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Lecentre mondial bahá’íe est le nom donné au centre spirituel et administratif desbahá’íes localisé enIsraël. Il est composé duMausolée de Baháʼu'lláh, situé près d'Acre, duMausolée du Báb et sesterrasses sur lemont Carmel àHaïfa, ainsi que de divers autres bâtiments, incluant l'arc bahá’íe.
Une grande partie de la gouvernance et de la coordination de la foi bahá’íe a lieu dans ce centre, comme la prise de décisions touchant la religion bahá’íe en général, ou l'étude et la traduction des écritures sacrées bahá’íe. LaMaison universelle de justice, située à Haïfa, est l'organe suprême de la gouvernance du bahaïsme. Le centre mondial bahá’íe constitue par ailleurs le lieu de pèlerinage de cette religion.
L'existence du centre remonte à laSyrie ottomane, aux années 1850 et 1860, lorsque lechah d'IranNasseredin Shah et le sultanottomanAbdulaziz réussirent à exiler Bahá’u’lláh hors d'Iran pour l'assigner à résidence à vie dans la forteresse d'Acre et ses environs.
Une grande partie du centre, plus précisément les bâtiments situés sur la pente nord du mont Carmel, fut classéePatrimoine mondial en.
L'histoire du centre mondial bahá’íe est liée à une série d'exils et d'incarcérations du fondateur de lafoi bahá’íe,Bahá’u’lláh. Après avoir été exilé hors d'Iran par le ChahNasseredin Shah en 1853, Bahá’u’lláh s'établit àBagdad, qui faisait alors partie de l'Empire ottoman. Peu après et à la demande du même Chah, il fut à nouveau exilé, de plus en plus éloigné d'Iran, pour s'établir finalement àAcre, en 1868. Bahá’u’lláh vécut le reste de ses jours dans cette ville et ses environs. Il communiquait avec ses disciples répandus auMoyen-Orient, enAsie centrale et enInde par le biais de messagers spéciaux. Acre devint alors le centre du bahaïsme en pleine expansion. Après l'allègement des conditions de son incarcération par les autorités ottomanes, les disciples de Bahá’u’lláh vinrent lui rendre visite, et son lieu de séjour devint alors la destination du pèlerinage baha'i.

Bahá’u’lláh indiqua à son fils‘Abdu’l-Bahá, durant une visite àHaïfa, le futur emplacement dumausolée du Báb sur le mont Carmel. De même, l'établissement du centre administratif du bahaïsme sur le mont Carmel fut préconisé par Bahá’u’lláh à travers la Tablette du Carmel, considérée comme l'un des documents fondateurs de l'administration bahá’íe.
Bahá’u’lláh mourut en 1892 près d'Acre et fut enterré chez lui, dans le manoir de Bahji, adjacent à l'actuel mausolée du défunt. Son fils ‘Abdu’l-Baháʾ, bien qu'étant également officiellement prisonnier, lui succéda alors à la tête de la religion bahá’íe. Il poursuivit la correspondance avec les bahá’ís du monde entier, et désormais parmi eux des Occidentaux. Conformément aux instructions de son père, il organisa le transfert des restes duBab d'Iran vers laPalestine, acheta les terres du mont Carmel destinées à accueillir la dépouille et entreprit la construction dumausolée du Báb, dont la structure de base fut édifiée entre 1899 et 1909. L'ensemble du mausolée, tel qu'il peut être admiré actuellement, fut achevé en 1954.

En 1908, la révolution desJeunes-Turcs permit à tous les prisonniers politiques de l'Empire ottoman, dont ‘Abdu’l-Bahá, de recouvrer leur liberté. Ce dernier en profita pour s'installer àHaïfa près du mausolée duMausolée du Báb. Depuis lors, le centre administratif de la religion bahá’íe fut établi dans cette ville. Durant les dernières années de la vie de ‘Abdu’l-Bahá, un nombre grandissant de disciples bahá’ís entraîna le recrutement de secrétaires pour aider à la correspondance, ainsi que la construction de la Maison des pèlerins. ‘Abdu’l-Bahá mourut en 1921 àHaïfa enPalestine sous protectorat britannique.
Shoghi Effendi succéda à son grand-père ‘Abdu’l-Bahá à la tête de lafoi bahá’íe, et dirigea le développement d'un certain nombre de projets dans le centre. Il rénova notamment la maison de Bahá’u’lláh — le manoir de Bahji — en 1929, et aux années 1950 obtint les terres environnant le centre pour y créer plusieurs jardins. Il obtint également la possession de certains sites àAcre relatifs à la vie de Bahá’u’lláh dans cette ville, notamment la maison de ʿAbbūd. À Haïfa, il modifia leMausolée du Báb en le recouvrant entre 1948 et 1953 d'un dôme doré et acheta les terres environnant le mausolée pour y créer des jardins. De plus,Shoghi Effendi décida que les bâtiments devant accueillir les institutions de la religion imaginées par Bahá’u’lláh dans la Tablette du Carmel, incluant la Maison Universelle de Justice, seraient disposés en arc, entourés de jardins. Le point d'appui de l'arc serait alors le Jardin des Monuments, abritant les sépultures de certains membres de la famille bahá’íe sacrée. De son vivant,Shoghi Effendi initia la construction d'un des bâtiments de l'arc bahá’í, à savoir le bâtiment des Archives Internationales.

L'arc bahá’í est progressivement constitué par l'achèvement des constructions du siège de la Maison Universelle de Justice en 1982, du Centre d'études des textes sacrés en 1999, et du siège du Centre international de l'enseignement en 2000, ainsi que des 19terrasses baha'ies autour duMausolée du Báb en 2001. La construction de la Bibliothèque internationale bahá’íe est actuellement à l'état de projet.
Une grande partie de la gouvernance et de la coordination de lafoi bahá’íe a lieu dans ce centre, comme la prise de décisions touchant à la communauté bahá'íe en général, ou l'étude et la traduction des écritures sacrées bahá’íe. L'organe suprême de la gouvernance de la foi bahá’íe, la Maison Universelle de Justice, se situe àHaïfa, de même que le Centre International de l'Enseignement, chargé de coordonner les activités des Conseillers Continentaux, ainsi que de la liaison de ces derniers avec la Maison Universelle de Justice.

À l'époque deShoghi Effendi, laPalestine sous mandat britannique faisait l'objet de tensions grandissantes entre lesSionistes juifs et lesArabes. À la fin du mandat britannique et à la suite de laguerre israélo-arabe de 1948, la majorité des bahá’íe quittèrent le jeune Étatisraélien. Shoghi Effendi ainsi que certains bahá’íe décidèrent de rester. En 1963 furent élus les neuf premiers membres de la Maison Universelle de Justice. Depuis lors, le personnel du centre universel bahá’íe ne cessa d'augmenter pour atteindre quelques centaines d'individus, issus d'une soixantaine de pays différents. L'augmentation de l'effectif était nécessaire afin de subvenir à une communauté mondiale bahá’íe de plus en plus nombreuse, ainsi que pour soutenir la diversification des activités effectuées au centre. Le personnel est affecté à divers départements dépendant de la Maison Universelle de Justice, notamment les départements de la correspondance avec les bahá’íe du monde, de la finance, de la recherche, de la statistique et de la maintenance des bâtiments et des jardins. Le personnel est également affecté au sein d'autres parties du centre, dont le Bureau pour le développement socio-économique ainsi que le Centre International de l'Enseignement.
Paradoxalement, malgré un effectif affecté àHaïfa et àAcre composé de centaines d'individus, il n'y a pas de communauté bahá’íe enIsraël dans le sens cultuel du terme, dans la mesure où les fêtes des dix-neuf jours et les assemblées spirituelles, entre autres, sont absentes. Plus encore, Bahá’u’lláh, de son vivant, s'était interdit d'enseigner la religion bahá’íe à la population localepalestinienne. La conversion desIsraéliens á lafoi bahá’íe n'est donc pas reconnue par l'administration bahá’íe. La Maison Universelle de Justice publia en 1995 un communiqué allant dans ce sens :« ... la population israélienne peut obtenir des informations factuelles au sujet de la foi bahá’íe, de son histoire et de ses principes généraux. Des livres traitant de la Foi sont disponibles dans les bibliothèques en Israël, et les Israéliens sont les bienvenus dans les mausolées et leurs jardins environnants. Néanmoins, conformément à une politique strictement suivie depuis le temps de Bahá’u’lláh, les bahá’ís n'enseignent pas la Foi en Israël. De même, la foi n'est pas enseignée aux ressortissants israéliens ayant l'intention de rentrer en Israël. Quand les Israéliens demandent à propos de la foi, des réponses leur sont données, mais il s'agit de réponses apportant des informations factuelles sans pour autant stimuler leur intérêt ».
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