Avec sa situation entre les falaises crayeuses d'Ault et l'estuaire de labaie de Somme, la plage du trait de côte a une origine clairement hydrologique, mais probablement aussitectonique, voire néotectonique, avec un jeu de failles qui semblent avoir été actives durant lequaternaire, notamment dans le contexteglacio-eustatique[7].
La commune est située dans lebassin Artois-Picardie. Elle est drainée par le canal de Lanchère S Nord, l'Hable d'Ault, l'Haulle, la Course des biais[8], la Course des hardrons[9], la Course des malvoisines[10] et divers autres petits cours d'eau[Carte 1].
Lemarais duHâble-d'Ault était auMoyen Âge un ancien centre de pêche et d'ancrage secondaire de navires. Il est aujourd'hui unezone humide hébergeant environ 270 espèces d'oiseaux migrateurs ainsi que 250 plantes[11]. On y retrouve notamment toutes les espèces d'anatidés nicheurs de France. La longueur totale de ce site est de 12,7 km[12].
Le territoire communal est couvert par leschéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Somme aval et Cours d'eau côtiers ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 835 km2 de superficie, délimité par lebassin versant de laSomme canalisée. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[15].
Le Bois des Pins ou bois de Brighton est un espace planté de pins dans les années 1950 pour fixer la dune. Le site classé est d'une superficie de26 hectares.
Au, Cayeux-sur-Mer est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[24].Elle appartient à l'unité urbaine de Cayeux-sur-Mer[Note 5], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[25],[I 1]. La commune est en outre hors attraction des villes[26],[27].
La commune, bordée par laManche, est également une commune littorale au sens de la loi du, diteloi littoral[28]. Des dispositions spécifiques d'urbanisme s'y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l'équilibre écologique dulittoral, tel le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si leplan local d'urbanisme le prévoit[29].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (63,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (65,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (41,3 %), prairies (20,1 %), zones humides côtières (9,3 %), zones urbanisées (7,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (5,7 %), zones humides intérieures (5,1 %), eaux continentales[Note 6] (4,1 %), zones agricoles hétérogènes (2,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,9 %), eaux maritimes (1,2 %), forêts (1,1 %)[30]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Cayeux-sur-Mer en 2019 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (59,1 %) très supérieure à celle du département (8,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 67,2 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (67,7 % en 2014), contre 60,2 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 4].
Cayeux est desservie par les routes départementales RD3, RD102 et RD177 qui permettent de rejoindre la RD940, anciennement dénomméeroute nationale 40. L'autoroute A16 se trouve à 27 km de la commune.
La toponymie est attestée sous les formes suivantes :Caldis auVIIIe siècle[33] ;Caio de 1076 à 1092 ;Caiou en 1121 ;Caiodo en 1168 ;Caieu en 1173[34],Caieu-sur-la-Mer en 1507[33] ;Caieux etCayeux en 1513 ;Cayeux-sur-la-Mer en 1547 ;Cayeu-sur-la-Mer en 1567 ;Cayen en 1592 ;Roc de Cayeux en 1610 ;Pays et roc de Cayeux en 1610 ;Cayeux-sur-Mer en 1836[33].
Les premières mentions écrite de Cayeux datent de 1005. À cette époque,RichardIer,duc de Normandie, voulant se rendre maître deSaint-Valery, descend sur la côte du territoire où il se dirige versPendé, pour attaquer par les hauteurs[35].
Adelis de Bavelinghem, héritière deBavelinghem, se marie avec Arnould de Caieu, chevalier, renommé pour sa valeur, qui en 1196 avec Adelis, confirme une donation faite par Hugues de Bavelinghem, père d'Adelis, à l'abbaye Saint-Médard d'Andres. Arnould, à la fin de sa vie, y prend l'habit religieux et donne une partie du marais de Balinghem et une somme de vingt marcs à l'abbaye, ce que confirme l'évêque de ThérouanneLambert de Bruges[36],[37]. Le couple a trois enfants : Anselme, Guillaume et Arnould de Caieu.
Au cours de laPremière Guerre mondiale, le gouvernement français met en place une série de maisons de prostitution pour les soldats stationnés dans la région, rapidement utilisées également par les soldats britanniques à partir de décembre 1917[43].
Une expertise écologique a été mise en œuvre par le comité national de la charte professionnelle des producteurs degranulats en. Elle a pour but de limiter les impacts environnementaux sur leszones humides issues de l'exploitation decarrières[62].
Les zones humides locales constituent une partie dusite Ramsar de la Baie de Somme et des marais arrière-littoraux (28 communes) dont l'avifaune atteint 365 espèces d'oiseaux sur plus de 19 000 hectares[65].
Cayeux-sur-Mer est située dans l'académie d'Amiens. La ville administre uneécole maternelle et uneécole élémentaire communales. Les Cayolais disposent également d'une école primaire d'enseignement privé : l'école Saint-Joseph[66].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[69]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[70].
En 2022, la commune comptait 2 344 habitants[Note 7], en évolution de −5,9 % par rapport à 2016 (Somme : −1,26 %,France horsMayotte : +2,11 %).
La population de la commune est relativement âgée.En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 23,7 %, soit en dessous de la moyenne départementale (36,4 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 39,7 % la même année, alors qu'il est de 26,0 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 1 167 hommes pour 1 295 femmes, soit un taux de 52,60 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,49 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[72]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
2,5
10,4
75-89 ans
16,5
23,5
60-74 ans
25,0
25,3
45-59 ans
22,5
13,9
30-44 ans
11,8
13,9
15-29 ans
11,4
11,8
0-14 ans
10,4
Pyramide des âges du département de laSomme en 2021 en pourcentage[73]
Outre les activités de plage, lamunicipalité propose durant l'été des animations pour permettre la pratique des sports les plus courants, des randonnées guidées au cœur de la ville, des stages devoile et dekitesurf et des randonnées cyclistes ouéquestres[74].
Il existe également plusieursassociations et clubs sportifs dans les domaines dutriathlon, dutennis (la ville compte ainsi quatre terrains surterre battue et d'autres aires permettant la pratique de ce loisir) et de la voile, grâce à l'Association pour la Promotion de la Voile en Picardie (APVP)[75].
Sur les digues de Cayeux-sur-Mer, le ramassage à la main des galets constituait à la fin duXIXe siècle l'une des rares activités industrielles de labaie de Somme. Convoyés jusqu'au port de Saint-Valery-sur-Somme, cessilex bleus et blancs, de forme arrondie, étaient ensuite transportés par bateau enGrande-Bretagne. Avant la Seconde Guerre mondiale, on pouvait voir des ouvriers transportant plusieurs tonnes de pierrailles par jour, à dos d'homme, par ballots successifs.
Seul gisement d'Europe de galets de mer, il est mondialement connu des spécialistes pour son taux de silice qui atteint 99 %[78]. Le métier existe encore et deux entreprises de Cayeux continuent à exploiter les silices de mer. L'une d'elles, la sociétéSilmer, calcine les galets à1 600°C pour les réduire ensuite en poudre blanche, très résistante, utilisés dans les travaux de voirie comme dans la fabrication des pâtes abrasives. Pour sa part, la firmeDelarue-Levasseur sélectionne des galets sans défaut, de taille semblable, employés pour la décoration urbaine ou comme agents de résistance dans les broyeurs. Les derniers ramasseurs de la baie, une dizaine, sillonnent la grève par tous les temps, sauf pendant les grands froids qui gèlent les pierres et les collent ensemble. C'est la mer qui décide du succès de la récolte. Par vent de nord-ouest, elle apporte son lot de cailloux polis qu'elle peut ramener au large, dès le lendemain, sur un coup de tempête.
Les zones humides locales constituent une partie dusite Ramsar de la Baie de Somme et des marais arrière-littoraux (28 communes) dont l'avifaune atteint365 espèces d'oiseaux sur plus de19 000 hectares[65].
Chemin de planche de Cayeux.
La plage à marée haute.
Un début de coucher de soleil.
Vue du front de mer de Cayeux-sur-Mer au crépuscule
Mairie, édifice en brique avec les ouvertures encadrées de pierre blanche. Elle s'élève sur deux niveaux. Le second niveau de la partie centrale est agrémenté d'un balcon avec grille en fer forgé. Elle est décorée d'un fronton avec horloge. Un clocheton surmonte la toiture.
Phare de Cayeux, mis en service en septembre 1951, l'ancien ayant été détruit par les troupes allemandes le. Il mesure 28 m de hauteur.
Église Saint-Pierre. L'église actuelle de Cayeux-sur-Mer date du et sesorgues de 1913[81]. Elle dispose de remarquables vitraux et statues.
Motte féodale ronde de plus de 6 m de hauteur et sabasse-cour. C'est à cet emplacement que se dressait lechâteau fort desseigneurs de Cayeux qui fut démantelé en 1475. En 1942, les troupes allemandes rasèrent ce qui subsistait de la tour et créèrent des abris souterrains sous la motte et installèrent à son sommet, au sud-est des fondations de la tour, une pièce d'artillerie dans un épaulement circulaire[82].
Unebibliothèque municipale et une salle des fêtes sont à la disposition des habitants. Cette dernière est équipée d'unesalle de cinéma qui propose chaque vendredi une séance programmée[85].
Joris-Karl Huysmans (1848-1907) : écrivain naturaliste, composa une partie de son romanEn ménage (1881) au cours d'un séjour d'un mois à Cayeux-sur-Mer, en[88].
Jules Andrade (1857-1933) : physicien, mathématicien et horloger français, y est mort.
René Thomsen (1897-1976), artiste peintre de l'École de Paris, est venu à Cayeux dont il a peint la plage à l'aquarelle.
Claude Raimbourg (1935-), graveur, peintre et écrivain, et son épouse Anne-Marie Leclaire, graveuse, peintre et illustratrice, installés à Cayeux.
Alias du blason de Cayeux-sur-MerParti d'or et d'azur à la croix ancrée de gueules brochant sur le tout La commune a repris, dans les années 1960 probablement, les armes de la famille de Caïeu, seigneur du lieu, en en modifiant les émaux et le champ. Les seigneurs de Cayeux portaient : « parti d'or et d'azur à la croix ancrée de gueules »[89].
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Bulletin de la société d'émulation historique et littéraire d'Abbeville,vol. 2,(lire en ligne).
↑Alphonse Wauters,Table chronologique des chartes et diplômes imprimés concernant l'histoire de la Belgique, 10 volumes en 11 tomes, Bruxelles, 1866 à 1904. Tome 2 et 3.
↑André Du Chesne,Histoire généalogique des maisons de Guines, d'Ardres, de Gand et de Coucy et de quelques autres familles illustres, Paris, 1632,lire en ligne.
↑« Flash actu : le nouveau maire de Cayeux est élu : Depuis le décès de l'ancien maire, Yves Masset, Bernard Blouin assurait l'intérim. »,L'Informateur - L'Éclaireur,(lire en ligne, consulté le).
↑a etbVéronique Dheilly, « Jean-Paul Lecomte est élu maire : L'installation du conseil municipal a eu lieu le 4 avril. Sans surprise Jean-Paul Lecomte, adjoint sortant, a été élu maire. Il succède à Bernard Blouin »,L'Informateur - L'Éclaireur,(lire en ligne, consulté le).
↑Le Courrier picard, édition d'Abbeville, 7 avril 2014,p. 13.
↑« Un adjoint de moins dans le conseil cayolais »,Le Courrier picard,(lire en ligne, consulté le)« Ce lundi 25 mai, en fin d'après-midi, la salle des fêtes de Cayeux-sur-Mer a accueilli le premier conseil municipal consécutif aux élections de mars dernier. Dans le respect des mesures de distanciation, les nouveaux élus ont choisi les cinq nouveaux adjoints ».
↑Jacques Estienne et Mireille Louis,Armorial du Département et des Communes de la Somme, préface de Pierre-Marcel Wiltzer, Préfet de la région Picardie, Préfet de la Somme, Abbeville, 1972, Imprimerie F. Paillart.