, associés à des phénomènes denouvelle pauvreté, deprécarité et d’exclusion. En tant que transformateur de la structure sociale de la société, bouleversant la vie des plus touchés, tout en suscitant l’inquiétude de nombreuxactifs le chômage est revenu au premier plan du débat politique.

Ailleurs, dans les pays proches duplein emploi l'insuffisance quantitative ou qualitative de la main-d'œuvre constitue - par contraste et de manière symétrique - l'élément majeur du débat économique et politique.

Histoire

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Caricature politique américaine de 1837.

Le chômage correspond donc initialement à une période récurrente d'entraves (ex sécheresse, tempête, chute de neige, inondation) à une activité de subsistance (ex agriculture) ou d'échange (ex transport fluvial) comme au bon fonctionnement de moyens techniques de transformation des matières liée à des conditions favorables et à la disponibilité de l'eau[1],[2],[3].

En reprenant les exemples évoqués : la sécheresse provoquant les basses eaux, les pluies ou la fonte des neiges entraînant inondations, voire dommages entravant l'utilisation des moulins et biefs / canaux / arrivées d'eau, allant jusqu'à générer la famine entravant à son tour l'utilisation de la force de traction des animaux domestiques, etc.).

Ce n'est qu'à partir duXIXe siècle avec l’avènement de l'industrialisation (utilisation poussée de la machine comme facteur de production) et les restructurations des moyens de subsistance puis de production, que le chômage prend une dimension sociologique, créant un nouveau contexte économique extrêmement distant de l'environnement jusque là quasiment naturel d'une civilisation donnée, et provoquant l'inactivité d'importants groupes d'êtres humains malgré leur capacité de travail[4].

Le défaut de considération de l'origine étymologique du terme en fausse l'analyse historique et a pour conséquence directe la confusion du chômage avec lapauvreté ayant pour effet fatal de classer le chômeur dans la catégorie la plus basse de l'échelle sociale, celle des « pauvres » indépendamment tant de sonsavoir-faire que de sescompétences. La preuve peut en être démontréea contrario : dans un contexte d'autosuffisance, la notion de chômage au sens industriel ne peut pas exister.

Antiquité

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Dans l'Égypte et laGrèce antique, les gouvernants luttent contre la surpopulation que provoque l'essor de leurcivilisation, en chargeant des profils compétents à la tête d'un groupe de volontaires « surnuméraires » créer descolonies, comme le firent les phocéens[5].

LaRome antique semble opposer l'otium (leloisir, par extension l'oisiveté mais qui peut également décrire unesorte de retraite) aunegotium (lecommerce, par extension l'exercice d'une profession). Le soudain afflux d'esclaves lié aux conquêtes, notamment auIIe siècle av. J.-C., provoque une surpopulation importante dans le berceau de l'Empire Romain, particulièrement à Rome. Par voie de conséquence, il est à l'origine de l'impossibilité de répartir les forces de travail dans les positions en nombre plus restreint, d'autant plus qu'elles ne disposaient pas nécessairement des compétences indispensables, que ce soit pour assurer l'équivalent de services à caractère public (exaedilii, police, cursores, messagers, ouscribii, rédacteurs), qu'à caractère privé (ex aquarii, sitularii, porteurs d'eau ouaurifex, orfèvre). Les responsables romains durent répondre à cela, par le métayage de terres publiques (ager publicus)[6], le perfectionnement de l'approvisionnement en nourriture (apparition desagrariæ excubiæ ou stationes patrouilles jusqu'aux exploitations excentrées et relais sur les chemins) et du commerce et enfin le développement des jeux, soit la fameuse politiquepanem et circenses (lat. que l'on peut interpréter aujourd'hui parpaix sociale grâce à du pain et des Jeux).

Moyen Âge.

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AuMoyen Âge, les préceptes catholiques conduisent à la construction deshospices pour y accueillir initialement, les populations ayant rempli leurs obligations de service armé et celles victimes des nombreux conflits à cette époque. Ces populations sont souvent blessées ou malades. Outre le développement d'un précurseur des services publics de santé et d'hygiène, ces hospices permettent aux moines de remplir leur devoir decharité. Ces structures imitent celles beaucoup plus modestes et discrètes que lesconfréries,jurandes etmaîtrises entretiennent dans leursstatuts depuis l'Antiquité. Par la suite des structures mixtes, lesConseils de fabrique, s'organiseront au niveau desparoisses en bureau de charité.

Le mouvementprotestant ajoute de l'efficacité au précepte de charité : le riche n'atteindra pas lesalut par la charité, puisqu'elle crée une dépendance du pauvre à son égard. Il atteindra le salut par la responsabilité qui lui incombe de partager son savoir et ses valeurs avec les autres. Le dénominateur commun des individus étant la contribution personnelle, c'est par le travail que se fera le salut, dans tous les sens du terme. C'est pourquoi, les plus riches ont le devoir moral de faire travailler les plus pauvres[7].

Ancien Régime

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Sous l'Ancien Régime, la progression de lapauvreté accroît lamendicité et levagabondage, notamment dans les grandes villes. AuXVIe siècle, plus exactement en 1526, le philosophe et humanisteJean Louis Vivès estime dans son traitéDe subventione pauperum que la charité encourage les pauvres à ne pas chercher de travail. Il est le premier à proposer l'intervention de l'État pour mettre au travail les inactifs. Le pouvoir royal décide de prendre en charge la gestion de la pauvreté et a l'idée de regrouper les indigents dans desateliers de charité ou Maisons du travail. Le principe traversera les siècles, et on le retrouve sous le règne deLouis XIV, auXVIIIe siècle, notamment sous le règne deLouis XVI, à l'initiative deTurgot qui en 1787, fait passer les ateliers de charité sous la responsabilité desAssemblées provinciales[6].

Parallèlement au cours duXVIIe siècle, le pouvoir royal veut régler le problème duvagabondage en menant une politique d'enfermement systématique[réf. souhaitée] dans leshôpitaux généraux[8]. Cette politique d'internement forcé des pauvres[réf. souhaitée] a affecté l'ensemble des États européens. EnAngleterre, dès 1575, un acte d'Elisabeth Ire institue des établissements visant « la punition des vagabonds et le soulagement des pauvres »[réf. souhaitée]. Les « Houses of Correction » qui auraient dû être présentes dans chaque comté vont laisser la place[réf. souhaitée] auxworkhouses qui dans la seconde moitié duXVIIIe siècle trouveront leur véritable expansion. Foucault note qu'en « quelques années, c'est tout un réseau qui a été jeté sur l'Europe ». AuxProvinces-Unies, enItalie, enEspagne, enAllemagne se créent également des lieux d'internement de même nature[9].

Révolution

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LeDécret d’Allarde et laLoi Le Chapelier en supprimant les corporations en1791 favorisent l'embauche de paysans poussés dans les villes par l'exode rural[10].

Industrialisation

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La reconnaissance du chômage s'est produite lentement et s'est particulièrement développée au cours de labureaucratisation et l'organisation scientifique du travail lors de larévolution industrielle. Mais c'est surtout lerégime deSpeenhamland (1795-1834) enAngleterre qui, en apportant une aide essentiellement alimentaire aux chômeurs et auxpauvres pour faire face à la hausse, parfois, insupportable du prix du blé à la suite, à la fois, des mauvaises récoltes et descorn laws (lois sur le blé) qui interdisaient l'importation du blé étranger, qui a permis de rendre le chômage plus supportable[11]. Après larévolution de février 1848, lesateliers nationaux sont une organisation destinée à fournir du travail aux chômeurs parisiens.

À la fin duXIXe (et aussi, depuis1834 lors de la fin du régime de Speenhamland ou des corn laws)[11], les aides en nature données aux chômeurs sont supprimées au profit des aides financières qui se développent avec l'assurance chômage (vers 1911, en Angleterre). Cette dernière est généralisée à l'ensemble des chômeurs dans les pays de l'OCDE depuis la publication du rapport de LordWilliam Beveridge en1942, Du travail pour tous dans une société libre[12]. En effet, Beveridge considère le chômage comme l'un des quatreRisquessociaux qui forment sonÉtat providence, et que l'individu seul ne peut pas supporter, à côté de la famille, la vieillesse et les maladies[13]. Elles reprennent sous la forme moderne desrestos du cœur de labanque alimentaire, des épiceries sociales, dessoupes populaires données à des pauvres et chômeurs qui ne sont pas forcément déclarés[6] (à ces mesures on peut ajouter lesalaireminimum d'insertion,RMI, avec ses différentes variantes, mis en place enFrance en1988[11]). À côté de ce dernier mécanisme, legouvernement français a créé leMinimum social dont lacible est constituée par les personnes à familles nombreuses, âgées ou souffrantes d'handicaps les empêchant de travailler. Toutes ces mesures sont mises en place dans le cadre d'unchômage de masse qui a fait disparaitre l'idée largement partagée en France lors laprospérité destrente glorieuses selon laquelle le pauvre n'est rien d'autre qu'une personne qui cultive la paresse[14].

Effets

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Chute de la consommation

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En 2023, laBanque centrale européenne montre que la perte d'un emploi provoque une chute de la consommation de la personne au chômage lorsque la perte d'emploi n'a pas été anticipée[15]. L'explication keynésienne de laGrande Dépression repose sur le cercle vicieux entre une hausse du chômage, la chute de la consommation, la baisse de la production et donc les licenciements[16].

Suicides

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La mise au chômage augmente la probabilité d'un suicide[17].

Difficultés d'une définition du chômage

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« Sont au chômage toutes les personnes au-dessus d'un âge déterminé, qui n'exercent pas d'emploi rémunéré ou ne sont pas travailleurs indépendants, sont disponibles pour travailler, et s'efforcent de trouver un emploi rémunéré ou de devenir travailleurs indépendants »[18].

Chômage : mise en perspective historique

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Des historiens de l’économie soulignent que la notion de chômage est une invention de la fin duXIXe siècle qui va de pair avec l'exode rural et la constitution de laclasse prolétaire urbaine.

À cette époque « la frontière travail/non-travail devient une coupure nette entre deux mondes et est vécue comme telle, d’autant qu’elle est séparation de lieu, entre lieu de travail et lieu d’habitat »[19].

La notion de chômage est intrinsèquement liée à l’idée desalariat, c’est-à-dire d’un contrat entre un travailleur et unemployeur. Le chômeur est l’individu qui souhaite vendre sa force de travail mais ne trouve pas preneur aux conditions qu’il exige.

Or si le travail salarié s’est désormais imposé dans les sociétés occidentales contemporaines, il reste une réalité historique, fruit d’une évolution du système économique :

  • Jusqu’à la fin duXIXe siècle, l’activité économique des individus s'est trouvée partagée entre le travail rural, à domicile et indépendant, et le travail salarié en usine. Nombre de personnes cumulent les deux types d’activité et les paysans qui s’adonnent par ailleurs à une production agricole dans une optique d’autoconsommation restent longtemps nombreux. S'il existe déjà des formes manifestes de sous-emploi (saisonnier dans le cas du secteur agricole ou conjoncturel à l’occasion des ralentissements d’activité) il est toutefois difficile de parler de chômage dans un contexte économique où le rapport salarial reste une exception.
  • Aujourd'hui, les économies en voie de développement connaissent un régime économique et social pas très différent du contexte évoqué ci-dessus : les analyses doivent donc être menées avec prudence, en fonction d'un contexte qui ne peut être évacué.

Définition statistique : normes Internationales et normes nationales

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La statistique du chômage est marquée par la cohabitation d’une définition internationale proposée par leBureau international du travail (BIT) et celles propres aux États et organismes statistiques nationaux.

Norme du BIT

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Selon le BIT, est chômeur toute personne en âge de travailler (de 15 ans ou plus sans dépasser l'âge de la retraite) qui remplit les critères suivants[20] :

  • « être sans travail », c’est-à-dire ne pas avoir d’activité, même minimale, pendant la semaine de référence ;
  • « être disponible pour travailler », c’est-à-dire être en mesure d’accepter toute opportunité d’emploi qui se présente dans les quinze jours, sans qu’une tierce obligation soit une entrave au retour à l’activité ;
  • « rechercher activement un emploi, ou en avoir trouvé un qui commence ultérieurement ».
taux de chômage =chômeurs au sens du BIT
population active

Normes régionales ou nationales

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  • Pour être chômeur selon le système statistique européenEurostat, il faut avoir été sans travail durant la semaine de référence (soit moins d’une heure hebdomadaire d’activité) et avoir fait des démarches spécifiques en vue de retrouver un emploi, sans forcément s’être déclaré comme chômeur auprès de l’administration.
  • AuxÉtats-Unis, leBureau of Labor Statistics compte comme chômeurs les personnes n’ayant pas d’emploi, en ayant cherché un activement durant les 4 semaines passées, et disponibles pour travailler[21].

Taux d'emploi ou taux de chômage ?

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Au quatrième trimestre 2004 selon l'OCDE[22] le taux de chômage normalisé pour le groupe des hommes de 25 à 54 ans était de 4,6 % auxÉtats-Unis et de 7,4 % enFrance.

À la même période et pour le même groupe, letaux d'emploi était de 86,3 % aux États-Unis et de 86,7 % en France d'après le même document.On constate donc un taux de chômage 60 % plus élevé en France qu'aux États-Unis, alors qu'un nombre plus important d'individus travaillent dans le premier groupe — ce qui est contre-intuitif si on s'attend à ce que le niveau de chômage reflète la situation du marché du travail.

Il faut donc bien se garder d'interpréter sans précaution les chiffres du chômage. En effet, la définition du chômage repose sur la distinction fragile entre non-emploi d'un actif potentiel d'une part et l'inactivité d'autre part. Malgré les efforts de définition et de normalisation, cette mesure reste extrêmement subjective et donc facilement influençable par différentes politiques n'améliorant sans doute pas véritablement la situation du marché du travail.

L'OCDE recommande l'utilisation dutaux d'emploi plutôt que dutaux de chômage pour juger de l'efficacité dumarché du travail et despolitiques de l'emploi[23].

Outil statistique et limites

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Le recours à l'outil statistique et aux méthodes quantitatives ne suffit pas à garantir la production d'un tableau de l'existant incontestable.

  • Selon les pays, l’économie informelle (dite « noire » ou « grise ») génère des actifs non déclarés qui peuvent être par ailleurs comptabilisés comme chômeurs (pour permettre le cumul allocations-salaires).
  • Il est également délicat de comparer les chiffres de périodes différentes, car la définition elle-même a évolué considérablement dans le temps.
  • L'utilisation des données en valeur absolue peut très largement prêter à caution car la population des actifs occupés est en augmentation dans la plupart des pays. Ainsi, la France[24], recense 19,9 millions d'actifs occupés en 1960, 23,4 millions en 1980, et 26,7 millions en 2000. Soit une augmentation du volume de la population active deux fois plus importante que celle du nombre de chômeurs (négligeable en 1960, 1,8 million en 1980, 3 millions en 2000).
  • Enfin, la définition du numérateur et du dénominateur utilisés pour calculer le taux de chômage sont rarement identique :
    • D'une part le taux de chômage est rapporté à la population active totale, tandis que dans certains pays comme la France, seuls les actifs du privé sont exposés au risque de chômage.
    • D'autre part le nombre de chômeurs recensés ne donne qu'une image partielle de la précarité vis-à-vis de l'emploi, car il n'inclut pas les emplois précaires, le temps partiel subi et les préretraites. Or ceux-ci peuvent être considérés comme étant duchômage déguisé et non-comptabilisé. En comptabilisant ces éléments, le site « éclairages économiques » obtient pour la France un « taux de chômage effectif » de 27,6 % de la population active du secteur privé[25].

Halo du chômage

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Le « halo du chômage », d’après J. Freyssinet[26]. Quelques exemples de situations intermédiaires.

D’après les définitions statistiques, chaque individu peut rentrer dans l’une des trois catégories suivantes :

  • Chômeur s’il remplit les critères de la définition,
  • actif occupé s’il travaille effectivement,
  • inactif s’il ne travaille pas et ne remplit pas les critères de définition du chômage (exemple : lesretraités, lesenfants, lesétudiants…).

Lacrise économique entamée dans les pays occidentaux à partir des années 1970 a contribué à créer de nouvelles situations rendant cette catégorisation parfois incertaine.

On remarque d’abord qu’un certain nombre de personnes se trouvent entre une situation d’inactivité et de chômage (cf. zone 3). Parmi elles, beaucoup désirent travailler mais ne sont pas comptabilisées parce qu’elles ont trop peu de chance de retrouver un emploi (et sont donc dispensées de recherche d’emploi) ou parce qu’elles ont renoncé, par découragement, à rechercher un emploi. Dans ce dernier cas, il peut s’agir de chômeurs de longue durée subissant des cas d’extrêmeexclusion sociale, de mères au foyer désirant travailler mais n’entamant pas de démarche, ou encore d’étudiants choisissant de poursuivre leurs études à défaut d’avoir pu se faire embaucher.

La zone floue entre l’emploi et le chômage (cf. zone 2) s’accroît avec la multiplication des formes atypiques d’emplois : les travailleurs subissant un temps partiel non voulu, les personnes recherchant un emploi mais ayant un peu travaillé dans la semaine ou le mois de référence, ainsi que les personnes possédant un emploi précaire.

De même, on trouve des situations intermédiaires entre l’emploi et l’inactivité (cf. zone 1), situation occupée par les individus faisant le choix de travailler moins. Enfin, les travailleurs clandestins et les employés « au noir » ne sont pris en compte dans aucun des trois groupes (cf. zone 4).

Le sous-emploi en France en 1996 et 2012 (en milliers d'unités)[27]
AnnéeChômeurs au sens du BIT (Cat. A)Chômage « déguisé » (Cat. B & C)Absence de recherche d’emploi (Cat. D & E)Sous-emploi au sens du BITTemps réduit subi (saisonniers…)Précarité subie (intérim,CDD… subis)Total du sous-emploi
demandeurs d’emploi en formationcessation anticipées d’activitéchômeurs « découragés »incapable de chercher un emploi
1996353467242321
19963082820563446515726636700
20123132149028544453512680[28]8031

Estimation et décalage temporel

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L'estimation du taux de chômage peut se faire par sondages ou par les classifications réalisées par les agences de l'emploi. Cette dernière méthode a toutefois pour défaut d'empêcher une estimation en temps réel (nowcasting) du niveau de chômage. Plusieurs méthodes d'estimation en temps réel ont été proposées dans les années 2020, dont notamment par laBanque centrale européenne, pour permettre une estimation en temps réel du taux de chômage[29].

Tableau du chômage

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Approche historique

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Le chômage, défini comme une inactivité subie, existe déjà dans les sociétés traditionnelles, mais son inexistence statistique – enFrance, la première statistique date du recensement de1896 - le rend difficilement quantifiable avant leXXe siècle. On peut toutefois avancer le chiffre probable de 6 % à 8 % de chômeurs dans la première moitié duXIXe siècle, ce qui permet àKarl Marx de décrire une « armée industrielle de réserve » dansLe Capital (1867).

Après avoir décru à laBelle Époque, le chômage réapparaît après la première guerre mondiale à la suite des crises dereconversion et malgré la forte croissance desannées 1920. Il atteint des taux aux alentours de 10 % auRoyaume-Uni et enAllemagne. Une hausse spectaculaire suit la crise économique de1929, sauf enURSS : le chômage atteignant des pics de 25 % auxÉtats-Unis et de 33 % en Allemagne. Seule l’Allemagne réussit à résoudre réellement le problème dans un contexte politique particulier, lenazisme qui s’installe grâce au désastre économique et au nationalisme allemand.

LesTrente Glorieuses qui suivent laSeconde Guerre mondiale sont marquées par un chômage très faible avoisinant les 2 % enEurope occidentale, les 4 à 5 % enAmérique du Nord et les 1 % auJapon.

Le chômage commence à croître dès la fin desannées 1960, et connaît une hausse particulièrement significative à la suite duchoc pétrolier de1973. Dix ans plus tard, il touche 8,3 % de la population des pays de l’OCDE. Larévolution conservatrice au Royaume-Uni et aux États-Unis avec les élections deMargaret Thatcher et deRonald Reagan conduisent à une baisse du chômage dans ces pays, une baisse importante du chômage est aussi constatée enAllemagne fédérale jusqu’à la réunification.

En1994, le chômage toucherait 7,8 % de la population active dans les pays de l’OCDE. Depuis, il a connu une baisse importante auxÉtats-Unis, auRoyaume-Uni et dans d’autres pays d’Europe comme l’Irlande ou l’Espagne. Il reste endémique en France, mais a baissé fortement en Allemagne depuis 2005 où le chômage avait crû fortement jusqu'à 2005 après le rattachement desLänder de l’Est en 1990.

Lacrise financière de 2008 entraînait une forte augmentation de plus de 10 millions depuis 2007 auxÉtats-Unis, enEurope et auJapon. L'Union européenne comptera 26,5 millions de personnes privées d'emploi en 2010, soit 11,5 % de la population active, contre environ 10 % aux États-Unis. Les suppressions d'emploi étaient particulièrement soutenues en Europe, notamment enEspagne (taux de chômage de 18 % et plus), auRoyaume-Uni et enFrance. Le nombre des sans-emploi a crû de 250 000 enFrance au cours du premier trimestre 2009, ce qui mène à un taux de chômage de 11 % en 2010 et 12 % en 2011 (plus de 3 millions de chômeurs)[30].

En juillet 2014,Eurostat estime que 24,85 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union européenne, dont 18,41 millions dans la zone euro. Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Allemagne et enAutriche (4,9 % chacun), et les plus élevés en Grèce (27,2 % en mai 2014) et en Espagne (24,5 %). La France se trouve environ en moyenne de l’Union européenne avec 10,3 %[31].

En juillet 2014, le taux de chômage des jeunes (moins de 25 ans) s’est établi à 21,7 % dans l’Union européenne et à 23,2 % dans la zone euro, contre respectivement 23,6 % et 24,0 % en juillet 2013. Il s’agit du taux le plus bas enregistré pour l’Union européenne depuis septembre 2011 et pour la zone euro depuis juin 2012. Les taux les plus bas en juillet 2014 ont été observés en Allemagne (7,8 %), en Autriche (9,3 %) ainsi qu’aux Pays-Bas (10,4 %), et les plus élevés en Espagne (53,8 %), en Grèce (53,1 % en mai 2014), en Italie (42,9 %) et enCroatie (41,5 % au deuxième trimestre 2014). La France se trouve en moyenne avec environ 22,5 %[31].

Approche comparative

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Article connexe :Taux de chômage.
Taux de chômage par pays (Octobre 2025)

AuxÉtats-Unis, lemarché du travail est caractérisé par une logique deflexibilité (de baisse des rigidités). Les salariés sont payés selon leur efficacité supposée, et les emplois précaires (à salaires bas et à faible sécurité) se multiplient autant dans lesecteur industriel ou secondaire que dans le tertiaire, permettant aux travailleurs non qualifiés de rester compétitifs. Les emplois précaires sont plus facilement acceptés car la hiérarchie sociale et l’honorabilité sont moins problématiques[32]. Le pays est donc marqué par unchômage frictionnel, ou de recherche, important mais relativement stable. La part duchômage de longue durée, c’est-à-dire supérieur à un an, est de 6,1 % en 2001[33].

Des paysscandinaves comme laSuède sont marqués par des aides très importantes aux travailleurs les moins employables. En revanche, les chômeurs sont tenus d’accepter les emplois qui leur sont proposés. Dans le cas duDanemark, l’entreprise quilicencie ne verse pas d’indemnités. ; l’assurance chômage n’est pas obligatoire ; elle est gérée par plusieurs caisses privées. En cas de perte d’emploi, les bénéficiaires perçoivent 90 % de leur salaire pendant deux ans, plafonné à 2.325 euros[34]. L’indemnité n’est pas dégressive. Elle est versée à 100 % si la personne a travaillé au moins 52 semaines au cours des trois dernières années. Cette politique, à la fois flexible pour l'employeur et présente plus de sécurité pour le chômeur, provoque des dépenses importantes pour l’État. Les chercheurs d’emploi sont aussi aidés par les municipalités. Ils doivent accepter lesformations proposées[35] ou bien des stages en entreprises[36].

Dans la plupart des pays européens, le haut niveau deprotection sociale vient répondre à l’importante identification des individus à leur emploi et à leur poste dans la hiérarchie professionnelle. Le taux de chômage est très élevé, et la part du chômage de longue durée importante : 43,7 % dans l’Europe des 15 et 37,7 % en France[33], toujours en 2001. C’est cette logique sociale qui explique la différence d’attitude entre les pays industrialisés[32].

Dans nombre depays en développement, le chômage est une notion peu pertinente. Statistiquement, il peut atteindre des taux officiels dépassant souvent les 30 %, mais la mesure du chômage néglige les activités économiques indépendantes et familiales destinées à l’autoconsommation et représentant la source essentielle de richesse pour des populations à l’écart de l’économie marchande. Inversement, le taux de chômage concerne beaucoup de personnes déclarées mais qui possèdent des emplois dans le secteur informel (activités, bien que productives, ne figurent pas dans PIB national). Dans les pays les plus pauvres, ce travail indépendant représente 37 % de l’activité en zone urbaine, et bien davantage en zone rurale[37].

L’expérience du dernier quart de siècle a montré que certains pays jadis pauvres pouvaient résoudre le problème du chômage. Lesdragons asiatiques (Corée du Sud,Taïwan,Singapour,Hong Kong) notamment, mais aussi l’Irlande par exemple, ont réussi à éliminer le problème de l’emploi et connaissent destaux de chômage faibles. Dans la plupart des cas le chômage a été réduit par une stratégie d’intégration des pays aucommerce international et leur spécialisation dans des activités nécessitant beaucoup demain-d’œuvre, tandis que les stratégies de substitution d’importation n’auraient que peu d’effet[37].

Dans de nombreux pays, notamment enAfrique, l’instabilité politique et économique constitue un découragement à l’investissement des entreprises et explique une large part du chômage. L’accroissement constant de la population active du fait de la fortenatalité aggrave le problème. Dans le cas de ce continent, la centralisation dirigiste des décisions relatives à la production agricole dans les capitales où règne la corruption constitue un obstacle essentiel à l’essor de l’emploi agricole rural[38]. C’est pourtant l’agriculture qui pourrait fournir l’essentiel du travail manquant.

Approche socio-économique

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Certaines populations sont plus susceptibles de subir le chômage, soit parce qu’elles n’ont pas de « bonne » qualification, soit parce qu’elles ont une faible volonté de travailler, ou encore parce qu’elles subissent un phénomène dediscrimination. Ces causes de chômage peuvent se combiner.

Lavolonté de travail se manifeste par la capacité de l’individu à accepter des postes peu désirés à de faibles salaires et à se résoudre à compenser les obstacles économiques à son emploi en acceptant certaines contraintes comme lamobilité[39].

Inadéquation des formations

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Le chômage concerne essentiellement les personnes non qualifiées, ou dont les qualifications ne correspondent pas à des besoins contemporains au sein de l'économie[39]. Letaux de chômage est ainsi bien plus élevé parmi les non diplômés (voir tableau)[source secondaire nécessaire], et, pour les diplômés de l'enseignement supérieur, il varie fortement en fonction du domaine de formation, et de la réputation de l’université ou de l’école de formation.

Chômage et discriminations

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Si les qualifications constituent l’une des variables les plus discriminantes[39] (voir tableau),le sexe, l’origine ethnique, l’âge, mais aussi le milieu social d’origine, la zone géographique d’habitation, jouent un rôle dans la compétitivité d’un individu sur lemarché du travail, et en particulier par la représentation que l’employeur se fait de ces diverses données[source secondaire nécessaire].

Taux de chômage selon le diplôme enFrance[40]
AnnéeSans diplôme,Brevet ouCEPCAP,BEP et équivalentsBaccalauréat et équivalentsDiplôme supérieur (Bac +2)Diplôme supérieur (Bac +5)
201117,9 %11,1 %10,7 %7,1 %6,3 %
199011 %9,3 %9,2 %6,6 %7,0 %
Taux de chômage selon le sexe enFrance[40]
AnnéeHommesFemmes
19825,8 %10,5 %
19959,8 %13,9 %
20008,5 %11,9 %
20058,0 %9,8 %
Taux de chômage selon l’origine ethnique en juillet 2006 auxÉtats-Unis[41]
Population blanchenoire et afro américaineasiatiquehispanique
4,2 %10,5 %2,7 %5,6 %
Taux de chômage par tranche d’âge enFrance[40]
AnnéeDe 15 à 25 ansDe 25 à 49 ans50 ans et plus
199525,9 %10,7 %7,9 %
200221,6 %8,3 %6,2 %
200522,8 %9,1 %7,6 %
Taux de chômage dans pays différents de l'Union européenne selon le sexe en 2006[40]
PaysNombre de chômeurs (en milliers)Taux de chômage (en %)Hommes (en %)Femmes (en %)
Allemagne3 431,88,4 %7,7 %9,2 %
Danemark111,33,8 %3,2 %4,5 %
Espagne1 849,18,6 %6,4 %11,6 %
Irlande93,44,4 %4,5 %4,2 %
Italienon disponible7,7 %6,2 %10,1 %
Pays-Bas335,83,9 %3,5 %4,4 %
Pologne2 374,614,0 %13,1 %15,1 %
Royaume-Uninon disponible4,8 %5,1 %4,3 %
Taux de chômage selon la durée depuis la fin de la formation enFrance[40]
AnnéeSortis depuis moins de 5ansSortis depuis 5 à 10 ansSortis depuis plus de 10 ans
199018,0 %12,1 %7,3 %
199524,0 %15,3 %9,3 %
200018,9 %11,6 %8,5 %
200518,8 %12,0 %7,8 %

Le chômage est un facteur destigmatisation[42] et il exacerbe clairement certains risques desanté[43],[44],[45],[46],[47] et est source d'inégalités face à la santé psychologique[48] etmentale[49],[50] (y compris chez les jeunes[51]) et en termes d'accès aux soins[52] et à l'information médicale[53],[54], une mauvaise santé étant aussi source de risque supplémentaire d'exclusion professionnelle[55] (« Un mauvais état de santé accroît fortement le risque de devenir chômeur ou inactif »[56]). En ville, les chômeurs sont plus souvent plus nombreux à habiter dans les quartiers pollués, mais de manière très variable selon les villes[57], et le chômage semble aussi être un facteur desurmortalité[58]. En France, le chômage serait à l'origine d'environ 14 000 morts par an selon une étude de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale[59].

Chômage et population d'origine immigrée

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Selon l'Insee et laDARES, lapopulation active immigrée en France représente 2 892 150 personnes, la population active (plus de 18 ans) ayant un ou deux parents immigrés représente 3 174 430 personnes. La population immigrée est confrontée à un taux de chômage de l'ordre de 17,14 %, qui selon les sources est égal ou plus important pour les enfants d'immigrés[60],[61][à vérifier].

En 2019, d'après une étude de l'Observatoire des inégalités, quelque 5,4 millions d’emplois en France sont interdits aux immigrés non-européens, soit plus d’un emploi sur cinq[62].

Population active et en âge de travailler en lien avec l'immigration (Sources : INSEE[60], DARES[61])
OrigineImmigrésEnfants d'immigrés (1 ou 2 parents)
UE1 272 450 milliers2 690 000 milliers
Espagne136 210 milliers580 000 milliers
Italie148 990 milliers880 000 milliers
Portugal517 090 milliers450 000 milliers
Autre UE 27470 160 milliers780 000 milliers
Hors UE3 006 890 milliers1 800 000 milliers
Autre Europe161 280 milliers160 000 milliers
Algérie556 140 milliers640 000 milliers
Maroc568 980 milliers310 000 milliers
Tunisie207 460 milliers180 000 milliers
Autre Afrique602 100 milliers200 000 milliers
Turquie215 100 milliers80 000 milliers
Cambodge, Laos, Viêt Nam140 180 milliers90 000 milliers
Autre Asie315 950 milliers80 000 milliers
Amérique Océanie239 700 milliers60 000 milliers
Total en âge de travailler4 279 340 milliers4 490 000 milliers
Dont nombre d'inactifs1 387 190 milliers1 315 570 milliers
Dont nombre d'actifs2 892 150 milliers3 174 430 milliers
Dont sans emploi506 126 milliers555 525 milliers

Des expériences différentes

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Parmi lescatégories sociales modestes, letravail est un facteur important d’honneur et de valorisation personnelle, d’autant que la distinction entre « travailleurs » et « fainéants » s’y fait plus rapidement. Le chômage est donc vécu comme une perte d’identité et dedignité qui s’aggrave à l’occasion de chaque échec pour recouvrer un emploi ou lorsque le chômeur doit entamer les démarches administratives qui parachèvent sa catégorisation de chômeur. De plus, l’ennui est bien plus profond dans ces milieux où les opportunités de s’adonner à des activités alternatives (culturelles, associative, sportives…) sont plus rares que dans les milieux aisés[39].

Longtemps les femmes sans emploi ne se considéraient pas comme chômeuses mais simplement « non payées ». Aujourd’hui, leur réaction est relativement semblable à celle des hommes. Elles refusent souvent le statut de « femme au foyer » et la perte des liens sociaux qui dépendaient de l’exercice de leur profession. Avec l’apparition desfamilles monoparentales, elles peuvent vivre des situations de désastre économique et de culpabilité vis-à-vis du foyer dont elles ont la charge. Quelques femmes ayant des enfants en bas âge parviennent à justifier leur chômage subi par les avantages familiaux qu’il procure[39].

Lescadres au chômage vivent le plus souvent une expérience différente de celle des catégories professionnelles plus modestes. Pour le cadre, il s’agit de rejeter le statut de chômeur en profitant du temps libre dans une optique professionnelle. Ils consacrent un temps important pour retrouver un emploi d’un certain niveau. Ils profitent aussi de leur inactivité temporaire pour suivre des formations ou se consacrer à la lecture d’ouvrages professionnels lié à leur domaine de compétence. Toutefois le chômage remet en cause leur plan de carrière, un des points les plus fondamentaux de leur identité sociale. Comme les chômeurs plus modestes, ils subissent progressivement une dégradation de leurs liens sociaux, mais bien moins rapidement[39].

La diversité des expériences vécues par les chômeurs a fait l'objet d'une typologie de la part deDominique Schnapper, sociologue spécialiste de cette question[63]. Celle-ci a en effet démontré dans son ouvrage phare que les personnes dépossédées d'emploi pouvaient être divisées en trois grandes catégories :

  1. Les chômeurs totaux, principalement issus des couches populaires pour lesquels la privation d’emploi est synonyme d'ennui et d'humiliation dans la mesure où ils ne peuvent bénéficier de reconnaissance sociale en dehors du travail rémunéré ;
  2. Les chômeurs différés, essentiellement constitués de cadres qui s'investissent dans des activités maximisant leurs compétences durant cette période, afin d'accroître leur « employabilité » et de pouvoir envisager une progression dans leur carrière ;
  3. Les chômeurs inversés, principalement composés de jeunes disposant d'un bon capital culturel, qui voient le chômage comme un moyen de se consacrer à leurs passions ou de s'investir dans la vie associative et rejettent le travail hétéronome tel que le définit le philosopheAndré Gorz, c'est-à-dire un travail dont le but échappe au contrôle de l'individu qui le produit.

Morgane Kuehni[64] a également montré une diversité des expériences vécues, lorsque les chômeurs sont assignés à un programme d’emploi temporaire, en fonction de leur rapport au travail, d’une part, et de la manière dont cette mesure s’intègre dans leur parcours, d'autre part.

Conséquences politiques

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Chez la plupart des chômeurs, le rejet du système économique se traduit à long terme par une situation d'anomie, et non par l'évolution de leur penséepolitique. On trouve toutefois dans l'histoire des périodes historiques de haut chômage qui ont favorisé l'accession au pouvoir des régimes extrêmes comme lenazisme enAllemagne en1933 ou le fascisme en Italie. Pour autant, la réaction politique de sanction desgouvernants est autant le fait des personnes effectivement affectées par le chômage que par les actifs occupés qui s'inquiètent du niveau de l'emploi. On remarque toutefois que statistiquement les chômeurs sont plus représentés parmi les électeurs s'abstenant de voter, notamment dans les classes modestes. Le choix politique entre lespartis dits « de gouvernement » n'est que peu affecté par la situation de chômage, le chômeur trouvant dans son vote habituel une occasion de rejeter son nouveau statut de sans emploi[39]. Les partis dits « de gouvernement » sont toutefois très légèrement sous-représentés parmi les populations au chômage, et quelle que soit l'origine sociale des chômeurs[65].

Mais il subsiste une théorie de corrélation entre la montée de l'extrême-droite et le chômage, thèse défendue notamment parJean-Pierre Raffarin en2015[66].Patrick Buisson dansLa Cause du peuple fit remarquer, à partir des propos de Raffarin, que le chômage faible n'empêcha pas lechoc du 21 avril 2002, et qu'en Europe, on a des pays avec de faible taux de chômage mais une forte montée populiste (Suisse,Danemark,Suède), l'inverse se produisant aussi (Espagne,Portugal)[67].

Au niveau de la population globale, l'importance accordée à la lutte contre le chômage dépend moins de son volume que des effets d'annonce ou que des vagues delicenciements localisées relayées par lesmédias. Le sentiment serait que les partis degauche ne sont pas plus à même de résoudre le chômage que ceux dedroite et inversement, d'où l'impact faible de la question de l'emploi sur le résultat final des élections[39].

Lutte contre le chômage

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Article détaillé :Politiques de l'emploi.

Les politiques de l'emploi renvoient à l'ensemble des mesures étatiques depolitiques économiques visant à agir sur l'emploi. Leur objectif le plus courant est la réduction du chômage et la recherche duplein emploi. On distingue généralement deux grands types de politiques, lespolitiques actives cherchant à modifier le niveau de l'emploi dans l'économie et lespolitiques passives[68] dont l'objectif est de limiter le chômage sans accroître la demande detravail de l'économie, et de le rendre plus supportable.

Une opposition forte existe entre :


Théorie économique

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Article connexe :Économie du travail.

Formes et types de chômage

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Lascience économique[69] distingue plusieurs formes et types de chômages. Cette diversité s'explique par le fait que ces définitions visent à mettre en exergue des caractéristiques spécifiques et donc peuvent éventuellement se recouvrir :

  • lechômage volontaire provient du refus de travailler résultant d'un niveau réputé trop bas des salaires ou de conditions de travail jugées non acceptables ;
  • lechômage involontaire correspond à la définition entendue par leBIT, Bureau International du Travail ;
  • lechômage d'attente, de recherche ou de prospection : chômage volontaire correspondant à la période d'investissement en information ou formation pour trouver le meilleur emploi (sachant que le chômeur peut disposer au cours de cette période d'unrevenu de remplacement) ;
  • lechômage frictionnel : chômage lié au délai nécessaire pour trouver un autre emploi. Ce type de chômage mesure l'imperfection du marché du travail (absence de transparence ou mauvaise information) ;
  • lechômage de mobilité : les travailleurs employés sont en permanente mobilité. À tout moment, des individus quittent leur emploi pour changer d'entreprise, de région, de salaire, de poste, de conditions de travail. À la mobilité entre les différents emplois s’ajoutent les périodes de mobilité entre activité et inactivité ;
  • lechômage conjoncturel ou chômage cyclique illustre l'idée que l'emploi est tributaire du niveau de l'activité économique. Il peut résulter d'un ralentissement de l’activité ou de l’évolution négative de l’économie qui peuvent présenter un caractère cyclique ;
  • lechômage saisonnier, lié aux variations d’activité au cours de l’année dans certains secteurs économiques (exemple : letourisme) ;
  • lechômage résiduel désigne la partie non conjoncturelle du chômage (soit la différence entre chômage total et chômage conjoncturel) ;
  • lechômage chronique ou chômage durable pointe le fait que certaines activités ou certaines catégories de personnes peuvent être confrontées de façon plus durable à une situation de chômage ;
  • lechômage structurel est causé par des rigidités aussi bien des salaires que des qualifications :« Il est dû à l'hétérogénéité du facteur travail et se produit généralement dans une économie non stationnaire [...] caractérisée par des changements dans les goûts des consommateurs et/ou des mutations technologiques »[70] ;
  • lechômage classique est lié selonEdmond Malinvaud à l'insuffisance des capacités de production ou au coût excessif du travail ;
  • lechômage de croissance correspond à des demandes d'emploi non satisfaites et révélées par l'expansion économique. Ainsi, des implantations nouvelles d'activité dans une région donnée créent potentiellement des tensions sur le marché de l'emploi local (par demande directe d'emplois ou par effet secondaire des nouveaux revenus distribués[71]) ;
  • lechômage effectif est le niveau de chômage calculé selon les normes édictées par leBIT, Bureau International du Travail ;
  • lechômage apparent ouchômage déguisé désigne des situations de sous-optimisation de l'emploi, masquant en réalité un chômage potentiel :
    • situation de sur-effectif dans les entreprises ou administrations,
    • salaires plus élevés que la productivité moyenne des travailleurs ;
  • lechômage keynésien pointe le chômage engendré par une insuffisance de lademande effective ;
  • lechômage marxien est une variante du chômage classique : « Les non-travailleurs » — générés par l'état de rareté de l'offre de capital par rapport à celle de travail — constituent une « armée de réserve » pesant sur les rémunérations et la condition de l'ensemble des travailleurs[72] ;
  • lechômage partiel correspond à une réduction de temps de travail entrainant une réduction de rémunération ;
  • lechômage technique correspond à des arrêts de travail pour des motifs techniques : difficultés d'approvisionnement, indisponibilité des équipements, occupation des locaux, intempéries ;
  • lechômage technologique correspond à des mutations et/ou pertes d'emploi occasionnées par le changement des méthodes de production.

Chômage « classique »

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Dans le modèle néoclassique d’une économieconcurrentielle pure et parfaite, le chômage est décrit comme « volontaire » ou frictionnel. On dit qu’il est volontaire lorsqu’un individu refuse un emploi qu’il juge insuffisamment payé alors que le surplus de production qu’il apporte à l’entreprise ne peut permettre de lui accorder une rémunération supérieure. Dans l’optique néoclassique, le chômeur fait alors un arbitrage entre les avantages du travail (le salaire, la sociabilité) et les désavantages (le coût financier et écologique des transports, les frais de garde et d'accompagnement scolaire des enfants, les effets sur sa santé physique et mentale, sur les parents dépendants, le renoncement au loisir, la perte d'éventuelsrevenus d'inactivité) et décide ou se résigne à rester sans emploi.

Le jeu de laconcurrence est censé faire varier lessalaires à la hausse ou à la baisse de sorte que tout individu offrant du travail (demandant un emploi) doit finir par trouver une entreprise pour l’embaucher à une juste rémunération, c’est-à-dire selon la richesse qu’il produit, et plus précisément, selon sa productivité ; car dans le cadre du modèle néoclassique les salaires sont flexibles.

Face à laGrande Dépression, les néoclassiques ont renforcé leurs positions en posant le chômage de masse constaté comme la preuve de leurs théories. Des économistes commeArthur Cecil Pigou[73] ouJacques Rueff ont tenté de montrer que le chômage découlait essentiellement des entraves à la concurrence - des imperfections du marché - imposées par certaines institutions monopoleuses comme les syndicats, et parfois l’État par le jeu d'une réglementation d'un salaire minimum par exemple.

Pour comprendre l’analyse néoclassique du chômage, plaçons-nous dans une première situation où le volume de l’emploi est L1 et le salaire réel wr1. Pour une raison exogène, une innovation technologique par exemple, la demande de travail des entreprises diminue (cf. courbe « Demande de travail »), tandis que l’offre de travail reste constante.

Cette évolution induit un nouveau point d’équilibre entre l’offre et la demande, et donc nécessairement un nouveau salaire, noté wr2. Le passage du salaire wr1 au salaire wr2 provoque une hausse du chômage « volontaire » car certains demandeurs d’emplois, prêt à travailler pour la rémunération wr1, ne travailleront pas si le salaire est wr2. Le volume de l’emploi est L2. Il correspond au taux de chômage naturel de l’économie.

Toutefois, il est possible que, pour des raisons diverses (réglementation, salaire minimum, pression des syndicats), le salaire ne soit pas flexible à la baisse et demeure, malgré la baisse de la demande de travail, au niveau wr1. Le volume de l’emploi est alors défini par le nombre de travailleurs que les entreprises veulent embaucher à ce salaire, c’est-à-dire L3. Dans cette situation, le taux de chômage est supérieur au taux naturel, du fait du manque de flexibilité[74].

Ainsi lessyndicats ou les réglementationsétatiques qui - en empêchant les prix et les salaires de jouer leur rôle de variable d’ajustement automatique - participent à l’augmentation massive du chômage :

« Assurément, en immobilisant les salaires, on peut maintenir aux ouvriers qui travaillent une rémunération quelque peu supérieure à celle qu’ils recevraient en régime de libre concurrence ; mais on en condamne d’autres au chômage et on expose ceux-ci à des maux que l’assurance chômage n’atténue que bien faiblement[75]. »

Les travauxéconométriques récents comme ceux deDavid Card ou d'Arindrajit Dube mettent cependant en doute empiriquement cet effet négatif du salaire minimum sur l'emploi.

L’équilibre de sous-emploi

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Article détaillé :Équilibre de sous-emploi.
Représentation graphique d’un équilibre de sous emploi
Représentation graphique d’un équilibre de sous emploi

PourKeynes, les entreprises ajustent leur demande d'emploi au niveau de production qu'elles anticipent en fonction des débouchés qu'elles espèrent. C’est donc lademande effective qui détermine le niveau de la production, et qui, par conséquent fixe le niveau de l’emploi. Au bout du compte, c’est donc la seule demande effective qui détermine le volume de la production et le niveau d’emploi.

Pour représenter graphiquement l’équilibre économique obtenu, on détermine d’abord la fonction de demande globale (DG1) en fonction du revenu réel (Y). On trace par ailleurs la première bissectrice (DG=Y) qui décrit tous les points d’équilibre possible, c’est-à-dire les points où la demande et l’offre s’égalisent. L’intersection de DG1 et de la bissectrice permet de définir l’équilibre effectif. Or, rien n’assure que la production définie par cet équilibre (Y1) soit la production qui permette le plein-emploi (Ype). Si ce n’est pas le cas, l’équilibre effectif n’est pas égal à l’équilibre de plein-emploi (Epe) et il existe donc un chômage involontaire[76].

L’analyse est donc différente de celle des néo-classiques. ChezKeynes, il n’y a plus, à proprement parler, de marché de l’emploi. Le salaire n’est pas le prix d’équilibre entre une offre de travail et une demande de travail, et il n'y a pas de chômage qui résulterait d'entraves (par exemple par les syndicats) au fonctionnement de ce marché. Le niveau de l’emploi est fixé au niveau macroéconomique, en dehors du marché du travail : il est le produit de la demande effective. Il est donc conditionné par les deux composantes de cette demande : la propension à consommer (la part du revenu consacrée à la consommation) des ménages et l’investissement. Ce n’est que lorsque le niveau de l’emploi est déterminé, en fonction d’un niveau de production correspondant à la demande effective, que les salaires réels se fixent. Il peut donc exister un équilibre de sous-emploi c’est-à-dire une situation où la demande effective correspond à un niveau de production inférieur à celui qui permettrait le plein emploi. Une baisse du salaire réel n’aurait, dans cette situation, que pour effet d’accroître le chômage, par suite d’une baisse de la demande effective (toute baisse du salaire entraînant une baisse de la consommation).

Pour Keynes, à court terme, la propension marginale à consommer (la variation de la consommation qui correspond à la variation du revenu) des ménages est stable. Le niveau de l’emploi est donc fondamentalement lié, pour lui, à l’autre variable de la demande effective : l’investissement.

Aussi bien Keynes queMalthus sont d'accord que lademande effective joue un rôle essentiel dans la réalisation de la croissance économique et la baisse du chômage[77]. Une augmentation de la demande peut être réalisée par la hausse de la consommation et par l'augmentation de la part durevenu consacrée à la consommation et donc par la baisse de l'épargne[77]. Le malaise de l'activité économique induit moins de croissance, moins d'emploi et plus de chômage[11]. Le chômage de masse qui frappe la France dont letaux de chômage a augmenté de 155 % entre1974 et2005 (et plusieurs pays de l'OCDE) depuis la fin des trente glorieuses (1945-1973) révèle largement que la baisse de la croissance (qui est, dans la plupart des cas, la conséquence de la baisse de la demande) va de pair avec l'accroissement du chômage[78]. En effet, la baisse de la croissance ne conduit généralement pas à la baisse des prix : ceux-ci étant rigides, la baisse (de la demande et puis de l'offre qui doivent tendre vers l'équilibre) se fait par les quantités (équilibre de sousemploi, disent leskeynésiens) et donc par la création de chômage[78].

Des théories plus récentes d’équilibre de sous-emploi mettent en avant l’idée d’unsalaire d'efficience : lesnouveaux keynésiens[réf. souhaitée] notent que la difficulté pour les entreprises à mesurer laproductivité réelle de leurs employés (cette mesure a un coût) peut les amener à les rémunérer au-dessus du salaire du marché, afin de renforcer leurs incitations à accroître ou maintenir leur productivité pour rester dans l'entreprise dont les salaires sont supérieurs à ceux du marché. Le niveau de salaire plus élevé est alors compensé par un surcroît de productivité. Lorsque cette stratégie est adoptée par l'ensemble des entreprises, le prix du marché peut s'élever au-dessus du prix d'équilibre. Le déséquilibre ainsi créé serait alors à l'origine d'une insuffisance de l'offre d'emploi, d'où dérive un chômage important[79].

Arbitrage entre inflation et chômage

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Article détaillé :Courbe de Phillips.

En1958,Alban William Phillips publie une étude empirique sur laGrande-Bretagne qui l’amène à établir une relation décroissante entre le chômage et la variation des salaires[80].

Remplaçant les salaires nominaux par l’inflation,Paul Samuelson etRobert Solow dessinent une nouvelle courbe, celle communément appelée lacourbe de Phillips. Dans cette représentation, à partir d’un certain seuil, lorsque le chômage diminue l’inflation s’accélère et inversement. Ce point critique où l’autorité politique doit faire un arbitrage entre l’inflation et le chômage est baptiséNAIRU (non accelerating inflation rate of unemployment[81]).

« La société est mise en demeure de choisir entre un niveau d’emploi raisonnablement élevé, associé à une croissance maximale et à une hausse modérée mais continue d’une part, et d’autre part une stabilité raisonnable des prix, mais associée à un degré de chômage élevé[82]. »

Empiriquement contredite par des périodes économiques relativement longue destagflation (forte inflationet chômage croissant) à la fin des années 1970, ainsi que par la période de forte croissance saine (ni inflation ni chômage) à la fin des années 1990, cette analyse avait déjà été contestée parMilton Friedman et lesmonétaristes sur le plan théorique. Selon eux, à moyen terme il n'y a pas d'arbitrage entre chômage et inflation. Pour Friedman, les individus finissent par adapter leurs réactions aux manœuvres du gouvernement (ces ajustements sont qualifiés par Friedman d'anticipations adaptatives). Si celui-ci décide par exemple de baisser lestaux d’intérêt pour relancer l’activité, il provoque des nouvelles embauches à court terme, ainsi qu’une accélération de l'inflation. Au début, les travailleurs sont dupes de l’illusion monétaire, mais à moyen terme ils constatent que leurpouvoir d’achat a baissé et exigent donc des hausses de salaires, provoquant le retour du chômage à son niveau initial[83] alors que l'inflation est passée à un niveau plus élevée.

Lesnouveaux classiques (Sargent, Barro et, notamment, Lucas) ont prolongé cette analyse en postulant que les agents économiques étaient désormais capables d’anticiper directement l’effet des politiques de relances sur l’inflation, exigeant alors immédiatement des hausses de salaires et rendant donc ces politiques inefficaces dès le court terme (c'est la théorie des anticipations rationnelles).

Approche marxiste

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D’aprèsKarl Marx (1818-1883), le chômage est inhérent au fonctionnement instable du systèmecapitaliste, le chômage de masse étant une constante des périodes régulières decrise du capitalisme. Leprolétariat est alors divisé entre ceux qui sont en situation de sur-travail (salariés) et de sous-travail (chômeurs). Ces derniers constituent une « armée industrielle de réserve » qui permet aux capitalistes de faire pression à la baisse sur les salaires.

Au niveau du capitaliste individuel, le chômage est donc favorable en ce qu'il permet d'avoir toujours de la main d'œuvre à disposition, tout en maintenant les salaires à un niveau faible. Au niveau du capitalisme global, le chômage est à première vue un manque à gagner, puisque aucunprofit n’est réalisé sur le dos des chômeurs. Le chômage n’est rentable pour le capitalisme global que s’il permet de baisser les salaires d’un pourcentage plus important que le taux de chômage. La baisse du chômage observée depuis 2007 en Allemagne, concomitante avec une baisse du niveau moyen des salaires[84], montre que la réalité économique peut cependant être parfois plus complexe (productivité du travail, acceptation des salariés…).

DansLe Capital, Marx écrit : « L’excès de travail imposé à la fraction de la classe salariée qui se trouve en service actif grossit les rangs de la réserve, et, en augmentant la pression que la concurrence de la dernière exerce sur la première, force celle-ci à subir plus docilement les ordres du capital. » Et plus loin : « La condamnation d’une partie de la classe salariée à l’oisiveté forcée non seulement impose à l'autre un excès de travail qui enrichit des capitalistes individuels, mais du même coup, et au bénéfice de la classe capitaliste, elle maintient l'armée industrielle de réserve en équilibre avec le progrès de l'accumulation »[85].

Selon Marx, le seul moyen de supprimer définitivement le chômage serait d’abolir le capitalisme et le système dusalariat, en passant à une sociétésocialiste oucommuniste (les termes étant à l'époque équivalents).

Pour les marxistes contemporains, l’existence d’un chômage persistant est la preuve de l’incapacité du capitalisme à assurer le plein emploi.

Origine du chômage : les interrogations actuelles

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Le progrès technique détruit-il des emplois ?

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Article détaillé :Progrès technique.

Depuis au moins la destruction de leurs machines par lesluddites, au début de laRévolution industrielle, l’idée que le progrès technique détruit l’emploi est communément admise. La science économique tend, pourtant, à prouver qu’elle est fausse.

La critique la plus classique de cette idée a été formulée parAlfred Sauvy (démographe français), dansLa Machine et le Chômage (1980), où il présente la célèbrethèse dite du « déversement » (déplacement progressif des effectifs du secteur primaire vers le secondaire et puis vers le tertiaire). Après avoir rappelé que, durant les deux siècles précédents, le progrès technique a bouleversé les modes de production et décuplé la productivité sans susciter l’augmentation durable du chômage, il insiste sur les effets indirects du progrès technique :« le travail consacré à la production de la machine ; l’accroissement de la vente des produits bénéficiant du progrès, grâce à la baisse de leur prix et la production de masse ; l’apparition de consommations nouvelles ou l’augmentation de consommations anciennes ». De ces processus découlent ce qu’il nomme le « déversement », c’est-à-dire le transfert de la population active des activités dont le besoin de main d’œuvre diminue en raison du progrès vers de nouvelles activités suscitées par ce même progrès technique (fabrication des machines créées par le progrès, productions nouvelles, etc.). C'est par ce processus de « déversement » qu’Alfred Sauvy explique la transformation de la structure de lapopulation active : la société agricole est devenue industrielle, avant d’être dominée par lesecteur tertiaire - en suscitant à chaque fois une transformation qualitative des emplois, mais non leur diminution quantitative. Alfred Sauvy postule enfin que l’humanité s’inventera toujours de nouveaux désirs que le progrès technique comblera.

Pourtant, la thèse luddite persiste[86], l’automatisation et l’informatisation poussent progressivement à la disparition du travail, même dans le secteur tertiaire. Si le discours politique soutient en général le progrès technique, en pratique, dans chaque cas particulier, les politiques économiques sont souvent orientées en faveur des industries anciennes au détriment des industries naissantes qui les remplaceront (exemple : soutien de l'industrie du disque Vs entraves à la diffusion par Internet).

Mondialisation, source de chômage dans les pays riches ?

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Articles détaillés :Mondialisation etDumping social.

Selon lathéorie du commerce international, les pays se spécialiseraient dans les activités qui requièrent abondamment le facteur de production dont elles sont le mieux dotées. Celle de main-d’œuvre pour les pays pauvres, celle de capitaux et de savoir-faire dans les pays riches. SelonWolfgang Stolper etPaul Samuelson le résultat de cette évolution est d’égaliser le salaire tiré d’un même travail à travers le monde. Ceci pourrait expliquer la chute des salaires dans l’industrie manufacturière aux États-Unis et le chômage dans les pays où les salaires sont rigides à la baisse (en France par exemple).

Toutefois si quelques économistes soulignent le lien entre ouverture commerciale et montée desinégalités, nombreux sont ceux qui proposent une contre-analyse. SelonPaul Krugman, l’idée que la hausse du chômage serait liée à une concurrence déloyale des pays à bas salaires relève d’une« théorie populaire du commerce international »[87]. Il explique que l’intérêt des politiques à prêter leur voix à de telles théories n’est qu’électoral. Il précise que la plupart des ouvrages traitant de ce sujet ou de la « guerre économique » ou encore de "l'horreur économique" de la journaliste Viviane Forester sont l’œuvre d’essayistes et non d’économistes et sont vendus grâce à leurs thèses faciles qui alimentent l’imaginaire populaire. C’est la théorie « pop » qui néglige toutes les causes possibles du chômage (cf. supra).

« Selon cette idée reçue, la concurrence étrangère a érodé la base manufacturière américaine et détruit les emplois bien rémunérés […] Un faisceau croissant de preuves vient contredire cette idée courante […] Le ralentissement de la croissance du revenu réel est presque entièrement imputable à des causes internes. »

— Paul Krugman,La Mondialisation n’est pas coupable, 1994[88]

Paul A. Samuelson rapporte qu'auxÉtats-Unis, beaucoup d'économistes reconnus commeJagdish Bhagwati ouGregory Mankiw considèrent que lecommerce international avec lespays à bas salaire comme laChine ou l'Inde peut provoquer une hausse du chômage à court terme, mais à long terme, grâce à l'augmentation duPIB national qu'il permet, de nouveaux emplois seront créés[89].

La politique monétaire créatrice de chômage ?

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Le paragraphe « Arbitrage entre inflation et chômage » ci-dessus, qui apparaît dans leCarré magique de Kaldor ou laCourbe de Phillips montre qu'un faible niveau d'inflation et de chômage sont en particulier, dans un certain contexte, des objectifs contradictoires. Le lien entre les deux notions vient de la corrélation dans le même sens - ou en sens inverse suivant la position par rapport à l'équilibre[90] - entre l'inflation et le niveau des salaires nominaux et de celle entre les salaires nominaux et le taux de chômage, et s'observe en France pour la période 1985-2004[91],[92]. La conséquence est que pour éviter que les salaires nominaux ne croissent trop vite -ce qui est un facteur particulièrement inflationniste- la banque centrale (BC) s'accommode bien d'un niveau assez important de chômage qui est le moyen privilégié d'exercer une pression à la baisse sur les salaires. Le mandat de laBanque centrale européenne (BCE) ne comprend pas en effet, à la différence de laRéserve fédérale des États-Unis un objectif explicite deplein emploi (Federal Reserve Act), mais principalement de stabilité des prix autour de 2 % et secondairement de soutien à l'emploi[93]. Ainsi, le 21 février 2007,Nicolas Sarkozy a déclaré vouloir « une Europe où la politique monétaire ait pour objectifs la croissance et l'emploi et pas seulement l'inflation »[94]. La problématique de la BCE pourrait en effet être, avec un autre mandat : peut-on tolérer unTaux de chômage n'accélérant pas l'inflation, ou faut-il à l'inverse fixer un objectif maximum de taux de chômage et accepter le taux d'inflation qui en résulte? Le débat est d'autant plus d'actualité que par ailleurs lasoutenabilité de la dette enzone euro, avec un taux moyen d'endettement de 93,6 % en 2012[95], est favorisée par un niveau plus élevé d'inflation et se détériore en cas dedéflation.

Notes et références

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  1. "Annales de l'agriculture française", Directeurs de publication: Louis Bouchard-Huzard (1784-1841), Alexandre-Henri Tessier (1741-1837), Bagot (cultivateur, puis médecin ordinaire aux armées), Louis-Augustin-Guillaume Bosc (1759-1828), Louis-André Londet (1825-…), Ed Bouchard-Huzard, Paris, 1810 p.71 « Le moulin de Payn n'ayant d'autres chômages que ceux nécessaires et indispensables pour battre les meules et pourvoir aux réparations ordinaires , puisqu'il n'est exposé à aucun inconvénient, soit des sécheresses , soit des gelées (…) »
  2. "Nouveau cours complet d'agriculture théorique et pratique, contenant la grande et la petite culture, l'économie rurale et domestique, la médecine vétérinaire, etc. ou Dictionnaire raisonné et universel d'agriculture", François Rozier, Parmentier, de l'Institut de France, Ed. Deterville, 1809, p.378 « Les temps calmes, les basses eaux, les inondations, les gelées, toutes ces variations de l'atmosphère sont autant de circonstances qui peuvent retarder, suspendre même la mouture et renchérir le prix des farines au point de ne plus être en proportion avec celui des grains d'où elles résultent. Il n'y a presque point d'années où ces événements fâcheux n'arrivent dans quelque cantons de l'empire. À la faveur du commerce des farines on ne redouterait plus cette disette momentanée que fait naître, au sein même de l'abondance des blés, le chômage des moulins »
  3. Sur Larousse en ligne, le sens initial est en dernière position, ce qui illustre de manière significative l'oubli dans lequel tombe le sens initial comme étymologique du terme et amoindrit objectivement la pertinence académique des contenus du site Larousse en ligne puisqu'il ne propose aucune eétymologiedu terme :https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/ch%c3%b4mage/15627?q=ch%c3%b4mage#15482
  4. Dictionnaire étymologique Larousse, Paris, 1971.
  5. cf.Aristote « La Constitution de Marseille », dans Athénée,Deipnosophistes, livre XIII, fragment 576 "LesPhocéens, qui pratiquaient le commerce en Ionie fondèrent Massalia."
  6. ab etcYves Zoberman,Histoire du chômage : De l'antiquité à nos jours, Librairie Académique Perrin,, 340 p.(ISBN 978-2-262-03287-6 et2-262-03287-4).
  7. Au XXe siècle, ignorant semble-t-il les fondements du protestantisme, une doctrine extrémiste « accusera » même laréforme protestante d'être à l'origine des « chômeurs », par distinction entre pauvres « méritants » (en qui elle voit des « chômeurs désirant travailler ») et « non méritants » (assimilés selon elle à desparasites oisifs) cf Martha Gilson, « Le Mouvement Social »,vol. 1,no 234, 2011,p. 63-82.
  8. Édit du roi portant établissement de l'hôpital général,Code de l’Hôpital généralp. 262.
  9. Voir Michel Foucault,Histoire de la folie à l'âge classique.
  10. Bernard Maris, « De la Loi Le Chapelier (1791) à la CMU (1999) : Le nouveau pacte social français », RL, mai 2011.
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  78. a etbJ.-P. Delas 2008, p. 276 à 279
  79. Voir, par exemple, présentation page 8 de cepanorama.
  80. Alban William Phillips, « The relatation between unemployment and the rate of change of money wage rates in the United Kingdom 1861-1957, »Econometrica, 1958.
  81. Traduction : Taux de chômage n’accélérant pas l’inflation.
  82. Paul Samuelson cité par Emmanuel Combe,Précis d’économie, 8e édition, Collection Major, puf, 2004 p. 184.
  83. Milton Friedman, « The role of monetary policy »,American Economic Review, 1968.
  84. "Insee ; pourquoi le chômage a continué de baisser après 2007 :p. 21-23".
  85. Karl Marx,Le Capital, dans Économie 1, La pléiade, 1972, p. 1152-1153.
  86. Par exemple le livreLa Fin du Travail (1995,Jeremy Rifkin).
  87. (en)pop internationalism.
  88. Paul Krugman,La Mondialisation n’est pas coupable, La Découverte/Poche, Essais, p. 48.
  89. Paul A. Samuelson, « Quand Samuelson revisite lesthéoriesclassiques deRicardo et deMill »,Problèmes économiques,‎
  90. "Université d'Orléans: La relation de Phillips (2) : le taux de chômage d’équilibre".
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  93. "Les prérogatives de la BCE: savoir lire l’article 127 du Traité".
  94. "Nicolas Sarkozy, Discours à Strasbourg (21/02/07)".
  95. "Sapir, octobre 2012, Commentaires sur le rapport du Fmi".

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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2010-2019

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2000-2009

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1990-1999

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Avant 1990

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