| Château de Rambouillet | |
Le château de Rambouillet vu du jardin. | |
| Type | Résidence seigneuriale |
|---|---|
| Début construction | 1374 |
| Fin construction | 1474 |
| Propriétaire initial | Comtes de Montfort-l'Amaury |
| Destination initiale | Maison seigneuriale |
| Propriétaire actuel | Centre des monuments nationaux |
| Destination actuelle | Château-musée et résidence du Premier ministre |
| Protection | |
| Coordonnées | 48° 38′ 44″ nord, 1° 49′ 04″ est |
| Pays | |
| région française | Île-de-France |
| Département français | Yvelines |
| Commune | Rambouillet |
| Site web | http://www.chateau-rambouillet.fr |
| modifier | |
Lechâteau de Rambouillet, anciennerésidence royale, impériale et présidentielle, est situé àRambouillet,chef-lieu d'arrondissement du sud desYvelines enFrance dans un parc de980 hectares au sein de laforêt de Rambouillet.
Le château de Rambouillet est un lieu de calme pour les princes et les souverains. Éloigné de la cour du roi de France (Paris ou Versailles), les princes et chef de l'État se servent du domaine et du château comme un haut lieu de diplomatie : ils y convient leurs invités lors des chasses présidentielles[1] ou lors d'événements internationaux de premier rang comme lepremier sommet duG6 de 1975.
Une partie du domaine est classée au titre desMonuments historiques par arrêté du qui s'est substitué à ceux du, du, du, du et complète l'arrêté d'inscription du[2],[3].
Par le décret n°2024-472 du, le domaine de Rambouillet est devenudomaine national[4]. Le château ainsi que les parties intérieures ont été classés au titre des Monuments historiques intégralement par ce décret[2].
En 1368,Jean Bernier, chevalier, conseiller et maître des requêtes de l'hôtel du roi, prévôt deParis, achète à Girard de Tournebu un simplemanoir qu'il fait transformer en1374 en un véritablechâteau fortifié et entouré dedouves. Ce château primitif est de plan pentagonal irrégulier, avec un corps de logis triangulaire cantonné de tourelles, une grosse tour, un châtelet d'entrée et une cour fermée de courtines. Ces transformations doivent se comprendre au regard de l'ordonnance deCharles V du prescrivant de fortifier tous les châteaux ; c'est aussi l'époque où Charles V fait construire laBastille.
Dès1384, Guillaume, fils de Jean Bernier, vend ce nouveau château à Regnault d'Angennes, écuyer et premier valet tranchant du roi. Il restera dans lafamille d'Angennes pendant plus de trois siècles, jusqu'en1699.
Pendant laguerre de Cent Ans, le château fut pillé et incendié entre1425 et1428.Jean II d'Angennes et son épousePhilippa du Bellay consacrèrent leur vie et une bonne partie de leur héritage à le rebâtir. Leur petit-fils, Jacques d'Angennes (1514-1562), capitaine des gardes du corps deFrançoisIer, agrandit le domaine en achetant les terres d'Auffargis et dePoigny, la châtellenie des Essarts-le-Roi et divers terrains alentour, constituant ainsi un magnifique domaine de chasse. Grand amateur dechasse, FrançoisIer vient souvent à Rambouillet. Il y meurt le d'unesepticémie, selon la tradition dans la chambre haute de la grosse tour, qui a subsisté jusqu'à nos jours malgré les transformations considérables apportées au château.
Jacques d'Angennes fait, en outre, embellir le château. Au rez-de-chaussée, il fait aménager une grande salle dans le goût italien, aux murs recouverts de plaques demarbre, par le maître maçonOlivier Ymbert, architecte du prochechâteau de Thoiry. Il fait également construire le grand escalier en brique et pierre.
En1612,Louis XIII érige la terre de Rambouillet enmarquisat au profit de la famille d'Angennes. C'est l'époque oùCatherine de Vivonne, marquise de Rambouillet, épouse de Charles II d'Angennes, tient salon dans son hôtel de Rambouillet à Paris. Leur fille,Julie d'Angennes, est la dédicataire de la fameuseGuirlande de Julie. Elle épouse leCharles de Sainte-Maure à qui elle apporte en dot le domaine de Rambouillet. Celui-ci agrandit le domaine par d'importantes acquisitions entre 1670 et 1681 et fait redessiner les jardins. Il est possible que le célèbreJean-Baptiste de La Quintinie y ait créé un verger.

En 1695, à la mort deMarie-Julie de Sainte-Maure, duchesse d'Uzès, fille du duc de Montausier et de Julie d'Angennes, et veuve d'Emmanuel II de Crussol (1637-1692),5e duc d'Uzès, ses héritiers ne pouvant en assumer les frais, le domaine très hypothéqué est géré par des syndics. L'un d'eux,Joseph Fleuriau d'Armenonville, s'en porte acquéreur en 1699.
Fleuriau d'Armenonville, qui n'avait dépensé que140 000 livres pour acquérir le domaine, y engloutit plus de500 000 livres en l'espace de quelques années. Selon la tradition, c'est lui qui fait transformer les jardins à la française en créant une succession de parterres et de plans d'eau, alimentés par les nombreuses sources de ces terrains marécageux. Un canal est creusé dans l'axe de la façade sud-ouest du château et prolongé par un tapis vert. Un autre canal, perpendiculaire, longe les parterres de broderies qui s'étendent au pied du château. Au-delà de ces parterres sont aménagés trois bassins de formes différentes. Le parc est agrémenté de sculptures par Simon Mazière, Pierre Legros et René Frémin.
Louis-Alexandre de Bourbon, comte de Toulouse et duc de Penthièvre, fils naturel légitimé deLouis XIV et deMadame de Montespan,amiral de France, souhaitant posséder un domaine de chasse non loin de Versailles, jette son dévolu sur Rambouillet. Fleuriau d'Armenonville est contraint de lui céder le domaine en 1706 pour la somme de500 000 livres.

Le comte de Toulouse va considérablement développer et embellir le domaine. Il procède à d'importantes acquisitions foncières, ajoutant au marquisat de Rambouillet les terres deSaint-Léger-en-Yvelines,Montfort-l'Amaury,Gazeran et une bonne partie du duché d'Épernon. Il porte ainsi le domaine jusqu'à 13 000 hectares. Le tout sera érigé en duché-pairie en mai 1711[5]. Il fait construire de splendides écuries et de vastes communs, reliés au château par un souterrain. Il fait également réaliser d'importants travaux au château même.
Une première campagne de travaux a lieu de1706 à1709, menée par les architectes du comte de Toulouse — nommés Jean Sarda et Michel Jumel — d'après les dessins et sous la direction dePierre Cailleteau dit « Lassurance »[6]. Les façades sur cour sont homogénéisées et la cour est fermée par une grille semi-circulaire. L'aile est (aujourd'hui détruite) est dotée d'une façade incurvée sur le jardin et d'un escalier extérieur en fer à cheval. En août 1707, alors que l'essentiel de ces travaux est achevé, le château reçoit la visite duGrand Dauphin, duduc et de laduchesse de Bourgogne, de laprincesse de Conti et de nombreux courtisans.Louis XIV lui-même vient deux fois rendre visite à son fils, en compagnie deMadame de Maintenon, la seconde fois en 1714, peu avant sa mort.

Lorsqu'il quitte le conseil de Régence en1722, le comte de Toulouse se retire à Rambouillet. Il lance de1730 à1736 une seconde campagne de travaux sous la direction de l'architecteClaude Desgots et de l'entrepreneur des Bâtiments du roi, Jean-Blaise Legoux, assisté deJean-Charles Garnier d'Isle, gendre de Desgots, et deCharles-François de l'Epée, architecte du roi et père du fameux abbé de l'Epée. Les travaux sont exécutés par Michel Jumel d'après leurs instructions. Elle vise à doubler l'aile ouest par la création d'un appartement dit « appartement d'assemblée ». En dépit de l'importance du projet, l'intervention de Desgots est relativement discrète. Il fait déplacer la tourelle d'angle pour ne pas bouleverser l'équilibre du château. La principale originalité est un balcon courant sur la façade le long du nouvel appartement, disposition qui était depuis longtemps passée de mode. Les aménagements intérieurs réalisés à la même époque et pour l'essentiel toujours en place sont en revanche d'un très grand luxe. Un très bel ensemble de boiseries sculptées est réalisé par les ornemanistes Marie Cané, veuve d'Etienne Robillon etCharles Rousseau, sculpteur des Bâtiments du roi. L'ensemble de ces travaux coûta la somme très élevée de4,7 millions de livres, d'après les comptes des Maisons et Finances du comte de Toulouse[6].

À la mort du comte de Toulouse en1737, le domaine passe à son fils unique,Louis Jean Marie de Bourbon, duc de Penthièvre. Né à Rambouillet, ce dernier y passe beaucoup de temps et se consacre principalement à l'embellissement des jardins. Il fait développer le réseau de canaux pour constituer un ensemble d'îles et fait aménager 25 hectares du parc à l'anglaise avec fabriques, selon une mode qui commence alors à se répandre en France. LaChaumière aux coquillages, l'ermitage et leKiosque chinois (voir ci-dessous) datent des années 1770-1780.

Louis XVI qui, commeLouis XV, chasse souvent en forêt des Yvelines mais trouve trop exigu sonchâteau de Saint-Hubert, demande à son cousin le duc de Penthièvre de lui céder son château de Rambouillet. La vente est conclue le pour la somme considérable de16 millions de livres. Louis XVI envisage tout d'abord de faire reconstruire le château, mais les plans demandés à l'architecteJean Augustin Renard ne sont pas concluants, compte tenu des contraintes du site, notamment la proximité de la ville et la présence du canal.
En définitive, le roi décide de conserver le château mais fait construire sous la direction de l'architecteJacques-Jean Thévenin de vastes communs, pouvant accueillir400 serviteurs, à la place des anciennes écuries, et de nouvelles écuries pour500 chevaux. Dans la ville, il fait construire l'Hôtel du Gouvernement pour le gouverneur de Rambouillet,Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d'Angiviller, ainsi que le bailliage, laVénerie.
Marie-Antoinette déteste le château de Rambouillet, dont elle trouve l'allure « gothique ». Elle appelle d'ailleurs la demeure tant aimée de son mari, « la gothique crapaudière ». Pour tenter de lui faire aimer le domaine, Louis XVI fait réaménager une aile pour des nouveaux appartements au goût du jour, fait construire dans le plus grand secret une ferme et une magnifique laiterie, inaugurée en juin1787, et remanier les jardins parHubert Robert dans le style anglais, pittoresque, qui plaît tant à la reine.
Le, un violent orage ravage plusieurs régions de France. Le roi venait alors de quitter le château de Rambouillet où d'énormes grêlons détruisent près de 12 000 vitres, les ardoises de l'édifice et un millier d'arbres[7],[8].
Sous laRévolution française, à partir de 1793, le château est laissé à l'abandon pour une dizaine d'années. En 1804, sur la demande de NapoléonIer (1769-1821), l'architecte Auguste Farmin fait de Rambouillet un rendez-vous de chasse et une maison d'habitation. La remise en état est achevée en 1807. Le château de Rambouillet est inscrit sur laliste civile de NapoléonIer. Il aime Rambouillet pour les possibilités cynégétiques qu'offre le domaine. Il engage des travaux de réaménagement. Une première campagne, sous la direction de l'architecteGuillaume Trepsat, aboutit en 1805 à la démolition de l'aile est. On songe alors à reconstruire entièrement l'édifice, et plusieurs projets sont élaborés en1809 par l'architecte Auguste Famin, dont aucun n'est finalement retenu. Famin est toutefois chargé de revoir un certain nombre de circulations intérieures ainsi que la décoration de plusieurs appartements. Dans le parc, il sème de nouvelles fabriques et fait planter de nouvelles essences, dont une allée decyprès chauves de Louisiane, la première de France, qui sera célèbre, et qui malheureusement a été abattue lors de latempête Lothar, le.
Sur le chemin de l'exil, Napoléon passe à Rambouillet la nuit du 29 au[9]. Avec le retour des Bourbons sur le trône, le château est remeublé et des travaux sont exécutés pour effacer les insignes impériaux. Le nouveau gouverneur[10],Armand-Louis de Serent, entreprend de modifier la façade sud, qui donne sur le jardin, mais le chantier est interrompu après avoir fait réaliser troisbaies en plein cintre, ce qui donne aujourd'hui un aspect étrange et peu homogène à cette partie du château. Leduc de Lorges succède à Sérent dans le gouvernement du château (1822-1826)[11].
Charles X aime chasser à Rambouillet. C'est là que, prenant lui aussi la route de l'exil, il abdique en faveur de son petit-fils leduc de Bordeaux le.
Louis-PhilippeIer ne veut pas conserver le château sur saliste civile et le remet à l'administration des domaines, qui le loue à divers occupants : lebaron de Schickler, lecomte Duchâtel, un restaurant de luxe, un cercle parisien.
En1852, il réintègre la liste civile deNapoléon III qui y fait quelques séjours.

Après la chute duSecond Empire, l'administration envisage un moment de transformer le château en hôpital, soulevant les protestations indignées d'Adolphe Thiers.
Mais dès 1883, les présidents de la République reprennent la tradition des chasses à Rambouillet.Jules Grévy,Sadi Carnot,Jean Casimir-Perier aiment le château.
Celui-ci est aménagé en résidence d'été pourFélix Faure en 1895 et devient officiellement résidence présidentielle le, servant de lieu de villégiature d'été (de mai à octobre) pour tous les présidents jusqu'àRené Coty (sa femmeGermaine Coty y décédant en 1955) et de lieu principal pour leschasses présidentielles.
SousVincent Auriol, plusieurs dizaines de chambres y sont aménagées afin d'accueillir des délégations étrangères.
Un appartement d'apparat est même créé dans la tour FrançoisIer, décoré parJean Pascaud.
Ce confort reste cependant limité : invité à passer la nuit au château en 1960, le dirigeant soviétiqueNikita Khrouchtchev se retrouve sans eau chaude.Georges Pompidou apprécie y convier des proches dès le vendredi soir, consacrant le lendemain à la chasse ;Valéry Giscard d'Estaing fait de même, avec des invités ou en famille. Il organise même au château certainsconseils des ministres[12].
Les chasses prennent fin après la présidence de ce dernier[13].
En 1975, le château de Rambouillet abrite le premier sommet des pays les plus industrialisés, à l'initiative du président Giscard d'Estaing[12]. Outre la France, cinq autres pays sont représentés respectivement parHelmut Schmidt pour l'Allemagne,Gerald Ford pour lesÉtats-Unis,Aldo Moro pour l'Italie,Takeo Miki pour leJapon etHarold Wilson pour leRoyaume-Uni.
D'autre part, le château accueille régulièrement les chefs d'État étrangers en visite en France, commeBoris Eltsine,Hosni Moubarak ouNelson Mandela. La chambre aménagée pour les chefs d'État étrangers se trouve dans les appartements réputés pour être le lieu de la mort du roiFrançoisIer, le[14].
En 1999, le château est le lieu de rédaction d'une proposition d'accord de paix entre laYougoslavie et lesAlbanais duKosovo, que la Yougoslavie rejette, ce qui conduit peu après à laguerre du Kosovo.
Le domaine fut remis en dotation en 2009 sousNicolas Sarkozy.
Depuis 2009, leCentre des monuments nationaux a la gestion du château et organise sa visite. Les espaces bénéficient toujours de leurs ameublement du Mobilier national.
Depuis 2023,Pierre Dubreuil est commissaire à l'aménagement du domaine national de Rambouillet, succédant àJean d'Haussonville[15].
De 2015 à 2017, le château a bénéficié d'une vaste campagne de restauration, qui a concerné les façades et les toitures. Le chantier se poursuivra par une restauration des espaces intérieurs.

Le château se compose d’uncorps de logis principal de plan triangulaire, dont se détache une aile unique enmeulière, flanquée d’une tour médiévale crénelée.
Cette dernière est appelée « tourFrançoisIer », la tradition voulant que le roi soit mort dans la chambre haute de cette tour en 1547[16].
Le portail d’entrée de la cour d’honneur est situé dans l’axe du bâtiment principal, entre la tour à droite et un petitpavillon faisant office de loge à gauche[17] (il s'agit de l'ancienne aile Est, démolie sousNapoléonIer).
L’entrée principale du château, surmontée d’unfronton néoclassique, conduit à un escalier d'honneur[18]de style Renaissance, couvert de voûtes d’arêtes et de voûtes cintrées construites en brique[19].
L'escalier mène à la salle des Marbres[20] construite auXVIe siècle : ancienne salle des gardes, les murs et les sols sont ornés de plaques de marbre (marbre blanc des Pyrénées, bleuturquin et rouge du Languedoc) de formes géométriques.
À l'entresol, la salle à manger[21] recouverte de boiseries et décorée de mobilier destyle Empire, date du début duXIXe siècle.
La pièce contiguë est la salle de bains[22] de NapoléonIer décorée par Godard en 1809 en style pompéien : elle abrite une baignoire en cuivre étamé dans une alcôve et reçoit un décor néoclassique (médaillons du peintre Vasserot,Renommées, frise detriglyphes etmétopes au-dessus de la corniche, cornes d’abondance, animaux mythologiques)[23].
À l’étage, subsiste une série de pièces enenfilade : boudoir dit de Marie-Antoinette[24], orné de boiseries peintes de style rocaille et d'une frise en stuc le long de la corniche, à l'iconographie très riche .
Le grand salon[25] avec un mobilier constitué de fauteuils endamas jaune et de boiseries décorées à l’esprit naturaliste (faucille et épis de blé, fusil et cor de chasse, luth, violon, partitions, corbeille de fruits) .
La salle du Conseil[26] ornée de tapisserie de lamanufacture des Gobelins sur fond rose à décor floral et d'un mobilier offrant des scènes d’amour, les fauteuils Louis XV tendus de tapisseries de Beauvais représentant sur leurs assises lesfables de La Fontaine[27].
Le salon du méridien[28] (ancienne salle à manger de l’appartement d’Assemblée), équipé dans une niche d'un poêle de faïence vernissée blanche, installé sous la présidence deRené Coty.
L'oratoire[29] surmonté d’unecoupole à caissons peints entrompe-l'œil, entouré depilastres ornés d’encensoirs, de tiares pontificales, de mitres d’évêques et de médaillons, et doté d'un mobilier[30] varié[31].
L'antichambre de l'Assemblée, de style rocaille (boiseries de François Antoine Vassé etJacques Verberckt), équipée d'une cheminée[32] et de deux portes dérobées[33].
Au deuxième palier se situe la suite allouée aux chefs d’États étrangers (salon, bureau et chambre)[34].
Enfin la grande salle à manger[35], ancienne chambre des rois et dans laquelleCharles X signa son abdication en 1830, est ornée de tapisseries de lamanufacture des Gobelins[36].

Après avoir acquis le château,Louis XVI y crée en1785 la « grande ferme » expérimentale, où sont installés un troupeau deMérinos acheté au roi d'EspagneCharles III et ancêtre de la race desMérinos de Rambouillet. Par la suite, desvaches suisses, desmoutons d'Afrique, deschèvres angora et desmouflons.Napoléon Bonaparte fit à son tour venir desbuffles d'Italie et deschevaux de racesbelges,normandes etarabes. À cela s'ajoute 275 hectares de cultures et de prairies destinées à des expériences agronomiques dans le domaine des chasses.
Une école des bergers est également ouverte en1794, devenue en1939 l'école nationale d'élevage ovin.
Aujourd'hui, l'ancienne bergerie royale est devenue une bergerie nationale qui, outre des moutons, accueille un troupeau de55 vaches laitières,30 vaches à viande, des chevaux de trait, des poules pondeuses, des volailles de chairs, des chèvres, des cochons (porcs Blancs de l'Ouest), des lapins. Un circuit de visite permet d'approcher tous ces animaux. Des manifestations sont organisées tout au long de l'année, dont le Festival des Arts de la Laine, qui se déroule les 29 et cette année 2008. Au programme, tonte du mouton mérinos mais aussi exposition/vente d'objets et vêtements en laine de mouton. L'établissement comporte également un petit « musée du mouton ».
Le parc à la française fut conçu par Fleuriau d'Armenonville en 1700. Il comprenait terrasses, parterres et alignements de tilleuls. À partir du grand canal qui traverse le domaine, le comte de Toulouse fit creuser un réseau de canaux secondaires dessinant des chapelets d'îles géométriques jadis peuplées de statues et devenues aujourd'hui des refuges pour la faune sauvage.
En 1779, le duc de Penthièvre créa un jardin pittoresque et magique orné de fabriques, une grotte surmontée d'un kiosque chinois, un ermitage, des canaux se croisant et formant six îles. Ne résistant pas à la mode, le duc créa un jardin anglais où il fit construire la fameuse chaumière aux coquillages.
Un petit temple néo-classique à savoir la Laiterie de la reine fut réalisée afin de divertir la reine Marie-Antoinette lors de ses séjours à Rambouillet.

La laiterie de la Reine fut construite en1785 à la demande deLouis XVI[37] pourMarie-Antoinette, qui espérait, en lui offrant cet édifice, faire aimer Rambouillet à la reine en lui rappelant lePetit Trianon deVersailles. Cette laiterie fut édifiée dans le plus grand secret pour ne pas alerter sur le manque d'argent, qui était déjà important en 1785. Plus tard, la laiterie fut réaménagée et utilisée parNapoléon.
Édifiée par l'architecteJacques-Jean Thévenin, c'est l'une des plus importantesfabriques de jardin duXVIIIe siècle. La laiterie comprend une salle en rotonde qui est éclairée par une lumière zénithale venant de la coupole du plafond. Une table ronde est placée au milieu de celle-ci sous NapoléonIer. Après cette pièce, on accède à la pièce la plus importante. En forme de galerie, celle-ci ouvre sur une grotte abritant une statue de la nympheAmalthée avec une chèvre due àPierre Julien en (1787). La pièce est ornée de plusieurs médaillons et de deux bas-reliefs. Cette fabrique était destinée à la dégustation des laitages préparés dans les dépendances qui se trouvent juste à côté de celle-ci. À l'aube de la révolution Française, la laiterie reflète l'idéal du retour à la nature prôné par le siècle des Lumières[réf. nécessaire].
C'est l'arche de rocaille, formant en son soubassement une grotte, sur laquelle était implanté le pavillon chinois, disparu comme la plupart de ces fragiles constructions de bois appelées fabriques. On voit que la rivière anglaise en débouche. Une anecdote parle de cette fabrique, cette rocaille fut appelée « grotte des amants » à la fin duXIXe siècle, à la suite, paraît-il, de la mort d'un couple de jeunes promeneurs qui s'y seraient réfugiés pendant un orage, et y auraient trouvé la mort à cause de la foudre.

La chaumière aux coquillages est édifiée vers1770-1780 pour laprincesse de Lamballe, belle-fille duduc de Penthièvre, soit parMartin II Goupy, architecte de ce prince[38], soit parJean-Baptiste Paindebled[39]. Cet ermitage au milieu d'un jardin à l'anglaise est significatif de l'engouement pour le pittoresque campagnard qui se développe à partir de1760 et dont atteste également lehameau de la Reine àVersailles (construit entre1783 et1787). D'extérieur, cette construction ressemble à une chaumière et elle est de nouveau, comme à l'origine, couverte enchaume, mais l'intérieur est très richement décoré (marbre,coquillages,nacre) ; c'est le but d'une fabrique : étonner le visiteur. La chaumière est constituée de deux pièces. Une vaste salle, décorée à l'aide de coquillages, etc. Une salle plus petite se cache derrière deux portes dérobées de chaque côté de la cheminée. Cette pièce est quant à elle décorée de peintures murales et d'un miroir. Des automates, grandes ingéniosités duXVIIIe siècle, se trouvaient dans la plus petite des pièces. Ils ont été dérobés.
Réalisé sur une hauteur escarpée du parc dite « du Coudray », l'Ermitage correspond également à un exercice quasi obligé dans les parcs à l'anglaise de la seconde moitié duXVIIIe siècle. Il date, comme la chaumière aux coquillages, de la campagne de travaux effectuée vers1770-1780 par Claude-Martin Goupy pour le duc de Penthièvre. Beaucoup plus vaste que la plupart des ermitages contemporains, il comprend plusieurs pièces dont une chapelle. Endommagé par un incendie en1977, il est en cours de restauration (2005).
Au centre du jardin a été installée laBarque solaire, sculpture en bronze inaugurée le, commande initiatique voulue parFrançois Mitterrand, inspirée de la mythologie égyptienne.
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