Ne doit pas être confondu avecChâteau de Neuilly-la-Forêt.
| Château de Neuilly | |||
| Période ou style | Classique | ||
|---|---|---|---|
| Type | Château | ||
| Architecte | Jean-Sylvain Cartaud,Pierre-François-Léonard Fontaine | ||
| Début construction | 1751 | ||
| Propriétaire initial | Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson | ||
| Destination initiale | Habitation | ||
| Coordonnées | 48° 53′ 23,86″ nord, 2° 15′ 45,9″ est | ||
| Pays | |||
| Région | Île-de-France | ||
| Département | Hauts-de-Seine | ||
| Commune | Neuilly-sur-Seine | ||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Hauts-de-Seine | |||
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Lechâteau de Neuilly est un ancienchâteaufrançais construit en 1751 et situé dans l'actuellecommune deNeuilly-sur-Seine, à proximité deParis.
Propriété de lafamille d'Orléans à partir de 1819, le château de Neuilly est incendié et pillé durant larévolution de 1848. Confisqué parNapoléon III en1852 avec lesbiens de la maison d'Orléans, le domaine est loti à partir de 1854.
Il ne subsiste du château qu'une aile édifiée auXIXe siècle parPierre-François-Léonard Fontaine, comprise en 1908 dans les bâtiments d'un couvent construit par l'architecteMaurice Humbert pour laCongrégation des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve auno 52, boulevard d'Argenson.
Le domaine recouvrait un vaste parc de170 hectares appelé « parc de Neuilly », qui comprenait toute la partie du Neuilly actuel compris entre l'avenue du Roule et la ville deLevallois-Perret. Cet ensemble avait été divisé en deux parties très inégales sur lesquelles deux châteaux avaient été construits :
Le château de Neuilly est acquis en 1702 par M. de Sassenaye, qui en reste propriétaire jusqu'au, date à laquelle il est vendu à la maréchale-duchesse de Biron, née Marie-Antoinette de Bautru de Nogent (1662-1741), femme deCharles Armand de Gontaut-Biron, qui, par un testament du, en cède la nue-propriété aucomte d'Argenson (1696-1764),secrétaire d'État de la guerre deLouis XV, et l'usufruit à M. de Villars[1].
Ce dernier étant décédé en 1741, le comte d'Argenson recueille l'intégralité de la propriété au décès de la duchesse de Biron le[2]. Séduit par la situation privilégiée du château en surplomb de laSeine, il fait construire en 1751 un nouveau château par l'architecteJean-Sylvain Cartaud, assisté deFrançois II Franque, son confrère de l'Académie royale d'architecture, qui prendra sa relève[3]. Il s'agissait d'une construction ornée d'unordre ionique et élevée sur plusieurs terrasses dominant laSeine.
Au château de Neuilly, comme en sonchâteau des Ormes entre Touraine et Poitou, le comte d'Argenson reçoit les philosophesDiderot,Voltaire etRousseau. En 1757, à la demande de Madame de Pompadour, sa rivale, il est disgracié et exilé sur sa terre des Ormes. Il ne rentre à Paris qu'en 1764 pour y mourir quelque temps plus tard. Il lègue le château à son amiLouis XV qui le refuse.
Le[4], son héritier, le marquisMarc-René de Voyer d'Argenson, marquis de Voyer, vend le domaine de Neuilly pour la somme de 100 000[5] francs au financierRadix de Sainte-Foy, qui le revend au début de 1792 pour 370 000 francs[5] àMme de Montesson (1738-1806), ancienne épouse morganatique duduc d'Orléans,Louis-Philippe « le Gros ».
Le 19 floréal anII (),Mme de Montesson vend le domaine pour 230 000 francs aux hommes d'affaires Delannoy etIgnace-Joseph Vanlerberghe, qui le louent comme résidence secondaire àTalleyrand. Talleyrand y donne des fêtes magnifiques, avant que la propriété ne soit vendue àMurat le 12 ventôse anXII () pour la même somme de 230 000 francs qu'elle avait coûté dix ans auparavant[5].
Murat, qui avait également acquis dugénéral Bessières le château de Villiers, réunit les deux domaines en faisant l'acquisition des terrains de la plaine de Villiers et des trois grandes routes qui se trouvaient entre les clôtures des deux propriétés. Il y fait exécuter d'importants travaux et agrandissements entre 1804 et 1807, faisant notamment ajouter au château principal l'aile gauche, ainsi que la salle à manger et une partie de l'aile droite et fait prolonger la façade sur le jardin[5] ; il agrandit et fait replanter le parc. Au château de Neuilly, Murat donne de somptueuses fêtes, comme à l'occasion du couronnement deNapoléon Ier commeroi d'Italie en1805.
Murat, devenuroi de Naples en 1808, tous ses biens sont réunis au domaine extraordinaire de la Couronne. La princessePauline Borghèse, sœur de l'Empereur, reçoit la propriété à titre de dotation le[6]. Toutefois, le château de Villiers en est distrait pour être prêté au cours de l'été 1809 au princeAlexandre Kourakine, ambassadeur deRussie, qui vient y soigner sagoutte. La princesse Pauline n'effectue pas de travaux à Neuilly, qu'elle n'aime pas, le jugeant insalubre ; elle demande plusieurs fois à l'échanger contre un domaine moins voisin de Paris[7]. Pour tenter d'améliorer la salubrité du lieu, lesPonts et Chaussées construisent en 1811 unaqueduc au-dessous du pont traversant le chemin de la berge afin de draîner les eaux stagnantes de la partie basse, qui formaient un étang entre la rivière et la rue basse de Longchamp[7].
En 1814, le domaine fait retour à la Couronne. Il est proposé auduc d'Angoulême, qui le refuse mais accepte le château de Villiers, dont il prend possession le avec l'intention d'y créer unharas. Plusieurs projets sont élaborés en ce sens mais aucun ne reçoit de commencement d'exécution.
En 1818[8], les châteaux de Neuilly et de Villiers sont acquis par leduc d'Orléans, futurLouis-Philippe Ier, par échange avec les écuries dites « de Chartres », situéesrue Saint-Thomas-du-Louvre, qui lui appartenaient et qui étaient occupées par les écuries de la Couronne depuis1801. L'estimation des experts des Domaines en date du s'élève à 1 034 187 francs contre 1 184 353, pour les écuries de Chartres. Le duc d'Orléans entre aussitôt en jouissance du château, où sa femme donne naissance auprince de Joinville le.
Le duc d'Orléans cherchait un domaine à proximité de Paris car sonchâteau du Raincy avait été détruit dans les années qui suivirent laRévolution française. Il avait envisagé les châteaux deSaint-Leu,Rosny-sur-Seine,Mortefontaine,Ermenonville, etc. Par des acquisitions successives, il agrandit le domaine afin d'isoler et de dégager complètement les châteaux de Neuilly et de Villiers. Il acquiert sept îlots au milieu de la Seine, détachés du domaine public fluvial par un acte du, qu'il relie au château par un pont de fil de fer construit par lesfrères Séguin[9] pour pouvoir accéder à l'île connue aujourd'hui sous le nom d'île de la Jatte , où il fait transférer le « temple de l'Amour », que son pèrePhilippe-Égalité, alors duc de Chartres, avait fait ériger en 1774 auparc Monceau (dit aussi la « Folie de Chartres ») àParis.
Louis-Philippe fait transformer le château de Neuilly parPierre-François-Léonard Fontaine[3]. En 1820, l'aile droite du château est agrandie pour recevoir l'appartement du duc d'Orléans et celui deMme Adélaïde. En1821, on bâtit de nouvelles cuisines et on remet en état le château de Villiers. Les caves sous la salle à manger, la chapelle, les logements de service, la réunion du petit château au grand sont réalisés en 1822. L'année suivante, on refait la façade sur la cour d'honneur ainsi que les deux pavillons d'entrée. En 1824, c'est au tour de la grille d'honneur et des bâtiments qui l'accompagnent, des dépendances du château de Villiers, des clôtures avec leurs entrées sur le pourtour du parc. En 1825-1826, l'entrée et les dépendances sur l'avenue Sainte-Foy, la serre chaude, le manège couvert. En 1828, la cour des remises avec ses dépendances et le temple deDiane dans le parc. En 1829, l'aile des appartements duduc d'Orléans et duduc de Nemours, le bâtiment du commun et ses dépendances. En 1830-1831, les nouvelles écuries, le temple de marbre, les grottes, les corps de garde, les maisons de l'avenue Sainte-Foy.
La famille d'Orléans aime particulièrement le château de Neuilly, où elle prend ses quartiers d'été. Avec ses bâtiments longs et bas, il conserve une discrétion qui convient à la monarchie bourgeoise. Le parc, traité pour la plus grande partie en futaie, est entouré d'un haut mur d'enceinte qui le dérobe aux regards.
Lors de larévolution de 1848, le château est incendié et pillé le. Confisqué parNapoléon III en1852 avec lesbiens de la maison d'Orléans, le parc est divisé en 700 lots (« lotissement du Parc ») qui, après la création de sept boulevards de 30 mètres de largeur[10] et de neuf rues limitées à 15 mètres de largeur[11], sont l'objet d'adjudications successives à partir de 1854[12],[13].
Il ne subsiste alors du château qu'une des ailes édifiées par Murat, appelée « aile deMme Adélaïde », faisant partie des constructions de Fontaine[3]. Elle est occupée de 1863 à 1874 par le pensionnat Notre-Dame-des-Arts, puis de 1874 à 1907 par une maison de travail pour les jeunes filles pauvres dirigée parMlle Glaudel.
Le domaine est racheté en 1907 par laCongrégation des Sœurs de Saint-Thomas de Villeneuve à la suite de l'expropriation de sa maison de larue de Sèvres à Paris. Les religieuses confient à l'architecteMaurice Humbert le soin de restaurer les bâtiments et de construire leur nouveau couvent en harmonie avec l'aile subsistante. Les sœurs s'y installent le[3] et demandent à Maurice Humbert de construire une chapelle, la chapelle Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance. Cette chapelle est consacrée le et abrite la statue de Notre-Dame-de-Bonne-Délivrance, appelée « laVierge noire de Paris ».
Sur une partie du terrain correspondant au parc, a été bâtie à partir de 1885, lafondation Galignani[14].
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