Cet article concerne les discours deCicéron. Pour le roman d’Amélie Nothomb, voirLes Catilinaires.
Cet article est uneébauche concernant laRome antique.
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Format | Série d'œuvres(d) ![]() |
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LesCatilinaires (enlatinIn Catilinam I-IV) sont une série de quatre célèbresdiscours deCicéron prononcés en63 av. J.-C., alors qu’il était consul, pour attaquerCatilina, qui conspirait contre laRépublique romaine lors de laconjuration de Catilina.
La première fut prononcée le 8 novembre au temple deJupiter Stator (et non au Sénat romain, pour raisons de sécurité) et la dernière auSénat romain (in Senatu Habita), pour lesnones de décembre (le 5 décembre). La deuxième et la troisième furent prononcées entre-temps le 9 novembre et 3 décembre devant le peuple romain (ad Populum) pour l’informer des événements[1]. Elles devinrent un exemple d’éloquence et derhétorique.
La première catilinaire commence ainsi :
Texte original | Traduction |
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— Cicero. |
— Cicéron, Première Catilinaire. |
Le deuxième chapitre de ce discours commence par la célèbre apostrophe« O tempora, o mores » (« Ô temps, ô mœurs »), par laquelle Cicéron s'indigne de lacorruption de son temps qui permet à Catilina d'aller et de venir librement.
En 60 av. J.-C., donc trois ans après les événements, Cicéron a couché par écrit ces discours en les envoyant à son amiAtticus dans une lettre où il lui demandait de les faire connaître. L'enregistrement écrit de ces discours et leur publication ont eu pour résultat que, de façon inhabituelle, beaucoup de choses ont été rapportées sur les conspirations, mais uniquement en adoptant le point de vue des vainqueurs ; c’est ce que devaient faire plus tard, par exemple,Salluste dans son ouvrageDe coniuratione Catilinae et un autre historien,Plutarque. Cela a conduit à représenter unilatéralement Catilina comme le méchant, mais aussi à surestimer son action sur le changement de la forme de gouvernement de Rome, passé de la république à l'empire.
Contrairement à beaucoup d'autres discours de Cicéron, les discours contre Catilina ont été transmis jusqu'aujourd'hui dans leur intégralité. Ce sont eux qui ont établi sa réputation comme orateur romain le plus important. On les considère comme un chef-d'œuvre de la rhétorique antique ; ce sont en particulier les premiers mots du premier discours, « Quousque tandem abutere, Catilina, patientia nostra... » qui sont devenus célèbres. (Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ?).
La première partie du premier discours est une accumulation de questions rhétoriques ; elles sont disposées de telle sorte que chacune d’elles vise Catilina, elle cherche à le mettre au grand jour devant tous ceux qui sont présents et à le dévoiler comme quelqu'un qui agit contre la communauté romaine : « Jusques à quand, Catilina, abuseras-tu de notre patience ? Combien de temps encore serons-nous ainsi le jouet de ta fureur ? Où s'arrêteront les emportements de cette audace effrénée ? Ni la garde qui veille la nuit sur lemont Palatin, ni les postes répandus dans la ville, ni l'effroi du peuple, ni le concours de tous les bons citoyens, ni le choix, pour la réunion du sénat, de ce lieu le plus sûr de tous, ni les regards ni le visage de ceux qui t'entourent, rien ne te déconcerte? Tu ne sens pas que tes projets sont dévoilés ? Tu ne vois pas que ta conjuration reste impuissante, dès que nous en avons tous le secret ? Penses-tu qu'un seul de nous ignore ce que tu as fait la nuit dernière et la nuit précédente, où tu es allé, quels hommes tu as réunis, quelles résolutions tu as prises ? »[2]
L'intervalle de temps n’empêche pas les versions écrites des discours d’être considérées comme authentiques : Cicéron ne disposait pas seulement d’une mémoire énorme, mais aussi d’une formation enmnémotechnique en tant que professeur d’éloquence. Comme des mots d'une telle importance politique avaient dû rester dans les esprits de leur auditoire, Cicéron n’aurait pu se permettre de s'écarter du discours d’origine. Par ailleurs, on peut supposer que Cicéron avait déjà pris des notes sur les principaux points de ses discours avant qu’ils fussent prononcés. Il est possible enfin que les deux discours tenus au Sénat aient été notés ensténographie.
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