| Cathédrale Saint-Pierre | |
Façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre, à Poitiers. | |
| Présentation | |
|---|---|
| Culte | Culte catholique |
| Dédicataire | Saint Pierre |
| Type | Cathédrale |
| Rattachement | Archidiocèse de Poitiers |
| Début de la construction | finXIIe siècle |
| Fin des travaux | XIVe siècle |
| Style dominant | Architecture gothique (gothique angevin) |
| Protection | |
| Site web | Paroisse de La Trinité de Poitiers |
| Géographie | |
| Pays | |
| Région | Nouvelle-Aquitaine |
| Département | Vienne |
| Ville | Poitiers |
| Coordonnées | 46° 34′ 49″ nord, 0° 20′ 57″ est |
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Lacathédrale Saint-Pierre de Poitiers est unecathédralecatholique romaine située àPoitiers, dans le département de laVienne et la régionNouvelle-Aquitaine. Elle est le siège de l'archidiocèse de Poitiers. En plus de son titre d'église archiépiscopale, elle a rang debasilique mineure depuis le. Moins connue que l'église Notre-Dame-la-Grande, cet immense vaisseau de pierre est pourtant le plus vaste édifice religieux de la ville et un repère visible de loin dans le paysage urbain.
Construite à l'initiative de l'évêque de Poitiers et du chapitre de Saint-Pierre après 1150, consacrée en 1379, elle est de stylegothique angevin (emploi de voûtes bombées sur plan carré) et s'apparente auxéglises-halles par sa division en trois vaisseaux de hauteur presque égale. La façade, cantonnée de deux tours inachevées, emprunte des éléments à la grammaire stylistique du nord de la France.
L'intérieur conserve des stalles duXIIIe siècle et une collection de vitraux historiés datant desXIIe et XIIIe siècles, parmi lesquels uneCrucifixion, comptant parmi les sommets de l'art du vitrail médiéval français.


La cathédrale gothique est bâtie au nord de l'antique cathédrale d’Hilaire de Poitiers aujourd'hui disparue. Elle fut reconstruite à l'emplacement actuel à partir de 839[1].
La cathédrale antique se trouvait à l'ouest du baptistère Saint-Jean, à l'intérieur de l'enceintegallo-romaine qu'elle avoisinait. Ses fondations ont été retrouvées lors de fouilles réalisées en 1986, lors de la construction de l'espace Pierre Mendès-France et l'aménagement du souterrain reliant ce centre au musée Sainte-Croix. Reconstruite sur la cassette de l'Empereur en 839 à l'emplacement de la cathédrale actuelle, celle-ci fut peut-être rebâtie plusieurs fois jusqu'au nouveau millénaire. En 1018, un incendie la détruisit en même temps qu'une partie de la ville. En 1024, elle fut restaurée et agrandie par les soins du comte dePoitou,duc d'Aquitaine Guillaume le Grand. Leconcile de Poitiers, évènement particulièrement important, s'y tint en 1078.

Les fondations de la cathédrale actuelle ont été posées peu après le milieu duXIIe siècle[2],[3], à l'initiative de l'évêque de Poitiers et du chapitre de Saint-Pierre[4]. Elle fut financée par l'évêque et lechapitre cathédral mais aussi peut-être par la duchesseAliénor d'Aquitaine (1124-1204), et son mariHenri II d'Angleterre (1133-1189)[5], comme par l'ensemble des fidèles. La construction fut longue car l'église ne fut définitivementconsacrée que le.
La construction s'effectua en sept campagnes successives. Elles ne suivirent pas un plan prédéfini, ce qui explique de nombreux repentirs et des reprises au cours du chantier. En effet, le parti initial, un gothique angevin aux voûtes bombées, apparut de plus en plus archaïque au fur et à mesure de l'allongement des travaux. Le désir de construire au goût du jour se heurtait aux choix constructifs mis en place lors des travaux précédents[6].
Ainsi ont eu lieu des modifications importantes des plans de l'élévation lors de la cinquième campagne, au début duXIIIe siècle. Par exemple, le haussement de la voûte de la nef centrale de 23 m à 27,9 m depuis la croisée du transept jusqu'au chevet occidental. Cette élévation a entraîné de revoir l'ensemble des toitures provisoires pour donner à la nef une couverture homogène des trois vaisseaux[6].

La construction a commencé par les deuxtravées orientales et le bras sud dutransept. Lesvoûtes de cette première campagne se reconnaissent à leurs grosses nervures dépourvues declef (comme legothique primitif dudéambulatoire de labasilique Saint-Denis). Mais comparées àNotre-Dame la Grande dans la même ville, elles marquent la naissance d'un nouveau style. Plus on avance vers l’ouest, plus les nervures sont fines, tandis que lesbaies passent à l'art gothique rayonnant. Vers la fin duXIIe siècle, le mur nord de lanef et la base de la tour nord de la façade occidentale sont construites. Ensuite les voûtes de la première travée duchœur et du transept sont élevées. Une tour est construite à lacroisée du transept. Puis le côté sud est bâti. La façade occidentale, quant à elle, date pour l’essentiel du deuxième tiers duXIIIe siècle.
En 1346, pendant laguerre de Cent Ans, la cathédrale est pillée par les troupes anglaises ducomte de Derby.
Les tours n’ont été terminées qu’au début duXVIe siècle.
Lors desguerres de Religion, en 1562, la cathédrale fut pillée et abîmée par lesHuguenots. En 1569, Poitiers est assiégé par les troupes protestantes. On peut voir encore, de nos jours, les impacts de boulets quel'amiral de Coligny fit tirer des Dunes sur lechevet de la cathédrale.

En 1681, pendant les fêtes de Noël, un incendie détruisit l'orgue et dégrada la rosace. Elle est reconstruite et recomposée en 1687 dans un langage plus fleuri, selon des plans proches de ceux de la rosace du transept nord de la cathédrale de Paris.
Uneflèche sur la croisée était nantie decloches. AuMoyen Âge, une croyance voulait que le son des cloches éloigne lafoudre mais celle-ci la frappa plusieurs fois. Devant les réparations répétées, l’évêché fera démonter la flèche duchœur en 1737.
De 1771 jusqu'à laRévolution, de nouveaux chantiers furent entrepris comme la reprise de la charpente de la nef ou la tribune des orgues en 1777.
De 1793 à 1795, pendant la période révolutionnaire, la cathédrale sert deTemple de la Raison. Lesiège épiscopal est rétabli en 1801.
En 1912, elle reçut dePieX le titre debasilique mineure.

La cathédrale est l’église de l’évêque, c’est là qu’il a son siège (cathedra en latin). Jusqu’à la Révolution de 1789 un chapitre de chanoines y a assuré le service du culte, la prière des heures de chaque jour ; il a eu aussi un certain temps la charge d’élire le nouvel évêque lors des vacances de siège. Chanoines et personnel auxiliaire de chapelains et clercs représentaient plusieurs dizaines de personnes, d’où l’importance du chœur et le nombre de stalles. La nef était réservée aux grandes cérémonies et aux deux réunions synodales annuelles d’un très vaste diocèse qui, au moment de la construction de l’actuel édifice, comptait plus de 1 200 paroisses.
Après la Révolution la cathédrale est devenue église paroissiale. En 1801 le siège épiscopal est rétabli. Depuis 2002 Poitiers a été élevé au rang d'archevêché, l'édifice devient donc la cathédrale de l'archevêque. L'archevêché de Poitiers regroupe Angoulême (Charente), Limoges (Haute-Vienne et Creuse), La Rochelle et Saintes (Charente Maritime) et Tulle (Corrèze).


Le plan de la cathédrale est celui d'une grande église rectangulaire àtransept saillant, de troistravées pour lechœur, de quatre pour lanef[2].
Ces mesures ont été établies à partir de celles qui sont répertoriées par l'abbé Charles-Auguste Auber dans son ouvrage consacré à l'histoire de la cathédrale de Poitiers, publié en 1849[7]; ainsi que celles signalées par Claude Andrault-Schmitt dans un ouvrage consacré à la restauration du bras sud du transept[8]

La cathédrale est de stylegothique angevin. La façade, avec sa rosace et ses trois portails à gable, a subi l’influence de l'architecture gothique du nord de la France. Les sculptures enhaut-relief illustrent sur trois étages leJugement dernier.
Commencée en une période de grande innovation architecturale, contemporaine des grands chantiers qui vont définir le point de départ de l'architecture gothique, la longueur et les repentirs de sa construction vont en faire un édifice isolé dans l'évolution de l'architecture gothique[9].

Le chevet est composé d'un simple mur droit de 39m de haut, sansarcs-boutants. C'est une des rares cathédrales de France à présenter cette particularité, avec celles deLaon et deLuçon.
Les impacts de boulets visibles sur le chevet de la cathédrale traduisent la violence de la canonnade essuyée par cette partie de la ville en 1569 lors du siège de Poitiers par les troupes protestantes de l'amiral de Coligny.

L'édifice est couvert par une immense toiture à deux pans, d'une surface totale de plus de 5 500 m2 d'ardoise.
Des contreforts massifs en lieu et place des arcs-boutants soutiennent l'édifice.
La porte Saint-Michel, percée sur le flanc nord de la nef vers 1180, est décorée de chapiteaux historiés qui forment une frise. Sur les hauts tailloirs, sculptés uniquement du côté gauche, sont représentés les mages qui rendent visite à Hérode et qui chevauchent vers Bethléem. Sur les corbeilles correspondantes, le sculpteur a imagé le Massacre des Innocents et la Fuite en Égypte. À droite, sont figurés, sans souci de la chronologie narrative, l'Annonciation, le Songe de Joseph, l'Adoration des Mages et la Visitation. L’intérêt de ces sculptures réside dans l'art du relief et la force suggestive qui transcendent la barrière conventionnelle établie entre l'art roman et l'art gothique.


La façade, disposée en retrait des deux tours, date du milieu duXIIIe siècle. Elle est structurée par une rosace de 9 mètres de diamètre et par trois portails à gable. Elle a subi l’influence de l’architecture gothique du nord de la France. En effet, la rosace ressemble dans son dessein à celle du bras sud du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Le portail central est illustré par la scène du Jugement dernier, sculpté sur trois registres. Les morts s'extraient de leurs tombeaux dans un prodigieux mouvement d'ensemble. Saint Michel, glaive en main, sépare les élus des damnés qui sont précipités vers la gueule monstrueuse du Léviathan. Le Christ Juge montre ses plaies. À ses côtés, se tiennent la Vierge et saint Jean agenouillés, ainsi que les anges qui exhibent les instruments de la Passion. Les personnages de l'Ancien et du Nouveau Testament peuplent les voussures.
Le portail de gauche rassemble, en deux registres, la Dormition de la Vierge et le Couronnement de la Vierge. Les personnages qui se pressent autour de Marie, étendue sur son lit de mort à l'instant de son Assomption, sont remarquables par l'élégance de leurs silhouettes, par le relief et la fluidité des drapés et par la dignité recueillie des attitudes. Au-dessus, le Christ bénit sa mère que couronnent des anges. Dans la voussure, prennent place des saintes, des saints et des clercs.
Le tympan du portail de droite est dédié à saint Thomas. Ce choix thématique est rare dans la sculpture gothique. Si la scène de l'incrédulité de l'Apôtre est traditionnelle, l'iconographie du registre supérieur utilise le récit rapporté par la Légende Dorée de Jacques de Voragine : l'apparition céleste d'un palais que l'apôtre doit construire pour un roi des Indes. Il est ainsi possible de découvrir un édifice en forme de tabernacle qui plane au-dessus de la scène montrant saint Thomas en train de prêcher, de baptiser et de faire l’aumône. Cette scène montre que le vrai palais est spirituel et non matériel. Dans les voussures sont figurés des anges, des saints armés comme des chevaliers ainsi que la parabole des vierges folles et des vierges sages.
Exécuté autour de 1250 par un ou plusieurs ateliers dont certains ont aussi travaillé à Charroux, l'ensemble des sculptures du portail de façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre rivalise avec les ensembles des cathédrales de Paris, de Bourges ou de Reims.
Le deuxième niveau ouvre par une grande rosace.
La galerie et le pignon sont un ajoutnéo-gothique duXIXe siècle.
L'architecture de la cathédrale Saint-Pierre est typique d'une église-halle avec sa hauteur sous voûte comparable dans la nef et les bas-côtés . Il n'y a ni chapelles latérales, ni chapelle absidiale importante.


L'intérieur se compose de trois vaisseaux qui se contrebutent mutuellement. Les grandes arcades de la nef ne se trouvant relayées par aucun triforium ni registre de fenêtres hautes, les sources d'éclairage sont reportées sur le périmètre mural, par des baies géminées.
Les parois sont doublées d'un registre continu d'arcatures qui soutiennent une étroite coursière de circulation. Cette dernière, ornée de nombreux modillons, contourne les supports par des passages coudés. Les tire-fonds sont incrustés dans le sol de cette coursière. Les barres métalliques sont reliées les unes aux autres.
Les trois absides semi-circulaires qui concluent la nef, sont aménagées dans l'épaisseur du chevet.
La hauteur inusitée des collatéraux et le bombement des voûtes de type angevin s'allient pour obtenir la diffusion d'une lumière recherchée pour sa signification théologique. Le surhaussement et l'élargissement d'est en ouest ajoutent aux effets de perspective. Dans la partie des voûtes visibles sous la charpente de la toiture, les bâtisseurs ont incrusté de grandes poteries pour augmenter la réverbération sonore.
Face à l'autel dans la nef sur la droite, unlabyrinthe en forme d'arbre, dessiné dans la pierre de moins d'un mètre de diamètre à hauteur d'homme représente peut-être celui qui existait au sol et qui a disparu. Signe de la création et du déroulement de la vie, l'arbre est ici élevé au rang de symbole christologique: l'arbre de vie porteur du salut. Le cheminement proposé n'aboutit pas au centre fait de plein et de vide, mais à une bifurcation, véritable nœud ontologique qui ramène au même point: aller et retour, mort et résurrection, passage des ténèbres à la lumière.

De dimensions modestes, les bras du transept nord et sud sont dépourvus de portail. Couronnés d'un oculus, les voûtes reposent sur des chapiteaux ornés de végétaux. Les bras du transept disposent d'une coursière de circulation et d'une balustrade datée duXVIIIe siècle.
La restauration du bras sud du transept de 2015 à 2017 a mis au jour des peintures murales de la fin duXIIIe siècle, recouvertes auXVIIIe siècle d'un badigeon blanc. Ce décor d'art gothique rayonnant[10] réalisé probablement durant l'épiscopat de Gauthier de Bruges (intronisé en 1280 et mort en 1307) se retrouve sur l'ensemble de la voûte de la chapelle sud. Une scène différente est représentée sur les quatre voutains: au nord l'offrande des couronnes; au sud, Couronnement de la Vierge ; à l'est, le jugement dernier; à l'ouest, Sein d'Abraham.


La cathédrale possède un des plus beaux ensembles de vitraux desXIIe et XIIIe siècles de l'ouest de la France. Les trois verrières du haut chevet droit sont les plus anciennes.

Les décors peints dans la première travée datent de la fin duXIIIe siècle. Les arcs et les nervures ont été soulignés par un décor peint mis au jour à la fin duXXe siècle dans les deux travées occidentales. Les moulures d'extrados retombent sur des têtes sculptées à fort relief et associées à des corps peints en trompe-l’œil. Ces personnages expressifs forment d'étonnantes silhouettes dont la technique mixe la sculpture et la peinture. Cette technique évoque celle de l'émail.
Une peinture sur un mur de la nef représente Jésus àGethsémanie et date de la fin duXVIIe siècle. Une autre représente la Sainte Famille. Elle date de 1670-1675. Elle a été commandée par le chapelain de la cathédrale. Durant la période révolutionnaire, elle a été badigeonnée de blanc. Elle a été dégagée en 1847. Au centre, se trouve l'Enfant Jésus. Au-dessus de lui,Dieu le Père et une colombe qui symbolise leSaint Esprit. À gauche,Anne etJoachim, les parents de Marie. À droite,Marie etJoseph, les parents de Jésus. Dans les médaillons, sont représentés les grands moments de la vie de la Vierge Marie. Dans le bas-côté gauche de la nef se trouve unedéposition de Croix peinte parJean Boucher de Bourges.
En 2012, lors de sondages préliminaires à des travaux pour endiguer des infiltrations d'eau sur desvoûtains de la nef, un superbe ensemble de peintures médiévales est découvert sous le badigeon « imitation pierre » réalisé en 1783 dans une esthétique néoclassique[14]. Après un chantier de dégagement des peintures murales duXVIIIe siècle qui dura dix mois; en débuta la restauration des peintures de la deuxième moitié duXIIIe siècle. Elle s'achève en[15],[14],[16].
Au lendemain de la Révolution, un certain nombre d’œuvres de couvents ou abbayes supprimés ont trouvé place à la cathédrale : autel de marbre noir et d’esprit baroque de l’abside centrale du chevet (abbaye bénédictine de la Trinité, à la fin duXVIIe siècle, l’Assomption), grand retable en bois du bras sud (couvent des dominicains,XVIIe siècle, l’institution du rosaire), retable en chêne du bras nord (couvent des capucins, duXVIIIe siècle) avec tabernacle de 1700-1701 provenant du couvent des carmélites.
Lesstalles ont été mises en place sous l'épiscopat de Jean de Melun (1235-1257). Elles comptent parmi les plus anciennes conservées en France. Ces stalles sont un bel exemple du gothique parisien et comptent parmi les plus anciennes de France. Elles étaient une centaine à l’origine et il en reste, de nos jours, 37 de chaque côté. Même réduites à 74, elles rappellent l'importance du chapitre cathédral.
Les écoinçons de l'arcature qui s'inscrit sur les hauts dossiers, s'ornent d'anges tenant deux couronnes, représentés en alternance avec une multitude de sujets variés: animaux familiers, scènes de la vie courante, figurations allégoriques des vices, un architecte et ses instruments, une Vierge à l'Enfant à la grâce un peu maniérée.
Dans le bras sud du transept, un beauretable date duXVIIe siècle. Ce retable dont les ors et les colonnes salomiques dénoncent le caractère baroque, est accompagné d'un tabernacle daté des années 1630 et d'une toile commandée en 1616. Sur la porte du tabernacle, sont sculptés la Vierge qui remet un rosaire à saint Dominique et un chien qui tient un flambeau dans sa gueule. Cette image illustre un jeu de mots: les dominicains se veulent "Domini cane", c'est-à-dire les "chiens du Seigneur". Parmi les personnages représentés sur la toile, figurent le roi de France Louis XIII et sa femme Anne d'Autriche qui firent halte à Poitiers au retour de leur mariage à Bordeaux.
Devant l'autel du chevet, une Vierge à l'Enfant duXVIIe siècle[17]. La Vierge esquisse un mouvement rapide pour éloigner l'Enfant de la gueule du serpent qui vient de surgir sous son siège. La souplesse propre à la terre cuite convient singulièrement pour exprimer le péril de l'instant, immédiatement perceptible dans le gestuel et le froissé des drapés. Elle a été sculptée par Pierre Biardeau.


La cathédrale possède desorgues qui sont parmi les plus belles et les plus célèbres de France, remontant auXVIIIe, dues au facteur d'orgue parisienFrançois-Henri Clicquot assisté par son filsClaude-François.
Des recherches approfondies menées parJean-Albert Villard, organiste titulaire, de 1949 à 2000, permettent de penser qu'en 1363 existait déjà un orgue à la cathédrale, et certainement un orgue de tribune.
Vers 1460, Pierre de Montfort, religieux bénédictin, avait construit un orgue proposé comme modèle pour les cathédrales de Besançon et de Chartres. Lors du sac de Poitiers, les 27 et, la cathédrale fut le théâtre de pillages et l'orgue fut détruit.
En 1582, un premier projet de reconstruction est avorté. Mais le chapitre fit construire, en 1611, un orgue parCrespin Carlier. Il fut réceptionné en. Cet orgue connut un destin tragique dans la nuit du 25 au: un brasero mal éteint, servant aux organistes et souffleurs, provoqua un incendie dans lequel l'orgue fut détruit.
Une campagne de travaux permit, de 1770 à 1778, de construire la tribune actuelle due à l'architecte poitevin Vetault.
Le grand orgue, commandé par les chanoines en 1787, a été installé en. Il dispose de quatre claviers manuels et d'un clavier de pédales, qui commandent 3 000 tuyaux. Les jeux d’anches constituent près du tiers de l’ensemble.
Sorti intact de la période révolutionnaire, les détériorations dues à l'usage, à l'accumulation de la poussière imposaient des interventions restauratrices au cours duXIXe siècle.
En 1838, lors de travaux du démontage de la rosace, l'orgue fut exposé sans protection aux intempéries et aux oiseaux. Sa robustesse et le soin apporté au choix des matériaux et à la construction lui permirent de résister.
Il a été classé au titre objet aux monuments historiques, le.
Deux organistes en sont nommés co-titulaires en 2000 :Olivier Houette etJean-Baptiste Robin. Olivier Houette en est seul titulaire depuis 2010.
| Grand Orgue ut 1 à mi 5 | Positif ut 1 à mi 5 | Récit sol 2 à mi 5 | Écho sol 2 à mi 5 | Pédale la 0 à ut 3 |
Montre 16' | Montre 8' | Flûte 8' | Bourdon 8' | Flûte 16' bouchée |

La cathédrale possède une sonnerie de six cloches de volée. Le bourdon se trouve seul dans la tour sud (celle de droite) et les cinq autres cloches dans la tour nord (celle de gauche). Ces cinq cloches ont été coulées le dimanche par Bollée père et fils, fondeurs au Mans et baptisées le jeudi.
Le trésor de la cathédrale est maintenant présenté dans la tour sud. Il regroupe une soixantaine d'œuvres allant duXIIe au XXe siècle.
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