Cecilia Bartoli est la deuxième enfant de Pietro Angelo Bartoli et Silvana Bazzoni Bartoli ; elle a un frère aîné[1], Gabriele, et une jeune sœur, Federica.
Toute petite, Cecilia est bercée par lamusique classique. Ses deux parents sont artistes lyriques et sa mère devient sonprofesseur de chant[1]. Elle s’est écartée, avec le temps, du répertoire traditionnel pour s’intéresser à descompositions musicales lyriques atypiques et demandant un très grand entrainement vocal[2].
À neuf ans, Cecilia fait sa première apparition dans un spectacle public, en tenant le petit rôle du pâtre qui introduit le tragique acte 3 dans une représentation deTosca deGiacomo Puccini. En entendant sa voix, ses parents décident de l’inscrire auconservatoire Sainte-Cécile à Rome, où elle se distingue très vite par sa maturité vocale, si bien qu’à l’adolescence, elle possède déjà unregistre musical étoffé[3].
Cependant, la première passion de Cecilia n’est pas lechant lyrique mais leflamenco[3]. C’est à l’âge de 14 ans qu’elle commence à prendre des cours de flamenco avec une professeureandalouse et à se produire surscène dans un groupe dedanse en dépit de la réticence de ses parents à l'idée de la voir embrasser une telle carrière[3]. Cecilia Bartoli est pourtant fascinée par la musique et lasensualité que dégage cette danse[3]. Elle reconnaît encore aujourd’hui que, grâce à ses cours de flamenco, elle a eu un avantage sérieux lors de ses premières prestations à l’opéra car elle a appris à se déplacer tout en chantant[3]. Sa passion pour le flamenco reste toujours intacte[3].
À seize ans, Cecilia Bartoli met sa carrière dedanseuse entre parenthèses et se concentre avec sa mère sur savoix et sur le chant lyrique[3]. Elle suit alors des cours au conservatoire de la Santa Cecilia de Rome, d’où elle sort diplômée. Cette rapidité d’évolution artistique lui permet de se faire connaître avant même l'âge de vingt ans.
En 1987 — elle n’a alors que 21 ans —, Cecilia Bartoli se fait connaître en France lors d'unconcert organisé par l'Opéra national de Paris en hommage àMaria Callas et diffusé surAntenne 2, le (date des 10 ans de la mort de la soprano) dans une émission animée parÈve Ruggiéri, puis en Italie, lors d’une apparition dans l'émission de télévisionFantastico[2].
En1996, Cecilia Bartoli chante auMetropolitan Opera dans le rôle deDespina dansCosì Fan Tutte deMozart. Puis l'année suivante, elle chante dansLa Cenerentola deGioachino Rossini. Elle est considérée par lacritique musicale comme une « petite voix » comparativement à la salle du Metropolitan Opera, la plus grande du monde, et des rumeurs circulent sur le fait que la direction du Metropolitan Opera aurait caché un microphone sur la cantatrice pour amplifier sa voix ce qui fut immédiatement démenti. Elle n'est jamais retournée chanter au Metropolitan Opera, préférant développer sa carrière dans des théâtres de taille plus restreinte où sa voix peut davantage s'épanouir.
C'est Claudio Osele, ancien admirateur de la cantatrice et spécialiste de musiques anciennes qui introduit à son répertoire les musiquesbaroques et de laRenaissance, en effet la cantatrice éprouve un goût particulier pour les musiques anciennes[1].
En 2012, elle devient directrice artistique dufestival de Pentecôte deSalzbourg[5],[6]. En 2019, elle est prolongée à ce poste, jusqu'en 2026[7]. En 2025, elle est de nouveau prolongée à ce poste, jusqu'en 2031[8].
En 2016, Cecilia Bartoli est lauréate duprix Polar Music[9], et devient, à Monaco, directrice artistique des Musiciens du Prince[10].
En1997, un drame bouleverse la famille Bartoli : le frère aîné, Gabriele, meurt d’uncancer du cerveau. Cecilia, qui était très attachée à son frère, prend la décision de faire une courte pause dans sa carrière musicale. Peu après la mort de Gabriele est publié un livre deManuela Hoelterhoff(en), intituléCinderella and Company : Backstage at the Opera with Cecilia Bartoli. L'ouvrage dévoile des détails de la vie privée de la cantatrice et de la maladie de son frère que celle-ci voulait garder secrets. Cecilia est outrée du style utilisé, qui donne l'impression d'une confession alors qu'elle n'a jamais parlé ouvertement de sa vie privée[1],[12].
Rossini: Il Barbiere di Siviglia, avecLeo Nucci, William Matteuzzi, Enrico Fissore, Paata Burchuladze, l'Orchestra del Teatro Comunale di Bologna, directionGiuseppe Patanè, éditionsDecca Records (1989)
Rossini: La Scala di seta, avecLuciana Serra, William Matteuzzi, l'Orchestra del Teatro Comunale di Bologna, directionGabriele Ferro, éditions Fonit Cetra (1988)
Maria, hommage à celle que la mezzo-soprano italienne surnomme non sans humour « la Madonna de l'art lyrique »,Maria Malibran, dont le bicentenaire de la naissance a été fêté en 2008. Avec l'orchestre La Scintilla, directionAdam Fischer, éditionsDecca (octobre 2007).
↑« Le livre est un fourre-tout et non unebiographie. Je ne lui ai parlé que deux fois. Elle a pris ses informations ailleurs. Mon frère mourant est venu se faire soigner àNew York. Elle insère cette tragédie entre deux ragots. Comment trouver cela drôle ? Elle fait du boudin avec ma vie ! […] Elle donne l’impression qu’elle sait tout de moi. C’est faux. Heureusement, ma vie privée reste encore privée. » Interview de Philip Anson, le1er décembre 1998, pour le magazineLa Scena Musicale, paru en 2002.