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Carnie

46° 23′ 40″ nord, 12° 46′ 27″ est
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Carnie
Image illustrative de l’article Carnie
Vue sur Collina, hameau deForni Avoltri enVal Degano

PaysItalie
RégionFrioul-Vénétie Julienne
ProvinceUdine
Villes principalesTolmezzo,Paularo,Paluzza,Arta Terme,Villa Santina,Ovaro
Siège du paysTolmezzo
Coordonnées46° 23′ 40″ nord, 12° 46′ 27″ est
Superficie approximative1 222 km2
ReliefMontagnes :Alpes etPréalpes carniques

Vallées : ValTagliamento, Val Bût, Val Chiarsò, Val Degano, Val Pesarina, ValCalda, Val Lumiei,

ProductionÉlevage (bovin,porcin),Agriculture,Industrie (Ex :Bois)
Communes28
Population totale39 705 hab.(2006)
Régions naturelles
voisines
Frioul,Vénétie,Carinthie

Image illustrative de l’article Carnie
Carnia au sein de la province d'Udine.
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LaCarnie (Carnia enitalien etCjargne enfrioulan (parfois déforméCjargno,Cjargna) ; enallemand :Karnien) est unerégion historico-géographique dans le nord-ouest duFrioul, dont lescommunes, parties de larégion autonome deFrioul-Vénétie Julienne, dépendent toutes administrativement de l'ancienneprovince d'Udine. On y parle couramment le dialecte carnique de la langue minoritaire reconnue, le frioulan.

Géographie

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La grande vallée de Carnia s'étend sur le bassin supérieur duTagliamento, de la crête principale desAlpes carniques au nord jusqu'auxPréalpes carniques au sud. Elle confine au nord avec leland deCarinthie enAutriche, au sud avec la province dePordenone, à l’ouest avec leCadore au sein de la région deVénétie, et à l’est avec leCanal de Ferro lui aussi faisant partie de la province d’Udine.

Les vallées

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  • (I cjanâi)

En Carnia se trouvent sept vallées, chacune traversée par un torrent, dont elles prennent le nom (excepté la Valcalda), les vallées prennent aussi le nom decanale (cjanâl), soulignant ainsi leur morphologie étroite et allongée (entre parenthèses la dénomination enFrioulan):

Chacune de ces vallées et torrents confluent dans le fond de la vallée de la commune deTolmezzo, centre principal de la Carnia.

Les communes

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  • (I comuns)

Les 28 communes de la Carnia (le nom italien et frioulan):

CommunesHabitants(2006)Superficie(km²)hameaux
Amaro (Damâr)81133,26-
Ampezzo (Dimpeç)1 08973,61Oltris, Voltois
Arta Terme (Darte)2 28752,24Avosacco, Cabia, Cedarchis, Lovea, Piano d'Arta, Piedim, Rivalpo, Valle
Cavazzo Carnico (Cjavaç)1 10838,69Cesclans, Mena, Somplago
Cercivento (Çurçuvint)74815,36Cercivento di Sotto, Cercivento di Sopra
Comeglians (Comelians,loc. Comalians)60319,52Calgaretto, Maranzanis, Mieli, Noiaretto, Povolaro, Runchia, Tualis
Enemonzo (Denemonç)1 38923,70Colza, Esemon di Sotto, Fresis, Maiaso, Quinis, Tartinis
Forni Avoltri (For di Avoltri,loc. Fôr Davuatri)68180,71Collina, Collinetta, Frassenetto, Sigilletto
Forni di Sopra (Fôr Disore)1 08781,16Andrazza, Cella, Vico
Forni di Sotto (Fôr Disot)70193,54Tredolo, Baselia, Vico
Lauco (Lauc)81934,58Allegnidis, Avaglio, Buttea, Chiassis, Trava, Vinaio, Plugna.
Ligosullo (Liussûl)19516,75Murzalis
Ovaro (Davâr)2 12657,88Agrons, Cella, Chialina, Clavais, Cludinico, Entrampo, Lenzone, Liariis, Luincis, Luint, Mione, Muina, Ovasta
Paluzza (Paluce)2 49469,96Casteons, Cleulis, Rivo, Timau, Naunine
Paularo (Paulâr)2 85584,23Casaso, Chiaulis, Dierico, Misincinis, Ravinis, Rio, Salino, Trelli, Villafuori, Villamezzo
Prato Carnico (Prât)1 00781,48Avausa, Croce, Osais, Pesariis, Pieria, Pradumbli, Prico, Sostasio, Truia
Preone (Preon)29722,51-
Ravascletto (Ravasclêt,loc. Monai)59626,32Salars, Zovello
Raveo (Raviei)48012,63Esemon di Sopra
Rigolato (Rigulât)57930,47Givigliana, Gracco, Ludaria, Magnanins, Stalis, Tors, Valpicetto, Vuezzis
Sauris (Zahre,nel locale dialetto germanico)42741,52La Màina, Latéis, Sàuris di Sotto, Sàuris di Sopra, Velt
Socchieve (Soclêf)95065,95Caprizzi, Dilignìdis, Feltrone, Lungis, Mediis, Nonta, Priuso, Viaso
Sutrio (Sudri)1 39321,06Nojaris, Priola
Treppo Carnico (Trep)65318,71Gleris, Siaio, Tausia, Zenodis
Verzegnis (loc. Verzegnas)92438,80Chiaicis, Chiaulis, Intissans, Villa
Villa Santina (Vile)2 23413,00Invillino
Zuglio (Zui)6338,31Fielis, Formeaso, Sezza
Tolmezzo (Tumieç)10 53965,69Cadunea, Caneva, Casanova, Cazzaso, Fusea, Illegio, Imponzo, Terzo
Total39 7051.221,64124

Il faut y ajouter les communes deSappada (Sapade,Plodn en dialecte germanique), anciennement enprovince de Belluno, et l'habitat de Alesso (Dalès) en commune deTrasaghis.

Les montagnes

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  • (Lis monts,prononcé localement aussiLas monts)

Elle est constituée de bandes géologiquement différentes, les montagnes sont constituées par trois types de roches : lecalcaire, ladolomie et lesilex.
La Carnia est traversée par lesAlpes Carniques qui s’étendent ducol du Monte Croce di Comelico à laSella di Camporosso, où commencent lesAlpes juliennes, qui s’élèvent (sur le versant italien) entre le fleuveFella et le hautIsonzo.
La chaîne Carnique orientale constitue au nord le confins avec l'Autriche, au sud est délimitée par le torrentPontebbana et, en amont dePontebba, par le cours de la Fella.
Lemonte Coglians (2 780 m) est le sommet le plus haut des Alpes Carniques ainsi que de la région. Avec le groupe voisin de laCreta delle Cjanevate forme un imposant massif montagneux sur les confins avec l’Autriche. Les autres sommets importants de la Carnia sont:

Histoire

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Avant J.-C.

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Carte des Peuples deGaule cisalpineIIIe siècle av. J.-C.

La région est initialement habitée par lesCarni, peuple d’origineceltique, d’où la Carnia tire son nom.
Les Carni vivent des siècles durant sur les plaines fertiles entre leRhin et leDanube où habitent d’autres peuples celtes.
Autour de 400 av.J.-C., la croissance démographique et la pression des populations germaniques génèrent un flux migratoire vers le sud. Les Carni traversent les Alpes par lecol du Monte Croce Carnico et s'établissent dans l’actuelle Carnia, aux pieds des montagnes duFrioul, s'adonnant à la chasse et à l’élevage. Durant les hivers rigoureux, les bergers se déplacent avec leurs troupeaux dans les plaines. Ils sont également habiles dans le travail du fer et du bois.

Les Carni sont commandés par un roi et une caste sacerdotale dedruides.

La première date historique révélant l’arrivée des Carni est l'an 186 av.J.-C., quand environ 50 000 Carni, hommes armés, femmes et enfants, descendent vers les zones de plaine qu’ils utilisent pour hiberner et fondèrent, sur un col, une installation fortifiée stable,Akileja.
Les Romains, préoccupés par l’expansion de ce peuple, en 183 av.J.-C., repoussent les Carni vers la montagne. Ils détruisent leurs établissements et fondent une colonie de défense des confins du nord-est.Ce nouvel établissement est appeléAquilée se référant au nom du précédent site celtique "Akileja".Les consuls fondateur de la colonie sontPublius Cornelius Scipio Nasica,Caius Flaminius Nepos etLucius Manlius Acidinus Fulvianus.

Les Carni, pour stopper l’expansion romaine et pour conquérir les terres de plaine les plus fertiles et hospitalières, cherchent alliance avec lesCeltes d’Istrie, avec lesGépides et avec lesCeltes.
Rome, avertie du danger toujours plus présent des Carni, et voulant accélérer sa propre expansion, envoie au nord-est les légions du consulMarcus Aemilius Scaurus, qui vainc définitivement les Carni à la bataille du 15 novembre 115 av. J.-C. Ces derniers se soumettent à Rome.

Au cours des siècles, le mélange des us et coutumes, ainsi que le mélange de sang et de langage de ces deux civilisations profondément différentes donne naissance au nouveaupeuple Aquiléen ouFrioulan.

Aquilée croît en importance, devientMunicipium Romanum en 90 av.J.-C., et un important centre commercial et artisanal, ainsi que poste militaire et principal port de l'Adriatique.

Après J.-C.

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La Carnia fut envahie par lesWisigoths (en410), et par lesHuns d’Attila (en452) qui dévastèrent Aquilée et autres cités de la plaine. LesOstrogoths (489) dominèrent le Frioul et la Carnia durant 60 années. Dans la même période lesSlaves réussirent à pénétrer de leur principauté deCarantanie (la futureCarinthie) dans les vallées du Bût, du Degano et du Fella. LesByzantins conquirent l'Italie en 553, de cette manière ils renforcèrent l’ex-garnison militaire romaine.

En568, lesLombards, provenant de laScandinavie, arrivent au Frioul guidés parAlboïn avec l’objectif d’occuper la péninsule. Les Lombards transfèrent la capitale du duché du Frioul àCividale. À la suite de cette invasion, naît lepatriarcat d'Aquilée, entité politico-religieuse qui gouvernera de façon quasi autonome le Frioul, pendant plusieurs siècles, et subsiste de manière religieuse pendant plus d'un millénaire ; l'église d'Aquilée est déjà en rupture avec l'église orthodoxebyzantine depuis leschisme desTrois Chapitres de554.Des fouilles archéologiques ont permis de découvrir divers objets de cette époque : fragments de sculptures, boucles d’oreilles et fibules àForni di Sotto; boucles d’oreilles de bronze àClavais, anneaux de bronze, poignards àAmpezzo.

En774, la région tombe sous dominationcarolingienne ;Charlemagne, en798, déclaraSalzbourg siège métropolite pour les terres septentrionales. En811, laDrava au nord est déclarée, par Charlemagne, nouvelle frontière entre la juridiction de Salzbourg et d'Aquilée. Aupartage de Verdun, en843, l'Italie du Nord devient partie intégrante de laFrancie médiane, qui elle-même, se divisant, donnera naissance à trois royaumes en855, dont leroyaume d'Italie qui abritera le Frioul et la Carnia. En888, c’est le début des invasions desMagyars, provenant de la région du Danube, qui saccagèrent tout, s'affublant ainsi d'une renommée pire que celle desHuns d’Attila. Malgré les invasions magyares, la Carnia ne fut pas saccagée et vécut une période de reprise économique et de croissance démographique grâce à sa position géographique isolée et bien protégée par les montagnes.

Emblème du patriarcat d'Aquilée.

L'an952 marque la fin du royaume carolingien d'Italie, et son annexion par laFrancie orientale, devenant 10 ans plus tard, leSaint-Empire romain germanique sous l'empereurOttonIer. La région de Carnia fut incorporée dans lamarche de Vérone, administrée par lesducs de Carinthie. En1077, est officiellement reconnu l’État patriarcal d’Aquilée, par ordonnance de le roi germaniqueHenri IV. Dans une période historique où fleuriront les communes et seigneuries dont les vicissitudes caractériseront leMoyen Âge, la Carnia vécut une période d’autonomie et d’indépendance.

L’État patriarcal dura 343 années, présentant un caractèreféodal germanique, à la tête duquel se trouvait unprince-évêque, le patriarche d'Aquilée en tant que seigneurtemporel. Autour de l’an mil, furent créées leGastaldato (juridiction civile) et les deux Archidiocèses (juridiction ecclésiastique): celui de Gorto et celui de la Carnia. La langue officielle pour les documents était lelatin, l’allemand étant l’idiome de la classe bourgeoise et de la cour des princes-évêques. Le peuple parlait le frioulan avec toutes ses variétés locales, dérivant de l’assemblage des divers idiomes des envahisseurs qui se sont succédé pendant des siècles.

Drapeau de la république de Venise.

L’année1420 signa la fin du gouvernement politique du patriarcat d’Aquilée. Le de cette même année, la ville d'Udine se joint à laRépublique Vénète qui absorba aussi la Carnia ; après presque 500 années de germanisation, toujours tempérée par l’Église catholique. Les patriarches ont protesté contre l'annexion lors duconcile de Bâle en1431 ; toutefois, deux ans plus tard, l'empereurSigismond de Luxembourg a reconnu les acquisitions. C'étaitCharles Quint qui, pendant lesguerres d'Italie en1523, renonçait définitvement à tous les droits impérials sur les domaines. Le patriarcat d'Aquilée continua d'exister jusqu’en1751, exclusivement dans sa forme ecclésiastique et aux ordres de patriarches vénètes.

XIXe et XXe siècles

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Drapeau duRoyaume lombard-vénitien

À la chute de larépublique de Venise en 1797, la quasi-totalité du territoire continental de la diteSérenissime République, fut absorbée par l'empire d'Autriche. Or, en 1805, l'empereur françaisNapoléonIer rassembla le nord-est de l'Italie pour former leroyaume d'Italie; il était subdivisé en plusieurs départements, la Carnia étant située dans ledépartement dePassariano, dont le chef-lieu étaitUdine. De 1814 à 1866, la Carnia fut sous la domination autrichienne, au sein duroyaume suzerain lombard-vénitien, jusqu'à latroisième guerre d'indépendance italienne, le, où le Frioul et la Carnia furent annexés à l'Italie, avec diverses péripéties historiques, comme la participation à laPremière Guerre mondiale et à laSeconde Guerre mondiale, ainsi que toutes lesaventures coloniales enAfrique. De nombreux sentiers de montagne utilisés, remontent à la Première Guerre mondiale et des restes de fortins et meurtrières sont encore visibles.

Durant laPremière Guerre mondiale la Carnia, se trouvant aux confins entre le royaume d'Italie et l’empire d’Autriche d’alors, devint zone de guerre. Le secteur de front compris entre leMonte Peralba et le Monte Rombon constituait la "Zona Carnia" commandée par le général Lequio ; le 24 mai 1915, y furent déplacés 31 bataillons (dont 24 de Chasseurs alpins italiens). La zone Carnia avait une importance primordiale en tant que lieu de liaison entre la4e armée duCadore et la2e de l'Isonzo. La zone duPasso di Monte Croce Carnico avait une importance particulière avec les sommets :Pal Piccolo,Freikofel,Pal Grande, où les Alpins et Alpenjagër menèrent une longue guerre de tranchées. Sur les monts carniques le combat dura jusqu’en octobre1917, mois où eut lieu la retraite à la suite de labataille de Caporetto àKobarid, et les troupes de la Zone Carnia durent se replier. À la suite de cette retraite, la Carnia dut subir l’invasion austro-allemande, qui dura une année entière; une année qui fut, pour les habitants, pleine de misère, de privations, de saccages et de viols.

Lors de laSeconde Guerre mondiale, l'ex-président du conseil italien,Benito Mussolini s'empare de l'Italie du Nord et y crée laRépublique sociale italienne, Étatfasciste allié auTroisième Reich allemand. Ce dernier empire annexerade facto leFrioul et ses régions limitrophes en les intègrent à lazone d'opérations de la côte Adriatique dans le but d'acquérir un débouché sur lamer Adriatique.

La Carnia se libérera des puissances de l'Axe en septembre 1944, et mettra en place laRépublique Partisane de Carnia, membre ducomité de libération nationaleitalienne, supprimée le mois suivant sa création.

Les Cosaques en Carnia

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Avec la suppression de la « République libre de la Carnia » (république partisane), en Carnia arrivèrent de nouveaux envahisseurs : lesCosaques, arrivés au Frioul en août 1944. Initialement au nombre de 20 000, ils atteignirent 40 000 au printemps suivant (il faut tenir compte que la population était alors de 60 000 personnes) ; à leur suite, ils amenèrent leurs propres familles, chariots, ustensiles et 6 000 chevaux. Ces Cosaques étaient des populations d’origine russe depuis toujours en conflit avec les autorités deMoscou. Pendant laSeconde Guerre mondiale, ils s’étaient alliés aux forces allemandes dans l’espoir de renverser le régime communiste ; quand la guerre commença à tourner mal pour les forces de l'Axe, l’Armée rouge chassa les Allemands du sol deURSS ;Hitler pour les protéger leur promit laKosakenland in Nord Italien, qui n’était autre que la Carnia.

En été 1944 donc, le Führer alloua le territoire entier de la Carnia, au-delà d’une partie du Haut Frioul (Trasaghis,Buja,Majano,Bordano) à deux divisions russes, une cosaque commandée parKrasnov, et une caucasienne, déjà impliquée dans les opérations contre laPologne. Pour les gens de la Carnia, l’occupation cosaque représentera un martyre, aujourd’hui encore bien vivant dans la mémoire des anciens : certaines familles furent chassées de leur demeure pour laisser la place aux nouveaux arrivants, d’autres furent contraintes de cohabiter avec des personnes avec lesquelles il était impossible de partager les us et coutumes et avec lesquelles, même les plus simples tentatives de dialogue échouaient. Très nombreux furent les actes de violence perpétrés envers la population, parmi lesquels les plus marquants sont sans aucun doute l’expulsion des habitants de Alesso, Bordano et Trasaghis, les saccages de Cadunea, Cedarchis, Invillino,Sutrio et Illegio. À Imponzo, le prêtre don Giuseppe Treppo (médaille d’or de la valeur civile) fut tué pour avoir tenté de sauver deux jeunes femmes du viol. Toutefois, il y eut des cas de coexistence pacifique et, à la suite de cette période, on enregistra quelques mariages entre des femmes de la Carnia et des ex-soldats cosaques (plusieurs, en fait, avaient déserté pour passer chez les partisans).

Dans la Carnia furent constituées en tout 44 garnisons cosaques, dont le siège était àVerzegnis, où se trouvait le commandement du régimentTerek-Stavropol, et se répandirent dans chaque vallée deSappada àRaveo àRavascletto. L'occupation dura jusqu’à mai1945 quand les Cosaques, face à l’avancée alliée, perdirent l’espoir d’avoir toute la Carnia pour eux comme promis par les Nazis. Ils s'encolonnèrent sur les routes de montagne avec chariots et chevaux et, à travers le col alpinPasso di Monte Croce Carnico rejoignirent l'Autriche, inconscients du destin tragique qui les attendait ; réunis dans la vallée du Gail et remis aux Britanniques, ils eurent une amère surprise : à la suite des accords deYalta conclus par les forces alliées, tous les Cosaques devaient être rapatriés. Cela signifiait le peloton d’exécution pour les officiers, et pour tous les autres, femmes et enfants compris, la déportation enSibérie. Beaucoup, pour éviter la torture desgoulags, préféreront la mort et opteront pour un suicide collectif; ainsi en mai1945, avec leurs chevaux et familles, se jetèrent en masse dans les eaux gelée de laDrava, mourant noyés.

Avec l’avènement de la République dans la région, des mouvements autonomistes resurgirent, soutenues dans les années 1970 par un politicien nationaliste d’origine carnique,Bruno Lepre.

La Province du Haut Frioul

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Le territoire de laProvince d'Udine étant assez vaste et composite, allant des territoires montagneux à lamer Adriatique, les instances autonomistes sont assez fortes, surtout dans la partie de la Carnia, qui voit en Tolmezzo son chef-lieu naturel. Pourtant en2004, à la suite de la proposition de création d’une province régionale, sur la base de la nouvelle législation sur les entités locales, la question a été soumise àréférendum populaire le dimanche 21 mars 2004. La nouvelle province régionale aurait dû s’appelerProvince du Haut-Frioul, issue de l’union des territoires de la Carnia, duTarvisiano et duGemonese. Pour éviter les querelles de clocher sur le siège du chef-lieu, entre Tolmezzo et Gemona del Friuli, on opta pourVenzone. Le référendum eut une issue négative, tant le Gemonese que le Tarvisiano s’étant opposés au détachement de la province d’Udine avec un pourcentage élevé (83,3 % de non), à la différence de la Carnia qui vota en faveur du détachement (71,8 % de oui, avec l’exception de la commune deRigolato, 53,7 % non).

Architecture rurale

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Les exemples d’architecture rurale de la Carnia peuvent se diviser en 5 types fondamentaux:

  • Forni Savorgnani

Les édifices caractéristiques de cette zone présentent de solides parois avec cadres de bois (blockbau en frioulan,colombages en français) construits sur une base maçonnée, abondance de superstructures en bois,galeries et escaliers externes. La présence de ces galeries est due à la situation climatique de la zona : en fait, l'élevage des bovins étant développé, demandait une grande quantité de foin et comme les moisons arrivaient à la fin de la saison, il était nécessaire de le faire sécher sous la galerie, au lieu d’en plein champ, vue l’humidité de la saison. La galerie servait aussi à porter artificiellement le maïs à maturation.

  • Sauris

L'habitation caractéristique deSauris est généralement écartée du rustique, et se compose sur plusieurs étages. Au rez-de-chaussée il y a une entrée ou cour centrale, de laquelle on accède à la cuisine, à la salle à manger et à une ou deux pièces, à l’étage, qui servent de chambres. Par une échelle de bois on accède au premier étage, où un ou plusieurs couloirs amènent aux chambres à coucher et aux galeries (ouloggia) (où l’on trouve le plus souvent les toilettes). Par un autre escalier de bois on accède au sous-sol, pourvu de vasistas, dans lesquels sont conservés les produits de l’agriculture et les outils, en dehors du foin. Les matériaux de construction sont la pierre et la chaux pour le rez-de-chaussée, troncs taillés au carré et assemblés entre eux pour les étages supérieurs (blockbau oucolombage). La couverture des toits est toujours en plaques de bois (tavaillons), identiques à celles utilisées dans la zone de Forni; en automne, sur les plaques, sont disposés des lattes de bois clouées ou maintenues par des pierres, pour supporter le poids de la neige.

  • Canale di Gorto

Un accès plus facile à laValle del Tagliamento et les vallons a permis au Val Degano de développer de meilleurs contacts avec les populations voisines des vallées situées à l’est et à l’ouest, et cela a très influencé l’architecture de la zone.

La maison typique de cette vallée est une construction rectangulaire, en maçonnerie, sans superstructure en bois, à deux ou trois étages, avec escalier interne en bois de préférence. Elle se différencie de celle typique du Val Tagliamento par un toit à deux grands pans très inclinés et sur les petits côtés de la maison, deux autres pans très petits. Le toit est couvert de tuilesBieberschwanz, introduites à partir duXVIIIe siècle.

La maison carnique typique de la zone est celle à galeries, qui émane de l’influence vénète et est caractérisée par une série d’arcs amples qui formaient justement des galeries à portiques (ouporches), lesquels n’avaient pas seulement un but décoratif mais servaient pour accueillir les activités des habitants. D’ordinaire la maison possède deux ou trois galeries au rez-de-chaussée qui correspondent souvent à autant d’arcs au niveau supérieur. Le sous-portique est relié au premier étage par un escalier de pierre. Les locaux sont disposés ainsi : au rez-de-chaussée l’espace de vie (cuisine et quelquefois une sorte de salle à manger) et de travail, ou un temps on y travaillait (réserve de bois, dépôt d’outils); à l’étage on trouve les chambres à coucher, avec le saloir sous le lit.

Population et économie

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Aujourd’hui la Carnia compte environ 40 000 habitants ; dans la seule Tolmezzo en résident environ 10 500 ; les autres résident dans les pays éparpillés dans les vallées.

Dans la période suivant l’union d'Italie jusqu’après la seconde guerre, la Carnia a vu un vrai exode de ses habitants vers les cités de plaine, vers laFrance, l’Allemagne et vers les Amériques. Cette onde migratoire, due à la perspective d’une vie meilleure et plus sure, unie à la pauvre ressource fournie par la montagne et à la carence de l’industrie, fut la cause du dépeuplement progressif des vallées carniques
Le territoire montagneux et le climat rigoureux ne sont pas favorables à un développement agricole suffisant pour constituer une voie importante dans l’économie de la région; on réussit à cultiver principalement despommes de terre (cartufules),fayots (fajuis) etmaïs (sorch), duquel on fait la farine àpolenta.
L'élevage est florissant au niveau familial et on élèvepoules (gjalines) etdindes (dindis).
Plus important, l’élevage desbovins laitier duquel on retire diverses variétés defromage (čuč oformadi), ricotta fumée (scuete fumade) etbeurre (spongje etont burro cotto), qui parfois est exporté hors de la région.L’élevageporcin, qui même dans ce cas est familial, avec la viande on produit principalementsalami (salam),speck frioulan de Sauris (lard cru),saucisse (lujanie),cotechino (muset),pancetta (panzete),lard (argjel) etbraciole (brusadule) : tous ces produits sont fumés (fumâts) selon une antique tradition dans le but d’une longue conservation des produits.

Les principales industries sont celles relatives à l’utilisation du bois (scierie,menuiserie, fabrique de meubles), et des fabriques de lunettes, horloges et papeterie.

En dehors des majestueux sommets des Dolomites et des Alpes Carniques, les vallées et villages caractéristiques, les nombreux sentiers bien délimités, le long desquels on peut admirer les restes des fortins et des refuges de montagne bien équipés, la Carnia n’a pas la moitié du tourisme de masse qui envahit par contre leCadore voisin.
Toutefois les structures hôtelières et de restauration variées sont assez nombreuses et le tourisme vert et blanc tendent de plus en plus à participer à l’économie de la Carnia: station thermale d'Arta Terme, stations de ski de Forni di Sopra, Forni Avoltri, Sauris, Ravascletto-Zoncolan, Sappada et Verzegnis-Sella Chianzutan, parc naturel régional des Dolomites Frioulanes, sports d'eaux vives, alpinisme, cyclotourisme et VTT, randonnée équestre, musées.

Langage

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La Carnia, est une région de culture exclusivementfrioulane etitalienne, et de ce fait, ces langues y sont très répandues. Dans la région, lalangue frioulane parlée généralement, porte le nom deFrioulan de la Carnia, souvent abrégécarnique. Les pays frontaliers,Autriche etSlovénie, apportent une utilisation très minoritaire de leurs langues nationales,allemand etslovène.
La commune deSappada, celle deSauris, et le hameaupaluzzani deTimau, forment trois communautésdialectalesgermanophones enclavées dans le territoire linguistiqueitalien etfrioulan de la Carnia. Ces patois sont tous des variantes ducimbre, dialecte connaissant une renaissance dans la région depuis leXXe siècle.

Manifestations

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PériodemanifestationsPays
CarnavalCarnaval sauranoSauris
vendredi saintVia Crucis viventeLauco
28 maiBacio delle crociZuglio
priemiers deux weekend de juilletFête du jambonSauris
25 juilletFasin la medeSutrio
dernier dim. de juillet et premier d’aoûtFête des fruits des boisForni Avoltri
divers mois de l’annéeTir des cidulisArta Terme,Lauco,Forni Avoltri,Paularo,Comeglians,Ovaro

Gastronomie

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La cuisine typique carnique est une cuisine des plus pauvres, à cause de la carence alimentaire d’autrefois. En ces territoires de montagne il y a peu de terrains adaptés à l’agriculture.

Les plats principaux sont lapolenta, qui pendant des années a permis la survie en montagne, et les potages, nécessaires en climat rigoureux. Le potage (minestra) était souvent le plat unique, allongé de crème, avec pain rassis et épaissi de farine. Les deux potages "classiques" sont : celui aux haricots et à lajota. ÀSutrio la soupe de haricots est appeléedal disesiet (de dix-sept) année de l’invasion autro-hongroise, parce qu’en cette période de misère c’était l’unique nourriture disponible.Plat typique par excellence sont les ditsCjarsons, ("agnolotti") sorte de pâte farcie d’herbes (épinards, feuilles de betterave) préparées avec du beurre et de la ricotta fumée, on trouve aussi les gnocchis préparés de diverses manières, comme ceux à la citrouille jaune et lescanederli.Il ne faut pas oublier la viande, particulièrement celle de porc. Du porc (purcît) rien ne se jette : sang, intérieur, coti, tout est utilisé et c’était une grande fête dans le pays quand c’était la saison où l’on tuait le cochon, entre décembre et janvier.

Galerie de photos

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Notes et références

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Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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