Carentan est située au milieu de vastes marais assainis et transformés en riches prairies, au confluent de laTaute et de laDouve. LaCapitale des Marais, aux portes de la péninsule duCotentin et de labaie des Veys[Note 1], est au cœur duparc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin. La place qui devait être isolée des inondations contrôlait cette partie du Cotentin, et le passage se faisait au niveau des Ponts d'Ouve, qui ne laissait le passage qu'à un chariot[4]
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Elle est desservie par le transport en commun départemental par bus (Manéo) via la ligne 001 Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô. Son port est relié à la mer par un canal.
Le nom de la localité est attesté sous les formesCarenton etKarentonem en 1063 et 1066[6],Karentomum auXIe siècle[7],Carentonus en 1136[6] etCarentan en 1319[6].
Sa position-clé a fait de Carentan, au gré des diverses guerres, une place forte des marais très disputée. La cité deCarentomagus fut souvent assiégée et détruite, lors desincursions vikings et desguerres franco-anglaises.
Le château de Carentan ne fut jamais une propriété particulière. Après avoir été la possession des ducs de Normandie, il fut réuni, par Philippe Auguste, à la couronne de France jusqu'à la Révolution, excepté pendant la guerre de Cent Ans avec l'occupation anglaise, le temps du roi de Navarre, et un peu durant les guerres de Religion[14].
La place est fortifiée parBlanche de Castille (1188-1252) pendant la minorité deSaint Louis[15]. Ceinte deremparts, on y accède par deuxportes principales, à l'est celle de Saint-Hilaire versBayeux, à l'ouest celle de Saint-Cosme[13] ou porte Houlegatte, versValognes etCoutances. Les noms des portes rappellent les villages,Saint-Côme-du-Mont etSaint-Hilaire-Petitville, vers lesquelles elles sont tournées[16]. Le cœur de la cité est alors la place royale, actuelle place de la République. L'enceinte ne semble pas avoir été flanquée par de nombreusestours, au vu des plans de 1674 et 1754, qui laissent supposer l'existence d'une tour ronde et de deux tours carrées[16].
Au début de laguerre de Cent Ans, l'armée d'Édouard III d'Angleterre, fraîchement débarquée à laHougue le se fait livrer la place lors de lachevauchée qui se terminera par labataille de Crécy et la reddition deCalais[19],[20]. C'est au cours de ce conflit que l'ancienne place forte sera modernisée : ledonjon annulaire oushell-keep est renforcé et les capacités résidentielles sont augmentées[21]. Les bourgeois de la ville refusant de se défendre, les deuxcapitaines de la ville, Nicolas de Grouchy et Roland de Verdun[22],[Note 2], la livrèrent sans combattre[Note 3], ce qui n'empêcha pas les Anglais de la mettre au pillage puis de raser lesmurailles, d'abattre les maisons et de la livrer aux flammes. Le conseiller du roi, Michaël de Northburgh, nous dit que« vins et victuailles » s'y trouve à foison. Un millier de Carentanais, parmi les plus riches seront envoyés captifs en Angleterre[13]. Après le départ des Anglais, les carantanais reprirent par les armes la ville et le château[23].
Quai à vin auMoyen Âge, le port de Carentan fut certainement à l'origine de la ville[28]. Unefoire annuelle dite de la Saint-Liénard se tenait tous les[29].
En 1324, des endiguements de terres prises sur la mer sont reconnus à Carentan où« les propriétaires de terrains bornés par la mer peuvent conquérir sur la ligne de leur héritage, autant de terre que leur permettent leur industrie et leurs capitaux »[30].
En 1572, Montgommery fortifie à nouveau la ville en faisant creuser par les paysans un canal pour créer des zones inondables[15]. Le la ville capitule devant les troupes royalistes[33]. Lors de lacinquième guerre de Religion, les deux chefs protestants,Gabriel Ier de Montgommery et le marquis deColombières, François de Bricqueville, s'emparent à nouveau de la ville[32],[33], et c'est à Carentan que se retira Montgommery après son échec de la prise duchâteau de Valognes dont il avait entrepris le siège le, et qu'il abandonna au bout de seize jours à l'annonce de la venue deMatignon[34].
En 1594, la ville qui avait pris parti pour laLigue se soumit àHenri IV
En 1679, Carentan est pratiquement complètement détruite à la suite d'un nouvel incendie[15]. À cette époque la ville a pourgouverneur Antoine de Longaulnay auquel succéda son fils François Antoine de Longaulnay[35].
En 1735,Louis XV fait construire sur la rivière d'Ouve le barrage de la Barquette avec ses seize portes de chêne remplacée tous les vingt-cinq ans, afin d'empêcher la mer de recouvrir les marais[4].
En 1853, on démantèle toutes les fortifications. En 1870-1871, lors de laguerre franco-allemande on dispose au niveau de laDouve une ligne de35 batteries (pièces de marine) prises dans les réserves de l'arsenal de Cherbourg ou débarquées de la flotte, et en 1871, on projette d'inonder les marais à partir de Carentan dans le plan de défense de la place de Cherbourg[15].
Au cours de laSeconde Guerre mondiale, dès le, la commune est le théâtre de violents affrontements entre parachutistes américains de la101e Airborne Division et lesFallschirmjäger allemands. C'est finalement à la baïonnette que la ville sera prise par les Américains le. Certains bâtiments assez anciens de la ville portent encore les stigmates de la bataille. Ces évènements sont relatés en détail dans le livreFrères d'armes et lamini-série qui en est tirée (épisode 3).
Dans la planification de l'opération Overlord, Carentan avait été désignée comme un objectif principal du D-Day, car la ville se trouvait entre les plages de débarquement d’Omaha et Utah. Après une étude plus approfondie, sa capture avait été jugée trop ambitieuse, et il a été décidé que la ville serait prise plus tard, lorsque la situation tactique serait plus favorable. La mission révisée de la101e division aéroportée était de prendre les rivières et canaux au nord, àSaint-Côme-du-Mont et au nord-est de Carentan. »
Cependant le général Bradley tenait à capturer Carentan au plus vite, et la voulait pour le Jour J+1. S’il n’y arrivait pas, il était prêt à la détruire, si nécessaire, et nota encore dans ses mémoires :« Nous devons rejoindre le général Gerow au plus vite. J’avais dit au général Collins, anticipant des difficultés dans ces marais : si cela devient nécessaire pour gagner du temps, envoyez 500 ou même 1 000 tonnes de bombes sur Carentan et détruisez la ville. Ensuite, précipitez-vous et vous l'obtiendrez[39]. ».
Leconseil municipal était composé avant la fusion de vingt-neuf membres dont le maire et ses adjoints[52]. Ces conseillers intègrent au complet le conseil municipal deCarentan-les-Marais le jusqu'en 2020.
En 2022, la commune comptait 6 024 habitants. Depuis 2004, les enquêtes derecensement dans les communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans (en 2008, 2013, 2018, etc. pour Carentan[54]) et les chiffres depopulation municipale légale des autres années sont des estimations[Note 4].Carentan a compté jusqu'à 6 589 habitants en 1982.
La commune héberge depuis 2014 une unité deméthanisation développée par Methaneo, qui collecte des déchets agricoles et agro-industriels pour produire dubiométhane injecté sur le réseau de gaz local[59].
le D-Day Experience ; musée consacré à l'histoire des parachutistes allemands et américains en, situé à Dead Man's Corner (poste de commandement avancé des parachutistes allemands en).
Pour mémoire
Chapelle Saint-Germain, dans le cimetière, près de l'église paroissiale. L'édifice était placé sous lepatronage deGermain le Scot[71].
Alias du blason de CarentanPendant lePremier Empire :D'hermine, au coq de gueules, chef d'azur chargé de trois étoiles d'argent ; franc quartier des villes de troisième ordre[73].
↑Ledonjon roman situé Place du Petit-Valnoble, qui en était le dernier vestige fut rasé en 1800. La décoration d'une de ses anciennes portes et l'archivolte du portail de l'église sont de la même facture[12].
↑Laurence Jeanne, Laurent Paez-Rezende, Julien Deshayes et Bénédicte Guillot (avec la collaboration de Gaël Léon),ArchéoCotentin : Les origines antiques et médiévales du Cotentin à 1500,t. 2, Bayeux,Éditions OREP,, 127 p.(ISBN978-2-8151-0790-7), « S'approprier la presqu'île : encadrement, contrôle territorial et développement des lieux de pouvoir »,p. 36.
↑« Carentan. Maire, conseiller général, directeur de l'usine Gloria… André Gillot a marqué l'histoire : André Gillot, habitant de Saint-Hilaire-Petitville (Manche), raconte cent ans de souvenirs, à vivre avec une casquette de maire et de dirigeant d'entreprise »,La Presse de la Manche,(lire en ligne, consulté le)« il a été élu maire 1970 à la suite de Léon Gilles et réélu en 1977. Il a démissionné en septembre 1978 « car mes fonctions chez Gloria ne me permettaient pas d’assurer la mission ».
↑« Maire de Carentan, directeur d’une entreprise… André Gillot est décédé »,La Presse de la Manche,(lire en ligne, consulté le)« Ancien maire et directeur de l’entreprise Gloria à Carentan (Manche), André Gillot est décédé le dimanche. Il était âgé de101 ans ».