Lechêne-liège (Quercus suber L.) est une espèce deplantes à fleurs de la famille desFagaceae. C'est unarbre à feuilles persistantes dugenreQuercus (lechêne), famille desFagacées (anciennementCupulifères). Il est exploité pour sonécorce qui fournit leliège. Il est parfois appelé lecorsier, lesurier ousuve.
Le nom spécifiquesuber est le nom du chêne-liège, ou du liège, enlatin.
Les jeunes rameaux sont gris clair ou blanchâtres et densément poilus. Les branches plus âgées sont fortes et noueuses. Les arbres plus âgés ne forment que de courtes pousses entre 7 à 15 cm de longueur[1].L'écorce épaisse, longitudinale et craquelée est caractéristique du chêne liège. Lephellogène de l'arbre forme très tôt une couche de liège, de 3 à 5 cm d'épaisseur.
Section du tronc.
Le liège présente des fissures verticales et est blanc à l’extérieur et rouge à brun rouge à l’intérieur. Après la récolte du liège, le tronc apparaît rougeâtre mais noirci fortement avec le temps[1].Le bois est à pores annulaires, a un cœur brun et un aubier rougeâtre clair[2].
Il présente un tempérament strictementcalcifuge et requiert des températures moyennes annuelles douces (de12 à 19 °C).
Lesfleurs jaunâtres s'épanouissent au printemps courant avril-mai, les fleurs mâles, en chatons, et femelles, minuscules, sont séparées sur le même pied.
Lesglands oblongs, enveloppés sur la moitié de leur longueur par lescupules, sont réunis par deux sur despédoncules courts et renflés.
Âgé de trois siècles, le chêne du Mas Santol (commune deReynès en France) est un chêne-liège de plus de 21 mètres de haut (équivalent à un immeuble de sept étages) et plus de 5 mètres de circonférence. Il a été sacré plus grand chêne-liège du monde début juillet 2025 par leLivre Guinness des records. Il a été mesuré officiellement par l'Institut Méditerranéen du Liège et le bureau d'expertise forestière AEF. Un autre arbre dénommé le chêne-liège siffleur qui plafonne à 16,20 mètres au Portugal était auparavant considéré comme le plus haut de son espèce avant celui-ci[3].
On l'a traditionnellement cultivé dans le sud de l'Europe où il était réputé apprécier les sols les plus pauvres, comme l'explique leGrand vocabulaire françois en 1768 :
« On peut élever des lièges dans différents terrains à force de soins et de culture, mais ils se plaisent singulièrement dans les terres sablonneuses, dans des lieux incultes, et même dans des pays delandes. On a observé que la culture et la bonne qualité du terrain étaient très-contraires à la perfection que doit avoir l'écorce de cet arbre, relativement à l'usage qu'on en fait. La seule façon de multiplier le liège, c'est d'en semer le gland aussitôt qu'il est en maturité. On pourra cependant différer jusqu'au printemps, pourvu que l'on ait eu la précaution indispensable de le conserver dans la terre sèche, ou dans du sable. Comme cet arbre réussit très difficilement à la transplantation, il sera plus convenable de semer les glands dans des pots ou terrines, dont la terre soit assez ferme pour tenir aux racines, lorsqu'il sera question d'en tirer les jeunes plants »[4]
Bois-matériau : C'est un bois dense, très dur qui fait un excellent bois de chauffage et/ou de petite charpente ou menuiserie.
Usages médicinaux : Autrefois on considérait que« L'écorce de liège estastringente, propre pour arrêter leshémorragies et le cours de ventre, soit qu'on la prenne à la dose d'un demi gros en substance, ou d'un gros réduit en poudre, soit qu'on la prenne en décoction depuis une demi-once jusqu'à une once dans une pinte d'eau. Le liège brûlé et réduit en cendre impalpable, puis incorporé dans l'huile d'œuf, est un bon remède pour adoucir et réduire leshémorroïdes »[4].
Les plus vastes subéraies du monde se trouvent auPortugal, avec un total de près de736 000ha concentrés à 76 % dans la région de l'Alentejo[6]. La superficie de subéraie est en constante augmentation depuis plus d'un demi-siècle au Portugal, et la plupart de ces forêts sont encore jeunes.Maâmora est la plus grande forêt de chênes-lièges duMaroc (130 000 ha).
Les suberaies (montados en portugais) sont importantes pour la préservation de la biodiversité (classementNatura 2000) ; on y trouve des espèces protégées comme lelynx ibérique ou l'aigle impérial, ou encoreBoletus mamorensis. Ces milieux jouent également un rôle dans la régulation du cycle hydrologique, la protection des sols et la séquestration du carbone[7].
L'écorce remarquable du chêne-liège, en plus de réduire les pertes d'eau, est une adaptation aux incendies : la sélection naturelle a favorisé cette espèce car le liège est un excellent isolant et le feu n'atteint pas l'aubier, la partie vivante sous l'écorce. Tandis que les autres essences périssent, de nouvelles branches peuvent repousser rapidement à partir de celui-ci. Cet arbre est donc potentiellement d'un grand intérêt pour lutter contre le problème récurrent des incendies estivaux dans les régions méditerranéennes et leurs conséquences directes et indirectes.
↑abcd eteGrand vocabulaire françois : contenant 10. L'explication de chaque mot dans ses diverses acceptions grammaticales, par Guyot (Joseph Nicolas, M.), Sébastien-Roch-Nicolas Chamfort, Ferdinand Camille Duchemin de la Chesnaye (P 2-6 de la version numérique, tome 16), éd. C. Panckoucke, 1768 ; Voir l'articleLiège
↑Dario de Noticias,Portugal. Le chêne-liège, outil de développement durable, Courrier International, 2010,[1].
↑JoãoSantos Pereira, Miguel NunoBugalho et Maria da ConceiçãoCaldeira,Du chêne-liège au liège : Un système durable, APCOR (Association portugaise du liège),(ISBN978-972-95171-8-1,lire en ligne).