Elle subit tôt l'influence grecque et utilise l'alphabet grec pour transcrire lalangue carienne, idiome de la famille deslangues anatoliennes déchiffrée à partir de 1981, mais dont la connaissance reste extrêmement fragmentaire.
Milet en revanche ne s'est rendu qu'au bout de trois ans de siège : de-497 à-494. Lessatrapes locaux jouissent d'une grande autonomie, commeMausole ou sa femmeArtémise II. Pour l'empire perse, Milet n'est qu'un allié ponctuel se situant à la marge de l'empire et dont le soutien n'est pas volontaire mais forcé.
En -479, après labataille du cap Mycale, les forces navales Perses perdent le contrôle de la côte carienne avec Milet, Cnide et Halicarnasse, qui rejoignent ensuite laLigue de Délos ; à l'hiver-412/-411, ont lieu la révolte et la bataille de Milet.
Alexandre le Grand conquiert la Carie en-334 avec l'aide d'Ada, détrônée par son frère et les Perses. À sa mort, elle échoit brièvement auroyaume Séleucide avant d'être partagée entre deuxcités-états : celle deRhodes qui domine la côte, et celle de Cibyrrhée la Grande qui domine l'intérieur[1].
Deslégendes,Homère dit des Cariens - qu'il différencie desLélèges[2] - sans jamais citer le nom de Carie - qu'ils ont une languebarbare, c'est-à-dire tout sauf grecque. Commandés parAmphimaque et Nastès, deux frères dont le père se nomme Nomion, ils envoient des troupes àPriam. Amphimaque (dont le nom signifie« qui combat de tous côtés ») sera tué parAchille, qui s'empare en trophée de son armure enor[3]. Les Cariens, après lesguerres médiques, fournissent des mercenaires aux armées grecques, et sont regardés comme de grossiers montagnards ou paysans incultes et comme des barbares - et ce jusqu'au temps dePlaton, qui les caricature dans l'Euthydème[4], moquerie habituelle des Grecs vis-à-vis des barbares.
Petit à petit, la population carienne, devenuegrecque etorthodoxe durant le premier millénaire de notre ère, devientturque etmusulmane au fil des conversions (entre autres, pour éviter de payer leharaç (impôt sur les non-musulmans), et de subir ledevchirmé (enlèvement des garçons pour le corps desjanissaires).
Seuls les villages depêcheurs de la côte restent grecs jusqu'en1923, lorsqu'en application duTraité de Lausanne leurs habitants sont expulsés vers laGrèce : certains villages sont repeuplés de Turcs, d'autres restent).
La Carie fait aujourd'hui partie des provinces turques deMuğla,Denizli etBurdur.
Pour les monuments et archéologie, les sites et vestiges sont nombreux : remparts, murailles,palestres, stades, temples (Euromos,Mylasa etAphrodisias) et le sanctuaire deLabranda[5].
Olivier Henry and Koray Konuk, (eds.),KARIA ARKHAIA ; La Carie, des origines à la période pré-hékatomnide (Istanbul, 2019). 604 pages.(ISBN978-2-36245-078-5).