Restantindépendant, il est nommé ministre du Trésor, du Budget et de la Programmation économique en dans un gouvernement decentre gauche. Trois ans plus tard, il est largement éluprésident de la République.
Malgré une forte popularité et les sollicitations de plusieurs partis, il refuse de solliciter un deuxièmeseptennat en. Il devient alorssénateur à vie puis est le doyen duParlement de à sa mort.
Carlo Azeglio Ciampi naît le àLivourne, enToscane ; il est le fils de Pietro Ciampi et de Maria Masino, dont la famille est originaire deConi, dans lePiémont. Éduqué par desjésuites, il suit une scolarité très satisfaisante durant laquelle il saute deux classes du fait de ses très bonnes performances. Après le lycée, il est admis, sur concours, à l'École normale de Pise.
Le, avec une soixantaine de personnes, il échappe à laWehrmacht pour rejoindre les Alliés en traversant le massif de laMajella ; cette traversée, longue et difficile, coûta la vie à quelques membres du groupe, mais Ciampi parvint à rejoindre d'autres résistants et s'enrôle de nouveau dans l'armée italienne refondée pour combattre au côté des Alliés.
En1946, après la guerre, Carlo Azeglio Ciampi épouseFranca Pilla, rencontrée sur les bancs de l'École normale de Pise ; deux enfants naissent de ce mariage. Licencié en droit de l'université de Pise, il concourt pour entrer à laBanque d'Italie, alors qu'il se destinait à une carrière de professeur de lettres. Il entame une brillante carrière de banquier qui le mènera jusqu'aux plus hautes instances de cette institution.
Nommé vice-directeur général en1976, puis directeur général en1978, il est nommégouverneur de la Banque d'Italie au mois de après la démission dePaolo Baffi, alors mis en examen pour absence de vigilance sur les instituts de crédit bien alors qu'il sera, par la suite, mis totalement hors de cause par l'instruction[1]. Ciampi dirige la Banque d'Italie sans discontinuer jusqu'en1993. Estimé pour la qualité de son travail, il est nommé docteurhonoris causa en économie et commerce par l'université de Pavie en1991.
Le, legouvernement Ciampi prête serment devant le président de la République, Oscar Luigi Scalfaro, aupalais du Quirinal. Ce cabinet, soutenu par cinq partis politiques, doit gérer les affaires nationales jusqu'à l'issue des prochaines élections parlementaires, qui seront convoquées l'an suivant, en1994. Dans ce gouvernement dit « technicien », car dirigé par un homme n'étant pas parlementaire, sont nommés ministres des personnalités reconnues pour leurs compétences, comme l'économisteBeniamino Andreatta désigné chef de la diplomatie, le juristeFranco Gallo nommé ministre des Finances à la place de l'économiste Vincenzo Visco, enfin, la fonctionnaireRosa Iervolino, ancienne ministre pour les Affaires sociales, à laquelle fut confié le portefeuille de l'Instruction publique.
Investi par laChambre des députés le 7 mai, puis par le Sénat de la République le 12 mai, ce gouvernement doit travailler dans un contexte difficile, le régime politique ayant été purgé par l'opération Mains propres pour la corruption dominante en Italie. Le gouvernement démissionna le, ce qui permet au président Scalfaro de dissoudre leParlement pour la convocation d'un scrutin parlementaire anticipé.
Nommé ministre du Trésor, du Budget et de la Programmation économique dans lepremier gouvernement decentre-gauche dirigé par Romano Prodi, Carlo Azeglio Ciampi travaille pour la réduction de la dette italienne pour honorer les critères imposés par letraité de Maastricht pour les candidats à l'intégration monétaire européenne ; d'autre part, il entame le processus de privatisation de laPoste italienne. Reconduit dans legouvernement de Massimo D'Alema, il poursuit son travail jusqu'à son élection au Quirinal.
Chef de l'État, le président Ciampi prôna, durant son mandat présidentiel, un patriotisme national unissant tous les citoyens d'Italie par l'hymne national et ledrapeau. Ces positions lui valurent un profond respect de ses concitoyens, qui reconnurent au président Ciampi des qualités de traducteur impartial de la Constitution.
Favorable à l'Union européenne, il se dit convaincu de l'avenir, au sein de cette Union, de l'Italie ; mais ce jugement sera contesté par les députés du mouvement séparatiste de laLigue du Nord, qui, lorsque le président Ciampi prononcera un discours auParlement européen, l'interrompront bruyamment. Néanmoins, les convictions européennes de Ciampi furent saluées par le prestigieuxprix Charlemagne attribué au président de la République italienne en2005.
La forte popularité de Carlo Azeglio Ciampi fut conjointe à celle de sonépouse, Franca Pilla : laPremière dame, contrairement à celles qui la précédèrent au Quirinal, la résidence présidentielle, s'engageait vivement dans le débat public, dénonçant la « télévision débile » et vantant la bonté des « gens du Sud », en particulier desNapolitains.
Le, le chef de l'État déclare, dans leCorriere della Serra, qu'il ne solliciterait pas un second mandat présidentiel de sept ans, son septennat devant se terminer le 18 mai suivant, quelques semaines après les élections parlementaires dont l'issue fut relativement favorable à l'opposition de centre-gauche ; dans cet entretien, le président de la République sortant dit vouloir se retirer pour ne pas vouloir instaurer « une monarchie républicaine »[2],[3], affirmant encore qu'un mandat de sept ans serait suffisamment long pour le chef de l'État. Cette annonce répond aux sollicitations de l'échiquier politique, les grandes formations parlementaires de centre-gauche comme de centre-droit ayant déclaré soutenir une éventuelle reconduction du président Ciampi pour un nouveau mandat de sept ans. Le 15 mai, c'est l'ancien président de la Chambre basse,Giorgio Napolitano, que Ciampi avait nommé sénateur à vie quelques mois précédemment, qui lui succède à la présidence de la République italienne.
Après avoir démissionné pour anticiper l'investiture de son successeur au, Carlo Azeglio Ciampi, âgé de quatre-vingt-cinq ans, honora le droit que lui conféra laConstitution de la République italienne de siéger à vie sur les bancs du sénat de la République. Il vota, le 19 mai suivant, la confiance ausecond gouvernement de centre-gauche de Romano Prodi ; sa position vis-à-vis du nouveau gouvernement fut cependant critiquée par le centre-droit, mené parSilvio Berlusconi.
Réputé proche duParti démocrate, le grand parti de centre-gauche, bien qu'il se présente comme étant indépendant de tout parti politique, Ciampi en a été nommé membre d'honneur.
Désigné président du Comité d'organisation des célébrations du cent-cinquantième anniversaire de l'unification de l'Italie pour2011, il doit cependant renoncer à cette charge pour des ennuis de santé ; l'ancien président du Conseil,Giuliano Amato, lui succéda. Bien qu'en mauvaise santé, il tint à rendre hommage à la scientifiqueRita Levi Montalcini, qu'il avait nommée sénatrice à vie durant son septennat.
De la mort d'Emilio Colombo à sa propre disparition, le sénateur Ciampi est le doyen d'âge du Sénat de la République ; il est également le parlementaire le plus âgé de la République italienne.