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| Sépulture | Cimetière d'Avon(d) |
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Émile Martin Charles Schwabe ditCarlos Schwabe, né àAltona prèsHambourg en1866 et mort àAvon en1926, est unartiste-peintre né allemand, qui vécut à Genève dès l'âge de cinq ans, fut naturalisésuisse en 1888, et vécut enFrance, àParis et àBarbizon de1884 jusqu'à sa mort.
Autodidacte doué d'une sensibilité presque névrotique, il ne connaît pas de formation académique[1] à l'exception d'un passage possible chez Barthélemy Menn et à l’École des arts industriels deGenève où il apprend à dessiner les plantes et à aiguiser son sens du décor, sous la houlette deJoseph Mittey.
Visionnaire, mystique et éminemment solitaire, il est rapidement toutefois mêlé aux cercles parisiens les plus actifs dès son installation définitive à Paris et devient l'un des plus brillants auxiliaires du« Sâr » Peladan. Il réalise la première affiche du Salon de laRose-Croix, reproduite dansLes Maîtres de l'affiche (1895-1900). Son art du dessin et son idéalisme lui valent de devenir un illustrateur renommé :Stéphane Mallarmé,Albert Samain,Charles Baudelaire,Émile Zola dont il orneLe Rêve,Maurice Maeterlinck,José-Maria de Heredia,Pierre Louÿs,Catulle Mendès,Félicité de Lamennais,Edmond Haraucourt,Olive Schreiner, Charles Desfontaines (pseudonyme du baronHenri de Rothschild) etc. Sa conception originale de l'art de l'illustration est considérée comme une étape majeure dans l'évolution de cette discipline. L'illustration duRêve de Zola en 1892 est un événement. Bien que suscitant une certaine incompréhension de la part de l'écrivain naturaliste, le travail de Schwabe est célébré par la presse et, sur recommandation de Zola, l'État acquiert une partie des aquarelles originales pour le Musée du Luxembourg. Au même moment, Schwabe illustre un exemplaire de l'édition de luxe desPoésies de Stéphane Mallarmé ; le poète le félicite lors d'un déjeuner pour sa compréhension de son œuvre.

Schwabe expose à partir de1891 au Salon de laSociété nationale des beaux-arts, au Salon de la Rose-Croix en1892 et auSalon d'automne. Il expose également à laSécession de Munich en 1893 et dans divers Salons en Belgique ainsi qu'à Genève et à Zurich, et chez le marchandSiegfried Bing. On lui décerne une médaille d'or à l'Exposition universelle de 1900 à Paris et il reçoit les insignes dechevalier de la Légion d'honneur en1901.Il bénéficie de diverses expositions personnelles : à la Galerie des artistes modernes en1903, la Galerie Moos à Genève en 1920 et, posthume, à la Galerie Georges Petit à Paris en 1927.
Membre de l’« Union pour l'action morale », proche du philosopheGabriel Séailles et deMathias Morhardt (fondateur de la Ligue des Droits de l'homme), il est undreyfusard engagé. Il fréquente aussi les milieux occultistes et des personnalités commeJules Bois etÉdouard Schuré.
Carlos Schwabe est aussi mélomane et proche des milieux musicaux (Vincent d'Indy,Camille Erlanger) ; il est le meilleur ami du compositeurGuillaume Lekeu auquel il rend hommage après sa mort précoce à l'âge de 24 ans en 1894.
La perfection de son graphisme le situe comme un précurseur de l'Art nouveau, et comme l'un dessymbolistes les plus personnels, ayant des préoccupations religieuses et sociales mais étant sensible aussi à un certainpanthéisme dû à ses origines germaniques. Ces différentes directions complètent le portrait d'un artiste possédé par son idéal. On a comparé la pureté de son dessin et ses déformations expressives, en particulier durant les années 1890, àAlbrecht Dürer ou àMartin Schongauer et à Mantegna. Avant 1900, son art, empreint d'un certain primitivisme, se caractérise par un trait anguleux et des visions symboliques compliquées, d'une grande perfection de facture. Après 1900, son art gagne en souplesse et devient plus charnel. Bien qu'évoluant vers un style moins marqué par le symbolisme, l'œuvre de Schwabe livre encore de nombreuses images fortes commeLa Vague (Genève, musée d'Art et d'Histoire) et ses études préparatoires qui allient vision hystérique, références à l'opéra et sentiment de révolte sociale[2]. Il faut encore citerLe Faune (1923), dans lequel l'artiste produit un autoportrait symbolique non exempt de mélancolie.
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