| Château de Monte-Cristo | ||
Façade principale | ||
| Période ou style | Renaissance Néo-Renaissance | |
|---|---|---|
| Type | Pavillon | |
| Architecte | Hippolyte Durand | |
| Début construction | 1844 | |
| Fin construction | 1847 | |
| Propriétaire initial | Alexandre Dumas | |
| Propriétaire actuel | Syndicat intercommunal de Monte-Cristo | |
| Protection | ||
| Coordonnées | 48° 53′ 08″ nord, 2° 06′ 12″ est[1] | |
| Pays | ||
| Région | Île-de-France | |
| Département | Yvelines | |
| Commune | Le Port-Marly | |
Géolocalisation sur la carte :France | ||
| Site web | http://www.chateau-monte-cristo.com/ | |
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Lechâteau de Monte-Cristo est la demeure que l'écrivainAlexandre Dumas s'est fait construire entre 1844 et 1847 par l'architecteHippolyte Durand dans un parc de neuf hectares, aménagé dans lestyle anglais auPort-Marly (Yvelines).
En 1844,Alexandre Dumas s'est déjà fait un nom en tant que dramaturge et se lance dans la presse qui connaît alors son âge d'or. Dans le sillage d'Eugène Sue etLes Mystères de Paris, il a l'idée de publier dansLe Siècle son premier roman feuilleton historique :Les Trois Mousquetaires.
Cet immense succès lui permet de rembourser de nombreuses dettes et d'envisager l'achat d'une maison de campagne proche deSaint-Germain-en-Laye où il résidait.
C'est au cours d'une promenade enforêt de Marly que Dumas repère et achète un coteau planté de vignes en surplomb de la Seine auPort-Marly[2] qui deviendra sa future « réduction du paradis terrestre ».
Il sollicite l'architecteHippolyte Durand pour lui construire une maison de campagne propice au calme, au repos et à l'écriture :
« - Monsieur Durand, vous allez ici même tracer un parc anglais au milieu duquel je veux
un château renaissance, en face d'un pavillon gothique entouré d'eau… Il y a des sources,
vous m'en ferez des cascades.
- Mais Monsieur Dumas, le sol est un fond de glaise, vos bâtiments vont glisser.
- Monsieur Durand, vous creuserez jusqu'au tuf… Vous ferez deux étages de caves et d'arcades.
- Cela vous coûtera quelques centaines de mille francs.
- Je l'espère bien ! »
Les travaux sont lancés et après deux années de travaux, le 25 juillet 1847 a lieu la "pendaison de crémaillère". Six cents personnes y auraient participé[3], alors que cinquante invitations seulement auraient été envoyées.
Dumas choisit de baptiser sa demeure le « château de Monte-Cristo » en référence à son deuxième roman historique,Le Comte de Monte-Cristo.
La maison trône au milieu d'un parc dessiné à l'anglaise avec pelouses, grottes, rocailles, cascades, bassins et ruisseau en profitant avantageusement du coteau et du relief de la colline.
Cinq planches du poème deWilliam Mason[4] représentent le parti d'aménagement « à l'anglaise » du parc.
De style néo-Renaissance, le bâtiment s'élève sur trois étages au-dessus du rez-de-chaussée et des caves qui servent de commun et abritent les cuisines essentielles chez Dumas gastronome et cuisinier.
Les façades sont entièrement et richement sculptées et on y retrouve de multiples références à Dumas et à ses centres d'intérêts : l'Histoire, les Arts et la Nature s'y déclinent au travers de motifs floraux, d'anges « putti », d'instruments de musique, d'armes, d'unbestiaire d'animaux fantastiques...
On trouve au fronton de chaque fenêtre du rez-de-chaussée, un médaillon sculpté figurant des écrivains dramatiques de toutes les époques.
Sur le fronton de la porte d’entrée, le blason avec trois aigles de la familleDavy de la Pailleterie, à laquelle appartenait Dumas, est accompagné de la devise personnelle de l'auteur : « J’aime qui m’aime ». Ses initiales deux D et un A entrelacés ferment enfin lesœils-de-bœuf, couronnant les clochetons des deux tourelles de l'édifice.
À l'intérieur, le rez-de-chaussée abrite des salons et la salle à manger, pièce centrale pour Dumas, gastronome et cuisinier, tandis qu'au premier étage on trouve alors la chambre, la bibliothèque, le cabinet de toilette et le fameux salonmauresque[2].

L'ameublement est hétéroclite et correspond aux souvenirs de voyages de Dumas.
L'ensemble, très orné, fait dire àBalzac dans une lettre à Madame Hanska, qu'il s'agit d'« une des plus délicieusesfolies qu'on ait faites. C'est la plus royale bonbonnière qui existe. »

À quelques dizaines de mètres en surplomb du château, Dumas fait édifier au milieu d'une petite île artificielle, un petit castel néo-gothique de deux étages, de briques rouges et de pierres de taille d'angles, auquel on accède par une petite passerelle de pierre.
Il le fait décorer de nombreux titres d'œuvres gravés dans la pierre et de statues de héros de son œuvre et le baptisele château d'If, toujours en référence à la prison d'Edmond Dantès dansLe Comte de Monte-Cristo. Devant ce cabinet, on peut voir une statue représentant un chien dans sa niche, avec l'inscriptionCave canem.
La pièce du rez-de-chaussée était utilisée comme cabinet de travail, tandis que Dumas utilisait l'étage comme pièce de repos.

À la suite de larévolution de 1848, Alexandre Dumas est perclus de dettes, sonThéâtre-Historique a en effet fait faillite. Contraint de vendre sa propriété pour la somme de 31 000 francs or en mars 1849, il continue néanmoins à l'occuper jusque 1851 grâce à son nouveau propriétaire,prête-nom de Dumas.
Le domaine se délabre de 1851 à 1894 et il ne reste rien de l'extraordinaire ameublement de la maison, vendu pour effacer les dettes de l'auteur.
Différents propriétaires se succèdent et, faute d'entretien, le château perd de son éclat et se délabre.
En 1894;Hippolyte Fontaine et son épouse Jeanne Villeret rachètent le domaine. Cet industriel, qui a fait fortune dans la fabrication dedynamos industrielles, lui redonne de sa splendeur et l'équipe de l'électricité. Deux jardiniers, un cocher et une femme de chambre sont affectés à demeure au domaine.
En 1903, au décès de Jeanne Villeret, le château revient à la fille qu'elle avait eue d'un premier mariage, Marthe Bordas.
Le domaine passe entre les mains de différents propriétaires et inoccupé finit par se dégrader. En 1969, son dernier propriétaire, uneSCI, souhaite le raser et le céder au profit de la construction d'un programme de 400 logements. Pour empêcher sa démolition, l'historienAlain Decaux crée laSociété des amis d’Alexandre Dumas (SAAD)[6].
En 1970, le domaine est acquis par trois communes :Port-Marly,Marly-le-Roi etle Pecq via le Syndicat intercommunal de Monte-Cristo, chargé de sa gestion et de son fonctionnement. Conjointement avec la Société des amis d'Alexandre Dumas, la restauration du château est lancée[7].
Leurs actions conjointes permettent d'engager des travaux aux façades et toitures du château, au salon mauresque du premier étage, au château d'If et à son pont d'être classés au titre desmonuments historiques par arrêté du[8].
L'ensemble est restauré une première fois, notamment grâce aumécénat du roi du MarocHassan II qui finance la réfection du salon mauresque.
Ce salon avait été créé par deux artisans tunisiens, attachés auBey de Tunis, Hadji Younis et son fils Mohammed, et qu'Alexandre Dumas avait ramenés avec lui d'un de ses voyages[9].
Le parc, le portail d'entrée et ses pavillons, les fabriques, les cascades et la fontaine sont inscrits aux monuments historiques le[8].
En 1994, le musée ouvre au public avec pour vocation d'évoquer son illustre occupant. Il est depuis labelliséMusée de France.
Le parc arboré qui domine la Seine de nos jours, envahi d'érables et d'acacias, a perdu ses points de vue sur la vallée et nécessiterait aujourd'hui[Quand ?] une restauration de fond.
À la fin de l'année 2015, un nouveau chantier de restauration a été mis en place. D'un montant de 921 000 euros, il a duré jusqu'en[10].
L'ensemble du domaine est classé le[11], abrogeant ainsi les arrêtés ciblés de 1975 et 1987 et permettant une protection d'ensemble du site.
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