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| Cathédrale de la Sainte-Trinité | |
| Présentation | |
|---|---|
| Culte | Église orthodoxe russe |
| Type | Cathédrale etcentre culturel |
| Rattachement | Diocèse orthodoxe russe de Chersonèse |
| Début de la construction | 2013 |
| Fin des travaux | 2016 |
| Architecte | Jean-Michel Wilmotte |
| Style dominant | Architecture néo-byzantine,style néo-russe |
| Site web | cathedrale-sainte-trinite.fr |
| Géographie | |
| Pays | |
| Région | Île-de-France |
| Ville | Paris |
| Coordonnées | 48° 51′ 43″ nord, 2° 18′ 04″ est |
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Lacathédrale de la Sainte-Trinité de Paris est une égliseorthodoxe, siège épiscopal dudiocèse de Chersonèse, qui comprend la France, la Suisse, Monaco et le Liechtenstein, et centre de l'exarchat d'Europe occidentale dupatriarcat de Moscou. Elle est située dans le7e arrondissement de Paris, près dupont de l'Alma, au commencement duquai Branly.
Projetée en 2007 parAlexis II,patriarche de Moscou, avec le soutien du présidentNicolas Sarkozy et du présidentVladimir Poutine, elle est construite entre 2013 et 2016 par l'architecteJean-Michel Wilmotte. Dédiée à laSainte-Trinité et aux « relations historiques, culturelles et spirituelles entre la France et la Russie », elle est inaugurée en octobre 2016[1], succédant à lacathédrale des Trois-Saints-Docteurs comme siège épiscopal.
Du point de vue architectural, elle mélange les stylesnéo-byzantin etnéo-russe : elle est surmontée de cinqclochers à bulbe traditionnels en matériau composite recouvert d'or mat, et d'unecroix orthodoxe.
Elle est intégrée dans leCentre spirituel et culturel orthodoxe russe (CSCOR), complexe qui inclut, outre la cathédrale et la maison paroissiale, un centre culturel (auditorium, librairie, salles d'exposition, école bilingue franco-russe).
La première église russe de Paris est l'église Saint-Alexandre-Nevsky, consacrée en, sous leSecond Empire.
À la suite de larévolution d'octobre 1917, qui installe lesbolcheviks au pouvoir àMoscou, cette église passe sous la juridiction dupatriarcat de Constantinople, tout en restant affectée au culte orthodoxe russe, et est érigée en cathédrale[2].
Lepatriarcat de Moscou se trouve privé de lieu de culte propre jusqu'à l'inauguration de lacathédrale des Trois-Saints-Docteurs en, église modeste[2], dont les dimensions apparaissent progressivement comme insuffisantes[2].
Le projet d'une nouvelle cathédrale est officiellement lancé à l'automne 2007 par le patriarcheAlexis II, lors d'une visite exceptionnelle qu'il fait à Paris[notes 1], et reçoit le soutien du présidentNicolas Sarkozy[2]. En février 2010, la Russie achète un terrain de 4 000 m2, situé dans un secteur protégé près de latour Eiffel, également convoité par l'Arabie saoudite qui y envisage la construction d'une grandemosquée. Il s'agit du site du siège deMétéo-France, que cet organisme a l'intention de quitter (son départ pourSaint-Mandé eut lieu à la fin de 2011).
Le,Alexandre Orlov, ambassadeur de Russie en France, donne le coup d'envoi du concours international d'architectes lancé pour la construction d'un nouveauCentre spirituel et culturel orthodoxe russe[3].
Le, le jury composé à parité de Russes et de Français couronne l'architecte espagnolManuel Núñez Yanowsky devant ses homologues françaisJean-Michel Wilmotte etFrédéric Borel. Le projet déplaît fortement au maire de Paris,Bertrand Delanoë, qui le considère comme inadapté auxrives de la Seine, classées aupatrimoine mondial depuis 1991[2]. Il s'oppose fermement au projet, allant jusqu'à faire appel à l'UNESCO en invoquant un risque de« sécurité nationale »[2]. Devant la polémique, le ministre de la cultureFrédéric Mitterrand confessera avoir« laissé pourrir » le dossier jusqu'à l'élection présidentielle de 2012[2], remportée parFrançois Hollande.
Dès septembre, leservice territorial de l'architecture et du patrimoine (STAP) rend un avis défavorable au projet initial et la Russie retire sa demande de permis de construire deux mois plus tard. Pendant une visite du président français à Moscou en février 2013, l'engagement est pris de faire avancer le projet, qui tient à cœur à Vladimir Poutine[2]. Le dauphin du concours de 2011, Jean-Michel Wilmotte, apparaît comme une solution de compromis idéale : le permis de construire est délivré le et les travaux commencent presque immédiatement[2].
Le 19 mars 2016, l'évêque de Chersonèse, Nestor Sirotenko, procède à la bénédiction de lacroix du dôme principal, accompagné par la chorale du séminaire orthodoxe Sainte-Geneviève d'Épinay-sous-Sénart. Les 23 et 24 août 2016, les quatre petits dômes sont mis en place[4] et la cathédrale est inaugurée en octobre de la même année, pour un coût estimé à 170 millions d'euros[5],[6].
La cathédrale, qui occupe 450 m2, est inspirée de lacathédrale de la Dormition deMoscou, la plus ancienne (), la plus grande et la plus imposante église duKremlin. Une rue piétonnière bordée d'arbres la relie aupalais de l'Alma[5],[6] (11, quai Branly).
Elle est surmontée de cinq bulbes qui ont été fabriqués àVannes (Morbihan). Ils sont constitués de vingt pétales de fibre de verre recouverts de 90 000 feuilles d'un alliage d’or et de palladium, ce qui leur confère un aspect relativement mat. Ces cinq bulbessymbolisent leChrist et les quatreÉvangélistes duNouveau Testament :Jean,Luc,Marc etMatthieu. Le plus grand mesure 17 m de circonférence et pèse 8 tonnes.
Une grande partie de la décoration intérieure (fresques et mosaïques), n'est pas encore installée[7]. Son coût est estimé à 170 millions d'euros entièrement financé par laRussie[1].
L'ouvrage est parfois surnommé le« Kremlin-sur-Seine »[8],« Saint-Vladimir » ou encore la« cathédrale Poutine ».
L'historienne opposanteGalia Ackerman parle d'un outil de propagande qui fait partie d'un vaste projet« d'embrigadement desdiasporas russes », projet déjà mis en œuvre entre 2010 et 2012 lorsque la Russie a repris l'administration de lacathédrale Saint-Nicolas de Nice[9].
LeshistoriensAntoine Arjakovsky etJean-François Colosimo, eux-mêmes orthodoxes, évoquent l'embarras d'une partie des fidèles, notamment ceux de lacathédrale Saint-Alexandre-Nevsky de Paris, dépendant dupatriarcat de Constantinople, qui jugent le patriarcat de Moscou« conservateur » et« nationaliste »[1].
Pendant sa construction, plusieurs ex-actionnaires de la compagnie pétrolière russeIoukos et leursayants droit ont tenté d'obtenir la saisie du centre culturel et de la cathédrale à la suite d'un jugement en leur faveur de laCour permanente d'arbitrage deLa Haye en 2014, afin de les indemniser de la prise de contrôle de l'entreprise par le gouvernement russe en 2003. En, la justice française tranche en leur défaveur en exhumant unejurisprudence de 1924 : le« droit de chapelle », qui fait du centre un bien diplomatique insaisissable[10].
L'inauguration de la cathédrale doit avoir lieu le, en présence duprésident russeVladimir Poutine et de son homologue françaisFrançois Hollande. Mais, à la suite duveto mis par la Russie le auConseil de sécurité des Nations unies à un projet de résolution français visant à instaurer unetrêve en Syrie, le président français remet en cause la présence de Vladimir Poutine à la cérémonie[11]. Le, ce dernier préfère annuler sa venue[11].
Le centre est donc inauguré à la date prévue en présence du ministre russe de la Culture,Vladimir Medinski, et de l'ambassadeurAlexandre Orlov[1]. Le gouvernement français est représenté par le secrétaire d'ÉtatJean-Marie Le Guen et la ville de Paris par sa maire,Anne Hidalgo, et par la maire du7e arrondissement[8],[12],Rachida Dati. D'autres personnalités politiques françaises sont présentes, notamment l'ancien ministreJean-Pierre Chevènement et le députéGilbert Collard[12].
Ladédicace de la cathédrale a lieu le, en présence du patriarcheCyrille[13].
Le monument reçoit la visite deVladimir Poutine seulement le, en marge de sa visite à Paris à l'invitation du nouveau présidentEmmanuel Macron[14].
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