La géographie de la Carinthie est marquée par sa situation dans lesAlpes orientales, avec leur faune et leur flore spécifiques. Le Land est situé dans lazone tempérée de l'Europe centrale ; au sensorographique, la crête alpine principale au nord joue le rôle de barrière météorologique. En hiver, on remarque souvent unecouche d'inversion dans les basses régions.
Les interprétations varient quant à l'étymologie du nomKärnten : comme pour lesKaravanke ou les régions voisines de laCarniole et de laCarnie, il est probablement d'originecelte. Dès l'Antiquité, le peuple desCarni s’établit dans les Alpes orientales.
Les habitants de la Carinthie ont le pouvoir d’achat le plus faible d'Autriche et font face à une dette de 3 183 euros par habitant (2012). Beaucoup partent à Vienne pour trouver du travail[2].
En 2003, la Carinthie comptait environ 11 200 exploitations agricoles. 45 247 personnes étaient employées dans l'agriculture, dont 4 133 dans des exploitations non familiales. 1 314 entreprises, exploitant une surface totale de 22 945 ha étaient des entreprises d'agriculture biologique soutenues parInVeKoS.
En 2004, les 33 500 vaches à lait du Land ont produit 198 200 t de lait. Le cheptel bovin comptait 196 000 bêtes (rang 6 en Autriche), le cheptel porcin 146 000 bêtes (rang 4), en plus de 46 000 moutons (rang 5)[3],[4].
1 901 100 stères de bois ont été abattues en Carinthie en 2003 - soit 11,1 % des abattages autrichiens - dont 23 800 stères de feuillus, 1 568 100 stères de pin et 309 200 stères de bois de chauffage.
La Carinthie est une destination très prisée en été. Les lacs les plus fréquentés sont leWörthersee, leMillstätter See, l'Ossiacher See et leWeissensee, mais également de plus petits lacs tels que leFaaker See, leKlopeiner See et lePressegger See. L'été, ces nombreux lacs, ainsi que les campings installés sur leurs abords, représentent un apport économique très important pour le Land. Le nombre de places de camping est très supérieur à la moyenne européenne, ce type de logement représente près de 20 % des nuits effectuées dans le Land. Le tourisme estival se concentre aux abords des lacs mais aussi des montagnes et des alpages. Les parcs nationaux desNockberge (dans lesAlpes de Gurktal) et desHohe Tauern permettent non seulement de préserver les beautés naturelles mais autorisent aussi un tourisme doux en leur sein.
Pendant la saison hivernale, les domaines skiables deBad Kleinkirchheim,Nassfeld,Innerkrems etGerlitzen sont des destinations prisées des touristes autrichiens, allemands et italiens.
La construction de l'aéroport deKlagenfurt, grâce à un soutien financier important de la part du Land, a permis ces dernières années d'améliorer la connexion de la Carinthie au tourisme international.Le nombre total de nuitées en Carinthie se monte à près de 13 millions. Près de 20 % de la population active travaillant dans le secteur touristique, le taux dechômage varie fortement selon les saisons.
La population active se répartit comme suit : 5,9 % dans l'agriculture et la sylviculture, 29,7 % dans l'industrie et 64,3 % dans le secteur tertiaire.En 2004, la Carinthie compte 196 009 salariés, dont 46 % de femmes. Les branches les plus importantes sont la production de biens de consommation (34 965), le commerce et la réparation de véhicules neufs et d'occasion (30 577) et l'administration publique/sécurité sociale (24 938), qui représentent à elles trois 46 % des salariés. Le secteur de la construction emploie 16 298 personnes, le secteur de la santé 14 500, l'hôtellerie et l'hébergement 11 955.
Le 4 mars 2018, le Landtag du land est renouvelé lors d'une élection qui voit la nette victoire duSPÖ, en progression de près de 10 points et de 3 sièges par rapport à l'élection de 2013. Cette élection voit également la chute du parti écologisteGrüne, qui tombe à 3,1% (12,10% en 2013) et disparait donc du Parlement[5].
Depuis leXIXe siècle, la Carinthie est une place forte de ladroite enEurope centrale. À cette époque lesgermanophones véhiculent des idées nationalistes,antislaves etantijuives,anticléricales aussi, alors que les Slovènes sont loyaux envers le gouvernement central de Vienne, et l'Étatplurinational desHabsbourg.En 1919, quand l'Autriche-Hongrie est démembrée, le parlement de Carinthie demande le rattachement à l'Allemagne. L'armée yougoslave occupe les régions slovènes et se bat contre la garde nationale carinthienne. Jusque vers 1980 les gouvernements de Carinthie honorent les hommes de la garde nationale comme des héros et défenseurs du peuple contre les Slaves.
Par le référendum du 10 octobre 1920, les régions slovènophones décident de rester rattachées à la Carinthie, à la suite de la promesse faite aux 70 000 locuteurs de l'époque de mettre en place des écoles dans leur langue. Entre 1938 et 1945, sous lesnazis les Slovènes sont persécutés par les SS. Pour se défendre, ils créent des groupes departisans qui affrontent comme ils le peuvent l'armée et la police nazies. Ces résistants sont considérés comme traîtres par les politiciens de la droite carinthienne actuelle. L'extrême droite recueille généralement un grand pourcentage de voix aux élections : 42,5 % en 2004 pour leFPÖ derrièreJörg Haider et 45,5 % en 2009 pour le seulBZÖ des héritiers d'Haider, sans compter les 3,8 % du FPÖ orthodoxe.
En 1977, le gouvernement fédéral fait apposer des panneaux bilingues dans les communes où 25 % de la population parle slovène, soit91 communes en tout. Mais 77 seulement ont pu installer ces panneaux en raison de l'opposition de politiciens de tous bords.
Depuis 2000, les défenseurs de la langue slovène utilisent une nouvelle stratégie. Ils dépassent les limites de vitesse dans les communes où les panneaux bilingues sont absents. Quand ils sont jugés, ils refusent de payer les amendes au motif que la commune n'applique pas la loi sur le bilinguisme des panneaux routiers.
En 2001, laCour constitutionnelle ordonne l'apposition de panneaux bilingues dans les communes où 10 % de la population parle slovène.
Lionel Baland,Jörg Haider, le phénix. Histoire de la famille politique libérale et nationale en Autriche, Paris, Éditions des Cimes, 2012.(ISBN979-1-09-105802-5)