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Lechâteau de Domfront est un ancienchâteau fort, duXIe siècle, aujourd'hui ruiné, dont les vestiges se dressent sur le territoire de l'ancienne commune française deDomfront, dans ledépartement de l'Orne, enrégion Normandie. Le château qui a subi treize sièges au cours de son histoire est partiellement classé au titre desmonuments historiques.
Les vestiges du château sont situés dans un parc public, libre d'accès, à400 mètres au nord-ouest de l'église Saint-Julien deDomfront, au sein de la commune nouvelle deDomfront en Poiraie, dans le département français de l'Orne.
Le château a été bâti à l'extrémité ouest d'une crête de grès portant la vieille ville, dominant la cluse de laVarenne de plus de70 mètres. Il avait pour rôle de commander les marches méridionales duduché de Normandie.
Vers 1010-1020,Guillaume Ier de Bellême fait construire une première fortification, sans doute essentiellement en bois.Guillaume de Jumièges dit« le premier (Guillaume de Bellême) qui, après avoir abattu une forêt, avait fait construire sur une montagne le château nommé Domfront ». Celui-ci attira les populations voisines près du château par l'octroi deprivilèges et fonda la ville deDomfront[1].
Le ducRobert Ier de Normandie mate la révolte des comtes deBellême en les assiégeant, et en les affamant dans leur château de Domfront[2].
Après labataille du Val-ès-Dunes, le château, possession deGuillaume II Talvas, seigneur deBellême, est saisi par le comte d'Anjou,Geoffroy Martel[3]. En 1049, il estassiégé et pris par le duc de NormandieGuillaume II. Fort de ses escarpements naturels et de ses énormes tours palissadées, la garnison se rend, par composition, après la prise d'Alençon[4],[1]. Elle a tenu le duc en échec pendant quinze mois. Le château était un des éléments essentiels dans la défense duduché de Normandie sur sa frontière sud, contre d'éventuelles attaques angevines[5].
Dans le cadre des guerres de succession entre les fils duConquérant,Robert Courteheuse etHenri Beauclerc, en 1092, les Domfrontais se révoltent contre leur seigneur,Robert II de Bellême, et transmettent leur fidélité à Henri Beauclerc. Robert tente vainement de reprendre la place. Repoussé, il bat en retraite et est fait prisonnier, en 1106, à labataille de Tinchebray et perd la couronne ducale. Henri Beauclerc s'était entre-temps emparé de la couronne d'Angleterre (1100). Le nouveau duc-roi fait de Domfront l'une des défenses des frontières du duché (commeAvranches,Mortain etVire) et y fait ériger l'un de ses typiquesdonjons romans quadrangulaires. Après sa mort, en 1135, il laisse son trône sans héritier mâle. Après qu'Étienne de Blois se soit emparé du royaume d'Angleterre et duduché de Normandie, le château est pris parGeoffroy Plantagenêt, époux deMathilde l'Emperesse, fille et héritière légitime d'Henri Ier, lors de sa conquête de la Normandie. Geoffroy V sera duc de Normandie de 1144 à sa mort en 1151. Mathilde se retire à Domfront, dont elle fait souvent sa résidence[6].
En 1162,Aliénor d'Aquitaine accouche de sa fille Aliénor au château[7].
En 1166,Henri II Plantagenêt, fils de Geoffroy, roi d'Angleterre, duc de Normandie et seigneur personnel de Domfront, alors malade, y fait son testament et règle le partage de ses états entre ses fils[6]. En, il y reçoit leslégats du pape qui doivent le réconcilier avecThomas Becket[6].Richard Barre (en) y est présent. Il est envoyé àRome en septembre pour se plaindre du comportement des légats[8]. Or, les armes de la famille Barré figuraient sur les linteaux de chaque porte au château de Jumilly à quatre kilomètres de Domfront[9].
En 1180, Henri II remanie la place, et, en 1185, il y tient sa cour de Noël[10].Richard Cœur de Lion y passera son dernier Noël, en 1198[11]. Richard meurt en 1199.Guillaume de Barres etRainaud, comte de Boulogne assiègent la ville pour appuyer les prétentions deBérangère contre celles d’Isabelle d'Angoulême. Celles-ci sont soutenues par Gautier de laFerrière, qui défend le château pour le compte du frère de Richard contre leur neveuArthur[12] Arthur, lui, est soutenu parPhilippe Auguste[6].
Possession personnelle deJean sans Terre, Domfront est pris en 1204 par les troupes dePhilippe Auguste dans le cadre de l'annexion de la Normandie au domaine royal. La place est alors concédée àRenaud de Dammartin,comte de Boulogne. Celui-ci fera par la suitehommage au roi d'Angleterre et verra ses terres et charges confisquées par Philippe Auguste. Il les donne à son fils naturelPhilippe Hurepel. Au décès de Jeanne de Clermont, sa fille et héritière, en 1251, Domfront revient audomaine royal.
En 1259,Saint Louis donne Domfront àRobert II,comte d'Artois, commedouaire de sa femme. Après sa mort, en 1302, pour compenser le fait qu'il n'a pas reçu l'Artois,Robert III d'Artois reçoit ses héritages etapanages normands en 1309, dont Domfront, après un procès contre sa tanteMahaut. Ils lui sont confisqués en 1332.
En 1342,Philippe VI de Valois cède le Domfrontais aucomte d'Alençon qui, en 1367, réunit la vicomté de Domfront au comté d'Alençon.
Entre-temps, en 1356, les troupes deCharles le Mauvais, roi deNavarre, commandées parRobert Knolles, prennent la place et la conservent jusqu'en 1366.
En 1382,Pierre II rénove le château. Grâce à ces rénovations, le château résistera sousJean Ier d'Alençon aux attaques duduc de Bourgogne en 1412[6].
Durant l'hiver 1417-1418, le château est assiégé par l'anglais Henri Philizen, servant sous leduc de Clarence. Clément Bigot le défend pendant huit mois, mais se rend àRichard Beauchamp le[6].Henri V en investitEdmond Mortimer. Malgré un raid sur la ville en 1430, la place n'est reprise que tardivement ; ce fut l'avant-dernière place tenue par les Anglais à être reprise, quinze jours avantCherbourg le.
La place est encore disputée dans les années 1466-1467 entre les troupes fidèles au roi de France et celles des princes révoltés contre son autorité, lors de larévolte du Bien public.
En 1574, dans le cadre de lacinquième guerre de Religion, deuxcalvinistes, les frères Le Hérissé[note 1] s'emparent par surprise dudonjon. Ils ouvrent les portes de la place à leur chef, le capitaineprotestantGabriel Ier, comte de Montgommery, lointain descendant des Bellême. Il est le à Domfront. Le lendemain, le maréchal de MatignonJacques II de Goyon, qui était à ses trousses, arrive avec toute sa cavalerie. La ville que les habitants ont désertée est investie. Dix jours plus tard, une artillerie arrive en renfort. Montgommery, se retranche dans le château, mais la forteresse vétuste ne résiste pas aux boulets. Il se rend le. Il est conduit à Paris, jugé et aura la tête tranchée enplace de Grève le[1], sur ordre deMarie de Médicis.
La place finit par faire soumission àHenri IV. En 1598, il fait raser le château et démanteler en partie les fortifications de la ville[1].Sully ordonne, en 1608, le démantèlement du château. La démolition est effectivement réalisée en 1610[13].
Le château érigé, au tout début duXIe siècle, par Guillaume de Bellême, se présentait sous la forme d'une citadelle de plan carré, flanquée de quatre grosses tours d'angle et ceint d'un profondfossé taillé dans le roc[1].Henri Ier d'Angleterre, après 1106, remplace la vieille citadelle des Bellême et érige un granddonjonroman, haut de trois ou quatre étage, de 22,40 × 26,30 m de côté, dont il subsiste deux pans de murs, les côtés nord et est, conservés sur une hauteur de vingt-huit mètres et des murs épais de trois mètres d'épaisseur[14]. Il était renforcé aux angles — comme àChambois et àFalaise — par de petites tourelles renfermant escaliers et chambres, et au centre des murs par descontreforts plats. On y accédait au niveau du premier étage, percé demeurtrières, et au deuxième, il s'éclairait par desbaies romanes enplein cintre[1]. Lacourtine extérieure plus tardive n'est conservée que sur deux côtés, mais a conservé sonchâtelet avec ses deux puissantes tours[1].
Le château en ruine est l'objet de restaurations depuis 1984 par l'Association pour la restauration du château de Domfront[15].
La chapelle priorale fortifiée romane en croix latine, duprieuré Saint-Symphorien, prieuré appartenant à l’abbaye de Lonlay jusqu'à laRévolution, a été construite vers 1100[16]. Elle fut ruinée probablement à la suite de la destruction du château en 1610.
Aux alentours, on peut voir les restes d'un logis, avec des vestiges de casemates souterraines duXIIIe siècle et, à l'est, les restes de l'enceinte de la citadelle flanquée de tours[14] qui dominait lefossé qui isole le château de la ville[17].
Au titre desmonuments historiques[18] :
L'enceinte de la ville est classée au titre des monuments historiques par arrêté du[19],[20].
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