Pour les articles homonymes, voirAvel.
| Pays d'origine | |
|---|---|
| Genre musical | Danse bretonne,musique bretonne,musique celtique |
| Années actives | Depuis1972 |
| Site officiel | trappes.gwalarn.org |
LeCercle celtique Seiz Avel deTrappes,Saint-Quentin-en-Yvelines, est un ensemble dedanse traditionnelle bretonne. Depuis 1972 il perpétue les traditions de danses et demusiques bretonnes[1]. Membre de la fédérationKendalc'h, il participe au championnat de la confédérationKenleur.
En 1849, le village de Trappes est desservi par le chemin de fer. Dès 1911, la gare de triage met la petite ville sur les rails. Dans les années trente, Trappes devient l'un des plus grandscentres ferroviaires de France et une véritable ville cheminote. Une particularité qui lui vaudra d'être la cible des bombardements alliés de juin 1944. Pendant la reconstruction, la gare repart de plus belle, attirant une importante main-d'œuvre d'origine provinciale, essentiellement Bretonne, qui n'a que le train à prendre pour trouver du travail. Dans les années 1960, 70 % de la population trappiste est d'origineBretonne.
Deux émigrés Bretons, Gisèle Kérichard et Marcel Floc'h, président en 1972 à la création d'uncercle celtique[2], pour perpétuer laculture bretonne à travers lamusique, ladanse, mais aussi l'histoire et lescostumes. Seiz Avel (les Sept Vents) voit le jour dans l'euphorie de la renaissance des cultures régionales. Ce nom vient d'une vieille légende Bretonne « Quand les sept vents soufflent ensemble, la tempête se déchaîne »! Beaucoup deBretons commencent à redécouvrir une culture qu'ils avaient perdue ou qui s'était largement diluée dans les cultures médiatiques anglo-saxonnes.
La danse bretonne, à travers son rôle social d'origine, réunit toutes les générations à travers une musique conviviale et populaire.
Le cercle fait venir des "référents"[3] ayant effectué descollectages pour les danses et la musique.Pour la danse ou la musique, le "référent" vient, souvent, du village où elle a été créée, il la pratique depuis toujours et peut l'enseigner.
Sous les conseils de ses pairs[4], il participe depuis 1998 aux concours de danses traditionnelles organisés par la fédération BretonneKendalc'h, une épreuve relevée à laquelle l'association s'inscrit et qui, à l'image des compétitions de patinage artistique, se déroule en deux étapes. Il faut d'abord effectuer des danses imposées, pendant lesquelles, le moindre écart de pas est sanctionné[Note 1], avant de réaliser une création libre d'environ 15 minutes[5]. Un exercice dans lequel le cercle celtique excelle, puisqu'en deux ans il accède de la quatrième à la deuxième catégorie (1998-1999). Les concours sont à la fois des instruments de conservation, de transmission et d'évolution chorégraphique[6].
Les danseurs du Cercle Seiz Avel seraient les derniers à danser, en spectacle, transmis par Erwanez Galbrun, leKost ar c'hoad deLescouët-Gouarec[Note 2],[7],[8], collecté en 1936, entre lePays Pourlet[7] et lePays Fisel[Note 3], ce qui expliquerait les levés de pied par mimétisme des danses locales et des "pays" voisins...
Lamusique bretonne s'écrivait très peu. Il s'agissait d'une tradition essentiellement orale. Parmi les fondateurs du cercle, certains appartenaient aubagad Bleimor dans lequel jouaitAlan Stivell. Entre stages de broderie et concerts, le cercle fait venir des "référents" pour la musique et les danses.
Dans ses prestations, le cercle est régulièrement accompagné par les sonneurs et les chanteuses des groupes musicaux Dizanv et Avel[9] ou le bagad de Saint-Quentin-en-Yvelines.
Lebagad, associé au cercle celtique, a été l'esquisse du Bagad de Saint-Quentin-en-Yvelines, une formation récente, qui puise son répertoire dans la richesse du patrimoine musical breton : airs à marcher, danses, mélodies...

Les membres du cercle portent, sur l'insistance de Louis-Marie Bodénes dit « Lili » de Plougastel, le costume de Plougastel-Daoulas avec beaucoup de rigueur et de soin[10].
Le choix du costume peut paraître surprenant, il a la particularité d'être très coloré, ce qui dénote souvent parmi les autrescostumes bretons du début duXXe siècle. De plus, les danseurs du cercle portent tous le même alors que traditionnellement chaque membre d'un cercle de la région parisienne portait celui de son terroir (oupays) d'origine.
Les femmes arborent un costume, mode 1930, créé pour la scène au lendemain de la seconde guerre mondiale par le cercle de Plougastel-Daoulas, afin de mettre en avant les caractéristiques remarquables du costume coloré encore en usage à la veille de la première guerre mondiale[10], un habit d'une richesse de couleurs où s'allient d'une manière étonnante, les verts, les rouges, les violets et les bleus, agrémentés de pièces de dentelles et de rubans, avec une coiffe[11] qui nécessite le montage de cinq pièces différentes. Elles portent occasionnellement, pour les chorégraphies, le costume de "petit dimanche" ou le costume de travail noir.
Les hommes portent, selon les circonstances, un costume de la fin duXIXe siècle, resté inchangé au cours duXXe siècle, avec des vestes violines sur des gilets verts ou des vestes bleues sur des gilets noirs avec une profusion de broderies et de boutons en métal, en os ou en nacre avec le grand chapeau à rubans, de velours noir.
Un costume facilement identifiable, une pratique de la danse et de la musique reconnue, "Seiz Avel" a tous les atouts pour organiser des spectacles de qualité et il ne tarde pas à se faire repérer par un impresario deBeauvais pour tourner d'avril à octobre dans la régionChampagne-Ardenne. Ce qu'il fera pendant dix ans (de 1980 à 1990) en écumant les fêtes communales et les manifestations culturelles[12]. Mais les sept vents n'avaient pas fini de souffler.
La consécration arrivera dès la quatrième édition dufestival interceltique de Lorient, où Seiz Avel est le premier et le seul cercle celtique de la région parisienne à être invité. Une occasion en or d'afficher son originalité.
Il faut se faire à l'idée qu'aujourd'hui, les cercles réalisent un vrai travail de scène, ils ont unechorégraphie et savent faire vivre un spectacle. De 1999 à 2001, Seiz Avel participe ainsi à unecomédie musicale, créée par une association de Fontenay-le-Fleury, intitulée "La légende de Gwendal". Dans cette œuvre qui mêle les musiques de grands groupes Bretons et la voix de Cécilia Saurel (espoir de la chanson 1999), sur fond de théâtre et d'humour, Seiz Avel s'occupe de toute la partie dansée, l'un de ses principaux atouts.
Des danseuses et danseurs de Seiz Avel ont été sollicités pour figurer dans deuxfilms (en 2003 et 2005) ayant un rapport avec la Bretagne, pour accompagnerNolwenn Leroy, dans des émissions télévisées, lors de la promotion de son album "Bretonne" etCarlos Núñez sur scène[13] lors du festival "Escales d'Ailleurs" à Plaisir dans les Yvelines (en 2011)...

Une renommée qui a entraîné les membres de l'association bien loin de Trappes, en
Bretagne[14], en
Allemagne, en
Angleterre, en
République tchèque, en
Italie[15] et notamment en
Chine où ils ont représenté la France pour lefestival inter-culturel de Pékin en 2001[16].
Le Cercle Celtique a participé àla grande parade des nations celtes duFestival interceltique de Lorient en 1974 et 1978, avec les groupes de la FédérationKendalc'h Ile-de-France, le 07 août 2011[17], le 05 août 2012[18] et le 06 août 2017, en 2019, 2022, 2023 et 2024.
Les danseurs et les sonneurs du cercle ont participé au projet "Générations Lully" dans la Comédie Ballet « Baptiste ou l'Opéra des farceurs »[19], la première a eu lieu à la Merise de Trappes le 15 mai 2018, et la seconde représentation le 17 mai 2018 a l'Opéra royal du château de Versailles[20] avec leCentre de musique baroque de Versailles.
Le cercle participe auxEuropéades (le plus grand festival de folklore d'Europe) en 2019 àFrankenberg (Hesse)[21] et àGotha en 2023 en
Allemagne.
Le cercle était présent en
République tchèque au Prague Folklore Days 2024.
Seiz Avel fait revivre lesfestoù-noz[22], de manière pérenne dans l'ouest parisien[23], depuis 1996[24]. Ces bals bretons traditionnels étaient en effet très demandés, en Ile-de-France, et leur retour a rencontré un vif succès. Au programme entre autres,des groupes renommés, des sonneurs traditionnels et dukan ha diskan (du chant à réponse) et desgroupes innovants. C'est une fête de nuit de la culture bretonne où les amateurs de danses bretonnes se retrouvent, toutes générations confondues. Lesfest-noz ont été classés par l'UNESCO commepatrimoine culturel immatériel breton, ils réunissent un ensemble d'éléments de la culture bretonne : le répertoire chanté, la pratique instrumentale, les danses et une dimension sociale liée à une convivialité partagée entre générations[25].