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Caroubier

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Ceratonia siliqua

Ceratonia siliqua
Description de cette image, également commentée ci-après
Illustration deCeratonia siliqua.
Classification
RègnePlantae
Sous-règneTracheobionta
DivisionMagnoliophyta
ClasseMagnoliopsida
Sous-classeRosidae
OrdreFabales
FamilleFabaceae
GenreCeratonia

Espèce

Ceratonia siliqua
L.,1753

LeCaroubier[1],[2],[3] (Ceratonia siliquaL.) est uneespèce deplantes à fleurs de la famille des Légumineuses (ouFabacées). C'est unarbre fruitier méditerranéentrioïque etsempervirent.

Cet arbre est utilisé depuis l'Antiquité pour ses fruits (les caroubes), pour l'homme et le bétail. Capable de produire sur des terrains pauvres en marge des cultures ou sur des coteaux difficiles à cultiver, le caroubier a apporté une ressource vitale à de nombreux peuples deMéditerranée[4].

Étymologie

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Vieux caroubier.

Le mot « caroubier » vient de l'arabe (الخروب /xarūb/)[5]. Sonnom génériqueCeratonia vient dugrec ancienκερατέα /keratéa signifiant « caroubier »[6],[7]». Le nom d'espèce,siliqua, désigne enlatin unesilique, ou gousse. Il est aussi appelé carouge, pain desaint Jean-Baptiste, figuier d'Égypte, fève dePythagore.

Description

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Feuilles de Caroubier.
Tronc de caroubier auMuséum de Toulouse.
Caroubes en vente.

Le Caroubier est unarbre mesurant généralement de cinq à sept mètres de hauteur et pouvant atteindre exceptionnellement quinze mètres.

Letronc est gros et tordu, l'écorce brune et rugueuse. La frondaison abondamment fournie forme un houppier large.

Il peut atteindre un âge important, certainement de plusieurs siècles comme l'attestent les individus remarquables par la circonférence impressionnante de leur tronc près deRagusa en Sicile.

Les feuilles persistantes, grandes de douze à trente centimètres, alternes, sont composéesparipennées et comptent de trois à cinq paires defolioles. De forme ovale, celles-ci sont coriaces, vert sombre luisant au-dessus, tirant sur le rouge sur leur face inférieure.

Fleurs de Caroubier.

Lesinflorescences rouges ou jaunes en grappes en forme de chatons portées sur des éperons de vieux bois de plus de 2 ans et même sur le tronc (cauliflore) apparaissent de septembre à novembre selon le sexe, la variété et le niveau des précipitations. Les fleurs, très petites et nombreuses, mâles ou femelles, rarementhermaphrodites, constituées d'un calice pourpre sans corolle, sont réunies engrappes axillaires cylindriques disposées en spirale le long de l'axe des inflorescences ; elles sont pollinisées par le vent et les insectes. Les fleurs mâles sentent lesperme humain, une odeur causée en partie par lesamines.

Les mâles à fleurs rouges fleurissent plus longtemps que les mâles à fleurs jaunes, ce qui peut-être important en termes d'optimisation de la pollinisation.

Gousses de Caroubier.
Fruits mûrs de Caroubier (Ceratonia siliqua) pendants sur l'arbre.

Les fruits (qui sont en fait des « légumes » au sens premier du terme), appelés « caroubes », sont desgousses pendantes de dix à trente centimètres de long sur un et demi à trois centimètres de largeur. Initialement vertes, elles deviennent brun foncé au stade de maturité, ce qui se produit au mois de juillet de l'année suivante. Elles sont courbées, coriaces, épaisses etindéhiscentes. Lesgraines de caroube sont brunes, de forme ovoïde aplatie, biconvexes et très dures. Elles sont séparées les unes des autres par des cloisons pulpeuses. On en compte de quinze à vingt pargousse. La pulpe jaune pâle contenue dans les gousses est farineuse et sucrée à maturité. Comestible, au goût chocolaté, elle est parfois consommée. Les graines ont servi d'unité de mesure dans l'Antiquité. Une légende ancienne voulait que leur masse soit régulière, ce qui a été infirmé par une étude[8]. Leur nom est à l'origine ducarat (emprunté à l'arabeqirât), qui représentait la masse d'une graine de caroube, dans le commerce des pierres précieuses. Actuellement l'appellation du carat est toujours utilisée comme unité de masse : 1 carat de diamant représente le diamètre et la masse correspondant d'une pierre taillée dans les bonnes proportions pour un diamant taille brillant rond 57 facettes de diamètre 6,4 mm. De même, siliqua, nom latin de la caroube, fut chez lesRomains le nom d'une unité valant 1/6 descrupule.

Le nombre dechromosomes est 2n = 24[9].

Répartition

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Aire de répartition.

Le Caroubier est naturellement présent dans la végétation forestière ou pré-forestièrethermophile deMéditerranée où il est souvent associé àPistacia lentiscus[10]. Il trouve dans le bassin ouest méditerranéen son plus grandgradient écologique, allant de l'Anti-Atlas auMaroc à laCôte d'Azur enFrance.

Classification

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Le genreCeratonia ne comporte que deux espèces, l'espèce sœur deC. siliqua étantCeratonia oreothauma[11] arbre du sud de la Péninsule arabique (Oman, Yémen) et de d'Afrique de l'Est (Somalie). Le genreCeratonia s'insère à la base de laphylogénie de la sous-famille desCaesalpinioideae avecAcrocarpus comme genre frère[12].

Histoire

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Le Caroubier a fait l'objet d'un vasteprojet de recherche international portant sur son écologie, ses symbiotes racinaires et son histoire évolutive. Laphylogéographie du Caroubier, appuyée par la caractérisation de sa diversité génétique, la modélisation de ses niches climatiques et des données de paléobotanique ont permis de proposer une nouvelle hypothèse sur l'origine et l'évolution du Caroubier[13]. Il apparaît notamment que le caroubier, différencié de son espèce sœur au Pliocène, a eu une grande distribution avant lePléistocène, puis s'est raréfié lors des phases climatiques froides (glaciaires) et arides (interglaciaire)[13]. Les zones du Maroc et du sud de l'Espagne, protégées des fortes phases de continentalité hydrique par la proximité de l'océan, ont constitué des refuges où les populations du caroubier ont persisté lors des ères interglaciaires[13]. À l'est, le Caroubier a trouvé refuge au niveau de zones montagneuses proches de la mer, par exemple en Crète ou au Mont Liban. La structure de diversité génétique observée supporte l'hypothèse d'une domestication du Caroubier à partir de populations naturelles locales à l'ouest et à l'est de la Méditerranée, et non pas d'une domestication orientale unique[13]. L'ensemble de ces travaux publié dans la revue scientifiqueJournal of Biogeography a fait l'objet d'une synthèse dansLa Garance Voyageuse[14].

En1856, 8 000 caroubiers ont été exportés d'Espagne vers leTexas, l'Arizona, laCalifornie et laFloride. L'espèce s'est répandue largement en Californie où elle est même considérée commeespèce invasive car l'arbre recèpe quand on le coupe et ses graines sont trop largement disséminées par lescoyotes[réf. souhaitée].

Culture

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Spécimen taillé.
Article détaillé :alternance bisannuelle des fruits affectant le caroubier.

Le Caroubier peut survivre à des sécheresses moyennes (bien moins longtemps que l'olivier) et à des sols pauvres, mais pour une bonne fructification, il a besoin de 500 à 550 millimètres de précipitations annuelles (ou d'irrigation) et de sols riches (ou de fertilisation). Il préfère lesloams sableux bien drainés et tolère peu ou pas les sols argileux trop humides. Les systèmes racinaires profonds peuvent s'adapter à une grande variété de conditions de sol et sont assez tolérants au sel (jusqu'à 3 % dans le sol). Après avoir été irrigués avec de l'eau salée en été, les caroubiers pourraient éventuellement récupérer pendant les pluies d'hiver. Dans certaines expériences, les jeunes caroubiers étaient capables de fonctions physiologiques de base dans des conditions de sel élevées (40 mmol NaCl/l).

Le Caroubier supporte bien la sécheresse mais il résiste mal au froid (il ne supporte pas les températures inférieures à - 5 °).

Le Caroubier donne ses premières caroubes vers l'âge de 5 à 8 ans (en août/septembre) mais ce délai est ramené à 3 ans sur des arbres greffés.

Le Caroubier forme naturellement de nombreux rejets de souche et forme rapidement des taillis quand lesvergers cultivés sont abandonnés ou après un incendie[15].

Pollinisation et sexualité du caroubier

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Le Caroubier estdioïque (rapport mâle/femelle 50-50 mais il existe des plantspolygames et/ouhermaphrodites).

Les arbres strictement mâles ne donnent que des fleurs mâles et ne produisent donc pas de fruits. Ils ont une croissance plus vigoureuse que les arbres femelles.

Les arbres polygames hermaphrodites donnent à la fois des fleurs unisexuées (mâles ou femelles) et des fleurs hermaphrodites (mâles et femelles)[16]. Ils produisent donc moins de fruits que les arbres femelles mais ont l'avantage d'être auto-fertiles. Il existe deux formes de polygamie :

  • certaines variétés ont une majorité de fleurs hermaphrodites et une minorité de fleurs mâles ;
  • d'autres (comme la variété tunisienne 'Sfax') ont une majorité de fleurs femelles et une minorité de fleurs hermaphrodites.

Il existe également des variétés comme 'Islay' qui sont dites « hermaphrodites pures » car elles ne produisent aucune fleur unisexuée.

Les fleurs de Caroubier femelle doivent êtrepollinisées par des fleurs mâles. Les plantes polygames, hermaphrodites ou les arbres mâles, qui produisent respectivement moins ou pas de gousses, sont généralement plantés (en tant que pollinisateurs) à des densités plus faibles dans les vergers (1 pollinisateur entouré de 8 arbres femelles soit 12 % de mâles mais on peut également utiliser des arbres hermaphrodites comme pollinisateurs, ce qui limite la perte de production). Pour une pollinisation plus longue, on recommande de planter différentes variétés de pollinisateurs car les fleurs femelles sont produites pendant près de 3 mois (septembre, octobre et novembre) et la floraison mâle d'une seule variété ne dure que 1 à 1,5 mois.

Rendement

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Un arbre adulte bien développé peut produire environ 50 à 100 kg de caroubes par an (en verger irrigué planté à 100 arbres parhectare). Un gros arbre isolé pourra produire 250-300 kg les années exceptionnelles. Mais certaines variétés sont sensibles à l'alternance bisannuelle[17], ce qui réduit le rendement global de l'exploitation. L'entrée en production des arbres femelles est souvent longue (4 à 5 ans après greffage pour les variétés les plus précoces telles que Rojal ou Ramillete). Les plants hermaphrodites produisent moins de fruits mais entre en production un peu plus tôt (2 à 3 ans après greffage).

Les vergers non irrigués sont traditionnellement plantés en faibles densités de 25 à 45 arbres par hectare. En verger irrigué et sur de bonnes terres, on peut planter jusqu'à 200 arbres par hectare (6 x 8 m)[18].

La pleine production des arbres se produit principalement à un âge de 20 à 25 ans, lorsque le rendement se stabilise. On peut espérer un rendement de 2 tonnes de caroubes par hectare dans un vieux verger non irrigué et jusqu'à 7 tonnes/hectare dans un verger irrigué et planté de bonnes variétés productives. Le principal travail de cette culture se situe au moment de la récolte qui n'est pas évidente.

Le taux de graines dans la récolte varie entre 8 et 16%. Certaines variétés comme Negra produisent peu de graines (8%) mais beaucoup de pulpe. D'autres comme Duraio produisent beaucoup de graines (16%) et donc moins de pulpe.

Multiplication

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Caroubes.
Ceratonia siliqua et leurs graines auMuséum d'histoire naturelle de Toulouse.

Les graines fraîches de Caroubier germent normalement bien sans traitement préalable mais une fois qu'elles ont séché, elles deviennent très dures et n'absorbent plus l'eau empêchant ainsi la graine de germer.

Il faut alors tremper les graines dans l'acide sulfurique dilué (H2SO4) pendant une heure puis dans l'eau pendant vingt-quatre heures ou, en absence d'acide, les tremper dans de l'eau bouillante pendant quinze minutes en remuant puis laisser mariner pendant vingt-quatre heures[19]. Le traitement à l'acide sulfurique remplace la relation entre la plante et l'animal qui habituellement mange la graine, la laisse mariner dans son tube digestif et ses sucs gastriques quelques heures puis la rejette.

Lagermination peut aussi être obtenue simplement par l'abrasion mécanique d'une portion limitée de la cuticule dure des graines de caroubier, avant trempage dans l'eau.

Les semis pouvant donner des plants mâles ou femelles, on lesgreffe généralement pour pouvoir choisir le sexe et la variété. On peut greffer sans souci un plant mâle sur un plant femelle et inversement. Le greffage se fait généralement sur des semis de 2 ans qui peuvent alors commencer à produire quelques caroubes dès la 5e année après la greffe.

Lebouturage est difficile sur le Caroubier.

Cultivars et objectifs de sélection

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Aucune reproduction conventionnelle par croisement contrôlé n'a été signalée, mais une sélection à partir de vergers ou de populations sauvages a été effectuée. Les caroubes domestiquées (C. s. Var. Edulis) se distinguent de leurs parents sauvages (C. s. Var. Silvestris) par certains traits de rendement en fruits tels que la construction de gousses plus grosses, plus de pulpe et une teneur en sucre plus élevée. La plupart des quelque 50cultivars connus[20] sont donc d'origine inconnue et ne sont distribués qu'au niveau régional.

Les différentes variétés se sont adaptées génétiquement aux exigences climatiques de leurs régions de culture et présentent une forte variation génétique et donc morphologique et agronomique.

Bien qu'une rupture partiellement réussie de ladioécie se soit produite, le rendement des arbres hermaphrodites ne peut toujours pas rivaliser avec celui des plantes femelles, car leurs capacités à porter des gousses sont mauvaises. La sélection future serait axée sur les aspects de qualité de transformation, ainsi que sur les propriétés permettant une meilleure mécanisation de la récolte ou des plantes hermaphrodites à meilleur rendement. L'utilisation de techniques de sélection modernes est limitée en raison du faiblepolymorphisme des marqueurs moléculaires.

Composition de la caroube

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Chaque caroube pèse entre 15 et 30 grammes (selon la variété et l'état de fraicheur) et contient de la pulpe charnue constituée de 40 % desucres (glucose et dusaccharose), 35 % d'amidon, 7 % deprotéines, et, dans des proportions plus faibles, des graisses, destannins et dessels minéraux. La caroube est riche encalcium,phosphore,magnésium,silice,fer etpectine. Les propriétés épaississantes sont dues à la présence d'un sucre, legalactomannane.

Utilisation

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Farine de caroube
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules920 kJ
(Calories)(220 kcal)
Principaux composants
Glucides90 g
Amidon? g
Sucres? g
Fibres alimentaires40 g
Protéines4,6 g
Lipides0,6 g
Eau3,6 g
Minéraux etoligo-éléments
Calcium350 mg
Magnésium55 mg
Phosphore80 mg
Potassium830 mg
Vitamines
Provitamine A8 mg
Acides aminés
Acides gras

Source :aucune source
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L'arbre

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Le caroubier est cultivé dans les pays méditerranéens, notamment auPortugal,Espagne et enSicile, enCrète où la production et la commercialisation des produits dérivés a repris depuis quelques années[21], et àChypre où il est qualifié d'« or noir »[22]. En France, àVillefranche-sur-Mer on cultivait le caroubier auXIXe siècle ; la belle couleur rouge du bois était appréciée en marqueterie. La chanson traditionnelle et les dictons populaires en portent encore témoignage[23].Cet arbremellifère au beau feuillage procure une ombre appréciée dans les pays ensoleillés. Il est utilisé comme arbre d'ornement et d'ombrage dans plusieurs villes d'Arizona et de Californie aux États-Unis, et dans certaines régions d'Australie.

Le bois de caroubier est un excellentbois de chauffage souvent préféré à l'olivier ou au chêne.

Le fruit

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Le caroubier est uneplante mellifère intéressante à une période (l'automne) où pollen et nectar se font rares.

L'Algérie prévoit de planter 10 millions de caroubier d'ici à 2035, il existe 9variétés de caroubiers enAlgérie[24],[25].

AuMaroc, troisième pays producteur mondial de caroubes (2017), il est utilisé pour ses vertus médicinales car, grâce à sa teneur élevée en fibres, elle exerce un effet régulateur sur la fonction intestinale et est utilisée dans les cas dediarrhée ou deconstipation chez les enfants. Elle est alors administrée sous forme de préparation instantanée, comme un chocolat chaud.

Caroubier monumental près deRaguse en Sicile.

ÀChypre, on transforme la caroube en une sorte de confiserie, appréciée comme sucrerie locale. La fabrication commence par le broyage des graines, une extraction à l'eau puis une concentration à chaud pendant plusieurs jours ; lesirop concentré est travaillé au crochet. Le résultat final se rapproche de la texture du sucre d'orge mais avec une couleur bien plus foncée.

On tire du caroubier deux produits très différents utilisés abondamment par l'industrie alimentaire : la farine de caroube et la gomme de caroube.

  • Lagomme de caroube provient de l'endosperme blanc et translucide des graines, après élimination de la mince enveloppe brune qui le recouvre. Elle agit comme épaississant. Elle est surtout utilisée dans l'industrie alimentaire, mais aussi dans d'autres applications industrielles (industrie dupapier,textile,pharmacie,cosmétiqueetc.).
  • Lafarine de caroube est obtenue à partir du broyage de l'intégralité de la gousse (pulpe et peau) à l'exception des graines. Le broyage des gousses génère le dégagement d'une odeur forte et persistante.

Alimentation humaine : si la consommation directe de caroubes n'a plus qu'une valeur anecdotique, la farine de caroube est utilisée de nos jours dans l'industrie agroalimentaire commeadditif (codeE410, épaississant ou gélifiant) pour les glaces, les pâtisseries, les aliments diététiques (pas degluten dans la caroube), notamment comme succédané decacao. La caroube, contrairement à son homologue le cacao, ne contient nithéobromine, nicaféine, deuxalcaloïdes à l'action excitante sur l'organisme. Signalons toutefois queGuy Martin, le chef duGrand Véfour à Paris, n'hésite pas à employer des caroubes sèches entières dans ses recettes comme lasoupe au chocolat (Recettes gourmandes, Éditions du Chêne, 1996).

  • EnTunisie, elle est utilisée comme base des boissons gazeuses appeléesboga et cidre El-Meddeb.
  • Au Liban, le fruit est bouilli et son concentré donne unemélasse naturelle douce et onctueuse (debs kharoube). Mélangé à de la crème de sésame (tahini), il se mange avec du pain libanais. On lui prête une qualité de déconstipant.
  • EnAllemagne, les graines de caroube torréfiées sont utilisées en substitution ducafé. On peut aussi sucer les graines comme des bonbons.
  • Alimentation infantile : la farine de caroube est utilisée dans le lait en poudre pour bébé comme épaississant en remplacement de la traditionnelle farine de blé. Ce genre d'épaississant est recommandé pour lutter contre lereflux gastro-œsophagien infantile. Cette farine de caroube est censée être moinsallergène que la farine decéréales.

Alimentation animale : les caroubes constituent un excellent aliment énergétique pour le bétail. On les incorpore parfois dans les aliments composés. Leslapins en raffolent.

Dans la culture
  • Poésie : on trouve de nombreuses références à ce fruit dans la littérature arabe et persane traditionnelle : Rouba'i-iatu Al-Khayyam (poèmes du PersanOmar Khayyam) ; poème d’Ahmad Rami dédié à la caroube.
  • Bible :
    • Il est fait mention de la caroube dans leTalmud[26] qui présente uneparabole de l'altruisme, communément appelée « Honi et le caroubier », qui mentionne qu'un caroubier met 70 ans à porter pleinement ses fruits ; ce qui veut dire que le planteur ne bénéficiera pas de son travail, mais qu'il travaille dans l'intérêt des générations futures. En réalité, l'âge de fructification des caroubiers varie mais un semis produit généralement ses premières caroubes en moins de 10 ans.
    • Le caroubier est probablement mentionné dans leNouveau Testament, dans Matthieu 3:4, en rapportant que Jean-Baptiste (d'où le terme Pain de Saint-Jean) vivait de « sauterelles et de miel sauvage » ; le mot grec traduit par « sauterelle » peut faire référence au fruit de la caroube plutôt qu'à l' insecte de la sauterelle. Ceci est suggéré parce que les termes hébreux pour « sauterelle » (hagavim) et « caroube » (haruvim) sont très similaires.
    • Les caroubes, carouges ou gousses, selon les traductions, sont aussi mentionnées dans l’Évangile selon Luc dans la parabole duFils prodigue (chapitre 15,verset 16). Ayant dilapidé toute la fortune donnée par son père, celui-ci« aurait bien voulu se remplir le ventre des caroubes que mangeaient les porcs, mais personne ne lui en donnait. »

Production

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Production de caroubes – 2017
Pays(tonnes)
Drapeau du PortugalPortugal41,909
Drapeau de l'ItalieItalie28,910
Drapeau du MarocMaroc21,983
Drapeau de la TurquieTurquie15,016
Drapeau de la GrèceGrèce12,528
Monde136,540
– Production en tonnes (données FAOSTAT de laFAO)[27]
Répartition mondiale de la production de caroube en 2006 en pourcentage du premier producteur (Espagne : 70 000 tonnes).

La production mondiale de caroubes a considérablement diminué au cours des 80 dernières années, passant de 650 000 t en 1945[28] à 136 000 t en 2017. Les principales raisons sont les prix bas couplés à l'agriculture mécanisée et l'aménagement du littoral. L'intérêt des agriculteurs pour la caroube dans la plupart des pays méditerranéens (notamment l'Espagne) a diminué en raison des prix bas et de l'utilisation des terres côtières pour les routes, le développement de logements et les zones industrielles.En 2017, la production mondiale de caroubes était de 136 540 tonnes, dominée par le Portugal, avec 30 % du total mondial. L'Italie, le Maroc, la Turquie, la Grèce, l'Espagne et Chypre étaient les autres grands producteurs (voir tableau).

Notes et références

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  1. « Caroubier », dans leDictionnaire de l'Académie française, surCentre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 22 mai 2016).
  2. Informationslexicographiques etétymologiques de « caroubier » dans leTrésor de la langue française informatisé, sur le site duCentre national de ressources textuelles et lexicales (consulté le 22 mai 2016).
  3. Entrée« caroubier »[html], surDictionnaires de français (en ligne),Larousse(consulté le).
  4. Baumel A, Médail F, Viruel J, Sanguin H., « Le caroubier. Un arbre ancien et précieux sur le pourtour méditerranéen. »,La Garance Voyageuse n°118,‎,p. 118:25-29
  5. (en) L.Ramón-Laca et D. J.Mabberley, « The ecological status of the carob-tree (Ceratonia siliqua, Leguminosae) in the Mediterranean »,Botanical Journal of the Linnean Society,vol. 144,no 4,‎1er avril 2004,p. 431–436(ISSN 0024-4074,DOI 10.1111/j.1095-8339.2003.00254.x,lire en ligne, consulté le)
  6. Anatole Bailly ; 2020 : Hugo Chávez, Gérard Gréco, André Charbonnet, Mark De Wilde, Bernard Maréchal & contributeurs, « Le Bailly »,(consulté le).
  7. Maria Pantelia, « The Online Liddell-Scott-Jones Greek-English Lexicon »,(consulté le).
  8. Lindsay ATurnbull, LuisSantamaria, ToniMartorell et JoanRallo, « Seed size variability: from carob to carats »,Biology Letters,vol. 2,no 3,‎,p. 397–400(ISSN 1744-9561,PMID 17148413,PMCID 1686184,DOI 10.1098/rsbl.2006.0476,lire en ligne, consulté le)
  9. Sbay Hassan, « Le caroubier au Maroc, un arbre d'avenir »,(consulté le)
  10. (en) AlexBaumel, PascalMirleau, JuanViruel et Magda Bou DagherKharrat, « Assessment of plant species diversity associated with the carob tree (Ceratonia siliqua, Fabaceae) at the Mediterranean scale »,Plant Ecology and Evolution,vol. 151,‎,p. 185–193(ISSN 2032-3921,DOI 10.5091/plecevo.2018.1423,lire en ligne, consulté le)
  11. D.Hillcoat, G.Lewis et B.Verdcourt, « A New Species of Ceratonia (Leguminosae-Caesalpinioideae) from Arabia and the Somali Republic »,Kew Bulletin,vol. 35,no 2,‎,p. 261(DOI 10.2307/4114570,lire en ligne, consulté le)
  12. (en) NasimAzani, MarielleBabineau, C. DonovanBailey et HannahBanks, « A new subfamily classification of the Leguminosae based on a taxonomically comprehensive phylogeny: The Legume Phylogeny Working Group (LPWG) »,TAXON,vol. 66,no 1,‎,p. 44–77(ISSN 1996-8175,DOI 10.12705/661.3,lire en ligne, consulté le)
  13. abc etd(en) JuanViruel, Nicolas LeGalliot, SamuelPironon et Gonzalo NietoFeliner, « A strong east–west Mediterranean divergence supports a new phylogeographic history of the carob tree (Ceratonia siliqua, Leguminosae) and multiple domestications from native populations »,Journal of Biogeography,vol. 47,no 2,‎,p. 460–471(ISSN 1365-2699,DOI 10.1111/jbi.13726,lire en ligne, consulté le)
  14. Baumel A., « Du nouveau sur l'histoire du caroubier »,La Garance voyageuse n°129,‎,p. 26-28(lire en ligne)
  15. Alex Baumel, « Du nouveau sur l'histoire du caroubier »,
  16. François Drouet, « Faire fructifier le Caroubier (Ceratonia siliqua L.) sur un seul pied. »
  17. (en) Joan Tous and Louise Ferguson, « Mediterranean Fruits »,Progress in new crops. ASHS Pres,‎,p. 416 à 430(lire en ligne)
  18. Fletcher, 1997; Curtis et al.,1998
  19. « Jardiner : dossier Caroubier aux vertus médicinales », surLe Monde
  20. Battle I, Tous J,Carob tree, Rome, Italy, International Plant Genetic Resources Institute,(ISBN 978-92-9043-328-6,lire en ligne)[page à préciser]
  21. Reportage Arte 2017 :Le caroubier, l'or noir de la Crète
  22. « Le retour des caroubiers, l'or noir de Chypre », surFranceinfo,(consulté le)
  23. Jean-Gabriel Maurandi,Calant de Vilafranca, note 1. Page créée le 19 avril 2001, consultée le 10 janvier 2016.
  24. AgriAlgérie, « Caroubier : 10 millions de caroubiers plantés d’ici 2035 ? »
  25. APS.DZ, « Programme de plantation de plus de 10 millions de caroubiers à travers l'Algérie »
  26. Rapports deBerakhot du rabbinHanina ben Dossa
  27. « Carob production in 2017; Crops/World Regions/Production Quantity from pick lists », UN Food and Agriculture Organization, Statistics Division,(consulté le)
  28. W. N. L.Davies, P. I.Orphanos et J.Papaconstantinou, « Chemical composition of developing carob pods »,Journal of the Science of Food and Agriculture,vol. 22,no 2,‎,p. 83–86(ISSN 0022-5142 et1097-0010,DOI 10.1002/jsfa.2740220210,lire en ligne, consulté le)

Voir aussi

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Liens externes

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Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

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  • SalihaAouchenni, N.Touati et AnissaAouadi, « La caroube dans l'industrie alimentaire »,Université Abderrahmane Mira - Bejaia,‎(lire en ligne, consulté le)
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