Lecatch, également appelélutte professionnelle oulutte auCanada francophone, est une forme dedivertissementcombinant du combat simulé et théâtre. Dans sa forme moderne, le catch se présente comme une série de combats en public qui s'enchaînent lors de réunions organisées par des compagnies itinérantes ou lors d'enregistrements d'émissions régulières télévisées. Chaque combat oppose catcheurs ou catcheuses sur un ring, reproduisant les codes dessports de combat tout en y intégrant des règles et conventions propres à la discipline et à ses spécificités régionales. Dans sa forme première, le catch s'apparentait principalement à lalutte, puis il s'est étoffé au fil du temps d'un arsenal technique varié (coups, clefs, prises, projections, retournements, manœuvres acrobatiques). Ces composantes techniques sont tantôt inventées par les pratiquants, tantôt empruntées à d'autresarts martiaux ou inspirées par d'autres éléments de la culture populaire (cinéma, danse, sport…).
Le catch n'est compétitif qu'en apparence : les résultats des combats sont prédéterminés et les pratiquants coopèrent afin d’assurer le spectacle et de pouvoir « raconter une histoire ». De plus, l’impact des manœuvres est travaillé afin de prévenir les risques de blessure. Le public a longtemps été volontairement tenu dans l'ignorance de cette connivence[réf. nécessaire], mais désormais tout ceci est publiquement avoué, y compris par la plupart des gens de ce milieu. Cependant, tout ceci est tu pendant la présentation des combats en eux-mêmes (un principe du catch appelékayfabe en anglais) pour permettre lasuspension consentie de l'incrédulité du spectateur.
Puisant ses origines dans les spectacles de foire itinérants d'Europe auXIXe siècle, le catch s'est répandu dans le monde entier, devenant un spectacle à part entière. En France, le catch connaît son apogée médiatique pendant l'après-guerre, notamment dans les salles parisiennes et lors de ses retransmissions sur les chaînes de l'ORTF[1]. EnAmérique du Nord, c'est une industrie qui pèse plusieurs milliards dedollars (voir l'entrepriseWWE) et qui a connu plusieurs périodes de prééminence dans la culture populaire.
Discipline hybride, le catch est un sport, un spectacle, et il est également parfois considéré comme une forme d'art : le sémiologueRoland Barthes l'a décrit comme « unepantomime immédiate », « le principe même de l’art classique triomphant »[2].
La lutte dans l'Amérique du début du XIXe siècle était généralement un sport local. Les lutteurs affrontaient des adversaires de leur propre ville ou des villes voisines accessibles à pied. Ils combattaient parfois pour de l'argent, mais les gains étaient généralement modestes, insuffisants pour vivre. Du fait de ces faibles gains et de l'appartenance des lutteurs à la même communauté, les styles de lutte pratiqués privilégiaient la maîtrise de l'adversaire sans le blesser, ce qui leur permettait de reprendre leurs activités habituelles le lendemain et d'éviter de se faire des ennemis. Les styles de lutte les plus courants au début du XIXe siècle étaient la lutte gréco-romaine, la lutte au col et au coude, et le catch-as-catch-can.
Les sports de spectateurs ont connu une popularité croissante à la fin du XIXe siècle en Amérique, grâce à l'augmentation du niveau de vie, à l'urbanisation, au développement du chemin de fer, des transports en commun et des médias de masse. Avant cette époque, le sport était surtout un loisir, mais désormais, un athlète vedette pouvait gagner sa vie en parcourant le pays et en se produisant devant un public nombreux et payant. Cependant, les lutteurs qui tentaient une carrière professionnelle se heurtaient à un problème : la plupart des spectateurs trouvaient la lutte ennuyeuse. Les lutteurs passaient beaucoup de temps sur le tapis à se pousser ou à rester bloqués dans des positions immuables. Il arrivait que les matchs s'éternisent pendant des heures. La victoire se jouait généralement lorsqu'un lutteur soumettait son adversaire. Une prise de soumission est impossible à contrer et généralement facile à mettre en place si la défense de l'adversaire est relâchée. En lutte, les attaques les plus efficaces sont souvent des contre-attaques, où un lutteur exploite l'agressivité de son adversaire pour créer des ouvertures et lancer sa propre offensive[3]. Cela incitait les lutteurs à adopter une approche défensive, ce qui donnait lieu à des matchs peu dynamiques, pouvant durer des heures[4].
Pour remédier à ce problème, les catcheurs expérimentèrent différents styles et règles, mais finirent par opter pour une solution plus discrète : truquer leurs combats. Grâce à la chorégraphie ou à l'improvisation, ils pouvaient exécuter des prises et des cascades plus spectaculaires. Un catcheur pouvait laisser son adversaire effectuer une projection spectaculaire et le prendre en prise, puis, quelques secondes plus tard, ce dernier lui permettait de s'échapper de façon spectaculaire. L'action se déroulait à un rythme qui plaisait au public[5]. Les combats truqués pouvaient également être plus courts, ce que les spectateurs appréciaient. Le public détestait par-dessus tout les matchs nuls, mais les combats truqués garantissaient toujours un vainqueur[3].
Un autre avantage des combats truqués était la réduction des risques de blessure. Les combats de lutte compétitive se terminaient souvent par des entorses ou des fractures. Une blessure grave pouvait mettre fin prématurément à la carrière d'un lutteur. De plus, au début du XXe siècle, le public américain était de plus en plus dégoûté par la violence excessive dans le sport, ce qui avait conduit à l'interdiction de la boxe dans plusieurs régions du pays. Dans un combat truqué, les lutteurs n'avaient pas besoin d'être aussi brutaux. Contrairement à la boxe, les prises de lutte peuvent être simulées de manière convaincante sans blesser. Des combats plus courts convenaient également aux lutteurs vieillissants qui n'avaient plus l'endurance nécessaire pour un long affrontement. Cela leur permettait de se produire plus fréquemment et facilitait l'organisation des combats. Au cours des décennies suivantes, les goûts du public ont évolué et la lutte professionnelle est devenue plus brutale, mais à ses débuts, les lutteurs avaient une fort desir de minimiser les blessures[6].
La culture foraine a fortement influencé la lutte professionnelle. À la fin du XIXe siècle, certains lutteurs travaillaient dans des spectacles de foire. Moyennant un droit d'entrée, un visiteur pouvait défier le lutteur dans un combat rapide. Si le challenger battait le champion en un temps limité, généralement 15 minutes, il remportait un prix. Pour encourager les défis, les forains organisaient des combats où un complice, se faisant passer pour un visiteur, défiait le champion et l'emportait, donnant ainsi au public l'impression que ce dernier était facile à vaincre. Cette pratique a appris aux catcheurs l'art de truquer les combats et a engendré une mentalité selon laquelle les spectateurs étaient des dupes[7].
Les lutteurs professionnels n'admettaient pas publiquement que leurs combats étaient truqués, même si le public préférait nettement les matchs truqués aux matchs honnêtes. La manipulation de matchs dans le sport a toujours été mal vue, et le catch professionnel ne comportait pas encore d'éléments dramatiques; le public n'avait donc aucune autre raison de le regarder.
Au début du XXe siècle, la quasi-totalité des combats de catch professionnel étaient truqués, et la presse s'en était aperçue.
« Les catcheurs américains sont réputés pour leurs nombreuses tentatives de tricherie. C'est pourquoi la suspicion plane sur tant de combats et que ce sport est impopulaire aux États-Unis. On dit que neuf combats sur dix sont arrangés d'avance, et il ne serait pas surprenant que le ratio de matchs truqués par rapport aux matchs honnêtes soit réellement aussi élevé. »
Le terme est un emprunt à l'anglais, dérivé de l'expressioncatch-as-catch-can (en français « attrape-le comme tu peux ») désignant une forme de lutte libre (voircatch wrestling, qui est lui-même un emprunt à l'ancien français « cach(i)er » prononcé/ka't͡ʃ(j)e/). EnAmérique du Nordfrancophone, il est question de « lutte » ou « lutte professionnelle »[8] et dans le langage familier, « catcher » signifie attraper ou comprendre. Enanglais il est nomméprofessional wrestling ou souvent simplementwrestling (littéralement « lutte professionnelle » ou « lutte »). Enjaponais on le nomme プロレス (puroresu, transcription phonétique et contractée de « pro wrestling »).
Les premières troupes de lutteurs professionnels indépendants des foires se forment en Europe entre1840 et1860 deBordeaux àSaint-Pétersbourg, en passant parLyon,Vienne,Berlin etVarsovie. Ces troupes sont sous la coupe d'un manager. La plus fameuse organisation de lutte professionnelle est celle de Saint-Pétersbourg, créée en1885, qui compte plusieurs dizaines de filiales à travers l'Europe. EnGrande-Bretagne, en revanche, la priorité est laissée à laboxe, et la lutte professionnelle n'y connaît longtemps aucun écho.[réf. nécessaire]
LaPremière Guerre mondiale ferme l'âge d'or de la lutte professionnelle en Europe. Les fédérations nationales et internationales de lutte sportive entravent clairement le développement de cette activité sur leVieux Continent entre les deux guerres. EnSuisse, toute publication sur le sujet est même interdite[12].Quelques organisations parviennent toutefois à opérer, mais leur impact reste très limité. LesÉtats-Unis ravivent la flamme au début desannées 1960.[réf. nécessaire]
Un ring de catch classique à quatre côtés, ici celui de laWWE.
La nature hybride[14] et protéiforme du catch rend difficile toute tentative de le définir catégoriquement. Les dictionnaires se contentent souvent de le décrire comme « une forme de lutte libre » sans entrer dans le détail. On le résume parfois par les expressions « sport-spectacle » ou « divertissement sportif » mais bien souvent les observateurs préfèrent simplement traiter le sujet sous forme de question : « sport ou spectacle ? »[15],[16].
Ces difficultés de définition s'expliquent également par les réticences des pratiquants de la discipline à accepter de devenir sujets d'analyse, comme en témoigne le sociologue Christophe Lamoureux, qui en vient à surnommer ce milieu « la petite industrie du simulacre »[17]. Historiquement né de parents bonimenteurs et saltimbanques, le catch a en effet longtemps entretenu le secret sur sa vraie nature pour tromper le grand public. Pour toutes ces raisons, le catch a aussi de tout temps attiré ses détracteurs, qui tantôt le disqualifient en tant que sport « chiqué »[18], ou tantôt le désavouent en tant que forme d'expression artistique, car trop impur, trop violent, ou trop populaire[19].
Le catch peut être considéré comme un simple spectacle dans la mesure où la notion decompétition sportivestricto sensu en est absente. Le catcheur victorieux n'est pas nécessairement plus talentueux ou en meilleure condition, il n'a pas systématiquement cherché à dépasser son adversaire par sa performance. Un catcheur est enreprésentation[20] au sens artistique du terme, plutôt qu'en quête d'un record. En réalité, un catcheur acquiert plutôt du galon au regard de sa capacité à faire réagir la foule (et donc indirectement à contribuer aux ventes de billets d'entrée et de produits dérivés). Le catch se distingue donc des autres sports de combat par la mise en scène dont il est l'objet. PourRoland Barthes, « le catch n'est pas un sport » mais « un spectacle » proche du théâtre, qui n'a pas à rougir de sa qualité artistique[19].
Les catcheurs et les catcheuses n'en sont pas moins des athlètes professionnels qui s'adonnent à une activité physique intense, comme l'indique Lamoureux :« Car entendons-nous bien, à quelque période historique qu'on le situe, le catch est autant un sport qu'un spectacle, « un sport spectacle » dirons nous : un sport parce que ceux qui le pratiquent sont des athlètes ; un spectacle parce que ces mêmes athlètes s'apparentent à des acteurs qui miment sur le ring la vraisemblance scénique d'un combat de lutte[17]. » Les catcheurs doivent s’entraîner afin d'effectuer les manœuvres techniques qu'ils emploient et afin de supporter la violence des chutes et des projections qu'ils subissent au cours des matchs. Aussi, afin d'assurer la sécurité de leurs fans, les catcheurs eux-mêmes leur recommandent de ne jamais essayer de reproduire les mouvements exécutés sur le ring.
Les mots « chiqué » ou « truqué » sont donc relatifs : le catch est chiqué dans le sens où l'issue du combat est déterminée à l'avance ; il est truqué dans le sens où beaucoup de coups sont arrangés pour être plus spectaculaires que réellement dangereux. Mais l'impact de la plupart des coups inflige une douleur certaine et le catcheur doit l'encaisser ; l'adage dit « dans le catch, on se fait mal, mais on ne se blesse pas. »[16]. Les accidents ne sont pas rares, à la suite d'un coup mal calibré ou d'une cascade trop dangereuse ratée[21]. Les catcheurs doivent alors continuer le combat ou s'arranger pour y mettre un terme prématurément, sans que le public ne s'en rende compte, pour ne pas en exposer l'aspect fictionnel.
Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
Les premiers spectacles de catch sont apparus comme en Europe lors des carnavals et cirques peu après la fin de laGuerre de Sécession, la plupart des lutteurs ont appris la lutte à l'université et affrontaient des spectateurs, ce qui donnait lieu à des paris permettant au cirque ou au carnaval d'augmenter leur recette[23],[24].
Peu après la fin de laPremière Guerre mondiale EdStrangler Lewis, son manager Billy Sandow et leur promoteurJosephToots Mondts, connus tous les trois sous le nom deGold Dust Trio ont une vision différente du catch. Ils préfèrent mettre l'accent sur le spectacle[24]. Ensemble, ils popularisent lecatch par équipes et organisent leur compagnie avec des lutteurs travaillant régulièrement pour eux[27].
Les catcheurs sont sous le statut de travailleurs indépendants. Ce statut permet à laWorld Wrestling Entertainment de les assurer uniquement pour les blessures subies sur le ring, et de s’éviter de payer davantage de cotisations sociales. Les catcheurs, payés au show, les multiplient pour enchaîner les cachets, y perdant parfois leur santé[28].
En 1933, Salvador Lutteroth González fonde laEmpresa Mexicana de Lucha Libre (EMLL) qui va devenir la principalefédération de catch du pays[29]. González souhaite proposer un style rapide et athlétique semblable à ce qui se fait alors au Texas[30]. C'est aussi cette même année que le catcheurEl Ciclón McKey est le premier à porter un masque durant ses combats[29]. Le fait d'avoir des masques permet au public, désormais davantage concentré sur les personnages, de mieux comprendre qui est letecnico (le protagoniste), ou lerudo (l'antagoniste)[29]. En plus du côté coloré des masques le style de catch pratiqué se distingue de celui des américains avec des prises faites du côté gauche[31].
En 1935,Rudolpho Guzmán commence sa carrière puis au fil des années porte un masque argenté et se fait appelerEl Santo à partir des années 1940[30]. Il devient le catcheur vedette au Mexique, gardant son masque y compris lors d'apparitions publiques et est l'acteur principal de nombreux films[30], devenant ainsi un personnage populaire s'exportant hors des rings.
Dans les années 1960, les films mettant en scèneEl Santo ou son rivalBlue Demon sont très populaires au Mexique[32]. C'est à cette époque que le producteur Luis Enrique Vergara fait deMil Máscaras l'acteur principal d'un de ses films[32]. Il le choisit car il est en froid avec El Santo, et Blue Demon est alors blessé[32]. En2007, la réalisatriceCarmen Butta s'intéresse aux femmes pratiquant ce sport dans le documentaireLes catcheuses de Mexico[33].
À la fin duXIXe siècle,Sorakichi Matsuda(en) semble être avec Shokichi Hamada les premiers japonais à faire du catch[34]. Matsuda y connaît un certain succès avec deux combats face àEdwin Bibby(en), un ancien champion du monde decatch-as-catch-can avec une victoire et une défaite[34]. Hamada lui tente de faire connaître ce divertissement au Japon en faisant venir des catcheurs occidentaux mais son entreprise ne connaît pas le succès[34]. Durant l'Entre-deux-guerres, le judokaTaro Miyake(en) tente à nouveau d'organiser des spectacles de catch au Japon sans grand succès[34].
C'est après laSeconde Guerre mondiale que le catch devient populaire au Japon grâce àRikidōzan[35]. Ce lutteur de sumo qui ne peut pas devenir unyokozuna en raison de ses origines coréennes décide de devenir catcheur et promoteur de sa propre fédération, laJapan Pro Wrestling Alliance(en)(JWA)[35]. Il parvient à populariser ce divertissement, que les japonais perçoivent comme un sport, en remportant des combats face aux meilleurs catcheurs américains de son époque commeLou Thesz par exemple[35]. Il s'y fait aussi connaître pour affronter des combattants tels que le judokaMasahiko Kimura en 1954[36]. Le catch féminin, appeléjoshiresu se développe aussi à la même période avec la création de l'All Japan Women's Pro-Wrestling en 1955[37]. Le8 décembre 1963, unyakuza poignarde Rikidōzan, qui meurt d'unepéritonite une semaine plus tard[38].
Après la mort de Rikidōzan, les dirigeants de la JWA décident queShōheiGiant Baba va devenir la principale vedette de la fédération[39]. C'en est trop pourAntonio Inoki qui en a assez d'être dans l'ombre de Baba et fonde avec Hisashi Shinma laTokyo Pro Wrestling en 1966[40]. Cette fédération ne rencontre pas le succès et Inoki retourne à la JWA[40].
En 1972, Inoki puis Baba quittent la JWA et forment chacun de leur côté leur propre fédération de catch[41]. Baba créé l'All Japan Pro Wrestling qui propose un style de catch proche de celui des fédérations américaines de l'époque[41]. De l'autre côté laNew Japan Pro Wrestling d'Inoki offre au public une expérience mêlant catch et arts martiaux[42].
Le catch connaît son apogée enFrance avant laPremière Guerre mondiale, âge d'or européen de la lutte professionnelle, ou plutôt deCatch as Catch can, comme elle est alors généralement nommée[43]. Malgré les interdits fédéraux, le catch survit entre les deux guerres. Le champion Olympique (1924)Henri Deglane etRaoul Paoli partent faire leurs classes aux États-Unis où Henri Deglane conquiert le titre mondial. Ils rapportent en France un style rénové qui scénarise davantage les combats, comme avecCharles Rigoulot ou Dan Koloff. Ils assurent un renouveau et une relance auprès d'un large public jusqu'après guerre.
Catch en France en 2019, dans les locaux de l'APC Catch àNanterre.
Dans les années 1950-1970, les spectacles sont fréquents, notamment auCirque d'Hiver à Paris, dans des foires ou à l'occasion de galas spéciaux comme le 14 juillet. Les Français ont à partir de1952 la possibilité de suivre des combats à la télévision[44].Roger Couderc etThierry Roland assurent généralement les commentaires des combats télévisés.
Souffrant d'une mauvaise réputation et d'un problème de renouvellement de génération, le catch connaît une crise entre le milieu desannées 1970 et le milieu des années 1980. Arrive un soubresaut dans lesannées 1980 grâce à la télévision et la chaîneCanal+ qui, en 1985, achète les droits de laWWF et plus tard quatre de ses plus importants spectacles visibles aux États-Unis enpaiement à la séance. Mais si cette période relance l'intérêt public du catch en France, elle impose aussi le style américain comme la référence, plaçant alors l'école française dans l'ombre[46].
Canal+ diffusa l'émissionWWF Superstars, puisWCW Nitro de 1997 à 2000, et à nouveauWWF Superstars de 2000 à 2002.
Actuellement, des structures comme l'APC et Ouest Catch prennent de l'importance, attirant un public fidèle et parfois des superstars de la WWE (Pete Dunne,Tyler Bate ou encoreWill Ospreay pour l'APC).
Les règles d'un combat de catch sont utilisées pour légitimer la discipline face à la créativité des lutteurs. Si elles permettent de désigner un vainqueur, elles sont surtout là pour enrichir le déroulement d'un combat, l'arbitre faisant alors office de troisième participant. Par exemple, si un catcheur subit une prise de soumission, il peut donner l'illusion au public qu'il va d'abord abandonner puis attraper l'une des cordes pour provoquer la règle durope break et obliger l'arbitre à forcer son adversaire à casser la prise (celui-ci a alors 5 secondes pour le faire sous peine de disqualification).
C'est la technique de base pour obtenir la victoire. Aussi appelée letombé (pinfall en anglais), il consiste à river les épaules de son adversaire au ring pendant trois secondes, ce décompte étant effectué par l'arbitre qui frappe le compte de la main sur le ring. Le compte de l'arbitre peut être interrompu lorsque le catcheur soumis décolle une épaule du sol avant le compte de 3 ou quand il arrive à attraper une corde du ring. C'est ce qui est nommérope break.
Un lutteur pris dans uneprise de soumission peut abandonner pour obtenir sa libération de la prise. Pour marquer son abandon, il tapote (tap out en anglais) sur le ring, son adversaire ou fait signe à l'arbitre. Pour se dégager d'une prise de soumission sans abandonner le combat, un catcheur peut attraper une corde du ring : ceci force l'attaquant à briser sa prise, selon la règle durope break. Il peut également tenter de se dégager en frappant, projetant, ou renversant son adversaire, lui faisant ainsi lâcher l'étau de sa prise.
Unknockout (KO) peut être obtenu de deux manières différentes :
l'arbitre lève la main du catcheur puis la lâche. Le catcheur doit signaler sa conscience en maintenant sa main en l'air. Au bout de la troisième chute consécutive de la main sans que le catcheur ne soit parvenu à la maintenir tendue, l'arbitre le déclare KO.
Si un catcheur reste au sol sans se relever, l'arbitre lance un compte de 10 similaire à la boxe. En cas d'incapacité du lutteur à revenir à lui dans les 10 secondes, le combat est terminé sur un KO.
Il est possible de gagner sur un décompte extérieur (oucount-out en anglais) où l'adversaire resté trop longtemps en dehors du ring, en général le temps que l'arbitre compte jusqu'à 10 (20 secondes dans le catch japonais). Si l'autre catcheur (qui est resté sur le ring) descend du ring, l'arbitre est obligé de reprendre le décompte de 0. Généralement, un match se finissant de la sorte ne peut voir une ceinture de championnat changer de mains même si le challenger a remporté le match. En effet, malgré une victoire sur le papier, le vainqueur du match n'a techniquement pas vaincu, dominé son adversaire. C'est une règle qui n'est pas constante mais qui revient très souvent.
Un exemple classique d'usage during out est lorsqu'un catcheur incarnant un méchant (personnageheel) détenant un titre de champion perd volontairement son match en quittant le ring. Il conserve ainsi son titre tout en s'attirant les foudres du public. Si deux catcheurs sont tous deux hors du ring à la fin du décompte, l'arbitre déclare la fin du match par double décompte à l'extérieur (double count-out), c'est donc un match nul. Cette issue du match n'est que rarement utilisée.
utilise un objet comme arme pour tricher (sauf pour les combatshardcore et sans disqualification où les catcheurs ont le droit d'utiliser des armes)
agresse l'arbitre
refuse d'exécuter un ordre de l'arbitre (habituellement, l'arbitre compte jusqu'à 5 et si le catcheur continue toujours, il est disqualifié), par exemple :
donner plusieurs coups (de poing ou de pied) sur un adversaire reposant contre leturnbuckle ou alors allongé par terre
refuser de lâcher une prise sur unrope break
tirer les cheveux
mordre l'adversaire
mettre ses doigts dans les yeux de son adversaire plus d'une fois
donne un coup bas à son adversaire
Interférence : si une personne non impliquée dans le combat intervient en faveur d'un des catcheurs, celui-ci est disqualifié.
Il existait auparavant une règle qui interdisait la projection de son adversaire par-dessus la troisième corde (supérieure). Cette règle n'est cependant plus appliquée dans l'essentiel des structures de catch.
Un match peut être « non déclaré » (« no contest » en anglais) lorsqu'un évènement ou une interférence n'impliquant pas les deux catcheurs empêche le match de se terminer. Dans ce cas-là, il n'y a pas de gagnant.
Les cas les plus habituels sont :
un lutteur se blesse de lui-même (et non pas par une autre personne),
une personne (ou plusieurs) non engagée dans le combat, interfère et décide d'attaquer les deux combattants.
En cas de double KO (double décompte de 10 au sol), le match devient un match nul.
Un double abandon, un double décompte de trois, ou encore lorsqu'un catcheur abandonne en même temps que l'arbitre ait fini le décompte de trois (ces faits sont extrêmement rares).
Un double tombé si lors du compte de 3 de l'arbitre les deux catcheurs ont les épaules au sol. Par exemple l'un des catcheurs maintient les épaules de l'autre au sol, tout en ayant ses propres épaules au sol (même sans être couvert).
Il est possible que certains combats soient soumis à diverses stipulations (combats spéciaux). C'est le plus souvent lié à une volonté scénaristique visant à faire avancer une rivalité, mais peut aussi avoir pour volonté d'épicer quelque peu la réunion en cours ou au contraire de faire monter l'anticipation pour une réunion ultérieure. La majorité des cas inclut des punitions supplémentaires pour le vaincu : cheveux rasés, suspension voire éviction de la structure, ou bien de la course à un titre particulier. Mais certains cas, comme les combats duMoney in the Bank ou duRoyal Rumble, incluent plutôt un gain pour le vainqueur : un contrat pour un combat de championnat dans les cas précités, parfois le titre de champion lui-même, ou bien une prime...
Brawling (ou « bagarre ») : catcheur utilisant principalement des coups (coups de poing, coups de pied, de genou, de coude, etc.).
Powerhouse : comme son nom l'indique, qualifie les catcheurs puissants utilisant principalement des prises telles que des violentes projections au sol, etc.
Technique : catcheurs maîtrisant un large éventail de prises delutte. Un très grand nombre d'entre eux sont également spécialisés dans les soumissions.
Voltige : concerne principalement des catcheurs poids-moyen utilisant beaucoup d'acrobaties ou de prises nécessitant un certain élan dans les airs.
Hardcore (spécialiste des matches hardcore) : s'accorde souvent avec le style debrawling. Catcheur spécialiste des armes, des matchs hardcore et donc de tout ce qui est interdit dans un match régulier.
Le catch a inspiré de nombreux produits dérivés comme les DVD, vêtements, livres, bandes dessinées, magazines et objets en tous genres. Il y a un marché desjeux vidéo, des cartes de collection, de jeux de société et des figurines. Certains catcheurs des plus populaires se reconvertissent au cinéma également, de par — le plus souvent — leur physique travaillé.
↑Christian-LouisEclimont,Catch, l'âge d'or, 1920-1975 : L'épopée du catch français et les "Michel-Ange" du ring, Paris/San Francisco, Huginn & Muninn,, 167 p.(ISBN978-2-36480-507-1),p. 11-12.
↑ChristopheLamoureux,La grande parade du catch, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail,, 368 p.(ISBN2-85816-207-7),p. 111-116.
↑a etbChristopheLamoureux,La grande parade du catch, Toulouse, Presses Universitaires du Mirail,, 368 p.(ISBN2-85816-207-7).
↑Bob Harvest,Le catch, cet inconnu : Reportage, édition sous la désignation "44 rue des Pyrénées",, 272 p. :« « Le catch, c'est du chiqué ! », « Truqué comme un combat de catch ! », « Le résultat des combats de catch doit être communiqué à l'avance, à la Préfecture de Police », « Si le catch n'était pas du chiqué, il n'y aurait pas de combats sans membres cassés ou luxés ! », etc. Nous avons entendu souvent ces réflexions et nous les avons même lues dans la presse. ».
↑a etbRoland Barthes qui, comme cité en introduction, apparente le catch à l'art théâtral, défend le catch en écrivant dansMythologies :« ll y a des gens qui croient que le catch est un sport ignoble. Le catch n'est pas un sport, c'est un spectacle, et il n'est pas plus ignoble d'assister à une représentation catchée de la Douleur qu'aux souffrances d'Arnolphe ou d’Andromaque ».
↑Lamoureux 1993,« Après tout, le catch a d'abord le projet de divertir par une simple représentation du sport et il s'y emploie bien. ».
↑FrédéricLoyer,Histoire de la lutte et du catch en France, Caen, Presses universitaires de Caen,, 256 p.(ISBN978-2-84133-350-9), citant (p.186)Le catch, cet inconnu par Bob Harvest :« Ben Chemoul livre la liste de ses accidents professionnels: « 400 entorses, élongations et déchirures de ligaments, 13 fractures graves, 3 fractures du nez, 40 ouvertures du menton et beaucoup de dents sont brisées ». ».