D'autres caractéristiques sont présentes uniquement chez les espèces terrestres existantes : une boîte crânienne de dimension élargie, la présence d'unos scapholunatum au niveau ducarpe, ou l'absence de troisièmetrochanter pour lefémur[2].
L'ancienne classification séparait les Carnivores en deux sous-ordres, lesFissipèdes et lesPinnipèdes. Cette classification est aujourd'hui obsolète, bien que les Pinnipèdes soient toujours unclade valide.
Carnivora est aujourd'hui considéré comme legroupe-couronne de ses représentants actuels, divisé en deux sous-ordres. LesCaniformes regroupent les familles proches desCanidés, lesFéliformes regroupent les familles proches desFélidés.
L'histoire des Carnivores débute à la fin duPaléocène (– 60Ma), parallèlement à celle descréodontes, avec l'apparition desmiacidés en Amérique du Nord et en Europe, puis en Asie. Ces petits mammifères forestiers sont probablement arboricoles comme le suggèrent leurs fossiles : l'os scaphoïde et lesemi-lunaire sont séparés alors que ces os du poignet sont soudés chez les carnivores actuels, ce qui constitue une adaptation à la course ; la présence de griffes acérées, vraisemblablement rétractiles (particularité morphologique conservée chez les félidés et perdue chez les canidés) indique la faculté de grimper aux arbres. Vers la fin de l'Éocène (– 40 Ma), l'ordre des Carnivores se divise en deux sous-ordres, les féliformes (Aeluroïdes) et les caniformes (Arctoïdes). Les féliformes sont caractérisés par un raccourcissement de la mâchoire qui entraîne un raccourcissement du crâne et une réduction du nombre de dents. Ce raccourcissement de la mandibule inférieure est compensé par l'accroissement des muscles masticateurs, avec saillie prononcée de l'arcade zygomatique, d'où l'aspect plus globuleux de la tête et le cou puissant et court. Le museau raccourci rend la morsure plus efficace. Les caniformes ont un cou allongé, ce qui permet d'amener la truffe au sol et d'y repérer les odeurs laissées par le passage des proies (urines, phéromones sexuelles, excréments…). La structure moins souple de l'articulation du coude, plus spécifiquement orientée vers le sol, est une adaptation à la course d'endurance. Ils sont pourvus de griffes non rétractiles qui leur permettent de creuser la terre pour rechercher un petit rongeur ou se fabriquer une tanière. Le museau allongé permet de conserver la dentition primaire et de pratiquer des morsures de préhension généralement sur l'arrière-train de leurs proies, ne les tuant pas comme le font les morsures sous la gorge pratiquées par les féliformes[3].
« Deux lignées de miacidés sont à l’origine de tous les carnivores vrais modernes : lesvulpavines et lesviverrines. Les premiers, qui ressemblaient à la martre, occupaient l’Amérique du Nord et sont à l’origine de la branche évolutive des canidés (20 Ma plus tard) et de celle des pinnipèdes. Les seconds, qui avaient plutôt l’aspect de la genette et chassaient des petits vertébrés, vivaient en Eurasie et sont à l’origine de la branche des félidés et de celle des viverridés. Ces deux branches évolutives parallèles portent parfois le nom de « canoïdés » et « féloïdés »[4]. »