Carel van Mander ouKarel van Mander I (aussi connu comme: Carel van Mandere, Karel Van Mander et Carel Van Mander) (mai1548 -),peintre etécrivain flamand. Artiste maniériste de second ordre, Van Mander est surtout passé à la postérité pour avoir écritHet Schilder-Boeck, un précieux recueil de biographies de peintres desanciens Pays-Bas et duSaint-Empire romain germanique.
Né àMeulebeke (près deCourtrai) en, second fils du bailli Corneille van Mander, Carel van Mander fut envoyé étudier àGand vers 1560. Refusant d'embrasser la carrière de commerçant en toile (métier pratiqué par son propre frère), Carel décida de se consacrer aux lettres et à la peinture. Il fut l'élève du peintre gantoisLucas de Heere entre 1564 et1566 (année de la fuite de ce dernier en Angleterre) puis eut pour maîtrePierre Vlerick à Courtrai (ville où il s'illustra comme poète au sein de lachambre de rhétorique) puis àTournai.
La Danse du veau d'or (1602).
Comme beaucoup de ses compatriotes, il alla parfaire sa formation en Italie. Il se rendit ainsi àFlorence, où il rencontraVasari (1573), et pratiqua l'art de la fresque àTerni (1574), avant de rejoindreRome, où il peignit des grotesques et fit la connaissance d'un autre peintre flamand,Bartholomeus Spranger, avec lequel il se lia d'amitié (1574-1577). Après avoir travaillé avec ce dernier à la cour deRodolphe II, il revint en Flandre en 1578 et y épousa Louise Buse, qui lui donna un fils, dès l'année suivante[1].
Tout d'abord influencé par le maniérisme brillant de Spranger, Van Mander se tourna, à partir desannées 1590, vers un style naturaliste prébaroque certainement redevable des recherches menées au sein de l'Académie de Haarlem. Il peignit également desKermesses vers1600 et eutFrans Hals pour élève à la même époque.
La traversée du Jourdain (1600)
Il mourut à Amsterdam en1606, ville où il s'était installé en1604 et où il avait édité, la même année, l'ouvrage qui devait faire de lui, plus de 70 ans avantJoachim von Sandrart, le premier historien des écoles du Nord.
Édité par Van Mander à Amsterdam en juillet 1604 puis publié à Haarlem chez Paschier van Wesbuch en décembre de la même année, l'ouvrage, intituléHet Schilder-Boeck ("Le Livre de peinture" ou "livre des peintres") réunit en fait six textes différents :
LesPrincipes du très noble art de la peinture (dédiés au marchand de tableaux et collectionneur Melchior Wyngtis de Middelbourg, maître des monnaies de Zélande) qui contiennent des considérations esthétiques ;
LaVie des peintres célèbres de l'antiquité (dédiée au marchand amstellois Jacques Razet), une compilation de textes dePline l'Ancien et d'Athénée ;
Frontispice de la première édition de l'ouvrage (1604).
LaVie des peintres italiens modernes (dédiée à Barthélémy Ferreris, marchand et collectionneur de Leyde), basée sur les travaux deVasari (que Van Mander avait rencontré en Toscane vers 1573) ainsi que sur les souvenirs italiens de Van Mander ;
LaVie des plus illustres peintres des Pays-Bas et de l'Allemagne (dédiée à deux brasseurs et amateurs d'art de Haarlem, Jan Matthysz Ban et Cornelis Gerritsz Vlasman), qui est la partie la plus importante de l'ouvrage car elle contient 94 chapitres correspondant à une centaine de notices biographiques (de tailles inégales) sur les peintres flamands, néerlandais et allemands de laRenaissance ;
LesÉclaircissements des Métamorphoses d'Ovide (dédiés à Gédéon Fallet, secrétaire de la ville d'Amsterdam) ;
UneDescription de statues antiques (dédiée au peintre Cornelis Ketel), consistant (comme le texte précédent) en une étude iconographique.
Le texte le plus important du point de vue de l'histoire de l'Art est bien entendu le quatrième, soit laVie des plus illustres peintres des Pays-Bas et de l'Allemagne (Het Leven der doorluchtige Nederlandsche en Hoogh duytsche Schilders). Il est lui-même constitué de deux parties, la première (constituée de 71 chapitres) présentant la vie et l'œuvre d'artistes morts avant la publication de l'ouvrage, tandis que la seconde partie (constituée de 23 chapitres) concerne des peintres toujours vivants et actifs à cette même date.
Divers artistes encore vivants (C. Floris,P. Moreelse, De Grebber, C. Claesz, Van Somer, Van der Voort, E. Krynsz,Ravensteyn, Druyvesteyn, De Mosscher, T. Ariaensz, Van der Heck, Monfort, Cluyt, J. Ariaensz et Hubert Tons)
Outre les dessins à la plume ou au lavis conservés mentionnés ci-dessus, l'œuvre graphique de Van Mander nous est également connue par l'intermédiaire de gravures de J. Matham, J. Saenredam et J. de Gheyn.
Carel van Mander,Le livre de peinture, textes présentés et annotés par Robert Genaille, Hermann, Paris, 1965.
Karel Van Mander,Le Livre des peintres - Vies des plus illustres peintres des Pays-Bas et d'Allemagne, introduction et notes par Véronique Gerard-Powell, Les Belles Lettres, Paris, 2002, t. I et II.