| Château d'Annecy | ||||
Le château vu du lac. | ||||
| Nom local | Château de Genevois-Nemours | |||
|---|---|---|---|---|
| Période ou style | Médiéval | |||
| Type | Château fort | |||
| Début construction | XIIe siècle | |||
| Fin construction | XVIe siècle | |||
| Propriétaire initial | Comtes de Genève | |||
| Destination initiale | Résidence comtale | |||
| Propriétaire actuel | Ville d'Annecy | |||
| Destination actuelle | Musée | |||
| Protection | ||||
| Coordonnées | 45° 53′ 51″ nord, 6° 07′ 35″ est[2] | |||
| Pays | ||||
| Anciennes provinces du duché de Savoie | Genevois | |||
| Région | Auvergne-Rhône-Alpes | |||
| Département | Haute-Savoie | |||
| Commune | Annecy | |||
Géolocalisation sur la carte :France Géolocalisation sur la carte :Haute-Savoie Géolocalisation sur la carte :Annecy | ||||
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Lechâteau d'Annecy est un ancienchâteau fort, duXIIe siècle, remanié à plusieurs reprises, notamment par les ducs de Savoie (1430 et 1487, 1533 et 1571), par lesSavoie-Nemours, qui se dresse sur la commune française d'Annecy dans le département de laHaute-Savoie, en régionAuvergne-Rhône-Alpes.
Ancienne résidence descomtes de Genève, puis desducs de Savoie-Nemours, le château d'Annecy est depuis 1953 la propriété de la ville qui l'a restauré et transformé en musée.


Le château d'Annecy est situé dans le département français de laHaute-Savoie sur la commune d'Annecy, sur le dernier promontoire rocheux de la montagne duSemnoz, formant éperon, qui domine la ville au sud, à470 mètres d'altitude. Il surveillait la route reliantGenève à l'Italie, au débouché de la cluse du lac, ainsi que les ponts qui franchissaient l'émissaire du lac. Surplombant leThiou et son île, la vue portait sur toute l'étendue de la plaine des Fins.

On ne sait rien de son origine, sinon qu'elle est fort ancienne. Il y aurait eu déjà une forteresse auVIIIe siècle. La première mention connue date du[3] (castra)[4], lorsque lamaison de Genève en fait sa résidence principale, contrainte d'abandonnerGenève à la souveraineté de son prince-évêque[note 1], et où dès la fin duXIIe siècle, sont datés des actes.
Entièrement détruit lors d'un incendie survenu le[3], il est reconstruit à l'identique par le comte de Genève,AmédéeIII. Les comptes de châtellenies des années 1340 à 1344 permettent de connaître les différents travaux réalisées à la restauration des bâtiments. Réalisation d'un décor peint par maître Pierre deLausanne et pose de vitres aux fenêtres de la grande salle et de la chambre du comte par maître Laurent.
En mars 1391[5], le comte de Genève,Pierre, y reçoit le duc de Bourgogne,Philippe le Hardi, et en août de la même année, le comte de Savoie,AmédéeVII, accompagné des comtessesBonne de Bourbon etBonne de Berry.
Robert de Genève, né au château en 1342[5], élu pape enAvignon le sous le nom deClémentVII, succède en 1392 à son frère Pierre comme comte de Genève et entreprend d'importants travaux dans le château d'Annecy qu'il transmet à sa mort, survenu en 1394[note 2], à son neveu,Humbert de Thoire-Villars, qui le lègue à son tour à son oncle,Odon de Villars, lequel le cède le[3],[note 3] au comte de Savoie,AmédéeVIII.
AmédéeVIII le restaure en 1403[3] ; il s'y installe dès 1405[5] et y reçoit l'hommage de la noblesse duGenevois. Après un nouvel incendie en 1412[5], il fait reconstruire le Vieux-Logis et Jean Loisel, un artiste de Genève, est chargé de réaliser lesvitraux de la chapelle.AmédéeVIII, fait duc héréditaire de l'Empire depuis 1416[5], y reçoit en 1418[5] le papeMartinV et les cardinaux qui rentrent duconcile de Constance.
En 1440[5],AmédéeVIII érige leGenevois enapanage au profit des cadets de lamaison de Savoie. Ils gouverneront à partir du château en portant le titre de comte de Genevois. C'est ainsi que Philippe, fils cadet d'AmédéeVIII, qui a reçu l'apanage en fait sa résidence.
Le ducLouisIer de Savoie en fait de même avec son troisième filsJanus de Savoie. Dans la deuxième moitié duXVe siècle[5], ce dernier fait construire le Logis Perrière accolé à la tour du même nom que son père avait fait construire. Le château accueille, en 1477[5], la conférence qui rétablit la paix entre la duchesse de Savoie,Yolande de France qui avait pris le parti Bourguignon, et les Suisses à l'issue desguerres de Bourgogne.
Le ducCharles III de Savoie constitue le[3] un nouvel apanage dit deGenevois-Nemours au profit de son frèrePhilippe de Savoie-Nemours ; en 1528[5], le comte Philippe était devenu duc de Nemours à la suite de son mariage avec Charlotted'Orléans-Longueville. La princesse fera bâtir le Logis Nemours et refaire le chemin de ronde.
Jacques de Savoie-Nemours, leur fils, est fait en 1564[5] duc de Genevois par le duc de Savoie,Emmanuel-Philibert. Les princes qui résident au château porteront dès lors le titre de ducs de Genevois-Nemours. En 1566[5], Jacques épouseAnne d'Este, veuve du ducFrançois de Guise et érige le Logis-Neuf, mais les ducs vivent le plus souvent à lacour de France qu'au château d'Annecy.
Le, lors de laguerre franco-savoyarde, le roi de FranceHenriIV fait une entrée triomphale à Annecy accompagné d'HenriIer de Savoie-Nemours, de lacornette blanche et durégiment de Nérestang. Le roi Henri IV, qui passera la nuit au château, est reçu dans la grande salle du château où le duc Henri lui offre une somptueuse réception. Ce dernier souhaite son appui pour faire de son apanage un État souverain. Déçu de l'issue du conflit, le duc signe alors un traité secret avec l'Espagne.
À l'automne 1616[5], le complot éventé, ce sont les troupes savoyardes commandées par Sigismond d'Este, marquis de Lans, qui viennent s'emparer du château. Grâce à l'intervention de saintFrançois de Sales, le prince félon conserve toutefois son apanage.
Le château est pris le[3], lors d'un nouveau conflit entre la France et la Savoie, par les troupes du roi de FranceLouisXIII, commandé par leGaspardIII de Coligny, maréchal de Châtillon, malgré la résistance de son gouverneur Louisde Sales, frère de saint François. Louis XIII etRichelieu s'y installent pour un bref séjour.
En 1659[5], à la mort d'HenriII, dernier duc de Genevois-Nemours,Charles-EmmanuelII de Savoie supprime l'apanage. Le château fait retour au duc, qui en fait la résidence du gouverneur de la place d'Annecy.
Le château servira très momentanément d'évêché sous l'épiscopat deJean d'Arenthon d'Alex prince-évêque de Genève de 1661 à 1695.
La forteresse est transformée temporairement en caserne lors de l'occupation espagnole de 1742[6], et subi alors de graves dommages.
En 1793, le château est déclarébien national, baptisé « Maison de la Montagne », il sert à abriter les armées républicaines, puis impériales. Il gardera cette fonction jusqu'à laSeconde Guerre mondiale, puis sera envahi par des sans-abris.
En 1952[5], un nouvel incendie l'endommage et en 1953[5], la commune d'Annecy, le rachète à l'État. Restauré, il abrite aujourd'hui une présentation permanente des collections des musées de l'agglomération d'Annecy et l'observatoire régional des lacs alpins.
Le château d'Annecy fait l’objet d’un classement au titre desmonuments historiques par arrêté du[1].

Le château d'Annecy se présente sous la forme d'une grandeenceinte polygonale de 55 × 125 mètres, qui épouse les contours du rocher. Elle aurait entouré, selon des textes anciens, notamment dans un texte daté de 1402[6], une tour maîtresse rectangulaire, aujourd'hui rasée, située en face du « Vieux Logis », qui aurait été reliée à celui-ci par des galeries de bois. L'accès au château était commandé par unpont-levis qui enjambait lefossé, comblé aujourd'hui ; place actuelle. Autour de la cour s'élèvent divers bâtiments dont le plus ancien, au sud, du côté le plus vulnérable, est un « donjon » carré duXIIe siècle[6], dit « Tour de la Reine ». Lechemin de ronde qui court au sommet de lacourtine a été refait auXVIe siècle[5] ; quant à la porte de laherse il s'agit d'une restauration datée de la fin duXIXe siècle[5].
Sur le front nord, deuxtours dites de « Saint-Pierre » et de « Saint-Paul », duXIIIe siècle, encadrent le « Vieux Logis » desXIIIe et XIVe siècles. Toujours au nord, le « logis neuf » et le « logis Nemours » disposées de part et d'autre du « Vieux Logis », sont des créations duXVIe siècle. Au sud-est, la « Tour et le Logis Perrière » ont été bâties entre 1445 et 1487[6]. La « Tour » érigée en 1455[6] remplace l'ancien donjon alors en ruine. Le chemin de ronde a été refait auXVIe siècle. La porte de la herse est une restauration de la fin duXIXe siècle, entre 1868 et 1873. Une tour du château a porté le nom d'Emyon[7],[note 4].
La tour quadrangulaire[note 5], massive, haute de38 mètres, et mesurant 14,70 × 15,40 mètres de côté avec des murs ayant une épaisseur de 3,85 à 4,19 mètres, est dotée d'archères à ébrasement simple. Elle domine le front sud, qui est l'un des plus vulnérables. Son accès se faisait à13 mètres de hauteur au niveau de lacourtine. L'examen archéologique permet de distinguer deux phases de construction. La base aurait été édifiée dans la seconde moitié duXIIIe siècle, et les élévations, au siècle suivant, à la charnière desXIVe et XVe siècles. Sesparements régulier sont constitués de pierres en moyen et grandappareil[note 6].
C'est un édifice rectangulaire de 29 × 15 mètres, la « Grande Salle », flanqué de deux tours, la « tour Saint-Pierre » et la « tour Saint-Paul », qui font face à la ville, et auquel est adossée une aile résidentielle au sud-ouest.
La « Salle des Colonnes » au rez-de-chaussée abrite quatorze colonnes en pierre. Aménagée en 1340, la salle du poêle « grand pèle », fut transformé en cellier en 1394 et dont on doit les aménagements actuels àAmédéeVIII, en 1430. À l'étage, la salle d'apparat, « Grande Salle des fêtes » édifiée en 1333, communiquant avec les appartements, possède une cheminée refaite auXVIe siècle, ainsi qu'unplafond à caissons refait parAmédéeVIII. Ce dernier y fit ajouter une grande vis. Cette salle fut dotée entre 1340 et 1345 de fenêtres à meneaux et croisillons. À la charnière entre la « Grande Salle » et l'aile résidentielle, au centre de la façade, une tourelle contient un escalier à vis, le « grand viret », datant de 1430.
L'aile résidentielle comprend, au rez-de-chaussée, au sud, une cuisine, refaite en 1340 et reconstruite auXVe siècle. Elle comporte deux cheminées gigantesques, dans l'une desquelles s'ouvre le four. À l'étage, on trouve la « chambre rouge », mentionnée en 1251 et une chambre de parement. Son arcade couvre un puits de 40 m de profondeur dont la présence est déjà mentionnée en 1428.
Connue en 1753 sous le nom de « Tour des Princes », orientée au nord-ouest, elle fut érigée en 1430 à la place d'une tour plus ancienne appelée « Tour du Pommier ». Elle servit vraisemblablement à augmenter le potentiel résidentiel. AuXVe siècle, elle fut reliée à la grande salle et à la chambre ducale, et dotée d'un oratoire. C'est la seule tour du château d'Annecy qui ait conservé, au complet, sescréneaux etmâchicoulis.
Datée de 1383, orientée au nord-ouest, elle mesure25 mètres de haut. Au premier étage, on trouve une belle chambre à plafond duXVIe siècle.AmédéeVIII fit placer en 1430 dans cette tour un miroir pour surveiller les ennemis, ce qui la fit nommer la « Tour du Miroir ».
On doit ce logis à Charlotte d'Orléans-Longueville, duchesse deGenevois-Nemours qui l'a fait rebâtir en 1545[note 7]. Il est doté d'uneéchauguette. Pourvu de beaux appartements ; la pièce principale en étant la « chambre des cerfs ». Dans l'une de ces salles, l'on peut encore voir une frise peinte au sommet de ses murs et également des latrines à deux, voire trois places.
Le musée est installé dans le Logis Vieux et le Logis Nemours.
Il est édifié en 1562 par le ducJacques de Genevois-Nemours. Au premier étage, on peut encore voir des plafonds datant de 1571. Ce logis a beaucoup souffert, il a entre autres été amputé de moitié pour aménager une terrasse au pied de la Tour Perrière.

L'élément majeur est sa tour haute de33 mètres et de12 mètres de côté. Le contrat de construction de la tour est passé en 1445 par le ducLouisIer de Savoie, sur l'emplacement du donjon de l'ancien château, détruit par le feu. Cette tour fut nommée « Tour Nouvelle » en 1487, « Tour du Trésor » en 1565, « Tour du Gouvernement » auXVIIIe siècle, et enfin sous laRévolution « Tour de la Montagne », où elle servit de prison. Sescréneaux ont été détruits en 1758, lors d'un incendie. Unsouterrain reliait cette tour avec une maison située côté Perrière. On en perd sa trace en 1673. Lelogis, « logis du Gouvernement » auXVIIIe siècle, est accolé dans la deuxième moitié duXVe siècle par le comte Janus, pour y placer les services de la chambre des comtes. On y voit un reste de décor peint, ainsi que des dessins faits par les soldats, lorsque le château servit de caserne. Au rez-de-chaussée, on trouve une belle chambre duXVIe siècle. Unevis, à la charnière de la tour et du logis, permet de desservir l'ensemble des niveaux. Aux différents niveaux du logis, un mur de refend sépare l'espace en deux. Une grande vis est placée dans l'angle sud-est du logis. Dans la « Tour Perrière », qui domine le lac, on a aménagé dans l'épaisseur de la muraille le passage duchemin de ronde. La communication avec le logis a disparu.
Ils abritent l'Observatoire régional des lacs alpins.

Elle offre une vue en hauteur sur la vieille ville, ses ruelles étroites et ses toits entrelacés.
Complétait cet ensemble, dans la cour du château, une chapelle, qui fut détruite au milieu duXVIIIe siècle.

Le château d’Annecy est le siège d'unechâtellenie, dit aussi mandement (mandamentum)[8]. Il s’agit plus particulièrement d’une châtellenie comtale, relevant directement du comte de Genève[9]. La superficie du mandement est estimée à 255 km2, correspondant à un peu moins d'une trentaine de communes actuelles[note 8]
| Commune | Nom | Type | Date (attestation) |
|---|---|---|---|
| Annecy | Château d’Annecy | château | (attesté) |
| Annecy | Palais de l'Isle | maison forte | 1325 (attesté) |
Dans lecomté de Genève, le châtelain comtal est nommé par le comte et possède de nombreux pouvoirs[9],[11]. Avec l’intégration aucomté de Savoie, à partir de 1401, celui-ci devient un« [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »[12],[13]. Il est chargé de la gestion de lachâtellenie ou mandement, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe de l'entretien du château[14]. Le châtelain est parfois aidé par un receveur des comptes, qui rédige « au net […] le rapport annuellement rendu par le châtelain ou son lieutenant »[15].
Pour la période de l'apanage de Genevois (1514-1659), l'historien Laurent Périllat observe un« réseau de parentèle entre les officiers locaux d'un même mandement […] [implicant] tous les liens de fraternité ou de cousinage »[16].
Châtelains et fermiers[19]
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