Pour les autres membres de la famille, voirFamille Cerfberr de Medelsheim.
Syndic de la Nation juive(d) Alsace | |
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Activités | Philanthrope,marchand de chevaux, banquier ![]() |
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Conjoint | Hanna Brull(d) ![]() |
Cerf Beer (yiddish : נַפְתָּלִי־הערץ בֶּן דּוֹב־בּערNaftali Hertz ben Dov Beer) est unfinancier,homme politique et unphilanthropejuif alsacien duXVIIIe siècle (Medelsheim,1726 -Strasbourg,). Son nom est également orthographié « Berr ».
« Préposé général de la nation juive » d'Alsace de 1764 à 1788[1], il est à ce titre l'un des grands acteurs de l'émancipation des Juifs de France.
Né àMedelsheim, dans leduché des Deux-Ponts, qui était uneterre d'Empire, il est le fils de Dov Berr Medelsheim (v. 1705 - 1778), banquier notamment deslandgraves de Hesse-Darmstadt et des comtes deDeux-Ponts. La sœur de Cerf Beer épousera le rabbinDavid Sintzheim.
Cerf Beer s'établit àBischheim enAlsace. Sa première femme, Jüdel Weil, lui donna huit enfants, dont :
Il épouse en secondes noces une veuve, Hana Brull, la mère d'Auguste Ratisbonne.
Marchand de chevaux, Cerf Beer devient fournisseur aux armées pendant laguerre de Sept Ans (1756-1763) et entre en contact avec leduc de Choiseul, secrétaire d'État aux Affaires étrangères. Dépositaire de sommes importantes appartenant à l'État, il obtient sur l'insistance de Choiseul et malgré l'opposition des magistrats, de pouvoir résider àStrasbourg dans une maison mieux protégée qu'àBischheim, à une époque où les Juifs devaient quitter la ville au crépuscule. Ses droits de propriété y furent contestés par la ville jusqu'à laRévolution.
En 1765, il devient « syndic général » des Juifs d'Alsace, donc un de leurs quatre représentants vis-à-vis des autorités.
En 1775, en reconnaissance des services rendus, Cerf Beer obtient deslettres de naturalité (c'est-à-dire la naturalisation française) grâce à Choiseul[2].
Un de ses grands combats fut l'abrogation dupéage corporel (leibzoll) qui frappait les Juifs d'Alsace. Il en obtient d'abord lefermage puis réussit à le faire abolir en 1784 moyennant le versement de48 000 livres à la ville de Strasbourg.
En 1786, Cerf Beer fonde layechiva de Bischheim dont le premier directeur est son beau-frère, le rabbinDavid Sintzheim, qui deviendra le premier grand rabbin duConsistoire central.
En relation avecMoïse Mendelssohn, Cerf Beer lui demande d'écrire un mémoire en faveur des Juifs. Celui-ci préfère que ce mémoire soit écrit par un non-juif, et s'adresse à J. Ch. Dohm qui publieUber die bürgerliche Verbesserung der Juden (De la réforme politique des juifs). Dohm influença énormément l'écrivain et homme politiqueMirabeau qui fait paraîtreSur Moses Mendelssohn, sur la réforme politique des Juifs[3].
Cerf Beer fut aussi en liaison avec l'homme d'EtatMalesherbes quand celui-ci fit publier l'édit de 1787 qui généralisait l'état civil aux non-catholiques, mais qui ne put être enregistré tel quel pour les Juifs de Lorraine et d'Alsace (voirLe chemin vers l'émancipation des Juifs)[4].
Cerf Beer est aussi à l'origine de la fortune du banquierBeer Léon Fould qu'il a soutenu en lui prêtant par trois fois trente mille francs[5].
Cerf Beer décède le (4Tebet 5554), lors d'un séjour àStrasbourg, et est enterré le lendemain aucimetière juif de Rosenwiller où on peut voir sa tombe (section II, rangée 16,6e tombe en partant du début de la rangée). Il est désigné dans le registre du cimetière commeCHTADLAN HAMEDINA HIRTZ MEDESHEIM MIBISCHHEIM : « le porte-parole de la Province, Hirtz Medelsheim de Bischheim »[6].
On peut y lire son épitaphe :
« Ici repose le corps de celui qui fut fidèle à son peuple et rechercha le bien, gloire de l’assemblée, recherchant la justice, intègre dans ses démarches, compatissant avec les pauvres, et pour les indigents, il fut un refuge durant la tempête.
Il craignait l’Éternel et recherchait le bien d’Israël. Le noble, le très élevé, le très distingué, l’illustre, l’honorable Nephtali Hirts Medelsheim, que son souvenir soit béni. Que sa justice le précède et que son âme se réjouisse dans le jardin de l’Éternel. Il s’en alla le saint jour du shabbat 4 Tebet 5554 du petit comput, et fut porté en tombe le lendemain, dimanche 5 Tebet.
Que son âme soit réunie au faisceau des vivants avec les âmes des justes et des pieux et qu’il se lève pour recevoir sa part à la fin de temps.
Amen, Sela. »
— Traduction deRobert Weyl.
Cerf Beer a inspiré àHonoré de Balzac le personnage du financierbaron Jean-Baptiste d'Aldrigger[7],[8].
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