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Catherine Théot

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Catherine Théot
Description de cette image, également commentée ci-après
Catherine Théot.
Vue d'artiste d'Alexandre Lacauchie, gravure, 1835.
Données clés
Alias
la « Mère de Dieu »
Naissance
France monarchieBarenton
Décès (à 78 ans)
Drapeau de la FranceParis
NationalitéFrançaise
Profession
Domestique
Autres activités
Prophétesse

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Catherine Théot, surnommée la « Mère de Dieu », née le àBarenton, décédée le à laPetite-Force, àParis[1], est unemystique et unevisionnairefrançaise,prophétesse autoproclamée de la fin de l'Ancien Régime et de l'époque de laRévolution française.

En juin 1794, quelques semaines avant la chute deRobespierre, ses ennemis auComité de sûreté générale, sans doute avec la complicité de certains membres duComité de salut public, montent grâce à Catherine Théot « une affaire » destinée à le ridiculiser, ainsi que leculte de l'Être suprême auquel il est associé.

L'affaire Théot

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Sous l'Ancien Régime, Catherine Théot est domestique aucouvent des Miramiones àParis. En1779, elle déclare être la Vierge ou l'Ève nouvelle. Emprisonnée à laBastille, puis enfermée à l'hôpital de la Salpêtrière, elle est libérée en1782. Elle s'installerue de la Contrescarpe où elle se fait prophétesse : pour un prix modique, elle annonce ses prophéties. La duchesse deBourbon, entre autres, figure parmi ses clientes.

En 1794, Catherine Théot, qui se prend pour la « Mère de Dieu », annonce l'arrivée d'unMessie consolateur des pauvres. Dans sa chambre, quelques fidèles et curieux se pressent, parmi lesquels un ancien député à laConstituanteChristophe Antoine Gerle, ex-moine dit « dom Gerle », qui a sollicité la protection deRobespierre et à qui celui-ci a remis uncertificat de civisme ( « Il m'a toujours paru, quoique prêtre, bon patriote »), ainsi qu'une belle-sœur du menuisierDuplay, qui héberge Robespierre. Catherine Théot appartient au dynamisme mystique suscitée par la Révolution. Elle marie la prophétie chrétienne avec l'eschatologie révolutionnaire.

On ne se serait probablement jamais intéressé à Catherine Théot siVadier, président duComité de sûreté générale, n'avait pensé pouvoir compromettreRobespierre à cette occasion. La tendance hostile à Robespierre s'était amplifiée au Comité de sûreté générale avec la création au sein duComité de salut public d'un bureau de police générale dirigé par Robespierre,Couthon etSaint-Just. Le, Vadier présente à laConvention nationale, au nom des deux comités, un rapport sur la « nouvelle conspiration » qui vient d'être découverte[2]. Il insinue que Catherine Théot pourrait bien être à la solde d'un aspirant dictateur. Bien entendu, il ne dit pas dans son rapport que Robespierre pourrait être le Messie dont elle annonce la venue, ni que Dom Gerle avait obtenu de lui un certificat de civisme ou que la belle-sœur de Duplay avait été en rapport avec la prophétesse. Il garde ces révélations en réserve pour l'enquête (il les sortira à la séance du9 thermidor, ajoutant que les policiers avaient trouvé dans la paillasse de Catherine Théot une lettre adressée à Robespierre, « son premier prophète », lui annonçant que sa mission était prédite dansÉzéchiel et le félicitant des honneurs qu'il rendait à l'Être suprême, et fera rire les Conventionnels en la lisant). À la suite de son intervention, la Convention vote le décret traduisant Catherine Théot et dom Gerle autribunal révolutionnaire et ordonne de plus l'impression du rapport et son envoi aux armées et à toutes les communes.

Robespierre comprend que l'affaire est montée par ses ennemis et le vise essentiellement. Il fait convoquer au Comité de salut public le président du tribunal révolutionnaireDumas, puis l'accusateur publicFouquier-Tinville qu'il force à lui remettre le dossier. Ce dernier raconte la scène à la Convention après la chute de Robespierre :

« Le Comité était assemblé ; je remis les pièces sur le bureau ; Robespierre s'en empara, et lorsqu'il commença à les lire, tout le monde sortit, de manière que je restai seul avec lui et Dumas. Il m'ordonna de laisser la liasse. J'obéis... »

« Le 8 messidor (26 juin), écrit Albert Mathiez, après une discussion très vive, le Comité de Salut public décida que Catherine Théot ne serait pas traduite au tribunal révolutionnaire. Cette décision, qui était en contradiction manifeste avec le décret de la Convention, fut la dernière victoire que Robespierre remporta au Comité. Elle ne manqua pas de fournir à ses ennemis un prétexte de plus pour l'accuser de dictature. »[3]

Robespierre décide de présenter lui-même un nouveau rapport à la Convention. Et de démasquer les « traîtres » qui ont rendu possible l'association des deux comités à l'occasion du rapport du 15 juin. Cette affaire va contribuer à aggraver les divisions au sein du Comité de salut public et conduire à la séance orageuse du 28 juin où il se fait traiter de « dictateur ». Furieux, il quitte alors la réunion et cesse de paraître au Comité jusqu'au 22 juillet, son absence favorisant encore ses adversaires.

Après lachute de Robespierre le 9thermidoran II (), Catherine Théot est arrêtée, jugée puis finalement acquittée.

Sans citer ses sources, l'écrivainFrançois Caradec privilégie l'anecdote ésotérique en prêtant à Catherine Théot une ultime prophétie : « Je ne périrai pas sur l'échafaud. Un événement, qui jettera l'épouvante dans Paris, annoncera ma mort »[4], allusion à l'explosion de la poudrerie de Grenelle survenant censément au moment du trépas de la prétendue « Mère de Dieu ». Cependant, cette même formule est déjà rapportée en 1890 par Victor Du Bled dans un article de la Revue des Deux Mondes[5].

Cinéma

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Le personnage de laMère de Dieu apparait dans le filmLes Visiteurs : la Révolution, sorti en 2016. Elle est dépeinte comme une enchanteresse aux pouvoirs magiques qui aide les deux protagonistes à quitter la période révolutionnaire.

Notes et références

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  1. Aristide Douarche, Antoine Mathurin Casenave,Les Tribunaux civils de Paris pendant la Révolution (1791-1800): documents inédits recueillis avant l'incendie du Palais de Justice de 1871, vol. 2, L. Cerf, 1907, 1380 pages, p. 303.
  2. Tulard,Jean.,Les Thermidoriens, Paris, Fayard,, 524 p.(ISBN 2-213-62012-1 et9782213620121,OCLC 300527633,lire en ligne)
  3. Mathiez 1915,p. 7.
  4. Guide de Paris mystérieux, sous la direction deFrançois Caradec et Jean-Robert Masson, éd. Princesse, 1976, p. 165. Cf. Philippe Muray,Le XIXe à travers les âges, Gallimard, collection Tel, 1999, p. 54
  5. VictorDu Bled, « La Société dans les prisons de Paris pendant la Terreur.3e période »,Revue des Deux Mondes,vol. 97,‎,p. 620–652(lire en ligne).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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