Pour les articles homonymes, voirPérignon.
| Catherine-Dominique de Pérignon | ||
Le maréchal Catherine-Dominique de Pérignon (peinture dePhilippe-Auguste Hennequin, vers1804). | ||
| Naissance | Grenade | |
|---|---|---|
| Décès | (à 64 ans) Ancien 9e arrondissement de Paris | |
| Origine | Français | |
| Allégeance | ||
| Arme | Infanterie | |
| Grade | Général de division | |
| Années de service | 1769 –1818 | |
| Conflits | Guerres de la Révolution Guerres napoléoniennes | |
| Distinctions | Maréchal d'Empire Marquis Comte d'Empire Grand-croix de la Légion d'honneur Commandeur de Saint-Louis | |
| Hommages | Son nom est gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile,33e colonne. | |
| Autres fonctions | Vice-président duSénat Gouverneur deParme et dePlaisance Député durant la Révolution | |
| modifier | ||
Catherine-Dominique, marquis de Pérignon, né le àGrenade et mort le àParis, est un militaire français qui commence sa carrière sous l'Ancien Régime avant de se rallier à la cause de laRévolution française. Il s'illustre contre les Espagnols et devientgénéral de division avant de prendre la tête de l'armée des Pyrénées à la suite de la mort deDugommier.
Élevé à la dignité demaréchal d'Empire en 1804 mais trop âgé pour mener campagne (il a cinquante ans), il n'exerce plus sous le régime impérial que des fonctions administratives : il est ainsi gouverneur général desÉtats de Parme et Plaisance (1806) puis gouverneur et commandant en chef des troupes françaises àNaples (1808).Sénateur etcomte de l'Empire, il se rallie à la monarchie après la chute de l'Empereur et devient gouverneur deParis. Également faitmarquis parLouis XVIII, le maréchal meurt le 25 décembre 1818 à soixante-quatre ans.

Issu d’une famille aisée établie dans leLanguedoc (Grenade) depuis leXVIe siècle et dont une branche a été anoblie par lecapitoulat de la ville deToulouse en 1706, Pérignon entreprend après de bonnes études une carrière militaire. Il obtient un brevet de sous-lieutenant dans le corps des grenadiers royaux enGuyenne en 1769. L'année suivante, il est aide de camp du comte dePreissac. L'édit de Ségur bloquant l'avancement militaire des roturiers et des anoblis récents, il démissionne de ses fonctions et retourne sur ses terres. Il épouse le 14 février 1786, Hélène-Catherine de Grenier ; ils auront onze enfants[1].
Rentré depuis quelque temps déjà dans la vie civile, avec la maturité de l'exercice et des années, il ne tarde pas à s'associer au nouvel ordre des choses. Il accueille les événements de 1789 avec bienveillance et en épouse les idées. Il accepte les fonctions de juge de paix du canton deMontech. C'est dans l'exercice de cette magistrature nouvelle et populaire que les électeurs du département de laHaute-Garonne viennent le prendre pour l'envoyer comme leur représentant éludéputé à l'Assemblée législative en 1791. Il est alors âgé de trente-sept ans ; il a servi comme officier et siégé comme juge. Ces précédents influeront sur le reste de sa vie et lui enlèveront, soit dans les camps, soit dans les affaires, le caractère de la spécialité. Il siège à la Législative à droite, est membre du comité militaire, mais démissionne au premier cri de guerre pour devenir lieutenant-colonel d'infanterie dans laLégion des Pyrénées.
En juillet 1793, Pérignon participe aux combats deThuir et duMas-de-Serre. Il se fait remarquer aucombat de Truillas par lesreprésentants du peuple, et devient colonel en 1793 puis obtient le grade degénéral de brigade en septembre et participe à labataille de Peyrestortes.Général de division deux mois plus tard, le3nivôseanII (), il remporte de nombreux succès. Il sauve la place dePerpignan et reçoit dans cette affaire un coup de baïonnette à la cuisse. Il prend lecamp du Boulou le12floréalanII (). Vainqueur àLa Junquera le 7 juin, il commande le centre de l'armée le28brumaireanIII (), à labataille de la Montagne-Noire le30brumaireanIII () contre lesEspagnols, où péritDugommier tué à la tête de l'armée et à qui Pérignon succède comme commandant en chef. Labataille d'Escola, la prise de la forteresse duBouton-de-Roses et de la ville deRoses justifient ce choix par la suite. Il prendFiguières mais essuie unrevers à Bàscara, le17floréalanIII ().
Il est élu par laHaute-Garonne auConseil des Cinq-Cents. Le4messidoranIII (), letraité de Bâle réconcilie la France et l'Espagne, et Pérignon, ambassadeur àMadrid, est chargé de cimenter les relations amicales que ses victoires ont rétablies, et de conclure une alliance offensive et défensive. Cette alliance est formalisée par letraité de Saint-Ildefonse en août 1796. Deux ans plus tard, le vice-amiralTruguet le remplace à ce poste important. À la suite d'une liaison avec une espionne royaliste, il est rappelé par leDirectoire en 1797 et placé au traitement de réforme.
Remis en activité en 1799, il se voit confier le commandement des troupes deLigurie. Il reprend son rang de bataille à l'armée d'Italie. Il commande l'aile gauche à labataille de Novi ; ses deux divisions, aux ordres des générauxGrouchy etLemoine, gardent les vallées de laBormida et duTanaro. Pérignon défend le village dePasturana mais accablé par le nombre, il tombe couvert de blessures aux mains de l'ennemi le 15 août 1799. Ce n'est qu'en 1800, que les Russes le rendent à la France. Le vainqueur de labataille de Marengo accueille l'intrépide et malheureux soldat de Novi ; mais déjà âgé de quarante-sept ans, Pérignon ne peut pas prendre place dans le cortège de jeunes capitaines qui se pressent autour du jeune héros.
Bonaparte le fait nommer vice-président duSénat conservateur en 1801. Retiré de l'armée active, Pérignon rentre ainsi dans la carrière législative par la première magistrature de la République. Le premier Consul le jugeait déjà trop mûr pour le champ de bataille. On peut marquer ici le terme de sa vie militaire. Lorsque le chef de l'État lui rendit l'épée du commandant, ce fut plutôt pour un service de représentation que d'activité. Le traité du 12 septembre 1796 ayant laissé des incertitudes sur la limite entre la France et l'Espagne, Pérignon (qui avait signé ce traité) reçoit le 11 septembre 1802 la mission de régler ces difficultés, en qualité de commissaire extraordinaire. Il se montre très actif au Sénat en faveur duConsulat à vie et de la promulgation de l'Empire. Président du collège électoral de laHaute-Garonne le 10 mars 1804, il présente le 6 mai de la même année au Premier Consul une députation du collège, et termine ainsi son discours :
« Ô Napoléon ! lorsque le monde reste dans le silence de l'admiration en présence de votre renommée, les trente-cinq millions de Français pourraient-ils ne pas consacrer cette si grande prédilection dont le ciel les a favorisés en vous plaçant à leur tête ! Qu'ils vous portent sur le pavois entouré de tous les attributs dignes d'eux et de vous ; qu'en même termes toute votre famille y soit portée, saisie d'un pacte héréditaire indissoluble, et que la postérité soit ainsi forcée à reconnaître que la génération présente sut tester glorieusement et utilement en faveur des générations futures. »
Dix jours plus tard, le Sénat allait saluer Napoléon du titre d'Empereur. Pérignon est mis en possession de lasénatorerie deBordeaux par disposition consulaire en 1803, avec un revenu annuel de 25 000 francs[2].

Le lendemain de la fondation de l'Empire, Napoléon rend un décret (19 mai 1804)[note 1], désignant quatorze maréchaux de France, auxquels sont adjoints, avec le même titre, quatre sénateurs ayant commandé en chef, parmi lesquels Pérignon[3]. Déjà âgé lors de sa nomination, le parcours militaire de Pérignon est derrière lui lorsqu'il reçoit son bâton de maréchal[4]. Son élévation à cette dignité récompense tout à la fois sa valeur personnelle et l'armée des Pyrénées orientales qu'il commandait[5]. Lors de lacérémonie du Sacre, Pérignon porte le sceptre deCharlemagne[4]. L'impératriceJoséphine dit à propos de Pérignon dans une lettre adressée à la sœur de ce dernier :« l'Empereur l'aime beaucoup et je lui suis très attachée »[6].
Le reste de sa carrière est essentiellement voué à des tâches administratives. Le maréchal sénateur devient, le 25 prairialan XIII, grand officier de laLégion d'honneur et grand aigle le 13 pluviôse an XIII (1805). Gouverneur deParme et dePlaisance en 1806, il reçoit en 1808, l'ordre d'aller prendre le commandement en chef des troupes françaises dans leroyaume de Naples en remplacement du maréchalJourdan. La même année, il est nommé grand dignitaire de l'ordre des Deux-Siciles etcomte de l'Empire (1808). Il ne quitteNaples qu'au moment où le roi se déclare contre la France. Il commande l'armée napolitaine deMurat pendant ses absences. Il s'éloigne de Murat dès les premiers signes de défection du prince en 1813. Ne conservant plus dès lors que sa sénatorerie, il assiste impuissant aux campagnes de 1813 et de 1814, qui précipitent la chute de l'Empire[4].
Il se rallie àLouis XVIII après l'abdication de Napoléon[note 2].
Le comte Pérignon avait adhéré aux actes du Sénat ; aussi le nouveau souverain le nomme commissaire extraordinaire dans la1re division militaire, président de la commission chargée de vérifier les titres des anciens officiers de l'armée des émigrés, et enfinpair de France[4]. Il est par ailleurs faitchevalier de Saint-Louis. Nommé en 1815 gouverneur de la10e division militaire, il cherche au mois de mars, de concert avec lebaron de Vitrolles, à organiser dans leMidi un plan de résistance contre Napoléon[4]. Il n'y réussit pas et reste éloigné des affaires pendant lesCent-Jours. L'Empereur le raye de la liste des maréchaux[4]. Réintégré à la seconde Restauration le 10 janvier 1816, il passe avec le même titre dans la1re division militaire, et reçoit le 3 mai suivant la croix de commandeur de l'ordre de Saint-Louis, gouverneur militaire de Paris, puis marquis en 1817.

Il vote la mort lors du procès deNey et meurt le à Paris, couvert d'honneurs. Il repose aucimetière du Père-Lachaise,24e division. Le nom de Pérignon figure sur l’arc de triomphe de l’Étoile.
George Ostermann le décrit comme« intrépide et résolu dans le combat, sage et généreux ensuite »[7].
| Figure | Blasonnement |
| Armes du comte Pérignon et de l'Empire D'azur, à un bélier passant d'argent, accorné d'or, la tête sommée d'une croix patriarcale du même[8],[9] ; au canton desComtesSénateurs brochant.[10] Devise: FAYRE PLA LAYSSA DIRE. | |
| Armes du marquis Pérignon,pair de France D'azur, à un bélier passant d'argent, accorné d'or, la tête sommée d'une croix patriarcale du même[8],[9] |
Sur les autres projets Wikimedia :
Maréchaux d’Empire (1804-1815) | ||||||
|---|---|---|---|---|---|---|
| Nominations de 1804 |
| |||||
| Nominations ultérieures |
| |||||