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Cathédrale Notre-Dame de Tournai

50° 36′ 22″ nord, 3° 23′ 21″ est
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Cettecathédrale n’est pas la seulecathédrale Notre-Dame.

Cathédrale Notre-Dame de Tournai
Cathédrale Notre-Dame : portail occidental
Cathédrale Notre-Dame : portail occidental
Présentation
Cultecatholique
TypeÉgliseCathédrale
RattachementDiocèse de Tournai (siège)
Début de la constructionXIIe siècle
Fin des travaux1255
Style dominantRoman etgothique
ProtectionIcône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine classé (1936,no 57081-CLT-0002-01)
Icône du bouclier bleu apposé sur un immeuble classé de la Région wallonne Patrimoine exceptionnel (2013,no 57081-PEX-0001-02)
Patrimoine mondial Patrimoine mondial(2000)
Site webwww.cathedrale-tournai.beVoir et modifier les données sur Wikidata
Géographie
PaysDrapeau de la BelgiqueBelgique
RégionDrapeau de la Région wallonne Région wallonne
ProvinceDrapeau de la province de Hainaut Province de Hainaut
VilleBlason de TournaiTournai
Coordonnées50° 36′ 22″ nord, 3° 23′ 21″ est
Patrimoine mondial Patrimoine mondial
Nom du BienNotre-Dame Cathedral in Tournai
Numéro
d’identification
1009
Année d’inscription
Critères(ii)(d) et (iv)(d)

Carte

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Lacathédrale Notre-Dame de Tournai est un édifice religieuxcatholique sis au cœur du centre historique de la ville deTournai, enBelgique. Elle est le siège dudiocèse de Tournai et le seul bâtiment de culte belge construit dès l’origine commecathédrale. Chef-d'œuvre dugothique scaldien, ce monument est, par l'alliance harmonieuse des stylesroman etgothique, par sa taille[1] et son architecture caractéristique, un des témoins les plus impressionnants de l'art d'Occident. Elle fait partie dupatrimoine majeur de Wallonieet est classée depuis l'an 2000 aupatrimoine mondial de l'UNESCO.

Cadre territorial et environnemental

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Située sur une légère élévation en bordure del’Escaut, au cœur du centre historique deTournai, la cathédrale repose sur un sol meuble et humide, ce qui expose ses fondations à des risques de remontées capillaires. Ce contexte géologique particulier, conjugué à un climat régional marqué par une forte humidité et des variations thermiques modérées, accentue les phénomènes de dégradation des matériaux de construction tels que la pierre bleue (érosion, fissuration), les couvertures métalliques (infiltrations), et les parements en pierre (colonisation biologique).

La proximité immédiate d’autres monuments classés (beffroi,hôtel de ville,Pont des Trous), la densité du tissu urbain médiéval et le fort afflux touristique contribuent à une pression urbaine constante (pollution atmosphérique, vibrations mécaniques, contraintes d’accessibilité).

Histoire

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Trois cathédrales se sont succédé sur le site de la cathédrale Notre-Dame de Tournai. C'est auVe siècle qu'une premièrecathédrale fut édifiée sous l'égide d'Éleuthère de Tournai, un des premiers évêques de la ville.

En 532,saint Médard, quatorzièmeévêque de Noyon qui, en 531, avait déplacé son siège épiscopal deSaint-Quentin à Noyon, fut élu évêque de Tournai. Il unit ainsi les deux diocèses qui le resteront jusqu'en 1146, lorsque le papeEugène III les sépara de nouveau.

DuIXe au XIe siècle, on procéda à l'édification d'un nouveau sanctuaire, qui fut incendié à deux reprises, en 881 et 1066, et chaque fois restauré. En 1092 est fondée l'abbaye Saint-Martin de Tournai. C'est aussi une année où prit fin une « grande peste ». En commémoration de cet événement s'établit la tradition de la « Grande Procession », qui a toujours lieu chaque deuxième dimanche de septembre.

Au début duXIIe siècle, le développement du culte de Notre-Dame, la prospérité de la ville, et peut-être le désir de hâter la séparation desdiocèses deTournai etNoyon, poussèrent à la construction de l'actuelle cathédrale, la troisième. La construction se fit suivant une progression d’ouest en est, de la nef vers le chœur. Les charpentes furent réalisées de 1142 à 1150.

En 1146, l'évêché de Tournai fut séparé de celui de Noyon par décision du papeEugène III.

Vue de la cathédrale de Tournai, parFriedrich Bernhard Werner (1770).
Rentrée de lagrande procession.

Le nouvel édifice de styleroman fut consacré le : il en reste encore la plus grande partie.

C'est au début duXIIIe siècle que débuta la voûtaison du transept, sous l'impulsion de l'évêque Étienne. Cette phase fut suivie de l'achèvement de latour-lanterne et des quatre autres tours.

En 1243, cependant, l'évêqueGauthier de Marvis entreprit la reconstruction duchœur. On procéda à la démolition de l'ancien chœur roman pour faire place au chœurgothique actuel, construit en style rayonnant. En 1255 eut lieu la dédicace de ce nouveau chœur, directement inspiré de ceux d'Amiens et deSoissons. De taille impressionnante, sa longueur équivaut à celle de lanef et dutranseptromans réunis.

Au début duXIVe siècle, on procéda à l'adjonction du porche occidental, également de style gothique.

Le, la cathédrale fut mise à sac par lesiconoclastes, qui détruisirent la plus grande partie de son décor médiéval. À la fin duXVIIIe siècle, la Révolution française s'en prit à son tour à tout le mobilier intérieur : aux autels, aux marbres, aux cloches, aux stalles. Après la réouverture au culte à la suite duconcordat de 1801, une décoration digne de la splendeur du sanctuaire fut peu à peu reconstituée ou recréée. Deux évêques duXIXe siècle y contribuèrent surtout :Mgr François-Joseph Hirn parvint à récupérer nombre d'œuvres d'art en provenance d'abbayes supprimées ou démantelées, comme le pavement duchœur et l'autel de l'abbatiale de l'abbaye Saint-Martin, tandis queMgr Gaspard-Joseph Labis mit en route une grande restauration qui dura plus de quarante ans.

La Seconde Guerre mondiale causa également d'importants dommages. La ville de Tournai fut victime d'un intense bombardement allemand en. La riche chapelle-paroisse Notre-Dame, de style gothique, qui datait du début duXVIe siècle et qui longeait tout le bas-côté nord de la nef romane, fut anéantie.

Quelques dates

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Plan de la cathédrale de Tournai

Restauration

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La tornade du révéla la fragilité structurelle de la cathédrale. Après des mesures visant à sa stabilisation, la ville de Tournai, Ideta, la Province de Hainaut et l'Évêché ont établi ensemble un projet de revitalisation de l'édifice et de son quartier afin de redéployer économiquement la Cité des Cinq Clochers grâce à ses atouts culturels et patrimoniaux.

Le transept restauré, en 2024.

Le, une violente tornade cause d'importants dégâts matériels à la cathédrale Notre-Dame, révélant un déséquilibre dont souffrait l'édifice et particulièrement la tour Brunin située au nord-ouest de lacroisée du transept. Dès l'année 2000, on procéda à des travaux d'urgence mais provisoires, afin de soutenir le chœur gothique et de renforcer lescontreforts de la tour afin de la stabiliser. Étant donné l'ampleur des travaux à réaliser, la Province de Hainaut décida de créer la Fondation Cathédrale Notre-Dame, afin de récolter les fonds nécessaires à une grande restauration[2],[3].

En, une équipe de spécialistes en restauration a remis un schéma directeur de restauration à la Région Wallonne. Ce schéma directeur devrait permettre de prendre des décisions optimales pour le devenir culturel et touristique de ce grand monument, tout en lui assurant une bonne rentabilité économique à long terme. Une longue restauration débute, qui devrait durer des années, voire plusieurs décennies. Ce chantier ne doit cependant pas être considéré comme un grand malheur. Historiquement en effet, presque toutes les cathédrales ont parfaitement fonctionné en même temps que l'on procédait à de grands travaux de construction, de reconstruction, de modernisation et d'adaptations importantes. C'est aussi l'occasion de mener des fouilles archéologiques, qui permettront de mieux comprendre l'histoire du bâtiment depuis la fin de l'Antiquité jusqu'à la construction de l'actuelle cathédrale. Bien sûr, il faudra veiller à assurer le maintien du culte dans des conditions optimales, ainsi que l'accès de l'édifice au public, fidèles ou visiteurs.[1]

Le projet de restauration est coordonné par l’architecte Vincent Brunelle, mandaté à la suite d’un appel d’offres européen. Il mobilise une équipe pluridisciplinaire (architectes, ingénieurs, restaurateurs, archéologues) sous la supervision d’un comité de pilotage rassemblant laRégion wallonne, la Ville de Tournai, laProvince de Hainaut, l’Évêché, ainsi que des experts del’ICOMOS et del’UNESCO.

Les interventions suivent les principes de restauration définis par laCharte de Venise : réversibilité, lisibilité, compatibilité des matériaux et minimalisme d’intervention. Les voûtes, portails romans, vitraux, peintures murales et couvertures ont fait l’objet d’opérations ciblées fondées sur une documentation rigoureuse.

Les travaux progressent. En 2011, l'état d'avancement est le suivant : la tour Brunin qui présentait un déport d'environ 80 cm entre la base et le sommet et s'inclinait donc dangereusement a été stabilisée, la couverture de la nef romane a été totalement refaite par la pose de tables de plomb comme au Moyen Âge, les murs de la nef romane sont nettoyés, rejointoyés et les pierres en mauvais état sont remplacées par d'autres taillées sur place, on reconstruit l'escalier de la porte Mantille avec ses propres pierres qui avaient été, au préalable, numérotées. À l'intérieur, les œuvres d'art (tableaux, statues...) ont été enlevées et sont conservées momentanément à l'abri des vibrations et de la poussière ; l'ambon ou jubé a été enfermé dans une gaine de bois et n'est pour le moment plus visible. Il en est de même pour la chaire de vérité et l'orgue ; la toiture de la chapelle dédiée à saint Louis (sur le versant sud) a été recouverte detuiles vernissées multicolores[4] comparables à celles d'origine.

Gestion patrimoniale et protection

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Depuis 2011, un plan de gestion spécifique encadre toutes les interventions sur la cathédrale, conformément aux exigences del’UNESCO. Il implique un comité scientifique, un comité de gestion, le SPW Patrimoine (Service public de Wallonie), la Ville de Tournai et la cellule UNESCO régionale.

Toute intervention, même à proximité, doit faire l’objet d’une étude d’impact patrimonial et être validée par les instances concernées. Ces exigences garantissent la préservation de la valeur universelle exceptionnelle (VUE) du site, notamment sa co-visibilité avec les autres monuments de la ville et l’intégrité de son tissu bâti.

Valorisation et médiation culturelle

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Tout au long des travaux, la cathédrale reste partiellement accessible au public grâce à des dispositifs spécifiques. Un programme de médiation accompagne le chantier : visites guidées, expositions pédagogiques, panneaux explicatifs et projection du documentaire De la pierre au ciel.

En 2023, le projet d'une passerelle contemporaine a été pensé pour relier le Carré Janson à la galerie nord de la nef. Conçue dans le respect du bâti ancien, cette passerelle repose sur des appuis réversibles et se distingue par son plancher en métal perforé et ses garde-corps. Elle réactive symboliquement un ancien passage disparu entre la cathédrale et l’Hôtel des Anciens Prêtres.

Description

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Extérieur

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Vue générale de la cathédrale en direction du nord. À droite (à l'est) : le chœur gothique. On remarque l'importance des verrières du clair étage (19 énormes fenêtres). Le faîte du toit atteint près de 50 mètres.
  • Cathédrale de Tournai
    Cathédrale de Tournai
  • vue du Beffroi en mars 2025
    vue du Beffroi en mars 2025

Portails

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Les tours

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Cinq hautes tours romanes surplombent Notre-Dame de Tournai. Elles sont à peu près d'égale hauteur : 83 mètres. Ces tours, qui couronnent la croisée du transept, annoncent déjà l'art gothique et donnent à la cathédrale une majesté tout à fait exceptionnelle.

La croisée du transept est surmontée d'une imposantetour-lanterne carrée. Pour supporter son poids, quatre énormes piliers la soutiennent, encadrant la croisée. Cette tour est coiffée d'un toit pyramidal octogonal orné de quatrepyramidions disposés aux quatre angles du toit.

Restauration des tours, en 2016.

Cette robuste tour centrale est flanquée de quatre autres tours de même hauteur, disposées aux quatre angles formés par le croisement des deux vaisseaux, c'est-à-dire de part et d'autre de la naissance des deux croisillons ou bras du transept. Ceci donne à la cathédrale la forme très rare de croix potencée. Ces quatre tours majestueuses, de forme très élancée, sont, comme la tour-lanterne, surmontées d'un toit pyramidal, mais à quatre pans cette fois.

À l'est, du côté du chœur, se trouvent la tour Saint-Jean et la tour Marie.Cette dernière est ainsi nommée parce qu'elle héberge le bourdon de la cathédrale, appelé Marie-Pontoise. Ces deux tours sont purement romanes, à l'inverse des tours occidentales, ce qui implique qu'elles furent terminées avantces dernières.

À l'ouest, du côté de la nef, se dressent les tours Brunin (au nord) et de la Treille (au sud). Ces deux tours, romanes elles aussi, ont néanmoins des baies supérieures gothiques. La tour Brunin donne accès à l'ancienne prison du Chapitre. Elle aurait hérité du nom du premier occupant decette dernière. La tour de la Treille évoquerait la fabrication du vin qui se faisait à sa base.

Intérieur

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La nef romane

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La nef romane en direction de l'est, avec ses colonnes massives. Au fond, le jubé, puis le chœur, dont on aperçoit les voûtes gothiques. Photographie de 1909.

La nefromane, avec l'amorce de deux tours en façade, sesbas-côtés et sestribunes, est la partie la plus ancienne de l'édifice ; on la date aujourd'hui de la fin duXIe siècle ou de la première partie duXIIe siècle. À l'exemple des grandes églises anglo-normandes, elle se caractérise par son élévation à quatre étages : rez-de-chaussée, tribunes,triforium aveugle, clair étage. Seules les voûtes des bas-côtés sont d'époque ; celles des tribunes datent duXVIIe siècle, celle de la nef a remplacé un grand plafond plat auXVIIIe siècle. Il est impossible de ne pas être frappé par l'ampleur de cette partie du monument comme par ses proportions harmonieuses et son ordonnance originale ; son décor sculpté, un des plus riches deBelgique, retient aussi l'attention de tous les amateurs d'art qui admirent la beauté des portes « Mantile » et « du Capitole » ainsi que les centaines dechapiteaux différents qui ornent les colonnes de l'édifice. Ceux-ci sont dotés de motifs végétaux, ou d'une décoration animale voire humaine. Ils étaient, au départ, tous polychromes. L'ensemble de la nef était à l'époque peint de couleurs vives. Des traces de couleurs sont d'ailleurs encore visibles en de nombreux endroits.

On remarque l'importante épaisseur des murs qui entourent le narthex. À cet endroit en effet, le projet primitif prévoyait deux tours. Plus tardivement on leur préféra l'ensemble de quatre tours qui forment couronne autour de latour-lanterne centrale qui surplombe lacroisée du transept.

Le transept

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Croisée du transept, depuis le sud, en 2017. À gauche, la nef. À droite, le jubé et le chœur. Au fond, le bras nord du transept.

Letransept, sans avoir l'unité et l'harmonie de la nef, impressionne par ses proportions ; il est long de 67 mètres, large de 14 mètres (autant que le transept gothique deNotre-Dame de Paris), et laclef de voûte de satour-lanterne s'élève à près de 50 mètres du sol.

Cette partie de la cathédrale, probablement commencée en même temps que la nef, a été remaniée dans la seconde partie duXIIe siècle : on a voulu construire plus haut et l'on a terminé les bras du transept par uneabside circulaire qui atteste l'influence française.

À lui seul, ce transept est une église dans l'ensemble de la cathédrale.

Le chœur gothique

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Restauration du chœur, en 2011.

Lechœur de la cathédrale peut être qualifié de gigantesque.Il faut savoir qu'à l'époque de sa construction, le diocèse de Tournai était très étendu et très peuplé, et englobait une bonne partie ducomté de Flandre dont les villes deBruges,Gand et deLille[5], ce qui justifiait une cathédrale gothique vaste et majestueuse. Tournai fut ainsi pendant des siècles la capitale religieuse de la Flandre.

Le chœur gothique, d'une longueur totale de 58 mètres, comporte six travées rectangulaires, et se termine par une profonde abside à sept pans. Sa hauteur et sa grande luminosité sont surprenantes pour un édifice du début duXIIIe siècle. Il comporte une élévation à trois étages : les grandes arcades du rez-de-chaussée, le triforium muni de baies composées de deux lancettes jumelées, et les fenêtres hautes du clair étage, au nombre de 19. Comme celui de la cathédrale de Cologne, le style du chœur est inspiré de celui de lacathédrale d'Amiens, mais également de celui de lacathédrale de Soissons.

Le vaisseau central du chœur, ou chœur proprement dit, est entouré d'un largedéambulatoire, - appelécarolles dans la région -, sur lequel s'ouvrent une série dechapelles. Outre les cinqchapelles rayonnantes de l'abside, on trouve cinqchapelles au nord, approfondies auXVIe siècle, et cinq autres au sud.Ces dernières sont flanquées plus au sud, de l'actuellechapelle de prière et de lasalle du trésor. Lachapelle axiale de l'abside est appeléechapelle Notre-Dame Flamande. Avant la révolution française, toutes ceschapelles étaient richement décorées d'autels et, tout comme le chœur lui-même, de belles clôtures de marbre.

Le jubé ou ambon

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Le jubé, devant le choeur, en 2019, durant les travaux de restauration.

À l'entrée du chœur gothique, lejubé crée non seulement une séparation entre les parties romanes et gothiques de la cathédrale, mais il sépare aussi la partie du sanctuaire réservée au clergé de celle réservée aux fidèles dans l'église.

Les jubés, appelés aussiambons ouchancels, remontent aux premiers siècles chrétiens. Au début, ils n'étaient qu'une sorte de barrière. À partir duVIIe siècle, ils se doublent dechaires pour la lectures des textes sacrés et de tribunes pour les chantres. Le mot jubé provient de la formule latineJube Domine benedicere (« Veuillez, Seigneur, me bénir ») prononcée le clerc qui demande la bénédiction de l'évêque avant de monter à la tribune.

Les jubés se sont transformés progressivement en cloisons, derrière lesquelles se célébrait en latin une liturgie que beaucoup de fidèles ne comprennent plus et à laquelle ils se sentent étrangers. Cette situation érodait les convictions et la piété des fidèles. Il est dès lors fort compréhensible que les nouveaux mouvements réformateurs et contestataires duXVIe siècle (protestantisme), désireux de renouer avec la foi authentique des premiers chrétiens, leur déclarent la guerre. Ainsi le jubé gothique de la cathédrale de Tournai fut-il abattu par lesiconoclastes en 1566.

La Délivrance des âmes du purgatoire, parPierre Paul Rubens (1635).

Quelques années plus tard, les troubles s'étant apaisés, lechapitre deschanoines fit reconstruire ce jubé par le sculpteurCorneille Floris de Vriendt dans un style nouveau. Celui-ci s'inspira de la tradition desarcs de triomphe romains à la mode à cette époque de la Renaissance. L'influence italienne y est évidente par le type de matériaux utilisés, les différentes teintes et les formes des personnages enstuc.

Le nouveau jubé, terminé en 1572, est constitué de trois arcades en plein cintre posées sur des colonnesdoriques en marbre rouge et deschapiteaux noirs. Il comporte trois belles statues d'albâtre : une Vierge à l'Enfant occupe le centreet est entourée desaint Piat, premier évangélisateur de Tournai, et desaint Éleuthère, un des premiers évêques de la ville.

À cette époque, leConcile de Trente (1545-1563) avait recommandé que le peuple soit encouragé à participer à la liturgie en assistant directement au déroulement des offices. La plupart des jubés qui constituaient une barrière entre les fidèles et le clergé officiant furent dès lors détruits ou déplacés auXVIIe siècle. À Tournai, le jubé fut maintenu parce que les fidèles avaient déjà la possibilité de participer à la liturgie dans la chapelle Notre-Dame, aujourd'hui disparue, qui s'élevait le long du collatéral nord de la cathédrale, et que les offices religieux y étaient bien visibles.

Dimensions

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Salle du trésor

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La salle du trésor abrite une collection remarquable d'œuvres« prestigieuses par leur ancienneté, leur beauté, leur qualité, leur rang dans l'histoire de l'art en Belgique et en Europe, par la place qu'elles occupent, depuis des siècles, dans l'histoire de Tournai[6]. »

Châsse de Notre-Dame

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Châsse de Notre-Dame (1200-1205).

La châsse de Notre-Dame, commandée par l'évêqueÉtienne (1192-1203), est unreliquaire long de 126 cm, large de 70 cm et haut de 90 cm. Elle a été réalisée entre 1200 et 1205 parNicolas de Verdun, un orfèvre de grande renommée et auteur de plusieurs réalisations exceptionnelles qui se trouvent à Vienne et à Cologne. Le« coffre en chêne est entièrement recouvert de métal rehaussé d'émaux, de vernis brun, de pierreries, de cristal de roche. [Cette châsse] constitue une anthologie presque complète de tous les procédés que les orfèvres ont exploités au Moyen Âge : technique durepoussé, de lacoulée, de l'estampage, de lagravure, de laciselure, dufiligrane, du vernis brun, de l'émaillerie[7]. » Une inscription latine au bas de la châsse indique le nom de l'orfèvre et précise que celui-ci a utilisé 109marcs d'argent (26,677 kg) et 6 marcs d'or (1,468 kg).

Les experts supposent que le coffre contenait à l'origine des reliques de la Vierge, que l'évêqueRadbod II avait promenées en procession à travers la ville pour mettre fin à l'épidémie de peste de 1092. Par la suite, laprocession est devenue un rituel annuel qui persiste aujourd'hui. Les reliques, toutefois, n'y étaient plus lorsque la châsse a été ouverte auXVIIe siècle. Peut-être ont-elles été subtilisées en 1566-1567, quand les châsses ont été dissimulées dans une grange et envoyées à Douai, afin de les protéger desGueux[7].

Châsse de Notre-Dame : scènes de la vie de la Vierge et de la vie de Jésus.

La châsse présente une iconographie très cohérente, faite de la juxtaposition de quatorze scènes de la vie de laVierge et de celle de Jésus :annonciation avec l'archange Gabriel,visitation de la Vierge et d'Élisabeth,nativité,adoration des mages,fuite en Égypte,présentation de Jésus au Temple,baptême par Jean-Baptiste, etc.

Avant d'être placée dans la salle du trésor, la châsse se trouvait dans la chapelle de la cathédrale dédiée à Notre-Dame-Flamande. Une équipe de Sept dormants s'enfermait la nuit dans la cathédrale afin de veiller sur ses trésors et objets liturgiques. AuxXVIIe et XVIIIe sièclesav. J.-C., les Sept dormants avaient en plus un chien qui courait dans l'église durant la nuit[8].

La châsse, qui a subi des dommages au cours des siècles, a été restaurée en 1889-1890 : réfection des parties manquantes et remise en place des figurines dans l'ordonnance initiale, qui avait été modifiée auXVIIIe siècle[9].

Autres pièces du trésor

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  • Châsse de saintÉleuthère (1247)« remarquable par la finesse de son exécution, la richesse de ses filigranes, sa conception gothique[6] ».
  • Châsse des Damoiseaux, due à un orfèvre de Bruges en 1571.
  • Croix reliquaire de la sainte Croix, dite byzantine (VIe et IXe siècles), dont les pierreries sont somptueuses.
  • Petite châsse en ivoire duVIIe siècle.
  • Diptyque deSaint Nicaise (vers 800).

En 1691, 48,8 kg de pièces d'argent ont dû être fondues. En 1794, le trésor a été amputé de 124 kg d'argent, 32,7 kg devermeil et 1,5 kg d'or[6].

  • Reliquaire en ivoire (Cologne, 1150)
    Reliquaire en ivoire (Cologne, 1150)
  • Châsse de saint Éleuthère (1247)
    Châsse de saint Éleuthère (1247)
  • Châsse des Damoiseaux (1571)
    Châsse des Damoiseaux (1571)

Musique

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Jean-Marie Rousseau (Dijon, 7 février 1734 - Lille, 17 février 1784),maître de musique duchapitre canonial (maître du chœur et desenfants). Compositeur[10].

Notes et références

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  1. Longueur : 134 m ; largeur autransept : 67 m ; cinq tours, dont la plus haute atteint 83 m.
  2. Cathédrale Notre-Dame de Tournai - Restauration
  3. Site de la Fondation Cathédrale Notre-Dame.be
  4. Les toits de la cathédrale changent de couleur,Lesoir.be, 26 juin 2009
  5. La presque totalité de la province belge de Flandre Orientale dépendait de l'évêque de Tournai. La Flandre occidentale actuelle était alors répartie entre deux évêchés :Thérouanne administrait la partie occidentale de ce territoire et Tournai la partie orientale. Ce n'est que le 12 mai 1559 que le papePaul IV créa les évêchés deBruges et deGand. En outre un évêché fut établi àYpres.Jusqu'à cette date de 1559, la frontière orientale du diocèse de Tournai était grosso modo constituée par l'Escaut. À l'est de ce fleuve s'étendait le diocèse de Cambrai qui remontait jusqu'au nord de la ville d'Anvers et intégrait ainsi Valenciennes, Mons, Bruxelles, Malines et Anvers.
  6. ab etcSept merveilles,p. 40.
  7. a etbSept merveilles,p. 46.
  8. Sept merveilles,p. 58.
  9. Sept merveilles,p. 60.
  10. Muséfrem. Base de données prosopographique des musiciens d'Église en 1790. Article :ROUSSEAU, Jean Marie (1734-1784)

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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