Ce cours d'eau n'est pas l'unique.Le Relevant, qui a donné son nom à lacommune dont le territoire relevait de la commune de Châtillon auparavant, passe dans le sud de la commune, puis se jette dans laChalaronne près de larue Pierre Jême. On trouve d'autres ruisseaux, leBief de Payon et leBief de Vernisson.
Enfin, Châtillon se situant dans la Dombes, il existe deux étangs et quelques plans d'eau. L'étang Putet se trouve près du lieu-dit éponyme, le long de la route départementale 936. Le second étang, l'étang Charbonnière, se situe près desRippes, à cheval sur Châtillon etRomans.
La proximité de la commune avec les villes deMâcon, deBourg-en-Bresse et deVillefranche-sur-Saône lui permet d'être au cœur d'un important réseau d'axes de communication aux niveaux départemental, régional et national.
L'axe routier le plus important de la commune est la route départementale 936. Avant son déclassement en 1973, la voie faisait partie de laroute nationale 436 et reliaitSaint-Didier-de-Formans à la montée ducol de la Faucille viaSaint-Claude dans leJura[18]. Localement, cet axe permet de rejoindreNeuville-les-Dames et Bourg-en-Bresse en se dirigeant vers le nord tandis qu'il permet de se diriger versSaint-Trivier-sur-Moignans et Villefranche-sur-Saône. Avant 1990, la route passait par le centre et dans le but d'éviter la traversée de Châtillon, la route fut déviée vers l'ouest pour contourner le bourg.
La route départementale 2 traverse Châtillon du nord au sud et est composée de deux tronçons. Le premier vient deSulignat pour s'intersecter avec la route D 936 tandis que le second vient de Sandrans, traverse le centre puis s'arrête aussi le long de la route D 936. Au niveau départemental, cette voie routière relieSermoyer au nord àMassieux au sud.
Une autre route départementale traverse la commune, il s'agit de la D 7. Partant deChalamont puis passant par une petite partie du territoire de Romans et de Sandrans, elle parvient sur le territoire par le sud-est et passe par le bourg avant de poursuivre son chemin en suivant laChalaronne donc en direction de L'Abergement-Clémenciat et Thoissey, commune où la voie se termine sur un pont enjambant laSaône.
Quatrièmement, la route départementale 17 débute àGuéreins sur un pont sur la Saône qui relie cette commune à celle deBelleville située dans leRhône. En continuant vers l'est, la voie passe par Baneins avant d'entrer dans Châtillon via le parc d'activités Chalaronne Centre, traverse le centre où elle rencontre la route D 2 près de la place de la République. Un second tronçon débute une centaine de mètres plus au nord et se dirige versRomans et termine son chemin àDruillat, commune située à mi-chemin entreAmbérieu-en-Bugey et Bourg. Cette route possède une voie annexe, la route D 17c, qui la relie à la route D 2.
Enfin, il existe une voie départementale qui commence le long de la route D 17 et qui se dirige vers le sud pour rejoindre le bourg de Sandrans. Il s'agit de la route départementale 82 qui relie la commune àMiribel.
Aujourd'hui, plus aucune ligne ne traverse la commune mais la ligne reliant Lyon à Bourg est toujours en service puisqu'elle accueille lesTER de la région Rhône-Alpes et s'arrêtent à lagare de Marlieux - Châtillon[20]. Une autre gare située à proximité est desservie par les trains de la même ligne et il s'agit de lagare de Villars-les-Dombes.
La commune est reliée au réseau départemental des buscar.ain.fr par l'intermédiaire de deux lignes. La première est la ligne 119[21] qui fait la liaison entreVillefranche-sur-Saône etBourg-en-Bresse et dessert les arrêtsOffice du tourisme etZI Route de Belleville. Tous les jours de la semaine excepté les jours fériés, il existe des navettes sur la ligne qui ne s'arrêtent qu'à un nombre réduit d'arrêts entre les deux villes dont les deux de la commune.
La seconde ligne est la ligne 102[22]. Elle relie Châtillon àVillars-les-Dombes et dessert seulement l'arrêtOffice du tourisme.
La commune ne dispose pas de plateforme aéroportuaire. Les habitants de la commune doivent se rendre à l'aéroport deLyon-Saint-Exupéry distant de60 kilomètres ou bien à l'aéroport de Genève distant de130 kilomètres pour effectuer des vols à l'international.
Au, Châtillon-sur-Chalaronne est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23].Elle appartient à l'unité urbaine de Châtillon-sur-Chalaronne, une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[24],[25]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Châtillon-sur-Chalaronne, dont elle est la commune-centre[Note 2],[25]. Cette aire, qui regroupe 5 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[26],[27].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (80,4 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (86,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (39,2 %), prairies (20,4 %), zones agricoles hétérogènes (20,4 %), zones urbanisées (12,3 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,2 %), cultures permanentes (0,4 %), forêts (0,2 %)[28].
L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Située au confluent de laChalaronne et du Relevant, Châtillon est une ville installée au cœur de la Dombes, ce qui lui vaudra différentes appellations au cours des siècles dontChâtillon en Dombes etChâtillon-lès-Dombes. Toutefois, la Révolution française fit ôter la référence à la Dombes pour la remplacer par la Chalaronne.
Châtillon serait un dérivé, sans doute mérovingien, du bas latincastellum, diminutif decastrum, accompagné du suffixe-ionem.Castrum désigne d’abord tous les types de forteresse, depuis le simple donjon jusqu’à l’enceinte urbaine, puis se spécialise dans le sens de « château fort » et se réduit ensuite à celui de « grande maison de plaisance ».
Du fait de son importance historique, on trouve de nombreuses références à la commune sous différents noms au fil des siècles[30]. La première fois qu'est citée Châtillon se situe dans le Recueil des chartes de Cluny et date de 1049 où le nom estCastellio.
Le siècle suivant, c'est au tour deChasteillon d'être mentionné. Une petite variante se trouve vers 1244 selonMarie-Claude Guigue qui parle deChastellon. À la même époque, autour de 1251,Castellio in Dumbis, est évoqué selon les archives départementales duRhône. Quant aux archives de laCôte-d'Or, la mentionCasteilio Dombarum existe en 1274,Casteliio supra Calaronam, en 1280 etCastellio de Challarona en 1299.Samuel Guichenon, dans sonHistoire de la souveraineté de la Dombes, nous informe queChasteyllion en Dombes fut évoqué autour de l'année 1324.
Les archives de la Côte-d'Or mentionnentChastellion de Dombes en 1463 puisChastillon en 1553. Samuel Guichenon, qui parle de la commune mais dans un autre ouvrage nomméHistoire de la Bresse et du Bugey, évoque Castillio de Dombes en 1561. Dans son ouvrage premièrement cité, il note en 1662 que le nom de la commune estChâtillon de Dombes et non pasChâtillon les Dombes qui tout le monde dit abusivement. Selon l'enquête Bouchu,Chastillon les Dombes, est un des noms utilisés pour se référer au village en 1670.
La description de Bourgogne parle deChâtillon-lès-Dombes en 1734 tandis que Louis Aubret mentionneChâtillon de Dombes etChâtillon en Dombes à la même période. Durant laRévolution,Châtillon-les-Dombes change de nom pour devenirChâtillon-sur-Chalaronne afin d'enlever toute référence à l'Ancien régime. Ce nom resta inchangé après la fin de cette période et est toujours le nom actuel de la commune.
Le plateau de laDombes est comme ceinturé naturellement sur trois côtés par lacostière et c’est seulement par le nord, du côté de laBresse, qu’il est facile de communiquer avec le voisinage. C’est précisément en fonction de cette facilité d’établir des relations qu’il convient d’apprécier la situation de Châtillon-sur-Chalaronne. Les conditions ont varié selon les époques. Une comparaison avecVillars-les-Dombes est particulièrement éclairante.
Jusqu’au Moyen Âge, on peut considérer que l’ensemble de la Dombes vit en vase clos. Les principales voies romaines la contournent par l’ouest (lavoie de l’Océan) ou par l’est en direction de l’Helvétie. Si une possible traversée existait deMontluel, qualifiée parfois deporte de la Dombes, en direction de Châtillon, elle ne jouait qu’un rôle très secondaire[31]. DuMoyen Âge jusqu’auXIXe siècle la situation de la commune apparaît en effet comme privilégiée à un double titre. LaChalaronne, est la principale artère du réseau hydrographique dombiste avec un bassin-versant de 175 km2. La confluence juste à l’aval avec le Relevant, son modeste affluent de rive gauche, souligne cet avantage. D’autre part, la confluence avec laSaône, axe majeur, n’est que d’une quinzaine de km. En revanche, le Renon, autre principal cours d’eau, dont le bassin-versant est de 130 km2, n’est qu’un sous-affluent par l’intermédiaire de laVeyle. Selon la règle constante, le trafic suit la ligne des rivières. Par comparaison, en 1793, Villars n’est qu’une localité banale de 381 habitants par comparaison avec les 2179 de Châtillon[réf. souhaitée].
Cette situation par rapport aux moyens de communication s’est modifiée au cours duXIXe siècle. En ce qui concerne le réseau routier, le besoin s’étant fait sentir d’une liaison plus rapide entre Lyon etBourg-en-Bresse, des travaux importants ont été entrepris dans les années 1840 pour supprimer les nombreuses fondrières. Villars, placée à mi-chemin sur le tracé le plus direct est devenu le principal relais de cette artère. Les facilités de liaison se sont encore améliorées par la construction d’une voie ferrée. En 1866 était mise en service par laCompagnie de la Dombes d’une ligne de 51 km reliant les deux villes. La gare de Villars à mi-parcours date de cette époque. La population s’est brusquement accrue. La barre du millier a été atteinte dès 1846 (1036 habitants) et largement dépassée (1612) en 1876.Depuis ces temps déjà lointains, en 2020, dans un système de communication inchangé, en développant chacune leurs propres atouts les deux communes ont aujourd'hui le même nombre d’habitants (4968 à Châtillon-sur-Chalaronne, 4946 à Villars-les-Dombes)[réf. souhaitée].
Si la foi chrétienne a été, comme partout, le ciment fondamental de la communauté, elle s’est manifestée de manière éclatante dès le XIe siècle en même temps qu’est attestée l’existence de la châtellenie. Deux membres de la famille de Châtillon se sont rendus illustres. Bérard fut évêque deMâcon et participa à lacroisade prêchée parGodefroy de Bouillon à la tête d’une compagnie de chevaliers bressans et mâconnais. Etienne, son petit-neveu, suivit ses traces mais après une halte de 27 ans dans l’austère chartreuse bugiste de Portes. Il y conquit, de haute lutte, l’auréole des saints[32].
Certes, il n’est toujours pas question pour la population de pouvoir choisir ses seigneurs et maîtres. Elle n’a pu jouer qu’un rôle de spectatrice face aux arrangements, matrimoniaux en particulier, qui ont placé à son commandement après les Châtillon lesEnchaînés en 1101, lesBagé en 1228 et, à partir de 1272, mais cette fois pour plusieurs siècles - jusqu’en 1601 - lamaison de Savoie, avec ses comtes puis, à partir de 1415, ses ducs. Dès la première année de sa prise de possession, le comte Philippe va octroyer à ses nouveaux sujets une charte de franchises par laquelle les habitants conquièrent la liberté pour leurs personnes qui échappent désormais au servage et l’entière propriété de leurs biens qui ne seront plus soumis au régime de lamainmorte. Désormais, « celui qui viendra établir son domicile dans la ville de Châtillon, y restera un an et un jour jouira du privilège de liberté et sera déclaré bourgeois ». Les conséquences vont être considérables par l’afflux de particuliers des campagnes voisines, serfs et prolétaires de tous ordres. L’activité économique va être fortement stimulée. « La bourgade, jusqu’alors inerte et passive, deviendra communauté organique, et son dynamisme va lui permettre de prendre en mains et de forger son propre destin »[33].
Sans doute ne s ‘agit-il pas de la part du prince d’un geste de pure générosité. Il va tirer avantage de l’enrichissement de ses sujets, soumis à l’impôt dans leur vie quotidienne à divers titres mais aussi dans un certain nombre de cas exceptionnels (départ en croisade, mariage d’une fille, promotion dans l’ordre chevaleresque, nouveaux agrandissements du domaine). Mais le montant de la somme ne sera pas fixé arbitrairement : « Cette aide sera taxée, non pas nous, mais par les habitants eux-mêmes en tenant compte de l’importance des dépenses que nous aurons à faire, de la richesse de la ville et des ressources de chaque particulier sous le contrôle d’un de nos officiers, prud’homme et discret ». Par ce biais était introduit pour la première fois le droit de réunion. L’assemblée générale des habitants est reconnue de ce fait comme une commune avec droit, certes limité, de s’administrer. Il s’agit d’une conquête inouïe dans le monde féodal[34].
L’histoire de Châtillon durant les 329 années d’appartenance à la Maison de Savoie est d’abord celle d’une de place forte, d’«un poste avancé de tout premier ordre, à la frontière extrême de ses Etats, face aux incursions toujours possibles des sires deBeaujeu, des troupes du roi de France et contre les bandes armées et pillardes desGrandes Compagnies »[35]. Il appartenait au prince lui-même de transformer en une vraie forteresse le château du XIe siècle, campé sur la moraine à 250 mètres d’altitude, soit une trentaine de mètres au-dessus des entailles confluentes de la Chalaronne à l’est et du Relevant à l’ouest, mais facilement accessible par une rampe du côté nord. Celle-ci permettra aux attelages d’amener sur le site les matériaux de construction, principalement lescarrons savoyards, ces typiques briques rouges cuites dans les prochescarronnières. Il en faudra d’énormes charrois pour édifier les 310 mètres du rempart de clôture ainsi que les huit tours et le donjon, le logis du châtelain et la chapelle Notre-Dame. En revanche, c’était la communauté qui devait ériger à ses frais au nord du château et en contiguïté les 1100 mètres de murailles, la Chalaronne étant franchie par des arches. Dans ce rempart s’ouvraient les trois portes de Durlevant à l’ouest, de Bourg au nord et de Villars à l’est. Les travaux commencés en même temps que ceux du château, ne seront achevés qu’un siècle et demi plus tard.
Par chance ces défenses n’ont eu à jouer qu’un rôle dissuasif au cours des siècles. Mais, création de la Maison de Savoie, ces fortifications ne devaient pas survivre à sa domination sur les terres bressanes. Lors du conflit qui opposa le roi Henri IV au ducCharles-Emmanuel Ier, les lieutenants de Biron au service sa Majesté se firent ouvrir les portes de la ville le 8 mai 1595 après un simulacre de bombardement. La place forte, en territoire français à partir dutraité de Lyon en 1601, devait être démantelée, ses tours décapitées.
Venues de Bourg-en-Bresse, les religieuses de l’ordre desUrsulines, fondé àBrescia en 1535 par Angèle Merici, se sont installées en 1639 au pied du château. Le couvent accueillait les jeunes filles de la noblesse et de la bourgeoisie qui y recevaient une éducation qui leur permettrait de figurer honorablement dans le monde. Les Ursulines furent autorisées à se fournir en matériaux dans les ruines du château ce qui explique que l’imposant bâtiment soit entièrement en briques. Le régentPhilippe d’Orléans fit ensuite une bonne affaire en leur vendant l’ensemble de la motte féodale[36],[37]. Elles n’en avaient sans doute pas un grand usage. Les arcades ont été démolies en 1778 et les fossés comblés en 1780. L’ensemble fut confisqué et vendu commebien national pendant la Révolution. Il jouera le rôle de prison puis sera auXIXe siècle transformé partiellement en caserne de gendarmerie[36],[37]. Quant aux remparts de la ville ils ont été arasés ainsi que les portes de Durlevant et de Bourg en 1794. Une montée sur la butte du château permet d’en découvrir les vestiges mais aussi d’apprécier sa valeur comme site défensif grâce au vaste panorama offert aux regards[38].
L’existence d’une première église dans le petit hameau de Buenans est attestée en 984. Elle dépendait de l’église métropolitaine de Lyon. La fiction devait persister jusqu’au XVe siècle d’une filiation avec elle lorsque le lieu principal du culte s’est déplacé de 1500 mètres vers le nord au château de Châtillon à la suite de l’acte de donation de la seigneurie à Guichard, sire de Beaujeu en 1101. Il y allait de la sécurité des paroissiens. La chapelle du château est mentionnée vers 1100[39]. Le choix de l’emplacement actuel de l’église Saint André est contemporain de la fondation de la ville neuve, protégée par son enceinte, à partir de 1273.
Les matériaux de construction durent être convoyés sur le site. La brique rouge - le fameuxcarronsavoyard - provenait des carronnières de Châtillon même et d’IIliat. Quant à la pierre de taille utilisée pour les divers encadrements, les croisées d’ogive, les arcs-boutants elle était charroyée directement depuis leRevermont, ou, pour celle deTournus, après transport fluvial sur la Saône jusqu’aux ports de By (commune deGrièges) et d’Arciat (commune deCormoranche).
Avec une longueur de 45 mètres et une largeur moyenne de 13,5 mètres l’église Saint André reste de dimensions modestes malgré de nombreux agrandissements. Ceux-ci se sont étalés dans le temps pour des raisons de financement car le recours à la corvée était exceptionnel. Entre 1431 et 1452 la nef fut élargie et la façade fut reculée de 15 mètres jusqu’à son emplacement actuel. Le toit fut refait avec des tuiles à crochet. De 1464 à 1476, le même type de travaux fut entrepris du côté du chœur. Mais c’est entre 1487 et 1500 qu’ont été opérés les changements les plus spectaculaires grâce à la générosité d’un riche marchand de toile, Guillaume Peyrala dit Rectori. La nef et le chœur doté de sonabside polygonale furent voûtés aveccroisées d'ogive. À partir de 1488 fut édifié un grand clocher haut de 30 mètres et agrémenté de 104 colonnettes. Il sera arasé pendant la Révolution. Quant aux 13 chapelles latérales, elles furent aménagées à diverses époques à l’initiative des corporations dont celle particulièrement riche desescoffiers.
Il est convenu de qualifier le style de Saint André degothique flamboyant, ce qui correspond bien à l’époque où furent apportées les principales modifications. Il faut reconnaître que les éléments qui caractérisent ce style sont assez discrets. L’impression dominante est que « l’église de Châtillon représente l’exacte tradition architecturale selon le mode bressan ». On pourrait préciser dombiste, avec les typiques carrons rouges . Telle quelle, elle forme avec les halles voisines un ensemble harmonieux.
Dans ses dernières années, de 1615 à 1626, le maréchal deLesdiguières, avec le titre de comte, avait été choisi comme nouveau maître de Châtillon. Ce n’était là qu’une tardive récompense pour les services rendus àHenri IV dans sa lutte contre le duc de Savoie. Mais sa fille, Françoise de Bonne, devait susciter la colère de ses administrés en se désintéressant totalement de cet héritage. C’est au point que la population révoltée, s’est réjouie en apprenant qu’elle cherchait à s’en débarrasser contre espèces trébuchantes. En 1645 le sieur Tillon est envoyé en ambassade à Paris où il est reçu par son altesse royale Monseigneur le duc d’Orléans, frère du roiLouis XIII. La négociation se conclut favorablement. Elle n’a porté que sur le prix à payer par le prince pour cet achat. C’est ainsi que jusqu’à la Révolution, pendant un siècle et demi, la famille d’Orléans va présider aux destinées de la cité. On était loin de se douter qu’une génération plus tard, la générosité de laGrande Demoiselle, fille du duc, lui vaudrait une reconnaissance éternelle de ses sujets après l’incendie des halles dont on était si fiers et si dépendants car elles étaient le symbole et le gage de la prospérité économique[41].
La recherche de l’autarcie alimentaire étant de règle, comme partout, l’activité agricole reste fondamentale. Nous sommes même informés de l’importance du cheptel par le triste bilan d’uneépizootie qui a frappé la région en 1744 : « La seule paroisse de Buenans-Châtillon est affligée d’une perte de 495 têtes de bétail : 120 bœufs, 159 vaches, 128 taureaux ou génisses et 88 veaux » déclarés par 22 propriétaires[42].
Cette recherche de l’autarcie vaut aussi en ce qui concerne la vie artisanale. Ici encore, le hasard d’une élection municipale en 1720 nous est précieux. Depuis un édit de 1692, la charge de premier magistrat était vendue au plus offrant mais les membres du conseil étaient élus selon un système qui faisait la part belle aux membres des corporations. En voici la liste détaillée ainsi que celle des saints patrons qui ont leur autel dans l’église : les hommes du bâtiment (charpentiers, menuisiers, maçons sous la tutelle de saint Joseph ; les spécialistes du vêtement (tailleurs, chaussetiers, cordiers) qui honorent saint Hommebon ; les tisseurs en toile qui se confient à sainte Anne ; ceux qui travaillent le cuir (cordonniers, tanneurs et corroyeurs) fidèles à saint Crépin ; les hommes de la forge (maréchaux-ferrants et taillandiers avec saint Eloi comme patron ; les boulangers et cabaretiers qui font leurs dévotions à saint Honoré ; les bouchers et … chapeliers sous la protection de Notre-Dame de Pitié[43].
Toutes ces activités sont d’abord au service des localités voisines mais leur importance est décuplée par le rôle de la cité dans les échanges commerciaux au niveaurégional. « C’est, en effet, chez nous que viennent s’approvisionner [...] les pourvoyeurs de la ville de Lyon. C’est là que s’emmagasinent les grains et les cuirs et sont entreposés les bois de construction, qu’on embarquera sur la Saône, en même temps que carpes, brochets et tanches des étangs tenus en réserve dans de grands viviers. Le sel, venu de Camargue par voie d’eau, est entassé dans notregrenier à sel avant sa distribution aux paroisses environnantes »[43].
Siège du grenier à sel.
Grenier à sel.
L’existence de halles est déjà attestée dans la charte de 1273. Chatillon s’animait chaque samedi, jour de marché et à l’occasion de ses nombreuses foires. Dans leur emplacement et leur forme actuelle, ces halles datent de 1440. On connaît même le nom de leur architecte : Piro Giroud. Mais elles ont été victimes d’un très grave incendie le lundi 29 septembre 1670. La propagation en a été facilitée à partir du proche quartier fait de bâtiments en pisé et en poutres étroitement serrés les uns contre les autres avec même des passerelles enjambant les venelles. Au bilan, 110 maisons et le couvent des capucins ont été entièrement calcinés. L’église a été gravement endommagée et le tiers des halles a été la proie des flammes.
Deux personnalités de premier plan ont alors joué un rôle déterminant dans leur reconstruction. Philibert Collet (1643-1718) avait été élu comme premier magistrat. Il possédait de nombreuses relations et était « bien coté dans le monde des lettrés et celui des magistrats dont il honorait la profession lui-même. Il savait manier la plume avec aisance et adapter son style à la cause qu’il entendait défendre ». Il adressa sa requête à Anne-Marie Louise d’Orléans, duchesse de Montpensier, comtesse de Châtillon, la fameuseGrandeDemoiselle. Celle-ci répondit favorablement et ordonna la coupe de 64 chênes dans la forêt de Tanay, sur la proche commune de Saint Georges de Renon, dont elle était propriétaire. Ils furent immédiatement abattus et transformés en 18 piliers, 700 lattes et 108 chevrons. La reconstruction était terminée au bout de deux ans. Philibert Collet emboucha la trompette épique, s’inspirant de l’Enéide de Virgile, pour célébrer les mérites de la donatrice et de son intendant Rolin[44].
Telles quelles, avec leurs 80,5 mètres de long, leurs 19 mètres de large, leurs 10 mètres de hauteur ces halles sont les plus longues de France et les deuxièmes en superficie à cause de la faible largeur des travées latérales. Dès le Moyen Âge elles servaient de lieu de réunion. Pendant la Semaine Sainte, une chaire y était dressée l’église étant trop petite pour accueillir la foule des paroissiens. Dans les temps modernes, les joueurs de quilles s’y trouvaient à l’abri des intempéries. Elles continuent aujourd’hui à servir de lieux de réunion et de fêtes comme celles des cuivres[45].
Dès la fondation officialisée par la charte existe un hospice, « lieu de refuge pour les pauvres, les mendiants, les sans-le-sou, les sans famille » d’un confort très enviable qu’apprécieront souvent des hôtes de passage. S’il était tombé en ruines au début du XVe siècle, en 1432 le duc de Savoie a aidé à le relever. Sous la domination française, François Ier et Henri II ont eu à cœur d’en confirmer les privilèges. A la disposition des lépreux a été construit en 1445 une léproserie oumaladerie où leur subsistance était prise en charge par la communauté. On peur évoquer aussi le rôle très apprécié des capucins, installés, du reste, à la demande des syndics. La construction de leur couvent en 1635 avait été facilitée par Gaston d’Orléans qui leur avait permis de débarder des chênes de sa forêt de Tanay. En temps ordinaire, leur responsabilité était de maintenir le moral des Châtillonnais par leurs prêches. En 1670, « il n’y avait pas encore de pompiers à Châtillon. Avec un zèle et une charité admirables ils s’investirent dans la lutte contre l’incendie »[48].
Il loge chez un huguenot, M. Beynier qui se convertira frappé par sa foi profonde et sa douceur. A peine installé, le 23 août, il est appelé au secours d’une famille en détresse. Son émotion est telle qu’à son retour il rédige en 24 pages le règlement de la Confrérie de charité. Le 8 décembre est officiellement fondé la Congrégation qui œuvre encore sous son nom auXXIe siècle.
Sans doute son action devait se déployer dans de nombreux domaines, ce qui a justifié sa canonisation mais les habitants de Châtillon ont été fiers de devenir un peu le centre du monde en accueillant en 2017 quatre cents sœurs venues du monde entier au congrès international organisé pour marquer le quatrième centenaire de leur congrégation[49],[50].
C‘est dans l’humble chapelle du vieil hospice quemonsieur Vincent avait posé lapremière pierre de l’œuvre de charité qui devait étonner le monde[51]. Aujourd’hui le même site a été promu Centre culturel dans des bâtiments d’une tout autre ampleur. Bien que le plan paraisse conçu par un unique architecte sa construction a été réalisée en plusieurs étapes. La chapelle qui est aujourd’hui en position centrale a été édifiée en 1732 dans une ancienne tour de l’enceinte et l’on a construit la salle qui la prolonge au sud ainsi que l’aile en équerre grâce à la générosité du comte du Châtelard. Il faut attendre 1789 pour que cette chapelle devienne l’axe d’un plan symétrique avec la construction de la partie droite qui comporte aussi une aile en retour. Pour la première fois on a pu alors pratiquer la séparation des sexes. Si cette partie nord attire aujourd’hui plus spécialement la foule des touristes c’est d’abord grâce à l’abbé Robin, aumônier de l’hôpital, qui a entrepris la remise à neuf des locaux à partir de 1814 permettant ainsi l’installation de l’apothicairerie dans les boiseries style Directoire qu’il a financées de ses propres deniers[52].
À partir de 1732 également le fonctionnement de l’hôpital est modernisé. La maison est enfin régie par un bureau administratif regroupant non seulement la municipalité mais aussi tous les corps détenteurs des diverses responsabilités. Ce bureau est chargé de la gestion mais le financement public ne suffit pas et on fait appel à la générosité des habitants. La garde des malades est enfin assurée régulièrement par les sœurs de Sainte-Marthe, religieuses venues dePont-de-Vaux. Grâce à leur zèle, l’apothicairerie ne devait bientôt plus satisfaire qu’au seul usage interne mais vendre sur les marchés extérieurs avec un succès tel que les pharmaciens en prendront ombrage. Leur activité s’est déployée jusqu’en 1972.
Le visiteur découvre successivement la salle où sont exposés les 120 pots au décor bleu commandés exprès à la faïencerie deMeillonnas pour la somme de 270 francs, la tisanerie avec ses tiroirs en boiserie, l’ensemble complété par les accessoires dont un grand mortier de bronze orné de 8 figures de patriarches. L’occasion était trop belle de transformer cet espace en musée[53]. Le clou en est un fameux triptyque dont la paternité a été longtemps ignorée. On a identifié aujourd’hui son auteur : le peintreGrégoire Guérard, maître du triptyque d’Autun. Il daterait de 1527.Il a été classé monument historique en 1913. Dans le panneau central figure la descente de croix, dans celui de gauche l’agonie du Christ au jardin des oliviers et dans celui de droite la Résurrection. Au dos, les apparitions de Jésus à Marie-Madeleine et à sa mère[54]. De retour à l’extérieur, une promenade dans l’ancien potager du vieil hospice complète la visite. On y passe en revue différents espaces plantés d’arbres, d’arbustes, de plantes médicinales, une orangerie et unrosarium aux roses botaniques.
Il n’est pas donné à beaucoup de modestes bourgades de pouvoir compter parmi ses enfants un scientifique digne des plus grands éloges. Philibert Commerson né à Châtillon en 1727, aîné d’une famille de 14 enfants, était le fils d’un notaire et conseiller du prince de Dombes. Son père voulait qu’il fasse carrière dans le monde médical ou la magistrature. Mais « tel n’est pas l’avis de ce grand garçon qui, à son retour du collège des jésuites de Bourg où il a fait preuve d’excellentes dispositions pour les sciences naturelles » se passionne pour la botanique. Philibert consent tout de même à s’inscrire à la célèbre faculté de médecine de Montpellier dont il sort avec le titre de docteur. Mais sa principale préoccupation est d’herboriser. Il visite dans ce but le Bugey, le Dauphiné, la Savoie et la Suisse. Tout en exerçant la médecine à Châtillon de 1756 à 1760, il poursuit ses recherches en Charolais où rencontre l’âme sœur àToulon-sur-Arroux, une fille de notaire ! Cette union est vite brisée car son épouse décède en accouchant d’un fils. C’en est fini du pays de son enfance qu’il prend en grippe. Il gagne Paris en compagnie de sa gouvernante Jeanne Baret.
Il a déjà acquis une certaine célébrité et noué des contacts avec tous les grands noms de la botanique. Ce qui lui vaudra de voir agréée par leduc de Praslin, ministre de la marine, sa demande de participer à l’expédition deBougainville dans les Terres australes. Il ne reviendra jamais au pays car son périple se terminera par son décès en 1773, à l’âge de 46 ans, dans l’île de France (l’actuelleîle Maurice). En revanche Jeanne Baret, qui n’avait été autorisée à participer à l’expédition que déguisée en garçon, reviendra en France nanti d’un époux ! Elle est considérée comme la première femme à avoir bouclé le tour du monde. Le souvenir de Commerson est entretenu dans sa ville natale. Une rue et le groupe scolaire portent son nom. Une place importance est accordée à l’hortensia dans le fleurissement de la ville. C’est en effet lui qui a baptisé de ce nom cette fleur d’origine chinoise en hommage au gouverneur de l’île Maurice dont la fille se prénommait Hortense[55].
C’est par cette périphrase que l’adjoint Max Barret dépeignait Châtillon pour remercier le nouveau maire Raymond Sarbach car il voyait en luile prince charmant qui l’a éveillée. Alors que la commune comptait 3119 habitants en 1800 elle n’en avait toujours que 3241 en 1975 ! Avec 3533 âmes, le maximum démographique caractéristique des campagnes françaises avait été à peine marqué en 1851. La Grande Guerre de 1914-18 s’est traduite par une véritable hécatombe de 123 soldats : la population est tombée de 2 858 habitants en 1911 à 2660 en 1921[56]. Particulièrement émouvant est ce quartier du cimetière où ont été regroupées, à l'ombre de la croix, les tombes des héros identifiés en une véritable nécropole La stèle du monument aux morts inauguré en 1923 est l’œuvre de Jean Tarrit (1865-1950) un enfant du pays, fils de sabotier[57]. Elle avait été placée au centre du champ de foire mais elle a été reportée en 1966 tout en haut de l’esplanade[58]. Ce constat affligeant explique que, en 1972, Adrien Favre achève son Histoire de Châtillon-sur-Chalaronne par un dernier chapitre sur la Révolution[59].
Monument aux morts
Morts de 1916-18
Morts de 1914-15
Nécropole
Croix du cimetière
Monument de la Résistance
Le portrait de la commune dressé au début des années cinquante est peu flatteur. « La ville se remet des difficultés de la guerre mais la vie reste rude. L’adduction d’eau, qui ne date que de 1932, n’atteint pas tous les étages et on va encore fréquemment au lavoir le long de la rivière. Le réseau électrique est sommaire et les campagnes restent isolées. Les poêles à bois chauffent les salles de classe. La Chalaronne fait office d’égout et de station d’épuration pour les résidus des rues latrinales »[60].
Le compte est assez vite fait des enrichissements du patrimoine de la commune pendant cette longue période. Elle s’est dotée d’une nouvelle mairie qui ne manque d’ailleurs pas d’allure car on a vu grand. « Avant la Révolution existait une chambre de ville située dans une tour des remparts, la tour de l’Escarre, où se réunissait le Conseil et où se conservait les archives. En 1803, la mairie fut transférée au couvent des capucins, vacant à la suite de l'expulsion des pères par les révolutionnaires […]. En 1912, on décida de démolir l’ensemble pour reconstruire un bâtiment moderne hébergeant la mairie, la poste, la salle de justice de paix, la salle des fêtes et la bibliothèque. L’inauguration eut lieu le 9 novembre 1924 ». Ce n’est qu’en 1965 que la municipalité Sarbach réaménagera l’ensemble à la suite du départ de la poste dans le Nouveau Châtillon et de la suppression de la justice de paix[61].
L’église a été dotée d’une remarquable statue de saint Sébastien (encore une œuvre de Jean Tarrit) taillée dans le bois de noyer offerte par le maire Victor Dugas en 1898. De la même époque (1890-92) datent les vitraux exécutés par les ateliers Pasquier-Sarrazin de Lyon dont ceux déjà cités de l’abside avec saint Vincent de Paul intronisant madame de La Chassagne, présidente des Dames de la Charité.
Le paysage urbain en est fortement modifié. Alors que la carte IGN témoigne d’une concentration de l’habitat regroupé dans le Châtillon historique, ce centre s’est étoffé depuis d’une véritable ceinture de lotissements étirés sur un axe nord-sud de 2,5 km de part et d’autre de la Chalaronne. En marge de la carte de la commune leur liste en nomme 29.
Les personnes nouvellement installées à Châtillon ont bien choisi cette commune comme lieu de séjour permanent vu la quasi absence de résidences secondaires. Il semblerait qu’elles aient obéi à deux sortes de motivations opposées. On dénombre un pourcentage exceptionnellement élevé (34,7 %) de retraités ce qui expliquerait par ailleurs un taux de mortalité lui aussi inhabituel. Déjà très important entre 1968 et 1975 il s’est maintenu très au-dessus de la moyenne nationale et atteint 15,8% dans les années 2014-2020[56].
Mais bien évidemment, la grande majorité appartient à la population active qui est venue avec l’intention de trouver un emploi. Sa composition est à l’image de la France si l’on se réfère aussi bien au niveau d’instruction qu’au classement par catégories socio-professionnelles. Sur les 1935 actifs recensés en 2020 38,9% travaillent sur place. Ils sont donc une majorité (61,1%) à devoir sortir de la commune pour gagner quotidiennement leur atelier ou leur bureau. Ils s’y rendent en voiture dans la proportion de 81,0%. 3,1% seulement empruntent les transports en commun. Il serait exagéré de classer Châtillon dans la catégorie des communesdortoirs. Bien plutôt convient-il d’estimer que sa vie économique s’intègre dans un ensemble compris ente la vallée de la Saône et le chef-lieu du département. Cette situation aurait été bien pire si n’avait été entrepris un remarquable effort de modernisation dans tous les domaines[56].
L’initiateur en est sans nul doute Raymond Sarbach, à la fois comme entrepreneur et comme maire de Châtillon. « Né àCherbourg en 1914, il achète en 1941 une ancienne pharmacie puis en 1946 le moulin des Bertandières où il fabrique sa première pommade à la pénicilline pour les yeux. Son affaire prospère. Il se fait apprécier par la population. Lors des élections municipales de 1959, il prend position contre les partisans de la couverture de la Chalaronne qui serait utilisée comme parking. Il restera à la tête de la mairie jusqu’en 1975. La Chalaronne est canalisée et régularisée par la construction de barrages. Les ponts et passerelles de cettepetite Venise dela Dombes, selon cette comparaison élogieuse, sont fleuris.
Pont sur la Chalaronne
Clos Janin
Passerelle sur la Chalaronne
Rives fleuries
Pont fleuri sur le Relevant
En tant qu'entrepreneur, à l’affût des techniques et des traitements les plus modernes, Sarbach noue des contacts avec les célébrités de l‘époque : le professeur sud-africainChristian Barnard, qui avait réussi en 1967 la première transplantation cardiaque, est reçu à Châtillon en 1969. L’entreprise monte son propre institut de recherche scientifique. Mais aussi, avec un grand sens pratique, sont imaginées les formes les plus variées de conditionnements : dragées, ampoules, pommades, suppositoires, gélules, aérosols... Les étapes du développement sont soulignées par une intégration dans des ensembles de plus en plus vastes au niveau national d’abord avec l’absorption des laboratoires Lumière de Lyon en 1967. C’est ensuite le rachat en 1976 par le belgeSolvay ce qui conduit à la fusion dans le secteur de la recherche avec Latema rebaptisée LTM (Laboratoires Thérapeutiques Modernes). L’échelle mondiale est atteinte à partir de son absorption par la firme américaineAbbott dont le siège est àChicago jusqu’à ce qu’elle se déprenne de ses activités en Europe par revente à l’américain Mylan en 2014.
La concrétisation de cette croissance se traduit spatialement par un déménagement sur la zone d’activités Châtillon centre, sur le plateau à l’ouest de la ville, bien desservie par la déviation de la RD936. Le laboratoire emploiera jusqu’à 900 personnes sur le site et 980 en tout. Patron social et humaniste, Sarbach prend soin de ses employés en construisant des immeubles pour les loger à proximité des laboratoires ; il investit dans une flotte d’autocars pour transporter ses employés. Il construit une piscine réservé aux employés, mais les Châtillonnais se sentent lésés, alors il ouvre la piscine aux habitants »[62],[63],[64].
Ces aspects spécifiques liés à la personnalité de Raymond Sarbach, châtillonnais d’adoption, devaient d’abord être soulignés. Mais la marche vers le progrès revêt des aspects plus globaux. On peut l’illustrer en matière industrielle par l’initiative d’un enfant du pays.
On comprend avec les cas de Sarbach et de Gallet que Châtillon fasse figure de pôle industriel. Cette réalité a dû compter dans le choix de cette commune en 2017 comme siège de laCommunauté decommunes de la Dombes par regroupement de Châtillon Centre, Centre Dombes et Canton de Chalamont puisqu’elle a précisément en charge le développement économique habitants à l’extérieur.
En ce qui concerne l'enseignement, au niveau du primaire les familles ont le choix entre deux groupes scolaires au cœur de la cité : l’ancien orphelinat Saint-Vincent-de-Paul devenu l’école privée Saint Charles et le groupe public Commerson. La poursuite de la scolarité est assurée par le collège Eugène Dubois et par Saint-Charles. Le lycée professionnel Georges Charpak est spécialisé dans la maintenance des engins mécaniques. La fréquentation du centre social (CCAS)la Passereile à proximité du groupe scolaire Commerson n'est certes pas réservée à la seule population scolaire mais les enfants y sont accueillis nombreux pour la restauration, les jeux dans la ludothèque et des activités périscolaires, en particulier en période de vacances. On a choisi un style résolument moderne pour la médiathèque et la salle de cinémaL’Etoile nouvellement construits en contiguïté de la mairie.
En 1966, la municipalité Sarbach décide la construction d’une maison de retraite pour personnes âgées et d’une maison de cure médicale pour les moins valides (EHPAD). Cet établissementLa Montagne construit à l’écart du centre sur le plateau accueille à partir de 1972 80 personnes et la maison de cure également 80. Des locaux modernes, des chambres à trois et quatre lits, un mobilier chaleureux en font un paisible lieu de retraite. Sur 4,5 hectares, le parc attenant a été aménagé, des arbres de diverses espèces plantés, des chemins de promenade tracés, des pièces d’eau creusées fréquentées par les canards sauvages. Il a été depuis transformé entièrement en EHPAD. Au prix d’agrandissements il peut aujourd’hui accueillir 120 personnes[67].
Autres temps, autres mœurs ! Il fut un temps où les Châtillonnais se contentaient d’un rôle de spectateurs. Une tradition de l’élevage chevalin existait avec un haras départemental. Des courses avaient lieu autour du champ de foire. En1864, la commune dirigée par le comte de Borde, a fait l’achat à Bel Air d’un terrain de 16 ha pour y construire le premier hippodrome du département inauguré l’année suivante. On se passionne encore aujourd’hui pour les courses. Elles se déroulent sur une piste de trot de 1000 mètres, une piste de plat en herbe de 1250 mètres et une piste d’obstacles. Pour le confort des spectateurs, les tribunes, primitivement en bois, ont été modernisées avec l’emploi du béton en 1954 puis en 2000. Pour les chevaux ont été construits 156 boxes et 56 stalles. En 2018 a eu lieu pour la première fois une compétition entre dromadaires[68],[69].
La jeunesse veut aujourd’hui pouvoir pratiquer des activités sportives dynamiques. Les équipements mis à sa disposition sont regroupés dans trois secteurs. Au centre, le long de la Chalaronne, au clos Janin, on peut pratiquer le tennis ou amener ses enfants, se muscler dans une salle de fitness. Très logiquement a été construit le centre aquadombes avec sa piscine dont peuvent profiter en été la clientèle du terrain de camping du Vieux Moulin. Au nord de la ville, sur le même axe que le lycée et le collège sont regroupés le stade de l’Europe, un gymnase, une salle mixte et des courts de tennis. A l’ouest enfin le stade Jean Decomble jouxte un gymnase, des courts de tennis dont certains sont couverts et un boulodrome.
Le visiteur de la ville trouve toutes les informations à l’office du tourisme installé depuis 2018 dans un vaste bâtiment sur la place du champ de foire sur laquelle se situent également les deux hôtels de la Tour et Au Coq Dort.
La commune étant traversée par laChalaronne, elle appartient au syndicat des rivières des territoires de Chalaronne[87] dont le siège est situé le long de l'avenue Dubanchet. Le travail de cette organisation est de surveiller la qualité des eaux du bassin, de préserver les zones humides ou de remettre en état certains ouvrages.
Enfin, comme la totalité des communes du département de l'Ain, la petite ville appartient ausyndicat intercommunal d'énergie et de e-communication de l'Ain, organisation fondée le[88]. Le syndicat est compétent dans la gestion des réseaux d'électrification, de gaz, de l'éclairage public, de la communication électronique[89]. En plus de ces compétences, la structure accompagne les communes pour qu'elles puissent maîtriser leur consommation d'énergie, gère unsystème d'information géographique et a mis en place dans le département, par l'intermédiaire de sa régie Réso-Liain, un réseau defibre optique pour avoir accès àInternet àtrès haut débit.
Cadran solaire offert par Wächtersbach à l'occasion des 20 ans de jumelage.
Un jumelage entre Châtillon-sur-Chalaronne etWächtersbach en Allemagne, a été officialisé le[90] faisant suite à des échanges scolaires entre les deux communes engagés dès 1962[91] ainsi qu'à la signature d'un premier acte de jumelage le. En, les communes deBaneins et deVonnas ont été associées à celui-ci[92].
En 1990, un partenariat est lancé entre la commune de la Dombes et le village roumain deColceag à l'époque où l’association Opération Villages Roumains mobilisait des communes françaises et lançait des opérations de parrainages afin de soutenir des villages menacés par le régime deCeaucescu[93]. En décembre 2001, l’associationAmitiés Colcéag est créée ainsi que l'associationMaintenance Mécanique et Coopération Internationale mise en place au sein du lycée professionnel. C'est ainsi que, le, le conseil municipal de Châtillon-sur-Chalaronne décide d’officialiser ses relations avec Colcéag par le biais de la signature d’une convention de jumelage. Celle-ci si fit le à Châtillon et le à Colcéag.
Le dernier partenariat avec une autre commune date de 2003 et a été signé avec le villagemalien deGoundam[94]. Tout commence en 1984, lorsque la région Rhône-Alpes décide de se montrer solidaire face la sécheresse au Sahel en participant à l’envoi d’un convoi humanitaire àLéré et à l’action sanitaire d’urgence conduite par l'institutBioforce à Lyon. Le maire de l'époque, Noël Ravassard, était membre de la commissionRelations Internationales auConseil régional de Rhône-Alpes et suivait le dossier du Mali depuis 1992. En 1994, une première convention de coopération décentralisée a été signée à Tombouctou entre la régionRhône-Alpes etcelle de Tombouctou. Une mission effectuée au Mali, en mars 2003 a resserré les liens entre les deux régions et a permis la signature de convention de coopération décentralisée entre Châtillon et Goundam.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[95]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[96].
En 2022, la commune comptait 5 154 habitants[Note 3], en évolution de +5,49 % par rapport à 2016 (Ain : +5,15 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La ville compte uneécole maternelle et uneécole primaire, toutes deux publiques. Il y a également à Châtillon-sur-Chalaronne, un collège public et un lycée professionnel (Georges-Charpak, spécialisé dans les Métiers de la Maintenance des Engins Mécaniques).Concernant l'enseignement privé, se trouvent dans la ville, une école maternelle, une école primaire et un collège, tous trois dépendants de l'enseignement privé catholique.L'école (et collège) Saint-Charles est privée ; le collège Eugène-Dubois est lui, public.
En 1598,Henri IV déclare la guerre à la Savoie. LaBresse est envahie et le château de Châtillon rasé. Il ne reste plus alors que l’enceinte avec sa porte d’entrée enarc brisé et les fondations de quatretours sur les sept qu’elle comptait à l’origine.
Un gros travail de réhabilitation a permis de relever les quatre tours et de sécuriser le site qui offre aujourd’hui une vue exceptionnelle lorsqu’on arrive par la D 936 (Bourg-en-Bresse -Villefranche-sur-Saône). L'été de nombreux spectacles à caractère historique y sont donnés. Afin de profiter encore mieux de ce site, la ville a aménagé un sentier piétonnier autour du vieux château[102].
Détruites en partie en1670 par un incendie, elles seront reconstruites à l’identique en1672 grâce à la générosité deMlle de Montpensier comtesse de Châtillon, qui autorisa les habitants à prendre le bois nécessaire dans sa forêt de Tanay[104].
Elles accueillent, tous les samedis matin, le marché aux produits frais et servent de refuge aux manifestations de plein air surprises par les intempéries[105].
Cet édifice médiéval, l’église Saint-André-et-Saint-Vincent-de-Paul et les maisons à colombage de la place ainsi que celles de la rue Commerson constituent le cœur de la vieille ville.
Devenuemaison des Illustres. De passage à Châtillon, saint Vincent de Paul y résida en 1617. L’original du règlement de la Confrérie est aujourd’hui conservé dans la chapelle qui était à l’origine sa chambre.
L'hospice, ancien hôpital (construit en 1727 en remplacement d'un bâtiment plus ancien), abrite de nos jours le musée « Tradition et Vie » qui expose desfaïences deMeillonnas et untriptyque , est classé au titre desmonuments historiques depuis le[108].
La vieille ville recèle de nombreuses maisons àcolombages et la maison desaint Vincent de Paul. On en trouve dans toute la vieille ville et en particulier place des Halles, mais aussi rue Commerson ou place-Saint-Vincent-de-Paul, où se trouve le grenier à sel (devenu cabinet radiologique). La rue Barrit abrite également quelques maisons construites selon cette technique qui consistait à bâtir une armature en bois et à remplir les espaces avec les matériaux les plus divers : branches, argile ou pierres. Leservice territorial de l'architecture et du patrimoine veille à la qualité de la réhabilitation de ces immeubles.
Apothicairerie : ancien hôpital de Châtillon-sur-Chalaronne datant de 1814, aujourd’hui transformé en centre culturel. Ouverte au public jusqu’à la dernière guerre, l’apothicairerie conserve une collection rare de120 pots en faïence de Meillonnas
Arboretum : Site remarquable, cet arboretum surprend par sa grandeur et par la diversité des arbres qu’il abrite. Toute l’année, ses12 hectares sont ouverts pour faire découvrir 350 variétés d’arbres du monde entier, de même que des espèces rares comme l’arbre aux mouchoirs ou bien le buisson pleureur de perles. Au cœur de l’arboretum, il y a un joli plan d’eau.
Ville et Métiers d’Art : label qui témoigne de la diversité et de la qualité du travail des artisans d’art) ;
En2014, la commune de Châtillon-sur-Chalaronne bénéficie du label « ville fleurie » avec « 4 fleurs » attribuées par le Conseil national des villes et villages fleuris de France auconcours des villes et villages fleuris[115].
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑J-B Jauffred,Rolinde ou rétablissement de Châtillon-lès-Dombes, poème latin de Philibert collet, Bourg-en-Bresse, Imprimerie Milliet-Bottier,, 100 p.(lire en ligne),p. 3
↑« Le voyage romanesque de Philibert Commerson » par Madeleine Combier, revueImages de Saône-et-Loire n° 95 de septembre 1993, p. 11 à 16.
Gérald Gambier,Châtillon-sur-Chalaronne de A à Z, Miribel, IDC éditions,, 96 p.(ISBN979-10-94302-43-9).
Bernard Morot-Gaudry et Gilles Pacaud,La mystérieuse Jeanne Barret qui fit le tour du monde déguisée en garçon de 1767 à 1775, Autun, éditions du Sculpteur,(ISBN978-2-9571487-0-7).
Bernard Morot-Gaudry et Gilles Pacaud,Philippe Commerson (1727-1773), Autun, éditions du Sculpteur,(ISBN978-2-9571487-3-8).