Sa carrière, plusieurs fois interrompue, a duré de1979 à1996, année durant laquelle il a conquis son dernier titre olympique, partageant avecPaavo Nurmi dans les années 1920, le rang de sportif le plus titré aux Jeux olympiques en athlétisme. Il a ensuite orienté sa carrière vers le métier d'acteur.
Ses prestations lui valent de nombreuses distinctions : il est ainsi élu « sportif du siècle » par leComité international olympique (CIO) et « olympien du siècle » par le magazine sportif américainSports Illustrated. De plus, Lewis joue un rôle significatif dans laprofessionnalisation de l'athlétisme, permettant aux athlètes de faire des carrières plus longues et plus lucratives. En 2024, il participe à lacérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris, entouré d'autres stars internationales du sport mises à l'honneur[1].
Né dans l'Alabama, Carl Lewis grandit à Willingboro dans la banlieue dePhiladelphie (Pennsylvanie). Sa mère, Evelyn Lawler, est elle-même athlète et participe aux Jeux panaméricains de 1951 dans l'équipe de course de haies. Sa sœur Carol qui pratique le sprint et, à 10 ans, le saut en longueur, est reconnue avant que Carl ne devienne célèbre.
Ses parents déménagent à Philadelphie après que sa mère a vu à la télévision son mari, William McKinley Lewis Jr., aspergé au canon à eau par la police durant une manifestation dumouvement des droits civiques[2]. Lewis affirmera plus tard que grandir dans la diversité raciale de Willingboro est « la même expérience qu'un livre ouvert »[2]. Dès sa jeunesse, l'athlétisme joue un rôle important dans la vie de Lewis. Ses parents, tous deux enseignants, lancent leWillingboro Track Clubpour filles, car l'école publiquemanque de programme d'athlétisme[pas clair] pour les filles[2]. Lorsqu'ils ne trouvent pas debaby-sitter pour le jeune Carl, celui-ci et sa jeune sœur s'amusent au terrain d'athlétisme, dans le bac à sable du saut en longueur[2]. L'association accepte rapidement les garçons et Carl y débute.
Lewis ne devient pas immédiatement un athlète prometteur, il est le plus faible de la famille alors que ses frères et sœur connaissent une meilleure progression. Alors que son potentiel paraît mince, ses parents l'encouragent à se fixer des buts et à les atteindre[2]. Vers 9 ans, Carl Lewis rencontre l'idole de sa jeunesseJesse Owens. Plus jeune, son père lui racontait avec un profond respect les exploits de l'ancien athlète. Lors de cette entrevue, l'ancien champion conseille à l'enfant de « prendre avant tout du plaisir »[2]. Son père, Bill Lewis, meurt d'un cancer en 1987. Carl lui dédie ses médailles olympiques en 1988[2].
Carl Lewis durant sa carrière universitaire à Houston.
Lewis commence le saut en longueur dès l'âge de treize ans et se révèle prometteur alors qu'il suit le cursus de la Willingboro High School. En première année, il est l'un des meilleurs sauteurs du New Jersey[3] et en dernière année, il est devenu un des meilleurs sauteurs au monde. Comme de nombreuses universités tentent alors de l'enrôler[3], il choisit l'université de Houston où exerce alors l'entraîneur Tom Tellez[3] qui reste son entraîneur durant toute sa carrière. En 1979, quelques jours après avoir obtenu son diplôme, il bat le record de l'école de saut en longueur, avec 8,13 m[4].
Carl Lewis laisse entendre qu'il veut gagner sa vie grâce à ses qualités d'athlète alors que l'athlétisme est encore un sport amateur. Lorsqu'il rencontre Tellez pour la première fois à son arrivée à Houston, Lewis dit : « Je veux devenir millionnaire et ne veux jamais avoir un emploi ordinaire »[2]. À la fin de sa première année universitaire, il intègre pour la première fois le classement mondial publié parTrack & Field News, magazine américain autoproclamé « Bible du sport »[5] en figurant au cinquième rang mondial en saut en longueur[6],[7].
Bien que les sauts en altitude entrent en ligne de compte pour les records du monde, certains puristes considèrent que l'air raréfié à cette altitude offre un avantage à l'athlète. Certains pensent même que les records réalisés en altitude devraient être annulés à l'image des sauts effectués avec un vent favorable de plus de deux mètres par seconde[11]. L'avantage est plus évident en sprint et en saut car, pour les distances plus longues, l'avantage de l'air raréfié est annulé par un taux d'oxygène dans l'air plus faible. Lewis est résolu à réaliser ses records au niveau de la mer et à se passer de « l'air léger » qui poursuit les records « assistés ». En réaction à une question lui demandant pourquoi il ne participe pas à une compétition en altitude, il répond : « Je veux ce record et je compte l'obtenir, mais je ne veux pas voir ce « (H) » [caractérisant les records réalisés en altitude] figurer derrière. »[12]. Lorsqu'il commence à être reconnu au début desannées 1980, tous les records existant en saut et en sprint chez les hommes sont obtenus en altitude àMexico (Jim Hines,Pietro Mennea,Bob Beamon).
En1981, Lewis est l'homme le plus rapide du monde sur 100 m. Il améliore sa modeste meilleure performance de 1979 (10 s 67) un an plus tard en10 s 21, performance de classe mondiale. Le, il court en10 s 00 aux Championnats de la conférence Sud-Ouest (Southwest Conference Championships) àDallas, réalisant la troisième meilleure performance de tous les temps à l'époque et le meilleur temps au niveau de la mer[13]. Lewis prend pour la première fois la tête du classement mondial à la fois sur 100 m et au saut en longueur. Il remporte également leJames E. Sullivan Award, trophée récompensant le meilleur sportif amateur américain[14]. Sa défaite contreLarry Myricks à la longueur aux championnats en salle TAC en février s'avère être la dernière précédant une invincibilité de plus de dix ans.
En 1983, l'IAAF organise les premierschampionnats du monde IAAF. Un nombre record de cent cinquante-quatre pays y participant (davantage qu'aux récentsJeux olympiques marqués par un boycott) font de ces championnats du monde l'un des plus grands événements sportifs de l'année. Ces championnats sont pour Carl Lewis la première occasion d'affronter l'immense pression d'une compétition internationale, similaire à celle qui se manifeste lors des Jeux olympiques.
Sur 100 m, il n'en va pas autrement.Calvin Smith qui a établi un nouveau record du monde en altitude plus tôt dans l'année à9 s 93 voit Lewis le battre en10 s 07 tandis que lui court seulement en10 s 21[19]. Smith prend sa revanche sur le 200 mètres[20], une discipline sur laquelle Lewis ne se présente pas, bien qu'il ait réalisé un nouveau record des États-Unis sur cette distance deux mois plus tôt, avec un temps de19 s 75 aux championnats TAC, le19 juin. Cette performance est alors le deuxième meilleur chrono de tous les temps sur 200 mètres, et un nouveau record du monde au niveau de la mer, seulement trois centièmes de seconde derrièrePietro Mennea qui a réalisé le record du monde en 1979[21]. En tant que finisseur de l'équipe américaine du relais 4 × 100 m, il remporte une troisième médaille d'or en37 s 86 et établit avec ses coéquipiers un nouveau record du monde, le premier de sa carrière[22].
Carl Lewis a un objectif durant ces championnats : gagner des médailles d'or. La course aux records du monde est secondaire : « Tu gardes une médaille, mais tu empruntes un record » est un adage de l'athlétisme. Il y a aussi des raisons pratiques de viser les médailles plutôt que les records : dans le climat de compétition qui caractérise les championnats du monde et les Jeux olympiques et avec l'attention plus importante des spectateurs et des médias, il n'est pas recommandé pour un athlète de s'engager pleinement et de risquer ainsi un faux-pas ou une blessure dans la mesure où il n'est pas nécessaire de gagner ces courses pour se qualifier. En outre, un record du monde est réalisé dans des conditions idéales qui ne surviennent pas en toute occasion. Cela explique en partie pourquoi les meilleures performances de l'année de Carl Lewis sur 100 m et en saut en longueur n'ont pas été réalisées pendant les championnats du monde mais lors d'autres compétitions.
Il devient le premier athlète à courir le 100 mètres en moins de dix secondes au niveau de la mer lorsqu'il réussit un chronomètre de9 s 97 le14 mai àModesto[23],[24]. Sa médaille d'or aux championnats du monde et ses temps rapides lui assurent la première place du classement mondial annuel sur 100 mètres malgré le record du monde deCalvin Smith. Le 19 juin pendant les championnats TAC, il établit un nouveau record du monde au niveau de la mer du saut en longueur avec un bond de 8,79 m[21] et obtient la première place du classement dans cette discipline[25]. Il n'est que deuxième du classement sur 200 m malgré son nouveau record du monde au niveau de la mer en19 s 75. Smith a en effet conquis le titre de champion du monde de la discipline et les titres ont plus de valeur que les temps réalisés dans les critères du classementTrack and Field News. Lewis va cependant recevoir l'honneur suprême : il est une nouvelle fois élu « athlète de l'année » par le magazine.
Lewis a démontré son potentiel lors des championnats du monde à Helsinki. Désormais, un événement plus important se présente à l'horizon, les Jeux olympiques, et un objectif plus élevé : égaler les quatre médailles d'or obtenues par Owens auxJeux de 1936.
Au début de 1984, Lewis est l'une des plus grandes personnalités sportives mondiales mais il est moins célèbre dans son pays du fait d'une moindre estime de l'athlétisme aux États-Unis. Bien que les États-Unis produisent chaque année l'une des plus fortes équipes d'athlétisme au monde, les stars de l'athlétisme ne parviennent pas à y jouir d'une bonne couverture médiatique avant et pendant les Jeux olympiques. En 1984, non seulement Lewis est connu et reconnu dans le sport mais les Jeux d'été ont lieu pour la première fois depuis un demi-siècle aux États-Unis. LesJeux de Los Angeles lui apportent la reconnaissance de son pays.
Carl Lewis souhaite devenir riche, célèbre et que les médias s'intéressent à lui. Lui et son manager Joe Douglas, fondateur et manager duSanta Monica Track Club dont Lewis est membre, parlent ouvertement de son souhait d'égaler le record d'Owens de quatre médailles d'or en un événement olympique et de faire de l'argent avec les nombreuses offres qui découleront certainement de cette performance. Il semble que son premier objectif soit plus facile à atteindre que le second, du moins aux États-Unis.
Lewis réalise le but qu'il s'est fixé en égalant la performance de Jesse Owens (quatre médailles d'or) avec une relative facilité. Bien que certaines disciplines soient dévaluées par l'absence des athlètes soviétiques qui boycottent les Jeux, il n'est pas vraisemblable que l'un d'entre eux eût pu menacer Lewis dans ses disciplines. Lewis a cependant aussi espéré pouvoir conclure quelques contrats lucratifs mais il y parvient à peine aux États-Unis. Sans aucune raison et sans qu'un incident n'en puisse être la cause, il s'agit pour Lewis d'un sinistre signe avant-coureur qu'il ne sera pas accueilli à bras ouverts par le public américain.
Lewis termine l'année numéro un du classement mondial du 100 mètres, du 200 mètres et du saut en longueur. Pour la troisième fois, il reçoit le titre d'« athlète de l'année » du magazineTrack and Field News.
Parallèlement, Carl Lewis est drafté par lesBulls de Chicago[27],[28], au dixième tour (la même année que celle oùMichael Jordan est drafté en troisième place du premier tour). Il n'intégrera cependant jamais la fameuseNBA. Il succède au sauteur en longueurBob Beamon (en 1969) et au décathlonienBruce Jenner (en 1977), qui avant lui, furent sélectionnés à la suite d'un titre olympique en athlétisme.
1985 – 1986 : Ben Johnson se révèle comme un concurrent
Après les Jeux olympiques de Los Angeles, Lewis maintient sa position dominatrice dans le monde de l'athlétisme, en particulier au saut en longueur. Il ne va plus perdre de compétition de saut durant les sept années suivantes. Sur 100 mètres, la suprématie de Lewis est contestée par quelques concurrents. Son record du monde du 100 mètres au niveau de la mer est battu par son compatrioteMel Lattany qui court en9 s 96 juste avant les Jeux de 1984[29]. Son principal adversaire est cependantBen Johnson qui a obtenu le bronze derrière Lewis aux Jeux olympiques de 1984. Johnson s'impose sur Lewis une fois en 1985. Lewis est également battu par d'autres athlètes mais il conclut en vainqueur la plupart de ses courses. Il conserve sa première place au classement mondial du 100 mètres, Johnson devenant second[8].
En 1986, Johnson devance Lewis de manière convaincante auxGoodwill Games àMoscou et établit par la même occasion un nouveau record du monde au niveau de la mer en9 s 95. À la fin de l'année, Johnson a conquis la place de numéro un et repoussé Lewis, qui perd cette année-là plus de courses qu'il n'en gagne, à la troisième place. Il semble même vulnérable au saut en longueur, une discipline à laquelle il prend part modérément et dont il perd la couronne. Il conclut l'année au deuxième rang, derrièreRobert Emmiyan qui a réalisé la meilleure performance mondiale de l'année avec un bond de 8,61 m[6].
L'épreuve qui focalise le plus d'attention et qui provoque le plus d'agitation est le 100 mètres. Ben Johnson a à l'époque couru trois fois sous les dix secondes[33] tandis que Lewis n'y est pas parvenu. Carl Lewis semble néanmoins fort durant les tours de qualification du 100 m et court en10 s 03 avec vent de face, vers un nouveau record des championnats. En finale, Johnson prend cependant l'initiative et passe la ligne en un temps qui étonne amis et adversaires :9 s 83, nouveau record du monde. Lewis est second malgré ses9 s 93, égalant l'ancien record du monde[34].
Tandis que Johnson est au faîte de la gloire que sa victoire lui apporte, Lewis cherche des excuses pour expliquer sa défaite. Il prétend d'abord que Johnson a fait un faux départ puis dit avoir été affaibli par une grippe intestinale et enfin, sans citer de nom, signale : « Beaucoup de noms émergent de nulle part. Je ne pense pas qu'ils fassent cela sans produit dopant. » Il ajoute : « Je pourrais courir en9 s 80 ou plus rapidement si j'avais des produits dopants à ma disposition. »[35]. Cela annonce le début d'une période durant laquelle Lewis demande à plusieurs reprises que les moyens de favoriser la performance soient bannis du monde de l'athlétisme. Les cyniques remarquent que ce problème est présent dans le sport depuis des années et que cela ne devient un enjeu pour Lewis qu'à compter de sa défaite. En réaction aux accusations, Johnson déclare : « Quand Carl Lewis gagnait tout, je n'ai pas dit de mal de lui. Et lorsqu'un autre homme arrivera et me battra, je ne me plaindrai pas non plus. »[36]
En 1987, Lewis ne perd pas seulement sa domination sur l'athlétisme, il perd également son père qu'il enterre avec la médaille d'or remportée aux Jeux de 1984 sur 100 m. « Ne t'inquiète pas, dit-il à sa mère, j'en gagnerai encore. »[37]. Lewis rappellera régulièrement que son père a été une source de motivation durant sa saison. « Il est arrivé beaucoup de choses dans ma vie durant l'année écoulée, notamment la mort de mon père. Cela m'a motivé pour tirer le meilleur de moi-même cette saison », déclare-t-il après avoir battu Johnson le17 août àZurich[38].
La victoire sur Johnson juste avant les Jeux olympiques n'est que l'épisode d'une bataille de plusieurs années, une lutte pleine de rancune entre les deux athlètes. Le camp de Johnson l'a défendu contre les accusations de Lewis[35] mais faisait également pression pour le pousser à se dépasser après qu'il eut contracté une blessure au tendon du genou durant la saison en salle. Lorsque Lewis bat Johnson lors de leur première rencontre depuis sa défaite des championnats du monde de Rome, leur duel est à son apogée. Lewis sprinte en 9 s 93, même temps qu'à Rome, et Johnson en 10 s 00, montrant qu'il a bien récupéré de sa blessure, mais la question de savoir s'il serait prêt pour la finale olympique un mois plus tard restait ouverte.
La finale du 100 m desJeux olympiques de 1988 est l'un des événements sportifs les plus importants de l'année ; les rebondissements et péripéties qui l'émaillent en font pour beaucoup l'un des événements sportifs du siècle[39]. En quart de finale des qualifications, Johnson fut presque éliminé car il prit un départ trop rapide, se relâcha et fut dépassé par deux autres coureurs. Il faisait cependant partie des athlètes les plus rapides et fut de ce fait qualifié en demi-finales. Le lendemain, Lewis et Johnson coururent les demi-finales respectivement en9 s 93 et10 s 03 avec vent de face. En finale, Johnson prit le départ le plus rapide et prit vite la tête. Lewis, qui n'était pas réputé pour son départ rapide, était en troisième position aux 30 mètres et dépassa le Canadien Desai Williams après 60 mètres. Dans le final, Lewis ne parvint pas à rattraper Johnson qui se trouvait deux mètres devant et gagna avec un nouveau record du monde de9 s 79. Lewis, second, signait un nouveau record des États-Unis en9 s 92. Johnson rappela le vieux proverbe de l'athlétisme selon lequel les médailles prévalent sur les records : « Ils peuvent battre mon record mais ils ne pourront jamais me prendre ma médaille d'or ». Il en alla cependant autrement : trois jours plus tard, Johnson fut contrôlé positif auxstéroïdes, sa médaille d'or lui fut retirée et Lewis fut déclaré vainqueur. En outre, le temps de Lewis devint le nouveau record olympique[40].
Bien qu'il ne pût rééditer sa performance de 1984 en ce qui concerne le nombre de médailles d'or, il franchit un cap dans sa carrière en gagnant le 100 m : ses9 s 92 allaient être son premier record du monde en plein air. « Allaient » car, malgré la disqualification de Johnson, son record de monde établi lors des championnats du monde de 1987 resta en place. Après que Johnson eut avoué lors d'une audition sous serment en 1989 utiliser les stéroïdes depuis longtemps, celui-ci perdit son record du monde et Lewis se le vit attribuer pour son temps de 1988. Lewis se vit aussi reconnaître rétroactivement une égalisation du record du monde à9 s 93 lors de championnats de 1987, un temps qu'il avait également réalisé lorsqu'il avait battu Johnson àZurich. Au, Lewis était pour la première fois détenteur du record du monde[41]. Il ne le resta cependant pas longtemps puisque, son compatrioteLeroy Burrell bat le record du monde du 100 m en9 s 90 le lors des sélections américaines pour les championnats du monde d'athlétisme 1991. Lewis avait donc perdu sa première place du classement mondial sur 100 m et, tandis qu'il demeurait invaincu en saut en longueur, il semblait que le monde du sprint l'avait dépassé. Lewis répondit lors des championnats du monde suivants en réalisant ses meilleures performances sur 100 m et au saut en longueur.
1991 : les championnats du monde, les meilleures performances de Lewis
La réaction de Lewis après l'une des meilleures compétitions sportives explique en partie pourquoi il n'est pas vraiment apprécié par beaucoup pour ses performances remarquables. « Il l'a juste fait » dit Lewis sur le saut de Powell. « C'était si serré entre nous et c'était le meilleur saut de sa carrière et peut-être qu'il ne sautera plus jamais aussi loin »[50]. De fait, ce fut le cas pour Powell, mais également pour Lewis.
À propos de ses performances aux championnats du monde de 1991, Lewis dit : « Cela a été le meilleur tournoi de ma vie »[51].Track and Field News va plus loin en affirmant sur ces championnats qu'« il est difficile de réfuter que Lewis est le meilleur athlète ayant foulé une piste d'athlétisme »[51].
Lewis prend part auxchampionnats du monde d'athlétisme 1993 organisés àStuttgart où il termine quatrième sur 100 m[55] et ne participe pas au saut en longueur. Il s'empare de sa première médaille sur 200 m durant un championnat du monde. En19 s 99, il obtient en effet le bronze[56] qui allait être sa dernière médaille mondiale ou olympique en sprint. Des blessures laissant Lewis sur le flanc les années suivantes, il n'effectue son retour que durant la saison 1996.
Malgré ses performances impressionnantes sur la piste, le sportif n'est guère idolâtré par le public américain : perçu comme réservé et égoïste, sa prétention et son manque d'humilité[63] l'ont également rendu impopulaire parmi les autres athlètes[64].
Carl Lewis dit avoir adopté un régimevégétalien en 1990[65] et a, à plusieurs reprises, affirmé que celui-ci était son principal atout dans sa carrière d'athlète. Il contribue régulièrement à des livres et œuvre sur le sujet duvégétarisme[66].Le 16 octobre 2009, il a été nomméAmbassadeur de bonne volonté de la FAO.
En avril 2003, Wade Exum, ancien chef du programme de détection ducomité olympique américain (USOC), a remis à deux journaux américains —Sports Illustrated etThe Orange County Register — un dossier et des preuves attestant que Carl Lewis a été contrôlé positif à trois reprises à lapseudoéphédrine, à l’éphédrine et à laphénylpropanolamine en 1988, lors des sélections américaines pour les Jeux olympiques[67].
Quant à l’argument de l’usage par inadvertance, le président de l’Agence mondiale antidopage« ne peut l’admettre : Carl Lewis n’aurait jamais dû l’évoquer »[68]. Plus largement,Dick Pound (qui fut l’avocat de Ben Johnson en 1988) accuse :« Nous sommes donc bien en présence de double standard en matière de lutte antidopage à cette époque : des règles pour les Américains et d’autres règles pour le reste de la planète »[réf. nécessaire]. Carl Lewis aurait donc dû vraisemblablement être déclassé (commeBen Johnson) de son titre du 100 mètres en 1988.
Malgré les soupçons pesant sur lui, Carl Lewis suscite la polémique le en insinuant sur la chaîne de télévision américaine NBC, dont il est commentateur, qu'Usain Bolt se dope[69].
Carl Lewis est végétalien[70]. Il a un fils, Bakim Lewis[71].
En 1987, il sort un album de musiqueModern Man[72] qui est un échec[73]. Il en sortira cependant un titre,Break it up, qui sera un succès moyen, porté par un clip vidéo tourné en Belgique et dans lequel apparaît la présentatrice de la Radio Télévision Belge Francophone (RTBF),Paule Herreman, en naïade atypique au bord de la piscine d'un hôtel de luxe, et tourné lors de sa participation au MémorialIvo Van Damme, une grande compétition d'athlétisme, à Bruxelles, en Belgique, juste après les Jeux olympiques de Los Angeles, en 1984. À l'époque, dès l'automne de cette année-là, et durant l'année suivante, le clip sera souvent diffusé sur les chaînes de télévision, principalement en Belgique. Le titre apparaîtra dans certains hit-parades européens, où il sera particulièrement bien classé en Belgique.
Le point fort de Carl Lewis est sa constance au très haut niveau. Il a ainsi battu ou égalé plusieurs séries de victoires qui font référence dans l'histoire de l'athlétisme.
En remportant 4 médailles d'or en athlétisme[74] lors d'une seule édition des Jeux olympiques(Los Angeles 1984), il égale le record de Jesse Owens (Berlin 1936). En remportant neuf médailles d'or en athlétisme aux Jeux olympiques (entre 1984 et 1996), il égale le record dePaavo Nurmi. Avec quatre médailles d'or dans une même discipline de l'athlétisme (en l'occurrence le saut en longueur) sur quatre éditions consécutives des Jeux olympiques (de 1984 à 1996), il égale le record d'Al Oerter réalisé au lancer du disque de 1956 à 1968. Carl Lewis est le premier athlète à avoir remporté plus d'une fois le 100 m et le concours du saut en longueur aux Jeux olympiques.
Il a réalisé une série de 65 victoires consécutives à la longueur (entre mars 1981 et août 1991)[53]. Il est nommé athlète du siècle par le comité international olympique. En mars 2012, Lewis est l'un des douze premiers athlètes à être intronisé auTemple de la renommée de l'IAAF[75].
Cependant, sa candidature est rejetée par laSecrétaire d'État duNew Jersey qui affirme qu'il ne remplit pas les conditions de résidence fixées par la constitution du New Jersey (qui exigent quatre ans de domiciliation dans l'État pour être éligible). Selon la Secrétaire d'État, Lewis ne« possédait pas encore de maison dans le New Jersey (il y a quatre ans), ne payait pas ses impôts dans cet Etat, n'était pas enregistré sur les registres électoraux du New Jersey et n'y avait pas d'activité professionnelle »[77]. En effet, il résidait en 2008 àLos Angeles.
Le, l'entraîneur de l'équipe d'athlétisme de l'université de Houston, Leroy Burrell, annonce que son ami Carl Lewis deviendra entraîneur bénévole de l'équipe d'athlétisme de l'Université de Houston.