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Aires de répartition des locuteurs du cebuano aux Philippines
Le cebuano est parlé en tant que langue maternelle dans les îlesCebu etBohol, la province deNegros Oriental, en partie dans les îles deLeyte et deSamar et à l’intérieur de l'îleMindanao. Il est aussi parlé dans quelques villes et îles dans le Samar.
Jusqu’en1975, le cebuano dépassait letagalog en nombre de locuteurs. Quelques dialectes du cebuano ont nommé différemment cette langue. Les résidents de Bohol peuvent parler du cebuano sous le terme deBol-anon tandis que les cebuano-phones de Leyte appelleraient plutôt leur dialecte lekana.
Le cebuano a seize consonnes : p, t, k,ʔ (lecoup de glotte), b, d, g, m, n, ng, s, h, w, l, r et y. Il y a trois voyelles : i, a et u/o. Les voyellesu eto sontallophones, mais leu est toujours utilisé en début de syllabe alors que leo est toujours utilisé en fin de syllabe. Mais il y a des exceptions, commekamatuoran (vérité) ethangtúd (jusqu’à). Quand les Espagnols arrivèrent, lee a été ajouté mais uniquement pour les mots empruntés à des langues étrangères. Les accents servent aussi à caractériser des mots, par exempledápit signifie « inviter », alors quedapít signifie « proche ». Les consonnes[d] et[ɾ] furent allophones, mais ne peuvent plus être interchangées, ainsikabunturan (hautes terres) [debuntód, montagne] est correct mais paskabuntudan, ettagadihá (provenant) [dedihá, là] est correct mais pastagarihá.
La structure grammaticale du cebuano est de type « verbe sujet objet ». Il utilise desprépositions plutôt que despostpositions. Les noms viennent après les adjectifs, mais avant les génitifs ou les subordonnées relatives.
Le cebuano, comme beaucoup d’autres langues austronésiennes, utilise le« nous » exclusif et inclusif. Cette distinction qui ne se retrouve pas dans la plupart des langues européennes, signale si la personne à qui on s’adresse est incluse ou non dans le « nous ».
Par exemple :
Moadtokami sa sinehan.
« Nous (quelqu’un d’autre et moi, mais pas toi) irons au cinéma. »
Moadtokita sa sinehan.
« Nous (toi et moi, et peut-être quelqu’un d’autre encore) irons au cinéma. »
Le cebuano utilise depuis longtemps des mots d’origine espagnole, commekrus [cruz] (croix),swerte [suerte] (destin) etbrilyante [brillante] (brillant). Il y a aussi environ une centaine de mots empruntés à l’anglais qui sont altérés pour s'adapter à la phonétique du cebuano :brislit [bracelet] (bracelet),hayskul [high school] (lycée),syapin [shopping] (faire les courses),dikstrus [dextrose] (dextrose),sipir [zipper] (fermeture à glissière),bigsyat [big shot] (caïd) ouprayd tsikin [fried chicken] (poulet frit). Il y a aussi des mots venant d’autres langues comme l’arabesalamat (merci) et des mots religieux commeimam etIslam, ainsi que du Sanskritmahárlika [mahardikka] (noblesse) etkarma.
Asa ethain, qui veulent tous deux dire « où », ont des usages distincts à l’écrit dans le cebuano soutenu.
Asa est utilisé quand on parle d’un endroit :
Asa ka padulong? (Où allez-vous ?)
Asa ta molarga? (Vers où partons-nous ?)
Hain est utilisé quand on parle d’une personne ou d’un objet :
Hain na ang gunting? (Où sont les ciseaux ?)
Hain na si Arsenia? (Où est Arsénia ?)
Dans la langue moderne,asa est largement utilisé à la place dehain. Il est rare d’entendre quelqu’un direhain, et en général ce sont de vieux locuteurs de cette langue.