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| Cathédrale Saint-Pierre | |
Cathédrale de Trèves | |
| Présentation | |
|---|---|
| Nom local | Trierer Dom |
| Culte | Catholique |
| Type | Cathédrale |
| Début de la construction | Début duXIe siècle. |
| Fin des travaux | 1270 |
| Architecte | Nikolaus Rosiny(d) |
| Style dominant | Roman etOttonien. |
| Protection | |
| Site web | www.dominformation.de |
| Géographie | |
| Pays | |
| Région | Rhénanie-Palatinat |
| Ville | Trèves |
| Coordonnées | 49° 45′ 22″ nord, 6° 38′ 35″ est |
| Numéro d’identification | 367-008 |
| Année d’inscription | |
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Trèves – monuments romains, cathédrale Saint-Pierre et église Notre-Dame * | |
| Coordonnées | 49° 45′ 22″ nord, 6° 38′ 35″ est |
|---|---|
| Pays | |
| Numéro d’identification | 367 |
| Année d’inscription | (10e session) |
| Type | Culturel |
| Critères | (i)(iii)(iv)(vi) |
| Région | Europe et Amérique du Nord ** |
| * Descriptif officiel UNESCO ** Classification UNESCO | |
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Lacathédrale Saint-Pierre de Trèves (en allemandTrierer Dom) est une église deTrèves, dans leLand deRhénanie-Palatinat et le siège dudiocèse catholique de Trèves.
Construite entre leXIe siècle et 1270, elle est la plus anciennecathédrale d'Allemagne. Son histoire pluri-séculaire est rendue visible par l'assemblage, sur les façades de l'édifice, de styles architecturaux d'époques différentes.
Ses dimensions (112 m de long par 41 m de large) en font la construction religieuse la plus importante de Trèves. Depuis 1986, elle est inscrite aupatrimoine mondial de l'UNESCO.
Selon des traditions médiévales tréviroises remontant auIXe siècle mais non certaines[1],Hélène, mère de l'empereur Constantin (la future sainte Hélène) aurait fait don de sa maison de la cité romaine d'Augusta Treverorum à Agritius, l'évêque de Trèves. Des fouilles archéologiques ont révélé la présence sous la cathédrale de maisons d'habitation de l'aristocratie romaine, dont l'une avec un plafond peint (la fresque, restaurée, se trouve aujourd'hui au musée épiscopal). En 310-329, l'évêque Agritius fait construire une première basilique, dont les vestiges se trouvent sous les bureaux d'informations (Dom information, à l'extérieur de la cathédrale). L'évêque Maximin de Trèves (329-346) coordonna l'agrandissement de cette basilique avec la construction de ce qui était alors le plus grand bâtiment religieux de l'ouest de l'Empire romain : sur une emprise au sol quatre fois plus grande que celle de l'actuelle cathédrale furent construits pas moins de quatre basiliques, un baptistère et de nombreuses dépendances. À partir de 340 est construit le bâtiment carré dont les murs forment le noyau de l'actuelle cathédrale.
Les bâtiments furent laissés en ruines par lesFrancs dans la première moitié duVe siècle. L'évêqueNicétius (526-561) fait reconstruire le bâtiment carré et une partie de l'église nord par des architectes italiens. LesNormands pillent et dégradent sérieusement l'édifice en 882. Sous l'évêque Egbert (977-993), la cathédrale est restaurée. Il fait recouvrir les deux colonnes nord de croisée du transept par des piliers cruciformes.
Sous le règne dePoppon de Babenberg et ses successeurs, l'église épiscopale, lescryptes et la façade ouest sont rénovées. Le chœur roman datant de 1196 et sa crypte sont accolés au mur est du bâtiment carré. La cathédrale est dotée d'un ensemble de voûtes. Entre 1235 et 1270, l'église Notre-Dame est construite sur l'emplacement de l'ancienne basilique sud qui est rasée. Le cloître date également de cette période. L'archevêque Baudoin (1307-1354) fait surélever les deux tours est de la cathédrale. En 1515, c'est la tour sud-ouest qui est surélevée.
À la fin de laguerre de Trente Ans entre 1664 et 1668, l'archevêqueGaspard von der Leyen restaure l'intérieur du chœur ouest dans le stylebaroque. Entre 1687 et 1699Jean von Orsbeck fait construire le devant de la chapelle de la Sainte-Tunique, relique précieuse de la cathédrale. Entre 1702 et 1708, une chambre sacrée est ajoutée en amont du chœur pour abriter la relique.
Les stalles, ornées demarqueterie, ont été apportées en 1781 de lachartreuse Saint-Michel de Mayence. Elles sont l'œuvre de J.-J. Schacht de Hambourg, et de ses vingt et un compagnons[2]. Au cours duXIXe siècle d'importants travaux de rénovations sont menés, dans le but de restituer l'aspect médiéval.
L'hiver 1944-1945, la cathédrale, comme le reste de la ville, est sérieusement abîmée lors des combats pour la prise de la ville par les troupes Alliées. Entre 1960 et 1974, les derniers travaux de rénovation sont menés avec le réaménagement de l'autel, conformément à la liturgie du concile deVatican II. Le1er mai 1974, ce nouvel autel est consacré et la cathédrale remise en service.
C'est en la cathédrale de Trèves qu'a eu lieu, le 4 mai 2008, labéatification de lafranciscaineRosa Flesch (1826-1906), prononcée par lecardinal Meisner.

La légende indique qu’Hélène, mère de l'empereurConstantin légua (ou selon une autre tradition en fit don) laSainte tunique (vêtement inconsutile[3] qu'aurait porté Jésus) à l'évêque de TrèvesAgritius (en). La tradition tréviroise de l'existence de cette tunique à Trèves est tardive : elle est évoquée pour la première fois vers 1060 par le biographe de saint Agritius. Un siècle plus tard, le1er mai 1196, elle est transférée de la chapellesaint Nicolas de la cathédrale dans le nouveau maître-autel duchœur orienté[4].
En 1512 a lieu le premierpèlerinage sous l'archevêque Richard von Greiffenklau. L'empereur Maximilien assiste à l'ouverture du coffre dans le maître-autel le 15 avril et l'ostension de la relique pendant 23 jours attire 100 000 pèlerins. Les années qui suivent voient la tenue de plusieurs pèlerinages autour de cetterelique mais l'usage s'en perd au milieu duXVIe siècle. Il est relancé au début duXIXe siècle avec un pèlerinage tous les 30 ou 40 ans[5]. Les dernières ostensions ont eu lieu en 1933, 1959, 1996 et 2012.
La Sainte tunique est conservée dans unreliquaire en bois datant de 1891, l’ensemble étant placé dans une vitrine climatisée dans la chapelle de la Sainte-Tunique. Cette chapelle n'est accessible qu'une fois par an, mais le vêtement sacré n'est pas exposé.
Un « examen archéologique » de la tunique a eu lieu en 1890-1891 mais aucune étude scientifique sérieuse n'a été réalisée[6]. L'habitacle abritant la relique en 1512 était trop petit pour contenir une tunique en entier. Il s'agissait probablement d'une réduction, un élémentpars pro toto de la Sainte tunique. C'est à partir de cette date que la relique actuelle a été confectionnée et raccommodée au cours des siècles : le « tissu noyau » en laine embrouissaillée (aujourd'hui décomposé en fibres) fut enrobé par une gaze en soie puis enveloppé dans différentes couches de tissu (feutre de laine, taffetas de soie) et fixé sur une toile de lin. Il a été trempé dans une solution de colle en caoutchouc (ce qui a durci et bruni le textile par oxydation) pour le préserver. La Sainte Tunique originale n'existe donc plus et le fidèle peut voir uniquement son reliquaire (les couches de tissu qui l'enchâssent), ce qui ne change pas sa nature selon le principe de la relique de contact[7].

Depuis leMoyen Âge, les tombeaux des évêques de Trèves se trouvent dans la cathédrale, comme celui, baroque deFrançois-Georges de Schönborn.
Celui de saintPaulin de Trèves (mort le 31 août 358) est à la crypte. Successeur de Maximin, il fut avecsaint Athanase, un défenseur duconcile de Nicée, contre l'empereur romainConstance II.
En 1844, la charge est tenue parWilhelm Arnoldi qui organise une ostentation de laSainte Tunique. À cette occasion il promet uneindulgence plénière auxpèlerins. Ceci entraîne la colère du prêtreJohannes Ronge qui accusa l'évêque de favoriser l'idolâtrie. Ronge est alors excommunié ce qui entraîne la création de l'église schismatique desCatholiques allemands en décembre 1844.