Casablanca (/ka.za.blɑ̃.ka/, enespagnol :/kasaˈβlaŋka/ ; enamazighe :ⵜⴰⴷⴷⴰⵔⵜ ⵜⵓⵎⵍⵉⵍⵜ (taddart tumlilt)[5] ; enarabe :الدَّارُ ٱلْبَيْضَاء[6],ad-Dāru al-Bayḍā’,/adˈdaːruɫbajdˤaːʔ/) est uneville située dans le Nord-Ouest duMaroc, sur la côteatlantique, à environ 80 km au sud deRabat, la capitale administrative. Capitale économique du pays, siège de la régionCasablanca-Settat[7],[8], c'est la plus grande ville duMaghreb par sa population[9] ; lors du recensement de 2014, sa population était de 4 359 818 habitants[3], faisant d'elle la ville la plus peuplée du royaume, et celle de son agglomération s'élevait à 4 570 750 habitants[3],[10].
Ses habitants ont pourgentiléBidaoua (Bidawa, singulierBidawi, Bidaoui)Cazaoua (Kazawa,Casaoua, sing.Casaoui,Kazawi) enarabe marocain.
Sur le plan administratif, son territoire — à distinguer de celui de l'agglomération incluant sa banlieue — d'une superficie de 384 km2[4], correspond à celui de lamunicipalité de Casablanca qui est divisée en seizearrondissements répartis dans huit préfectures. LeMéchouar de Casablanca où siège un palais royal forme sa propre micro-municipalité[11].
Casablanca possède l'une des plus grandes mosquées du monde, lamosquée Hassan-II, emblème architectural dont leminaret culmine à plus de 200 m.
Ville au passé turbulent, 440 ans après avoir été rasée par les Portugais, Casablanca fut quasiment détruite lors dubombardement de la ville par les Français en 1907 lors de l'insurrection de Casablanca faisant des milliers de victimes et constituant l'élément déclencheur de lacampagne du Maroc.
Casablanca connait aujourd'hui une période de croissance économique, marquée par de grands chantiers d'aménagement du territoire : éradication des quartiers insalubres, construction du réseau de tramway, développement du réseau autoroutier et ferré avec l'accueil de la première Ligne à Grande Vitesse d'Afrique, création du nouveau centre d'affaires de Casa-Anfa.
Ville cosmopolite, Casablanca compte parmi les cinq premières villes globales du continent africain, classéeville mondiale bêta au même titre queLe Cap etNairobi, toutes trois précédées parLe Caire (beta+) etJohannesbourg (alpha-)[13].
Casablanca est localisée sur la plaine de laChaouia, région historiquement agricole et à ce jour l'un des principaux pôles de l'activité agricole du pays[14]. Sa position sur la côte atlantique lui permet l'accès aux ressources maritimes (principalement relatives à la pêche). La seule étendue forestière avoisinant la ville est celle de Bouskoura, qui fut plantée auXXe siècle et qui se compose principalement d'eucalyptus, depins et depalmiers[réf. nécessaire].
Casablanca possède unclimat méditerranéen à forte tendance océanique de type Csb qui est particulièrement agréable. Sa localisation en bordure de l'océan Atlantique lui confère des hivers doux et relativement humides, ainsi que des étés modérément chauds mais sans précipitations. La température moyenne annuelle y est de18,88 °C, et le cumul annuel des précipitations s'élève à 426,1 mm.
Pendant l'hiver, le gel est quasiment absent : la température la plus basse jamais enregistrée est de−2,7 °C[15]. L'été, les températures sont généralement agréables lorsque le vent souffle de la mer. En revanche, lors des épisodes de vent de terre (équivalent marocain dusirocco), la ville peut enregistrer des températures caniculaires pendant quelques jours. Ainsi, la température maximale enregistrée est de40,5 °C[15].
Casablanca subit les conséquences environnementales de l'absence, jusqu'à récemment, de transports en commun de qualité, de son activité industrielle polluante, du faible nombre d'espaces verts et de la mauvaise application des règlements municipaux[17].
Le site deDar Bouazza, dernière zone humide de Casablanca, est menacé de disparition par les projets de promoteurs immobiliers[18].
Treize stations de mesure de la qualité de l'air sont placées à Casablanca[19]. Casablanca est la ville la plus polluée du Maroc[20],[21] : en 2014, la pollution de l'air atteint 2,5 fois les normes de l'OMS.
16% des habitants de Casablanca sont asthmatiques[19]. 30 % de la pollution de l'air est due aux transports[19].
Enseigne signalant l'agenceLydec boulevard Ghandi à Casablanca, Maroc
L'ouedOum Errabiâ assure 50 % des besoins en eau potable du Grand Casablanca[22]. La gestion de l'eau à Casablanca est assurée par la Lyonnaise des eaux de Casablanca (Lydec), une filiale de la multinationaleVeolia[23].
Les secteurs hospitaliers et industriels de Casablanca produisent chaque année un peu plus de 1 000 tonnes et 90 000 tonnes de déchets non traités. Les eaux de baignade sont polluées entre le quartier des Roches Noires et Mohammedia[28].
Le tri sélectif a cependant été introduit pour la première fois en 2012[29].
Vue sur la vieille ville.Boulevard Mohamed Smiha avec une vue sur l'extérieur duStade Larbi-BenbarekLaMédina de Casablanca
Casablanca s'est développée à partir de lamédina et du premier bassin du port, essentiellement à partir de 1920. C'est l'urbanisteHenri Prost qui en a dessiné les premières extensions entre les années 1917 et 1922. Lorsque celui-ci quitte le Maroc en 1923, l'essentiel de la structure de Casablanca est définie[31].
Dans les années 1950, l’architecteMichel Écochard dirige pendant 6 ans le service d'urbanisme duprotectorat français et dessine un nouveau plan d'extension et d'organisation de la ville[31].
La médina constitue le cœur historique de la ville. Elle est entourée d’une muraille et de huit portes dont la plus connue, la porte de Marrakech est à l'entrée sud de la vieille ville. Tout proche du Bab Marrakech se trouve la tour de l'Horloge, devant la petite porte de Bab es Souk[32]. Le café de La Sqala surplombe l'entrée du port. C'était à l'origine un point fortifié portugais dans la muraille.
À l'est de la médina se déploie le quartier Art déco qui fut le quartier européen de la ville sous le protectorat français. Il abrite plusieurs compositions monumentales qui donnent un cachet particulier à la ville : la place administrative, le parc de la ligue arabe, les larges boulevards plantés de palmiers, etc.
À l'ouest de la médina, on trouve le quartier prisé Bourgogne et, en bord de mer, la grandemosquée Hassan-II et des remblais destinés à être bientôt construits. Un peu plus loin, la corniche, ses restaurants et ses plages, devant la colline d'Anfa lieu de résidence des catégories les plus aisées.
Le cœur de ville incluant la médina, le centre des affaires, l'essentiel des hôtels et des consulats étrangers, est délimité par le boulevardZerktouni marqué en son milieu par les deux tours duTwin Center dessinées par l'architecteRicardo Bofill[33].
Le nomarabeالدار البيضاءad-Dār al-Bayḍā’ est la traduction des nomsportugaisCasabranca etespagnolCasablanca qui signifient littéralement « la maison blanche », faisant référence aux ruines d'une maison blanchie à lachaux qui servait d'amer aux marins ibériques qui naviguaient dans les parages[34].
Il fut un port actif du royaume desBerghouata, le premier Étatberbère unifié de la région, originaire de la ville (qui est également appeléeAnfa, signifiant enberbère « la colline »)[35].
La région de Casablanca est riche en sitespaléolithiques préservés dans une sériestratigraphique littorale dont les vestigesarchéologiques etanthropologiques mis au jour ont permis de mieux connaître le Paléolithique et les premiers peuplements du Maroc dans son contexte régional et africain.
Parmi les principaux sites préhistoriques de Casablanca il y a ceux situés en dehors de la ville dans la région de Lissasfa découverts en 1995 et le site d’Ahl al Oughlam en 1985 (ancienne carrière Déprez) considéré comme le site duNéogène le plus riche de l'Afrique du Nord dans lequel ont été découvertes à environ 108 mètres au-dessous du niveau de la mer des grottes associées à un ancien rivage en falaise faisant partie du gigantesque escalier géologique qui s'élève du littoral actuel jusqu'au plateau de l'aéroport Mohammed-V. Ce site renferme une faune de loin la plus riche d'Afrique du Nord : plus d’une soixantaine d'espèces différentes ont été recensées et datées dans les environs de 2,5Ma, unefaune représentée par les grands groupes devertébrés tels que despoissons, desreptiles (tortue géante,lézards,serpents,crocodiles, etc.), des oiseaux (autruche,pingouin et autres oiseaux de mer), des mammifères carnivores (deshyénidés, un félin à canines en sabre, desmustélidés, descanidés, unmorse et unours, le plus ancien en Afrique) des mammifères herbivores (unéléphant, unmastodonte, unsuidé, unegirafe de dimension bovine, desantilopes, unhipparion, unrhinocéros, desgazelles et unsinge), plusieurs rongeurs et des insectivores. Sur ce site, aucune présence humaine n’a été signalée très probablement en raison de son arrivée tardive dans la région[37].
Le deuxième site préhistorique de Casablanca est celui de Sidi Abderrahmane se situant à environ 8 kilomètres au sud-ouest du centre-ville entre le quartier deHay Hassani et le littoral à proximité deSidi Abderrahmane dans des gisements en grotte ou en plein air sur les localités de Cap Chatelier. Ce site présente un caractère exceptionnel et une importance patrimoniale par son abondance en outillageacheuléen associée à unefaune riche enmammifères et à des ossements humains de différentes périodes. Sidi Abderrahmane-extension et Sidi Al Khadir-Hélaoui ont été fouillés de 1978 à 1982, puis à partir de 1988 dans les carrières de Thomas et de Oulad Hamida notamment dans les grottes des Ours et des Rhinocéros.
En 1991, la fouille de la grotte des rhinocéros a livré plusieurs espèces de mammifères rapportée à l'Acheuléen moyen (environ 600 000 ans), cette grotte est considérée comme la plus riche en Afrique du Nord (pour cette période duPléistocène moyen), grâce à la présence de huit crânes plus ou moins complets derhinocéros blancs (ce qui demeure néanmoins la découverte la plus exceptionnelle du gisement), d'où le nom de grotte des rhinocéros qu'on lui a attribué. Ce nombre important de restes de rhinocéros laisse à supposer l’existence d'une stratégie de chasse mise en place par leshominidés. Par la suite, l'extension et le nettoyage de la carrière de Thomas 1 en 1993 a montré la présence d'une faune dominée par l'hippopotame ; desbifaces utilisés pour le dépeçage des bêtes, la grosse boucherie et la fracturation d'ossements ont été retrouvés. Les études situent ces découvertes entre l'Acheuléen ancien vers 1Ma et l'inversion magnétiqueBrunhes-Matuyama qui s'est achevée il y a environ 700 000 ans. La ville abrite la plus ancienne occupation préhistorique du pays, grâce aux découvertes réalisées dans la carrière Thomas 1dans un niveau (L)[pas clair].
La première découverte d’un hominidé à Casablanca fut celle en 1955 de « l'Homme de Sidi Abderrahmane » représenté par un fragment mandibulaire dans la grotte de littorines aujourd'hui détruite. L'Homme de la carrière Thomas 1, représenté par une hémi-mandibule, fut découvert en 1969 puis la découverte en 1972 de l'Homme de la carrière Oulad Hamida 1 (ex-Thomas 3) représenté par des restes d’Homo rhodesiensis sous forme d'une partie de la face, du maxillaire supérieur et plusieurs dents isolées retrouvés dans une grotte aujourd'hui détruite. Entre 1994 et 2008, des restes humains duPléistocène moyen datés entre 500 000 et 700 000 appartenant à l'Atlanthropus, l’Homo erectus évolué ou l’Homo sapiens archaïque, ont été retrouvés dans la carrière de Thomas dont une incisive, 3 prémolaires et une mandibule. Cette découverte élève la carrière de Thomas au même niveau que les complexes deMelka Kunture enÉthiopie et d'Atapuerca enEspagne dans l'étude de la période qui voit diverger les types européens et africains[38].
L'origine de la création d'Anfa demeure un mystère. D'aprèsLéon l'Africain (1490-1550), elle aurait été fondée par lesRomains à l'époque de la province deMaurétanie tingitane, et aurait été utilisée comme escale vers lesîles Purpuraires d'Essaouira (des pièces de monnaie romaines sont effectivement découvertes en 1926 dans le quartier desRoches Noires, sans qu'une activité commerciale permanente durant l'Antiquité n'ait pu être prouvée)[39]. La région d'Anfa était toutefois parcourue par lesAutololes, un rameau du grand peuple nomade desGétules, et se situait donc en dehors du territoire sous contrôle romain qui s'arrêtait au fleuveBouregreg[40]. Certaines hypothèses avancent également qu'Anfa fut un port duroyaume de Maurétanie, et fut même la base d'une expédition dirigée parJuba II versMadère et lesCanaries, mais aucune fouille archéologique n'est venue étayer à ce jour ces théories[41]. Selon le chroniqueurespagnolLuis del Mármol Carvajal (1524-1600), l'origine d'Anfa seraitphénicienne ou du moinscarthaginoise. Pour l'historien et homme d'État marocainAbou El Kacem Zayani (1734-1833), la ville aurait été fondée par l'ethnie berbère desZénètes[42].
Il est fort probable qu'elle fut un port actif du royaume desBerghouata (744-1058), un État berbère théocratique et tribal basé sur une religion issue dukharidjisme qui a résisté plus de quatre siècles à différentes attaques successives (desIdrissides jusqu'auxAlmoravides). Ce sont lesAlmohades qui anéantiront définitivement ce royaume et mettront fin à l'existence de sa religion particulière, puis importeront des tribusbédouineshilaliennes de l'Ifriqiya pour remplacer les tribus berbèresmasmoudiennes affiliées aux Berghouata, ce quiarabisera l'appellation de la régionTamesna enChaouia. Anfa fut citée par le géographeAl Idrissi auXIIe siècle comme un des ports principaux de la façade atlantique duMaghreb al-Aqsa, riche de ses relations commerciales avecAl-Andalus. Sous le règne des Almohades puis sous celui desMérinides elle se développa jusqu'à atteindre une certaine prospérité, au point d'abriter unemédersa bâtie par le sultanAbu Inan Faris (1348-1358) et d'être visitée par l'intellectuel et homme politiquegrenadinIbn al-Khatib. Cet essor sera entravé par leraid portugais de 1468 décidé par le roiAlphonse V. LesPortugais commandés par l'Infant Don Ferdinand détruisirent Anfa au motif que la cité accueillait une importante base depirates qui s'aventuraient jusqu'aux abords de l'embouchure duTage et donc deLisbonne[43]. Léon l'Africain déplore auXVIe siècle la mise à sac d'Anfa qui était, dit-il,« une très grande ville magnifiquement bâtie, qui eut jadis de grands jardins donnant des fruits en abondance vendus jusqu'àFès », et dont les habitants jouissaient d'une certaine opulence et comptaient parmi eux des érudits réputés[44].
Il ne restera dès lors que des ruines, puis un avant-poste occupé périodiquement par lespirates et corsaires de Salé qui utilisent fréquemment le mouillage d'Anfa. Mais aussi par des tribus locales selon le témoignage de l'amiralhollandais etgouverneur des Indes orientales néerlandaisesLaurens Reael(en) en1627[44], ainsi que par les Portugais auxquels on attribue un édifice nomméPrison portugaise dont les vestiges furent réutilisés à l'époque duprotectorat français, pour orner le Parc Lyautey (actuel Parc de la Ligue arabe)[45]. Après le départ définitif des Portugais, lesultanMohammed III du Maroc (1721-1790) soucieux de mettre en valeur le littoral atlantique marocain, fit élever une ville nouvelle à partir de1760. Anfa, renommée Dar al Baida à l'instar des palais du souverain àMeknès et àMarrakech, se dota de remparts, de bastions fortifiés (la Sqala), de mosquées (Ouled al Hamra), de tous les attributs d'une ville marocaine classique, et fut placée sous l'administration d'unpacha. Comme Mogador (aujourd'huiEssaouira) et Fédala (Mohammédia), mais sur une échelle plus modeste, elle se destinait aux échanges commerciaux internationaux[46]. Elle fut également utilisée comme grenier à céréales pour l'ensemble de la province, l'emplacement aujourd'hui appeléMers-Sultan abritant autrefois le silo à grains sultanien géré par lemakhzen.
C’est à partir de 1781 que la traduction espagnole de Casa Blanca fut employée. À cette date, des négociantsitaliens originaires deVenise, les frères Chiappe, firent sortir pour la première fois des cargaisons de céréales depuis le nouveau port construit sur ordre deMohammed III. Leur affaire fut reprise en1788 par la compagnie espagnoleCinco-Grémios qui possédait le monopole de l'exportation du blé de la Chaouïa via ce port et répandit donc l'usage du nom Casablanca à l'étranger[47].
LesEspagnols s'installèrent en nombre à partir du début duXIXe siècle (le consulat espagnol est établi dès1799, puis une église dans la médina, gérée par des religieuxcatholiques espagnols de l'ordre des Franciscains), rejoints ensuite par d'autres Européens, notamment desBritanniques, desFrançais, desBelges et desAllemands, qui obtinrent la création de consulats nationaux à Casablanca durant lesannées 1860. À cette population européenne s'ajouta une communautéjuiveséfarade de plus en plus importante, qui servait d'intermédiaire pour les maisons de commerce étrangères implantées dans les différents ports de la côte marocaine[48]. En1877, dans le cadre d'un grand voyage d'inspection dans l'Empire chérifien, le sultanHassan Ier séjourna à Casablanca, où il accorda un certain nombre d'audiences officielles dont une à l'ambassadeur italien Scovasso[49].
L'insurrection de Casablanca et le bombardement de la ville
Une carte postale ducroiseur cuirassé françaisGloirebombardant la ville de Casablanca, 1907.Article sur le bombardement de Casablanca, publié dansLe Petit Journal (août 1907)
En, une entreprise française, laCompagnie marocaine, filiale deSchneider, exploite un petit train « Decauville » pour les travaux d'aménagement du port qui se réduit, à l'époque, à une simpledarse impraticable par mauvais temps. La voie longe le cimetière de Sidi Beliout et son sanctuaire, ce qui trouble la sérénité des lieux. Une émeute populaire dirigée par des membres de la tribuOulad Hriz éclate contre les travailleurs européens et neuf d'entre eux sont tués. La France envoie alors des troupes pour rétablir l'ordre, les tribus de laChaouia ayant par ailleurs pris le contrôle de la ville, évincé l'autorité dumakhzen et pillé lequartier juif de la ville.
En représailles Casablanca est bombardée le 5 août par l'escadre de l'amiral Philibert qui capture lepacha Si Boubker Ben Bouzid. L'armée française bombarde la ville entre le 5 et le 7 août 1907 à partir de plusieurs navires de guerre ; une escadre française arrive le 7 août et débarque une unité commandée par le général Drude. Ses successeurs les générauxd'Amade et Moinier occupent progressivement les plaines atlantiques de la Chaouia et desDoukkalas, ce qui doit ouvrir la route deFès, capitale de l'Empire chérifien, et la conquête du Maroc par l'ouest.
La signature dutraité de Fès par le sultanMoulay Abd al-Hafid, instaure en 1912 leprotectorat français au Maroc. Le protectorat dirigé par le maréchalHubert Lyautey, résident général jusqu'en 1925, se traduit pour Casablanca par la construction d'un des plus grands ports d'Afrique et par son explosion urbaine, disciplinée par les plans d'Henri Prost, puis deMichel Écochard pour la villeeuropéenne, tandis qu'Auguste Cadet dessine la nouvelle médina et le quartier réservé duBousbir pour la ville dite « indigène ».
Casablanca abrite la plus forte communauté européenne duMaroc (on estime que les Européens formaient environ 60 % de la population casablancaise). Le centre-ville moderne et les quartiers résidentiels d'Anfa, de Longchamp et de l'Oasis accueillent essentiellement des famillesfrançaises aisées decolons, de fonctionnaires et d'industriels, tandis que de nombreuxEspagnols (dont desanti-franquistes à partir de 1936) mais aussi desCorses etItaliens se concentrent dans les quartiers populaires duMaârif, deBourgogne et des Roches Noires. On trouve également mais en nombre plus restreint desSuisses, desAnglo-Saxons (britanniques etaméricains), desArméniens, desGrecs, et quelquesRusses blancs[50]. LesMarocains pour leur part se répartissent entre l'anciennemédina, la nouvelle médina (quartier desHabous) et les nombreuxbidonvilles qui commencent à surgir à Ben M'sick et aux Carrières centrales.
Juste après la fin de laSeconde Guerre mondiale et à la suite du discours du sultanMohamed V à Tanger, la ville se retrouve au cœur de la revendication nationale pour l'indépendance du Maroc. À partir de 1947 et surtout desannées 1950, de nombreux bouleversements et troubles émaillent la vie casablancaise (à commencer par lemassacre colonial du)[51], ainsi que l'attentat du Marché central de Casablanca le jour deNoël 1953, causant 18 morts européens[52] et celui du à Mers-Sultan[53].
Le port de Casablanca, considéré comme le premier port duMaroc à partir de 1920, devient également, en 1925, la première escale des lignes aériennesLatécoère (la futureAéropostale) reliantToulouse àDakar[54].
Lemouilleur de minesPluton explose dans le port de la ville le, détruisant le navire et tuant 186 personnes.
La conférence de Casablanca (1943) se tient à l'hôtel Anfa du 14 au 24 janvier 1943 afin de préparer la stratégie desAlliés après la défaite de l'Axe germano-nippon et la réorganisation de l'Europe libérée[55]. Cette conférence, parfois appelée conférence d'Anfa en raison de la localisation de l'hôtel où elle eut lieu, est décidée par le président desÉtats-UnisFranklin Roosevelt et le Premier ministre duRoyaume-UniWinston Churchill, qui invitent à se joindre à eux, d'une part,Joseph Staline — qui décline l'offre — et, d'autre part, les généraux françaisHenri Giraud etCharles de Gaulle.
Des décisions sont prises lors de cette conférence au sujet de l'invasion de laSicile (opérationHusky), de la planification dudébarquement de Normandie, ainsi que de l'aide matérielle à apporter à l'URSS. Un autre objectif poursuivi est de réconcilier De Gaulle et Giraud et d'unifier ainsi le commandement de laFrance libre. La conférence conclut à la nécessité de poursuivre la guerre jusqu'à obtenir la reddition inconditionnelle duTroisième Reich et de ses alliésitalo-fascistes etjaponais.
Au début de mai 1961, la dépouille mortelle du maréchalLyautey est amenée du mausolée deRabat et embarquée sur le croiseurColbert au port de Casablanca[56],[57].
A la veille de l'indépendance, un massacre viendra ébranler la ville, le massacre du 7 avril 1947 à Casablanca, surnommé "la Grève des Sénégalais", a été perpétré par destirailleurs sénégalais au service de l'armée coloniale française[58],[59]. À la suite d'une rixe entre civils marocains et tirailleurs[60], ces derniers, sous l'ordre des autorités françaises, ont ouvert le feu pendant 24 heures sur les quartiers populaires de Casablanca, tuant entre 180 et plusieurs centaines de civils. L'attaque visait à perturber la visite du sultanMohammed V àTanger, où il devait prononcer un discours exigeant l'indépendance du Maroc. En réponse, une grève générale fut lancée et l'événement renforça le mouvement nationaliste contre le protectorat français. Le massacre du 7 avril est un moment clé de la lutte pour l'indépendance et a été symbolisé par la place du 7 avril à Derb Kebir[61].
Après l'indépendance en 1956, Casablanca s'affirma rapidement comme le centre névralgique de l'économie marocaine, incarnant un Maroc moderne, dynamique et tourné vers l'avenir. La ville devint le moteur du développement industriel, commercial et financier du pays, tout en restant un carrefour culturel et international. Toutefois, malgré cette croissance rapide et les promesses d'un avenir prospère, Casablanca connaîtra plusieurs vagues d'émeutes, alimentées par les tensions sociales, économiques et politiques qui traversaient le pays :
Les événements du 23 mars 1965 au Maroc ont débuté comme une protestation estudiantine à Casablanca, après une circulaire ministérielle limitant l'accès au second cycle des lycées[62]. Le 22 mars, des milliers de lycéens ont organisé une marche pacifique, rapidement réprimée par les forces de l'ordre. Le lendemain, la contestation s'est intensifiée, attirant des ouvriers, des chômeurs et des habitants des bidonvilles, et se transformant en émeutes violentes. Les manifestants ont saccagé des magasins et exprimé leur hostilité envers le roiHassan II[63]. La répression fut brutale, l'armée intervenant, et des rapports font état de tirs depuis un hélicoptère avecOufkir en personne ouvrant le feu[64], et surtout, beaucoup de morts[63]. Les conséquences de ces événements ont mené à l'instauration de l'état d'exception et à l'enlèvement deMehdi Ben Barka en octobre 1965[65]. Un mouvement marxiste-léniniste, leMouvement du 23 mars, est né de cette révolte, contribuant à la création duParti socialiste unifié.
Malgré l'opposition acharnée dessyndicats marocains et despartis politiques de l'opposition (notamment l'Union socialiste des forces populaires), le gouvernement annule les promesses d'augmentation des salaires imposées par la forte inflation (12,5 %) et la hausse du prix des matières premières. LaConfédération démocratique du travail (CDT) et l'Union marocaine du travail (UMT) appellent à l'annulation de toutes les augmentations touchant les produits de première nécessité et la CDT fixe un délai de sept jours avant de déclencher une grève générale. La tension persiste et les grèves des 18 et 20 juin se transforment en émeutes.
C'est dans ce contexte que l'armée investit la ville, que les chars assiègent les rues et que les hélicoptères survolent la ville. L'état de siège est officiellement proclamé et l'oppression est marquée par la torture de manifestants et des tirs à balles réelles[66].
Les émeutes éclatent dans une majorité de quartiers populaires de Casablanca : l'Ancienne Medina,Derb Sultan,Aïn Chock,Sbata, Ben Msik, Sidi Othman, Bournazel, Hay El-Mohammadi, Aïn Sbaa, El-Bernoussi, etc. De nombreux symboles de richesse et de répression sont ciblés par les émeutiers (agences bancaires, voitures de luxe, commissariats et véhicules de la police, locaux des forces auxiliaires, etc.)[67].
L'histoire récente de la ville est marquée par une série d'attentats dont les plus meurtriers sontceux du 16 mai 2003 qui font 45 morts et des dizaines de blessés[68].
En2007, plusieurs attentats suicides touchent Casablanca sans faire de victime outre leurs auteurs. Le 11 mars, un kamikaze se fait exploser dans uncybercafé. Un mois plus tard, le10 avril, trois autres attentats secouent le quartier Hay Farah[69]. Le14 avril, deux hommes se font exploser boulevard Moulay Youssef.
Nabila Rmili. Maire de Casablanca depuis septembre 2021.
Deux communes se trouvent sur le territoire de Casablanca: laCommune de Casablanca recouvre presque toute la ville, mais leMéchouar de Casablanca est une propre micro-commune à statut spécial.
Source : Haut commissariat au plan - Recensement de la population
En 2014, selon le HCP, la population de Casablanca varie fortement selon les arrondissements.
Il y a 94 500 personnes qui vivent dans l'arrondissement Anfa et 468 000 personnes dans l'arrondissement Hay Hassani. En 2014 selon le HCP, la densité moyenne d'un arrondissement de Casablanca est de 22 986 habitants/km². Elle est 6 193 habitants/km² dans l'arrondissement Anfa et jusqu’à 42 400 habitants/km² dans l'arrondissement Ben M'Sick.
Le premier grand port moderne du Royaume a été construit à Casablanca en 1912. Ce grand tournant historique affecta de multiples façons le destin de la ville. L'ensemble du développement économique de la région, ainsi intensifié par l'activité portuaire, draina notamment les investissements nationaux et étrangers. Cela donna naissance à la capitale économique du royaume, dynamique et moderne, que l'on connaît aujourd'hui[77],[78].
Cette ville, premier pôle industriel du pays avec plus d'un tiers des établissements industriels du pays, concentre 55 % des unités productives, et près de 60 % de la main-d’œuvre industrielle. Casablanca réalise 50 % de la valeur ajoutée du Maroc, et attire 48 % des investissements[79]. À elle seule, elle emploie 39 % de la population active du Maroc, représente 35 % de la consommation électrique nationale et absorbe 1,231 million de tonnes de ciment. Les ports de Casablanca etMohammédia assurent 55 % des échanges extérieurs, et son aéroport accueille 51 % des passagers.
Forte de ce dynamisme, la région présente un attrait indéniable pour les investisseurs, ainsi que pour les jeunes à la recherche d’un cadre de vie confortable et moderne[79].
Première place financière du Royaume et duMaghreb[80], elle concentre 30 % du réseau bancaire et la quasi-totalité des sièges des banques et assurances du Maroc[79] ; elle est également le siège de nombreuses entreprises nationales et internationales ainsi que de multinationales pour la régionAfrique du Nord etAfrique de l'Ouest.
Casablanca est également la capitale nationale de l'économie informelle au Maroc. Cette économie a été évaluée (en 2018, par laCGEM) à 170 milliards de dirhams (14,96 milliards d’euros), 20 % du PIB hors agriculture, 10 % des importations formelles, 40 milliards de dirhams de manque à gagner pour l’État, 2,4 millions d’emplois[81].
Casablanca est réputée pour être extrêmement inégalitaire. De façon constante depuis les années 1980, les 10 % les plus riches détiennent la moitié des revenus nationaux, tandis que les 50 % les plus pauvres en possèdent moins de 15 %. Le quotidienLe Monde relève qu'à Casablanca « les villas côtoient des habitats de bric et de broc, et, sur les routes, des Mercedes doublent des charrettes tirées par des ânes »[82].
Casablanca dans le top 10 des villes africaines les plus riches
En septembre 2018, Casablanca annonce une richesse de 42 milliards de dollars (soit près de 400 milliards de dirhams). Le rapportAfrica Wealth 2018 sur la richesse en Afrique publié par New World Wealth (groupe de recherche sud-africain) et AfrAsia Bank (banque mauricienne) place Casablanca à la neuvième place de son classement des villes africaines les plus riches[83].
Le prix du mètre carré en 2018 est de 1 500 dollars (prix moyen pour un appartement ou une villa de 200 à 400 mètres carrés)[84].
LaBourse des valeurs de Casablanca (BVC) est le marché officiel des actions auMaroc. Créée le, sous le nom de l'Office de cotation des valeurs mobilières, la Bourse de Casablanca a connu trois réformes successives : la première en1967, la seconde en1986 et la troisième en1993. Elle est l'une des plus dynamiques d'Afrique et se classe première du Maghreb, deuxième d'Afrique après celles deJohannesbourg et dumonde arabe après celle deRiyad avec une capitalisation de 90 milliards de dollars[80].
Les jetées du port de Casablanca symbolisent le dynamisme du deuxième port du continent africain, d'où partent les cargaisons de céréales et surtout de phosphates dont le Maroc est le deuxième producteur[86].
Le port de Casablanca est l'un des plus grands ports artificiels au monde[87] et le plus grand port de l'Afrique du Nord[88]. Il constitue aussi la plus grande base navale de laMarine royale.
Avec 54 % du trafic portuaire national, il est le premier port du Maroc. Il a traité en 2009 plus de 20 millions de tonnes de marchandises et 879 000 conteneurs.
En tant que centre économique du Maroc, Casablanca constitue un nœud de transport majeur pour l'ensemble du pays, voire de la partie nord du continent africain.
Casablanca est desservie par l'aéroport le plus important du Maghreb, l'aéroport Mohammed-V, situé à environ15km au sud de la ville. Il est desservi par plus de 50 compagnies aériennes régulières qui le relient à plus de 80 destinations. En 2012, il a traité environ 7,2 millions de passagers et plus de 50 000 tonnes de fret[89]. Il constitue lehub des compagnies aériennes marocainesRoyal Air Maroc etAir Arabia. Il a été élu meilleur aéroport africain en 2018 selon le classement du programme ASQ duConseil international des aéroports[90] mais aussi de pire aéroport au monde en 2017 par l'agence de voyage espagnoleeDreams[91].
Casablanca dispose d'un deuxième aérodrome, l'aérodrome de Casablanca Tit Mellil, réservé à des vols privés et régionaux exclusivement. L'ancienaéroport de Casablanca-Anfa est définitivement fermé à toute circulation et déclassé depuis 2007. Son vaste terrain de350 hectares fait l'objet d'un projet d'aménagement urbain majeur[92].
Casablanca constitue un véritable Hub du réseau marocain de chemins de fer de l'ONCF, permettant de rejoindre les principales villes du pays sans correspondance. La ville dispose de deux gares principales,Casa-Voyageurs etCasa-Port[93]. Ces deux gares enregistrent un trafic voyageurs d'environ 8 millions de passagers par an[réf. nécessaire]. La ville dispose d'ailleurs de plusieurs autres petites gares, en général desservies seulement par des trains de banlieue ou des trains régionaux et desservant des quartiers particuliers.
Casablanca est notamment desservie par lestrains navettes rapides (TNR), un réseau de typeRER qui constitue le service ferroviaire régional de référence de l'ONCF et qui, après un fort succès sur la relation Casa-Port -Rabat (puis son prolongement àKénitra) a été progressivement étendu à d'autres liaisons.
Après l'ouverture de la ligneLGV Tanger - Kénitra en 2018, la gare de Casa-Voyageurs devient le terminus destrains à grande vitesse en provenance de Tanger (temps de parcours estimé à 2 h 10)[94]. Dans une phase ultérieure du projet marocain de grande vitesse et un prolongement de la TGV au sud de Kénitra, une nouvelle gare Casa Sud pourrait voir le jour dans le quartier d'Anfa[réf. nécessaire].
Le 15 novembre 2018Emmanuel Macron etMohammed VI inaugurent la ligne de TGV qui relieraTanger à Casablanca à partir de la fin du mois de novembre 2018[95].
Mise en service le, après deux ans de travaux, lapremière ligne dutramway de Casablanca relieSidi Moumen à l'est àAïn Diab et le quartier des Facultés à l'ouest, en passant par le centre-ville. Il s'agit d'une ligne en fourche d'une longueur de 31 km et 48 stations[97]. À horizon 2015, 250 000 voyageurs quotidiens sont attendus[98].
La première ligne de tramway est accompagnée d'une ambition urbanistique avec notamment un traitement de la voirie et des aménagements urbains de l'ensemble des zones traversées, la réhabilitation de bâtiments et la piétonnisation de plusieurs voies dans le centre-ville.
Unedeuxième ligne est inaugurée en 2019[99], reprenant notamment une des deux anciennes branches de la première ligne, et deux autres lignes (T3 etT4) sont ouvertes en 2024[100].
La ville de Casablanca est desservie par le réseau d'autobus Casabus, exploité par l'entrepriseAlsa, depuis le.
Par une soixantaine de lignes, les autobus effectuent le service urbain intramuros de Casablanca, et relient également cette dernière aux communes urbaines et rurales de sa banlieue (Dar Bouazza, Errahma,Bouskoura,Nouaceur,Tit Mellil entre autres) et à la ville deMohammedia à l'est.
Les tarifs sont de 5 dirhams pour les lignes urbaines et varient entre 6 et 8 dirhams pour les lignes de banlieue inter et périurbaines.
Compte tenu de l'absence de moyen de transport de masse, lestaxis jouent un rôle majeur pour la mobilité dans l'agglomération casablancaise. Le parc de taxis comprend près de 15 000 véhicules au total, qui transportent près de 1,2 million de personnes par jour[103].
On distingue deux types de taxis :
les « taxis rouges », appelés aussi « petits taxis » : ils sont utilisés comme moyen de transport pour les déplacements à l'intérieur du périmètre urbain. Ils acceptent jusqu'à trois passagers à la fois. Ce sont les seuls munis d'un compteur et le prix minimal d’un déplacement est de 7,50 Dhs la journée et 10 Dhs le soir (après 20 h). Les taxis rouges circulent en permanence dans la ville et forment une grande partie de l'ensemble du trafic casablancais ;
les « taxis blancs », appelés aussi « grands taxis » : il s'agit généralementDacia Lodgy qui remplacent peu à peu les vieillesMercedes, qui circulent sur des lignes fixes reliant très souvent le centre-ville aux zones périphériques. Ils ont une capacité d'accueil de 6 passagers, en plus du chauffeur, cette capacité étant permise par l'installation d'un siège entre le conducteur et le passager (vieillesMercedes). Certains « grands taxis » (de couleur blanche ou vert-pistache) font des trajets interurbains.
Twin Center, deux tours jumelles de 28 étages et hautes de 115 mètres comprenant un centre commercial de 130 boutiques sur 3 niveaux, en plein cœur duMaârif ;
Casablanca compte environ cinq parcs et 48 jardins d'une superficie de 74 hectares[106]. Parmi les plus grands parcs de la ville se trouvent leparc de la Ligue arabe, leparc Murdoch, Anfa Park et les Jardins d'horticulture.
L’emblème du Wydad AC est l'étoile et le croissant de lune, symbole de l'Islam. Le quartier de l’anciennemédina est le noyau des supporters du club rouge.
L’emblème du Raja CA est l’aigle. Le quartier populaire deDerb Sultan est le lieu de fondation et fief historique du club vert.
Le derby de Casablanca oppose les deux plus grands clubs marocains, leRaja CA et leWydad AC. Il se déroule auStade Mohammed-V à guichets fermés et devant 45 000 supporters. Il s'agit d'un derby très prisé au Maroc, et en Afrique par ailleurs, si bien que lors de ces rencontres très médiatisées, ce sont des Marocains venus de tout le pays qui viennent supporter leur équipe favorite, et ce, malgré la distance.
Une rivalité existe entre les supporters du WAC et du RCA. Les matchs du derby casablancais donnent généralement lieu à des journées exceptionnelles dans la ville étant donné que le stade se trouve en plein centre-ville. Cette rivalité engendre parfois des actes de violences et de hooliganisme entre les supporters des deux clubs[107],[108].
La région de Casablanca-Settat constitue l'un des plus importants pôles universitaires et éducatifs du Maghreb[110]. Chaque année, ce sont plus de 27 000 jeunes diplômés des universités, des Grandes Écoles et des Centres de formation professionnelle qui alimentent le marché du travail.
Elle compte:
deux universités:
2 facultés des sciences juridiques, économiques et sociales,
3 facultés de lettres et des sciences humaines,
2 facultés des sciences,
1 faculté des sciences techniques,
1 faculté de médecine,
1 faculté de médecine dentaire,
1 école supérieure de technologie,
1 école d'architecture,
2 écoles de commerce (ISCAE, ENCG) ;
six grandes écoles d’ingénieurs ;
un centre aéronautique civil de la météorologie ;
une dizaine d'écoles supérieures de commerce et de gestion, parmi les plus réputées duMaghreb et d'Afrique de l'Ouest ;
80 centres et instituts publics de formation professionnelle ;
le plus grand lycée français administré par la SCAC, lelycée Lyautey;
plus de 400 centres et instituts privés de formation professionnelle.
Par ailleurs, Casablanca enregistre de bonnes performances, par rapport à la moyenne nationale[111], en matière d’éducation, d'enseignement et de couverture médicale.
Lamosquée Hassan-II a été construite à Casablanca entre 1986 et 1993. Il s’agit du deuxième plus grand minaret du monde (210 m)[115],[116] et de la quatrième plus grandemosquée au monde après celles deLa Mecque, deMédine, et d'Alger.
Le Megarama, complexe de cinéma situé dans le quartier d'Aïn Diab, est le plus grand cinéma en Afrique avec 14 salles de cinéma[117].
Le Casablanca Sport Plazza, situé dans lequartier Californie, est le deuxième plus grand centre de sport au monde[118].
On parla dans le monde entier de Casablanca lorsqueMarcel Cerdan, qui avait grandi dans le quartier de la Ferme blanche puis duMarif, devint champion du monde de boxe en 1948. Un an plus tard, il mourut dans un accident d’avion alors qu’il s’apprêtait à retrouver sa maîtresse la chanteuseÉdith Piaf[54] (dont un arrière-grand-père étaitmarocain).
Michel Chaillou (1930-2013), écrivain français, s'inspire de son adolescence passée à Casablanca dans son romanMémoires de Melle (Seuil, Fiction & Cie, 1993 ; Points, 1995).
En un demi-siècle, soit entre les années 1910 et 1960, Casablanca devient une grande métropole et la capitale économique du Maroc. Ce développement effervescent a également été accompagné d'un extraordinaire mouvement d'urbanisation, faisant à son tour figure de terrain d'expérimentation dans le domaine de l'architecture. Depuis, une variété particulièrement riche de styles cohabitent et enrichissent l'espace architectural de la ville de Casablanca.
C'est notamment par les réalisations d'un grand nombre d'architectes reconnus que s'exprime cette unique hétérogénéité de style. Par exemple, on note les apports créatifs deMarius Boyer,Henri Prost,Albert Laprade,Joseph Marrast,Paul Tournon,Marcel Desmet,Joseph et Elias Suraqui, Hippolyte DelaporteJean-François Zevaco, Pierre Jabin, Adrien Laforgue, Gaston Jambert, Jean Balois, Edmond Brion, Auguste Cadet, Albert Greslin,Léonard Morandi,Domenico Basciano, Élie Azagury et Wolfgang Ewerth. Ces architectes ont, parmi d'autres, contribué de manière singulière à la diversité architecturale de la ville.
Depuis le début du siècle, et dû à l'image de « ville nouvelle » que véhiculaient les pionniers et colons, Casablanca a attiré de nombreux architectes de différents pays. D'ailleurs, au début des années 1920, Casablanca comptait trois fois plus d'architectes que Tunis.
Ces architectes s'inspiraient largement de l'art et de l'artisanat marocains dans leurs projets, et c'est ainsi que la modernité architecturale à laquelle ils travaillaient a été contrebalancée par l'emploi d'ornementations plus traditionnelles. Se basant sur les techniques et les arts décoratifs marocains, en plus des motifsArt nouveau etArt déco de l'époque, ils ont donné naissance à un tout nouveau style original. Cet agencement particulier de styles est demeuré caractéristique de l'architecture de Casablanca pendant les premières années du Protectorat français.
C'est ainsi que le pluralisme décoratif des façades des grands immeubles, qui voient le jour au centre-ville, devient la règle : les ornementations faites d'angelots, de corbeilles de fruits ou de têtes de lions se mélangent harmonieusement aux frises en zellige, au stuc et aux balcons en bois de cèdre, comme en témoignent notammentl'hôtel Excelsior, l'immeuble-passage du Glaoui, ou encore différents bâtiments administratifs du centre-ville.
Bien que de nombreuses grandes villas coloniales balancent entre l'hôtel particulier parisien et les villas de la Côte d'Azur avec leurs terrasses et leurs vérandas, les villas néo-marocaines sont parmi celles qui retiennent le plus l'attention des critiques et que l'on voit régulièrement citées dans les magazines d'architecture. Par exemple, la villa el Mokri, aujourd'hui démolie, était reconnue pour ses éléments décoratifs marocains et son agencement original et qui rappelait les hôtels particuliers parisiens.
À la fin des années 1920, l'utilisation des décors appliqués va être progressivement abandonnée lors de l'arrivée d'une nouvelle génération d'architectes, formés à de nouveaux principes.
Dans les années 1930, le confort et la modernité prennent place dans la création architecturale, balayant ainsi le style néo-mauresque et sa profusion ornementale.
Architecture casablancaise.
Les architectes de cette époque, qui veulent appliquer les théories d'architecture moderne apprises à l'École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, se sont mis à moderniser les immeubles — qui ne cessaient de prendre de la hauteur — en leur ajoutant des balcons et desoriels, afin de gagner de l'espace.
Les immeubles de luxe, comme ceux dits de production courante, prenaient en considération le confort de la bourgeoisie casablancaise et étaient par ailleurs tous équipés d'ascenseurs, d'incinérateurs à ordures et de garages, alors que les appartements avaient tous unesalle de bains. Les immeubles de luxe du centre-ville, qui sont de véritables œuvres d'art, ont été baptisés du nom de leur commanditaire, prenant ainsi des allures de monuments de la ville. Les architectes laissaient aller toute leur ingéniosité dans les villas, où ils expérimentaient les dernières découvertes en matière d'habitation et de confort.
Fortement impressionnés par la profusion des constructions, les critiques internationaux s'accorderont tous pour décrire Casablanca comme étant la capitale de l'architecture moderne[120].
Parmi les immeubles prestigieux de cette période architecturale, on trouve notamment :
l'immeuble Levy Bendayon : construit en 1928 par l'architecteMarius Boyer, cet immeuble est considéré comme étant le précurseur du mouvement moderne des années 1930. Perçu comme une tendance forte de l'architecture moderne casablancaise, il reprend le concept dubuilding.
l'immeuble Moretti-Milone : inauguré en 1934, cet immeuble de 11 étages situé à la place des Nations unies a été construit par Pierre Jabin. Le luxe de l'immeuble réside moins dans sa façade marquée par les grandes lignes verticales et horizontales de ses oriels que dans la qualité de ses équipements et du nombre de ses ascenseurs.
À partir des années 1950, le développement économique commence à influer sur l'architecture de la ville. Fortement imprégnée deculture américaine, la bourgeoisie casablancaise investit dans des villas aux accentscaliforniens. Ces villas sont marquées avant tout par la personnalité de leurs architectes, ainsi que par leur style ultra-moderne[121].
Par ailleurs, Casablanca devient en 1950 le siège de la construction du premier gratte-ciel du continent africain. C'est en effet cette année-là que l'immeuble Liberté conçu par l'architecteLéonard Morandi et haut de 78 mètres, sort de terre. Il est situé au rond-point de la Révolution française (renommée placeLemaigre Dubreuil, depuis l'assassinat de ce dernier, en 1955, au pied de l'immeuble Liberté qu'il habitait)[122].
Par ailleurs pour contenir l'exode rural et résorber les bidonvilles encore nombreux de nouveaux logements sortent de terre dans la banlieue de Casablanca.
Dans son travailHabla la plaza de Casablanca (en français :Les Arènes de Casablanca parlent), F. Ribes Tover affirme que lesarènes de la ville ont été construites en1913. Julio Irbarren avance pour sa part que ces arènes auraient plutôt été construites en1921. Les deux auteurs s'entendent cependant au sujet de leur construction en bois et qu'elles étaient localisées à proximité de l’hôtel Royal d’Anfa, sur le boulevard d'Anfa. C'est en1953 que latauromachie se serait réellement répandue à Casablanca. La redynamisation de ce milieu reviendrait au Français Paul Barrière et à l’Espagnol Don Vicente Marmaneu, qui auraient décidé de faire revivre cette pratique dans la ville. Ces deux hommes, dont les carnets d'adresses étaient selon toute vraisemblance fort bien étoffés, permirent aux Casablancais d'admirer les plus grandsmatadors de l'époque, qui venaient généralement terminer leurs tournées à Casablanca et soulevant du même coup une ambiance survoltée.
D'après les informations recueillies par quelques journaux, les arènes de Casablanca appartenaient à la famille Castella, grande amatrice decorrida et venue s'établir à Casablanca au cours duXIXe siècle. L'influence de cette famille aurait fait de la corrida, à l'époque, un rituel hebdomadaire incontournable pour de nombreux Casablancais. Devant les Dominguin, El Cordobes et autres personnalités importantes du milieu, le public a toujours répondu présent et se distinguait particulièrement pour son énergie et sa chaleur cosmopolitaine : « […] on pouvait voir certains habillés à l'européenne et d'autres à leurs côtés, on ne peut plus traditionnels, avec leurs gandouras, tarbouches […] ».
Un ancien matador avouera que, comparativement aux autres arènes, le public casablancais était aussi particulièrement exigeant. Selon une dame nommée Solange, dont le restaurant était le lieu de rencontre de tous les aficionados après le spectacle, on y trouvait toujours une ambiance dynamique, mais fort prompte à huer fortement si la corrida les décevait.
Ceci étant, les arènes de Casablanca n'ont pas servi uniquement à recevoir ce public expressif et passionné de corridas. À la fin des années 1940, après le départ des troupes américaines débarquées lors de l'opérationTorch, les Arènes furent occupées par un énorme bric-à-brac de surplus militaires, véritable trésor pour les Casablancais qui avaient manqué de produits manufacturés pendant la guerre. Plus tard,Dalida serait venue s'y produire. Lors de cet évènement, elle se serait attiré la fureur de la foule ainsi que celle des autorités en décidant de chanter en hébreu. Elle aurait alors été reconduite,in extremis, à l'aéroport.
Bien que hautement populaire, le contexte socio-économique de l'époque aurait engendré un arrêt soudain et imprévu de la corrida, notamment à la suite de la mort de don Vicente, à la marocanisation des entreprises et à l'aversion du roiHassan II pour cette pratique. En1971 eut lieu la destruction des arènes, emportant avec elles l'architecture patrimoniale et le vécu historique qui leur était propre[123].
La cause exacte de cette destruction architecturale demeure incertaine, bien que certains soulèvent des jeux de spéculations comme une cause plausible. Ce lieu si longtemps bouillonnant d'activité et d'émotion est demeuré, depuis la démolition, un terrain vague laissé à l'abandon[124].
La piscine municipale de Casablanca est une piscine d'eau de mer construite dans les rochers le long de la route d'Aïn Diab à Casablanca. Elle a été conçue par l'architecte Maurice L'Herbier et inaugurée le 14 juillet 1934. Considérée comme la piscine la plus longue du monde à son époque (480 mètres de longueur pour 75 mètres de large), l'eau de mer y était renouvelée chaque jour par le jeu des marées et l'aide d'une station de pompage[125].
Considéré comme l'unique parc maritime auMaroc, l'aquarium de Casablanca a été inauguré en 1959-1960 et a ouvert ses portes au grand public à partir du. Les gens se déplaçaient des quatre coins du Maroc pour visiter ce premier zoo maritime du pays.
Plus d'une trentaine d'années plus tard, l'aquarium a fermé ses portes de manière soudaine et imprévue, devant un public casablancais et marocain consterné par l'absence de motifs explicatifs justifiant cette fermeture[126].
Initialement désigné sous le nom d'« immeuble Bessoneau », il fut édifié en1917 par l'architecte français Hubert Bride sur une superficie de 3 000 m2. Il a été parmi les premiers bâtiments construits sur leboulevard Mohammed-V (ex-boulevard de la Gare) et limité par les ex-rues Prom et Coli, en face du marché central. L'hôtel proprement dit n'occupait que la partie ouest de l'immeuble, à l'angle de l'ex-rue Prom, sous le premier nom de « Grand Hôtel moderne » Son corps central comportait jusqu'à la fin des années 1920 une toiture à quatre pentes en tuiles vertes qui disparut au début des années 1930 au profit d'un toit-terrasse décoré de tuiles vertes Il fait partie d'une quarantaine de monuments classés patrimoine « Art déco » dans la région du Grand Casablanca. L'hôtel a été fermé et abandonné depuis1989 à la suite de l'effondrement du plancher de l'une de ses chambres qui était en simple terre, damée sur des briques creuses, disposées en voûtains, s’appuyant sur des poutrelles métalliques. Une autre partie de l'hôtel s'est effondrée en janvier2009 après des fortes pluies, il n'en reste que la structure de la façade[127].
LaBanque d'État du Maroc occupa trois emplacements successifs : ancienne Medina (c/1907) puis ex-place de France, mitoyenne de l'Alhambra/CTM (1912) et enfin en face de la poste principale, ex-boulevard de Paris (1937).
Beau bâtiment des années 1940 construit par l'architecte français Marius Boyer et situé à l'angle des ex-rues Moinier et Chevandier de Valdrome. Il était à l'époque le plus grand cinéma de toute l'Afrique[128]. Aujourd'hui disparu, il avait remplacé une annexe des Magasins modernes voisins.
Aujourd'hui disparu, il a longtemps fermé vers le sud la perspective de l'ex-place de France. Inauguré en 1914, ce magnifique bâtiment de l'architecte H. Delaporte fut, avec l'hôtel Excelsior du même architecte le premier à utiliser une structure en béton armé. Le rez-de-chaussée était occupé au début par les imposants Magasins modernes surmontés d'appartements luxueux. Les Galeries Lafayette s'y installent dans les années 1930, les Magasins modernes se déplaçant dans un nouveau bâtiment de l'autre côté de la rue Chevandier de Valdrome. Cet immeuble fut lui-même remplacé dans les années 1940 par le superbe cinéma Vox aujourd'hui disparu.
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La muraille est haute d'environ 6 à 8 mètres, elle entoure la ville en lui donnant une forme à peu près triangulaire, cette muraille a subi plusieurs transformations, destructions et restaurations. À l'origine, la muraille est composée de trois tronçons :
tronçon nord-est en front de mer : il s'étendait d'une façon sinueuse du mausolée de Sidi Belyout au nord jusqu'au Sour Jdid à l'est ; ce tronçon est actuellement interrompu à plusieurs niveaux, il comporte à mi-chemin le bastion de la Sqala ;
tronçon sud-est rectiligne : il s'étendait du mausolée de Sidi Belyout, le long de l'actuelle avenue Houphouët-Boigny, bordait la tour de l'Horloge dans son ancien emplacement, traversait l'actuelle place des États-Unis pour se terminer au niveau d'une tour sud actuellement disparue, au niveau de la place du maréchal ; ce tronçon a été détruit initialement dans sa partie nord entre Sidi Belyout et la tour de l'Horloge puis dans sa partie sud entre la tour de l'Horloge et la tour sud ; ce tronçon a été reconstruit partiellement en retrait sur une dizaine de mètres de part et d'autre de l'actuelle tour de l'Horloge ;
tronçon sud-ouest : encore visible, il part de la tour sud, traversant l'actuel parking de l'hôtel Hyatt Regency, atteignant l'ouverture de Bab Marrakech pour se prolonger jusqu'au Sour Jdid à l'est.
La muraille est percée par plusieurs portes dont l'une donnait accès directe à la mer :
Bab el-Marsa ou la porte de la marine qui est la seule porte qui a gardé son aspect d'origine et qui s'ouvre sur l'ancienne darse portugaise ;
Bab er-Rha existait à mi-distance entre la tour de l'Horloge et Sidi Belyout, la porte et la muraille n'existent plus ;
Bab el-Kebir ouBab es-Souk, dans le tronçon sud-est au niveau de l'ancien emplacement de la tour de l'Horloge ouvrant sur la rue Allal Ben Abdallah (ex-rue de l'Horloge), cette porte a été reproduite en retrait pour s'ouvrir sur la place du Souk et la rue Chakib Arsalane, elle est souvent appelée à tort Bab Marrakech qui est à quelques dizaines de mètres plus loin ;
Bab Marrakech, donnant accès à la ville par le tronçon sud-ouest de la muraille, la porte n'est plus visible que par une baie dans la muraille délimitée par deux colonnes et deux petites portes latérales ;
Bab el-Qadim sur le tronçon nord-est entre Sidi Belyout et Bab el-Marsa ;
Bab Jdid ouBab el-Afya etBab el-Arsa entre Bab Marrakech et Sour Jdid.
La tour de l'Horloge : édifiée en 1911 parle capitaine Dessigny, premier responsable des affaires municipales désigné par les autorités françaises, elle fut bâtie en surélevant la tour nord de la porte de Bab el Souk attenante au vieux rempart. Pour élargir l'ex-place de France et son accès vers le port, le rempart fut démoli laissant la tour de l'Horloge isolée au milieu de la place. Déclarée « branlante », elle fut démolie en 1948. Les autorités marocaines décidèrent d'en construire une réplique en 1993 avec une porte et un bout de rempart non loin de son emplacement initial.
Une légende aussi tenace que fantaisiste voulait qu'un souterrain secret reliât la base de l'Horloge à la pointe d'El Hank, au nord-ouest de la ville.
La Sqala[129] : après la reprise deMazagan des mains des Portugais en 1769, Moulay Mohamed Ben Abdallah décida de compléter son dispositif défensif atlantique entre Salé et Mogador en renforçant la muraille par unbastion remparé construit par des maîtres-ouvriers génois et armé de plusieurs canons afin de défendre la ville contre les navires indésirables de la rade de Casablanca[130].
Mausolée de Sidi Belyout : situé en dehors de la médina juste à quelques mètres de la pointe nord-est de la muraille, la coupole a été construite en 1881 sur le lieu de la sépulture de Sidi Belyout considéré par les Casablancais comme le protecteur de la ville. La légende populaire raconte que le saint qui aurait vécu durant l’époque desAlmohades a fui la décadence de ses concitoyens pour s'exiler dans une forêt aux alentours de la ville, très probablement celle de Ain-Sebaa aux côtés d'animaux sauvages notamment les lions sur lesquels il a acquis un pouvoir d’envoûtement à tel point qu'ils le gardaient le soir, l'aidaient à se déplacer en raison de sa cécité et à sa mort ils l'ont transporté en dehors de la forêt aux abords de la ville afin de permettre aux habitants de l'enterrer, ses liens avec ces bêtes lui ont valu le surnom d'« Abou Loyoute » (« Le père des lions ») en arabe et la vénération des habitants qui commencèrent à enterrer leurs morts à côté de sa tombe et former ainsi un cimetière qui a porté son nom. Lors de la construction d'un tronçon de chemin de fer reliant le port à la route de Rabat et qui devait traverser le cimetière, des affrontements se sont déclenchés entre la population et les ouvriers étrangers provoquant la mort de sept de ces ouvriers français, portugais et espagnols employés par l'entreprise des chemins de fer[131]. Ces affrontements ont contribué aux bombardements et à l'invasion de la ville par l'armée française ;
Mausolée de Sidi Allal el-Kairouani.
Mausolée de Sidi Bousmara : le tombeau de Sidi Bousmara ressemble à une petite maison carrée en pierre aux murs peints en blanc creusés de deux niches dans lesquelles les fidèles déposent des cierges. Le toit à quatre pans triangulaires est recouvert de tuiles vertes. Le mausolée occupe le centre d'une place plantée de plusieurs arbres dont l'un porte de nombreux clous sur son tronc en raison d'une coutume ancestrale qui consiste à planter des clous dans le tronc de cet arbre par les pèlerins pour implorer de l'aide au saint. La légende populaire raconte qu'un homme pieux à la barbe blanche descendant des conquérants arabes étant de passage à la ville, frappa à la porte d'une des maisons pour demander de l'eau afin de faire ses ablutions. Sa demande repoussée, il frappa la terre et une source d'eau douce et claire jaillit et deviendra un point d'approvisionnement des habitants, impressionnés par ce miracle, ces derniers lui demandent de ne plus repartir ;
Mausolée de Sidi Allal el-Kairouani(en) : édifié par le sultan Sidi Mohamed Ben Abdallah, il s'agit du plus ancien mausolée de Casablanca abritant la sépulture du premier saint patron de la ville. Se trouvant derrière la Sqala, l'édifice possède une double couronne de merlons festonnés et une koubba et est surmonté de trois boules de cuivre jaune. Considéré comme le protecteur des marins, les pêcheurs de Casablanca s'y rendent régulièrement pour demander la protection du saint. La légende populaire raconte que Sidi Allal el-Kairouani, originaire de Kairouan, fait naufrage en 1340 sur les côtes de Casablanca lors de son voyage vers le Sénégal et fut accueilli par les pêcheurs de la ville, sa fille appelée « Lella Beida » en raison de la blancheur de son teint voulant rejoindre son père, fait naufrage et mourut sur les côtes de la ville, son père l'enterra face à la mer et demanda à être enseveli près d'elle. Le mausolée bâti en hommage à Sidi Allal et sa fille et dont les murs ont été peints en blanc fut, grâce à sa couleur blanche, un point de repère pour les navigateurs. Le changement de nom de la ville d'Anfa est très probablement en rapport soit avec la fille de Sidi Allal : La maison de la blanche : « Dar el Beida » soit en raison de la couleur blanche du sanctuaire visible de loin : « la maison blanche »[132] ;
Marabout de Lalla Taja : il s'agit d'un petit édifice carré pourvu d'une porte verte sur la rue de Belgique juste à gauche de l'ancien consulat de Belgique (actuelle école primaire Omar Ben Abdelaziz), ce marabout renferme la tombe d'une femme qui a vécu durant leXIXe siècle et qui était connue par sa bonté, sa générosité et ses services envers les orphelins et les enfants démunis qu'elle accueillait chez elle dans une maison de la médina à côté de la légation belge à Casablanca. En raison du soutien moral et matériel de la part du secrétaire du consulat belge, des rumeurs faisaient état que Lalla Taja connue par sa générosité et son esprit libre entretenait une relation amoureuse avec ce dernier, ce qui lui vaut le mépris et l'agression verbale et physique de la part des hommes du quartier, une agression qui alla jusqu’à sa lapidation. Les récits ne sont pas unanimes sur la cause de sa mort, certains avancent qu'elle a succombé immédiatement à ses blessures, d'autres prétendent que Lalla Taja a pris refuge à la légation belge mais cet incident l'affecta considérablement et a causé son décès. Les hommes du quartier refusant son enterrement dans le cimetière musulman, le consul belge lui réserva un petit espace à côté du consulat pour l'enterrer. Selon la légende populaire, Lella Taja a composé un poème qui relate sa triste histoire et que les femmes la chantèrent en larmes. Plusieurs femmes viennent encore aujourd’hui se recueillir sur s tombe en mémoire de son courage, sa générosité et sa bonté[133] ;
La villa des arts de Casablanca construite en 1934 vise à promouvoir les arts marocains et contemporains à travers des expositions et des rencontres culturelles. Elle est dirigée par la fondation ONA[134],[135] ;
lemusée Abderrahman Slaoui accueille des collections uniques de bijoux anciens, affiches anciennes, enluminures et boîtes en cristal de bohème du19e ;
le musée de la musique andalouse propose trois petites salles d'expositions consacrées aux instruments, aux partitions et aux photos qui ont fait l'histoire de cette musique[137].
↑ThomasPellow et MagaliMorsy,La relation de Thomas Pellow: une lecture du Maroc au 18e siècle, Editions Recherche sur les civilisations,(ISBN978-2-86538-050-3,lire en ligne)
↑Fatima-Zohra Sbihi-Alaoui et Jean-Paul Raynal, « Casablanca : un patrimoine préhistorique exceptionnel. »,Bulletin d’Archéologie Marocaine, INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES DEL’ARCHEOLOGIE ET DU PATRIMOINE,vol. XX,,p. 17-43(HALSHS-00004036,lire en ligne[PDF])
↑Adam Sfali - Lemag, « Le Maroc classe l’Eglise orthodoxe russe de Casablanca, patrimoine national »,Lemag : l'actualité du Maghreb - Le quotidien maghrébin,(lire en ligne[archive du], consulté le)
↑Jean Collignon (Océanographe-biologiste), « L'Aquarium de Casablanca »,Bulletin de l'Institut des pêches du Maroc no 8,,p. 37 à 52(lire en ligne[PDF])