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Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | Cimetière de Clarens(d) ![]() |
Nationalité | |
Activités |
Archives conservées par | Archives littéraires suisses (CH-000015-0: ALS-Boller)[1] ![]() |
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Carlo Boller, né Charles-Henri Boller àMenton le et mort le àLausanne, est unchef de chœur,chef d'orchestre,harmonisateur etcompositeursuisse italien.
Fils de Jean-Henri Boller et de Rose-Marie née Grande d’origine italienne, Carlo Boller est né à Menton, sur la Riviera française, le 4 mai 1896[2]. Son père exerçait la profession de tailleur-coupeur et passait la plus grande partie de sa vie professionnelle entre Menton, l’hiver, etMontreux l’été. Les Boller sont originaires dePfäffikon dans l’Oberland ducanton de Zurich où une famille de ce nom est déjà citée en 1423.
Dès son plus jeune âge Carlo Boller étudie leviolon avec Ladislas Gorki, virtuose d'originepolonaise qui lui donne son surnom deCarlo. Plus tard il sera placé sous le patronage de l'abbé Bernard Kolly, ami des arts et compagnon de l'abbéJoseph Bovet. À seize ans, Carlo Boller joue comme soliste à Montreux avec l'orchestre du Kursaal et le 8 août 1920 il interprète encore unechaconne de Bach à l’occasion de l’inauguration des orgues de l’église paroissiale du Châtelard où fut créé « Dismas » de l’abbé Bovet[3]. On peut rappeler aussi un récital avec la pianisteClara Haskil àNeuchâtel en 1922 de même que sa collaboration avec le quatuor de Ribaupierre composé dans la formation initiale (1917-1924) d’André et d’Emile de Ribaupierre, violons, Carlo Boller, alto et Jean Décosterd, violoncelle. Il part pourParis afin d'y poursuivre ses études mais, victime d'une crampe du petit doigt de la main gauche (la « crampe du violoniste » connue maintenant sous le nom de "dystonie focale"), il doit renoncer à sa carrière de violoniste[3].
En1927, avec l'aide de Gustave Daumas,Marc de Ranse etPaul Doncœur, il publie la première version du recueil de chant populaireRoland.
Carlo Boller trouve alors sa nouvelle orientation à laSchola Cantorum de Paris, où il reçoit l'influence deVincent d'Indy. Il persévère dans le domaine musical pour devenir chef d'orchestre (premier prix en 1928, diplôme en 1932) avec un intérêt accru pour la chanson populaire. En 1926, toujours à Paris, Carlo Boller fait la connaissance de son épouse, alors étudiante, Erminia Martini, née à Crémone dont il aura cinq enfants: Jean-Marie, Françoise, Marie-Noëlle, Rose-Marie et François. Le mariage est célébré àChâtel-Saint-Denis le 29 décembre 1928.
De retour en Suisse, Carlo Boller s'installe àVevey, où il dirige plusieurschœurs et groupes vaudois etfribourgeois. Il reprend de l'abbé Léon Sesti la direction du chœur de femme de Nyon, "les Chanteuses de la Colombière", qu'il dirigea jusqu'après la guerre et avec lequel il grava ses premiers disques. La même année, le "Groupe choral de Gruyères" fait appel à lui pour le diriger, ainsi que le Quatuor vocal des routiers de Châtel-Saint-Denis. De 1933 à 1939, il est à la tête du "Chœur mixte du corps enseignant de Vevey-Montreux" où ses qualités pédagogiques sont très appréciées. De 1932 à 1952, il dirige l'"Union chorale deLa Tour-de-Peilz". En 1935 il s'installe à la villa Sainte-Claire à Montreux. De 1934 à 1952, Boller dirige le "Chœur mixte de Bulle" qu'il marque de sa puissance de travail et de son rayonnement personnel. C'est avec cet ensemble auquel se joignait parfois l'Orchestre de la Ville de Bulle qu'il crée la "Pastorale gruyérienne". Avec cette chorale bulloise, il présente aussi plusieurs œuvres classiques deBach, deHaydn et deGluck, notamment "Orphée et Eurydice". En 1935, il succède àAlexandre Dénéréaz au pupitre du "Chœur d'hommes de Lausanne". En 1936, il reprend le "Chœur des Alpes de Montreux". En 1937, il fonde la "Chanson vaudoise" avec laquelle il se déplace souvent à l'étranger. En 1939, il fonde la remarquable "Chanson de Montreux", société qui très vite atteint à la célébrité en Suisse et à l'étranger. Cette même année 1939, Boller rassemble un grand chœur pour l'exposition nationale de Zurich. De 1942 à 1952, Boller attache son nom à la ville de Neuchâtel en dirigeant le chœur d'hommes "l'Orphéon" et au village de Corcelles (NE) où il constitue un petit chœur d'enfants pour lequel il écrit le ravissant "Petit chaperon rouge". En terre valaisanne, il dirige le "Petit chœur des Mayens de Sion". En 1951, Boller regroupe le "Chœur mixte de Bulle" et l'"Union chorale de la Tour-de-Peilz" pour monter le "Chant de la Cloche" deVincent d'Indy qu'il dirige à Menton à la tête de l'orchestre Nice-Côte d'Azur. Ce concert mémorable marque le centenaire de la naissance de d'Indy. Rappelons que Boller a également préparé les chœurs pour le "Saint François d'Assise" (1949) d'Arthur Honegger et le "Barba Garibo" (1949-1950) deDarius Milhaud.
Les œuvres musicales qui ont contribué à la réputation de Carlo Boller sont surtout ses "festivals". En 1935 il compose "Images de mon pays"oratorio populaire pour soprano et baryton solo, récitant, chœur mixte et orchestre. En 1938, Carlo Boller dirige "Hadès et Coré", sur un texte de René-Louis Piachaud, son poème chorégraphique pour chœur, soli, récitant et orchestre. La partie chorégraphique est assurée par Alexandre et Clotilde Sakharoff. Cet oratorio fut représenté le 1, 2 et 3 juillet 1938 à la Fête des Narcisses de Montreux.
En 1939, Boller achève la partition de son célèbre jeu musical,Pays du lac, sur un texte de Maurice Budry. Cette pièce en forme d’oratorio profane, fut créée lors de l’inauguration de la Salle des Remparts àla Tour-de-Peilz. Lorsque le compositeur signa cette suite chorale, il avait 43 ans, elle connut un vif succès.
L’un des festivals également très populaire de Carlo Boller est sans douteLa Pastorale gruérienne une suite de chansons et de rondes qu’il a dédiées à son ami Bernard Kolly. Cette œuvre fut donnée à l’occasion de la Fête cantonale fribourgeoise des costumes àBulle en 1946 avec le Chœur mixte de cette ville qu’il dirigeait. Ce texte marque le début de sa collaboration avec le parolier Fernand Ruffieux. À mentionner aussi les partitions dePauvre Jacques créé à l'occasion du tir cantonal fribourgeois et qui sera représenté authéâtre en 1947.
Carlo Boller est également un harmonisateur fécond. Il arrange pour chœurs mixtes des chansons populaires et mélodies deBretagne, deBourgogne, deCatalogne, deCharente, deFlandres, deLorraine, deProvence, de toute l'Europe et même d'Amérique (negro spiritual). Au total, son catalogue, édité par laBibliothèque cantonale et universitaire de Lausanne en 1988, rassemble plus de 400 compositions.
Carlo Boller est probablement l'un des derniers chantres de laSuisse romande. Continuateur de l'abbéJoseph Bovet et d'Émile Jaques-Dalcroze, il a mis en musique avec talent et simplicité des textes sur la famille, sur le milieu pastoral et les traditions campagnardes, les fêtes religieuses et des métiers depuis disparus (le crieur public, la fileuse, le chevrier, etc). Il laisse l'image d'un homme courtois qui a marqué de sa présence aristocratique la vie chorale des cantons de Fribourg et de Vaud. Son rayonnement marquera particulièrement le Chœur-Mixte deBulle qu'il dirige jusqu'à sa mort, le 23 janvier 1952, à la suite d'une intervention chirurgicale. Il a 56 ans. À son service funèbre, présidé par l'abbé Louis Grillet, curé de Montreux, plus de 600 chanteurs viennent lui rendre hommage et chantentNostalgie sous la direction deCarlo Hemmerling. Carlo Boller repose au cimetière deClarens.