Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie duCarcassès, un pays centré sur la ville de Carcassonne, entre les prémices duMassif central et les contreforts pyrénéens. Exposée à un climat océanique altéré, elle est drainée par lecanal du Midi, l'Aude, leFresquel, l'Arnouze, le ruisseau de Bazalac, le ruisseau de Malepère, le ruisseau de Fount Guilhen et par divers autres petits cours d'eau, dont les ruisseaux de Garrel et deMontirat qui alimentent lelac de la Cavayère.
Carcassonne est une commune urbaine qui compte 46 429 habitants en 2022, après avoir connu une croissance quasiment continue de la population depuis lesannées 1800. Elle appartient à l'unité urbaine de Carcassonne et fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne. Ses habitantssont appelés les Carcassonnais et ses habitantes les Carcassonnaises. Carcassonne est la ville principale deCarcassonne Agglo (114 411 habitants en 2022).
Carcassonne est située dans le Sud-Ouest de laFrance à95 kilomètres au sud-est deToulouse. Son emplacement stratégique sur la route entre lamer Méditerranée et l'océan Atlantique est connu depuis leNéolithique. La ville se trouve dans un couloir entre lamontagne Noire au nord et lesCorbières à l'est, la plaine duLauragais à l'ouest et la vallée de l'Aude au sud. Cette région naturelle est appelée leCarcassès ou le Carcassonnais. Géographiquement, Carcassonne est une ville “frontière” entre sud/sud-est et sud-ouest, mais on la classe généralement dans le sud-ouest principalement parce qu’elle appartient à l’aire culturelle toulousaine / occitanie ouest.
La ville se situe dans un couloir entre lamontagne Noire au nord et la chaîne desPyrénées au sud. La plaine est constituée de dépôts récents amenés par l'Aude et provenant des Pyrénées. Il s'agit de la molasse de Carcassonne, qui se caractérise par une alternance degrès, deconglomérats et de marnes gréseuses fluviatiles datant de l'Éocène[réf. nécessaire].
Carcassonne se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible)[3].
Carcassonne est située sur les bords du fleuve de l'Aude. La commune est traditionnellement divisée en deux, laville basse qui occupe les berges du fleuve à l'ouest et laville haute (ouCité) qui occupe la colline surplombant l'Aude. La Cité est construite sur un petit plateau constitué par le creusement de l'Aude à environ150 mètres d'altitude au-dessus de la ville basse[13]. La ville basse se situe au niveau de l'Aude dont l'altitude est de100 mètres.
L'Aude arrive à Carcassonne après son périple montagneux dans les gorges de la haute-vallée de l'Aude et devient alors un fleuve plus tranquille. Elle passe au Païcherou, longe le cimetière Saint-Michel puis se sépare en deux bras formant une île appelée l'île du Roy. Quatreponts permettent de la franchir : le pont Garigliano, le Pont-Vieux accessible uniquement aux piétons, le pont Neuf et le pont de l'Avenir. Lecanal du Midi passe également au nord de la ville entre lagare et le jardin André-Chénier jouxtant la bastide Saint-Louis.
Au, Carcassonne est catégorisée centre urbain intermédiaire, selon la nouvelle grille communale de densité à7 niveaux définie par l'Insee en 2022[23].Elle appartient à l'unité urbaine deCarcassonne, une agglomération intra-départementale dont elle est ville-centre[24],[25]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Carcassonne, dont elle est la commune-centre[Note 2],[25]. Cette aire, qui regroupe 115 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[26],[27].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d'occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,1 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (71,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones agricoles hétérogènes (25,4 %), zones urbanisées (23,1 %), cultures permanentes (18,5 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (10,3 %),terres arables (10 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (6,7 %), mines, décharges et chantiers (1,5 %), forêts (1,5 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,4 %), prairies (1,2 %),eaux continentales[Note 3] (0,5 %)[28]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Vue duquartier de la Trivalle et de laville basse depuis la cité de Carcassonne.
Les deux quartiers les plus importants sont la Cité ou Ville-Haute et la Bastide Saint-Louis ou Ville-Basse. Ils sont réunis par celui de la Trivalle avec le pont Vieux traversant l'Aude[29]. La Cité est sise sur un promontoire élevé et entouré d'épais remparts depuis leMoyen Âge. Aussi l'habitat y est dense et vieux. La circulation y est difficile, réglementée et interdite en juillet et en août. La ville basse est une ancienne bastide dont l'organisation suit un plan régulier d'un hexagone aux angles flanqués debastions. Les rues se coupent en angles droits et sont organisées autour d'une place centrale, la place Carnot. Un boulevard ceinture l'ensemble de cette bastide en suivant les anciens remparts de la ville détruits en1764 sur ordre de l'évêqueArmand Bazin de Bezons. Ce boulevard est large et ouvert contrairement aux rues de la bastide qui sont plus étroites. Plusieurs de ces rues de la bastide sont [[Zone piétonne|piétonnes]].
Le reste de la ville est découpé en quartiers : La Conte et Joliot-Curie, Ozanam et Saint-Saëns, Saint-Georges, le Viguier, Saint-Jacques, la Cité Fleming, Grazailles-la Reille, la Cité la Prade, la Cité Albignac, le Palais, Gambetta, le Plateau, les Capucins, Bellevue et Pasteur.
La ville possède plusieurs hameaux : Montlegun, Montredon, Grèzes, Herminis, Maquens etVillalbe.
Carcassonne comptait 25 632 logements en 2007. Les constructions neuves sont peu présentes puisqu'en 1999, seulement 8,9 % des résidences principales étaient postérieures à 1990. À partir de 1990 cette tendance s'est inversée avec les programmes de défiscalisations immobilières Besson et de Robien entrainant de nombreux contentieux[30],[31].A contrario, les constructions antérieures à 1949 représentaient 29,2 % du parc.
86,6 % des logements sont des résidences principales, réparties à 51,3 % en maisons individuelles et à 47,8 % en appartements (respectivement 57,7 % et 40,5 % dans la région). 48 % des habitants sont propriétaires de leur logement, contre 49,8 % qui ne sont que locataires et 2,2 % logés gratuitement (respectivement 58,5 % et 41,5 % dans la région)[32],[33].
En 2013[34] la ville respecte les dispositions de l'article 55 de laloi solidarité et renouvellement urbain (SRU) de fixant à 20 % le taux minimum de logements sociaux pour les communes les plus importantes. On peut noter en outre que le nombre de logements vacants était assez important en 1999 avec 9,4 % du parc contre seulement 7,7 % dans la région. L'office HLM de l'Aude a participé à des programmes d'amélioration des logements en 1988 en construisant des résidences intégrant ladomotique. Ainsi, les résidences « l'étoile » et « Roosevelt » à Carcassonne sont les premiers logements HLM de ce type[35]. Les quartiers du Viguier et de La Conte regroupent la grande partie des logements sociaux de la ville dont la population est majoritairement composée d'habitants immigrés ou d'origine immigrée. Classésquartiers prioritaires, ils sont composés de logementsHLM ainsi que de pavillons, avec un taux de pauvreté supérieur à 60 %, l'un des plus élevés de France[36].
La plupart des habitations possèdent4 pièces (62,4 %), ou3 pièces (18,8 %), puis2 pièces (13,5 %). Les petits logements restent peu nombreux (studios : 5,3 %). La ville possède par conséquent des logements de taille importante du fait de l'espace immobilier non restreint, permettant de grandes constructions, et du fait de la demande faible en petits logements[37],[38]. Enfin il faut préciser que ces logements sont bien dotés puisque 89,9 % ont le chauffage central et 57,4 % possèdent un garage, box ou parking (respectivement 76,5 % et 61,7 % pour la région).
Depuis le, le « Permis de louer », un dispositif pour lutter contre la location de logements insalubres et indignes est mis en place par la municipalité[39],[40].
Plusieurs projets d'aménagement de la commune sont en cours de réalisation au nord-est de la ville. Il s'agit de mettre en place de nouvelles zones d'activité commerciale afin d'attirer de nouvelles entreprises à Carcassonne ainsi que l'implantation de nouvelles zones résidentielles. LaZAC (zone d'aménagement concerté) des Hauts de Grazailles située entre larocade et lecanal du Midi est en cours de réflexion et permettrait d'ajouter entre 500 et700 logements ainsi que des services publics (groupes scolaires) sur27 hectares. La ZAC de Montredon est un nouveau quartier qui sera créé avec la délocalisation de l'hôpital en 2012. Le site accueillerait le nouveau pôle santé ainsi que des logements et des équipements publics. Enfin, lelotissement de Montredon est en cours de réalisation sur un site de17 hectares au hameau de Montredon pour la construction de logements sociaux et de pavillons[41].
L'aéroport de Carcassonne Salvaza, rebaptisé « aéroport de Carcassonne en Pays Cathare - Sud de France », en 2010, est situé à l'ouest de la ville dans la zone d'activité de Salvaza. Il permet de s'envoler vers l'Angleterre (Londres,Manchester etNottingham), vers l'Irlande (Dublin etCork), vers l'Écosse (Glasgow etÉdimbourg), vers laBelgique (Charleroi) et vers lePortugal (Porto)via la compagnie aérienneRyanair[42]. En 2002, des travaux ont permis d'allonger la piste principale afin de recevoir de plus grosavions. L'aéroport a reçu 413 724 passagers en 2014, 390 182 passagers en 2015, 392 148 passagers en 2016 et 398 716 passagers en 2017. Depuis 2010, de gros travaux sont entrepris pour augmenter la capacité de l'aéroport avec la création d'une nouvelle aire de stationnement permettant d'accueillir simultanément 4 aéronefs, la construction d'une nouvelle caserne de pompiers, le renouvellement du matériel d'exploitation, la création d'un nouveau hangar pour le matériel de piste, l'adaptation des infrastructures terminales pour garantir le cheminement des passagers et l'agrandissement des salles d'embarquement[43].
Du côté des transports en commun,30 lignes debus sillonnent la ville et l'agglomération de Carcassonne[44]. La régie RTCA gère le réseau de transport en commun pour le compte deCarcassonne Agglo. Durant la période estivale, la bastide Saint-Louis est desservie par de petites navettes électriques gratuites dénomméesLes Toucs et la liaison entre le centre-ville et la Cité médiévale est desservie par un petit train.
En centre-ville, la voiture est le moyen de transport privilégié des Carcassonnais. La circulation aux heures de pointe y est pourtant assez difficile, surtout en été avec l'afflux de touristes. La route départementale 6113 (ex-route nationale 113) qui débouche directement en ville est très vite saturée. Un premier tronçon routier est construit en 1980 avec la rocade Ouest permettant de joindre la sortie d'autoroute 23 et la route départementale 6113. La rocade Nord-Est est ouverte depuis le et permet de dévier le trafic de la RD 6113 grâce à un contournement par le nord. Ces travaux ont nécessité la construction d'unviaduc au-dessus de l'Aude et des trois ponts[45]. En centre-ville, trois parkings souterrains (le parking André-Chénier de340 places, le parking des Jacobins de211 places et depuis le le parking Gambetta de403 places) permettent d'accueillir jusqu'à 954 voitures[46].
La commune fait partie duterritoire à risques importants d'inondation (TRI) de Carcassonne, regroupant4 communes dubassin de vie de l'agglomération carcassonnaise, un des31 TRI qui ont été arrêtés fin 2012 sur lebassin Rhône-Méditerranée[49], retenu au regard des débordements des cours d'eau l'Aude et leFresquel. Parmi les dernières crues significatives qui ont touché le territoire, on peut citer la crue de novembre 1999. Des cartes des surfaces inondables ont été établies pour trois scénarios : fréquent (crue detemps de retour de10 ans à30 ans), moyen (temps de retour de100 ans à300 ans) et extrême (temps de retour de l'ordre de 1 000 ans, qui met en défaut tout système de protection)[50],[51]. La commune a été reconnue enétat de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations etcoulées de boue survenues en 1982, 1992, 1996, 2003, 2011, 2014, 2018 et 2020[52],[47].
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des sols argileux de Carcassonne.
Leretrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer desdommages importants aux bâtiments en cas d'alternance de périodes desécheresse et de pluie. La totalité de la commune est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 13 865 bâtiments dénombrés sur le territoire de la commune en 2019, 13865 sont en aléa moyen ou fort, soit 100 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national auretrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site duBRGM[53],[Carte 3].
Peut-être du pré-indo-européen*kar « pierre » et de*kass, possible mot gaulois de sens obscur qui constitue le radical du motchêne :cass-anos, l'occitan languedociencasse « chêne pédonculé » en serait directement issu[57]. Il est suivi dusuffixe à la fois gaulois et latin-ona de sens vague.
Enoccitan le nom de la ville est directement dérivé de sa forme latine, ce qui donneCarcassona[karka'suno].
L'histoire de Carcassonne est directement liée à celle de laCité. C'est en 1247 que la ville s'étend, avec la création de la ville basse ou bastideSaint Louis.
Pline l'Ancien est le premier à citer cette place très active située près du fleuve Atax (l'Aude), qu'il nommeCarcasum (officiellementJulia Carcaso) :
« :.. Dans l'intérieur des terres, colonies : Arles de la sixième légion, Béziers de la septième, Orange de la seconde ; dans le territoire des Caveres, Valence, des Allobroges Vienne ; villes latines : Aix des Salluviens, Avignon des Cavares, Apta Julia des Vulgientes, Alabécé des Reies Apollinaires, Alba des Helves, Augusta des Tricastins, Anatilia, Aeria, Bormanni, Comacina, Cabellio, Carcasum des Volces Tectosages, Cessero, Carpentoracte des Mémines, Ies Caenicendes, les Cambolectres, surnommés Atlantiques, Forum Voconii, Glanum Livii[61]. »
En, lors de la création de la ville portuaire deNarbonne (Colonia Narbo Martius), la région passe sous dominationromaine. En, elle devientprovince romaine.
À partir de, laVia Aquitania relie Narbonne (Narbo Martius) àBordeaux (Burdigala) en passant par Carcassonne. À cette époque l'oppidum n'existe plus, une villegallo-romaine ouverte avec plan en damier a remplacé les constructions antérieures. Les habitations s'étendent dans la plaine.
Entre 234 et 285 l'Empire romain traverse unecrise avecanarchie militaire, ce dont profitent les « Barbares » qui lancent de profonds raids de pillage enGaule. Une enceinte de plus d'un kilomètre comprenant plus de trente tours défensives est édifiée.
L'Anonyme de Bordeaux mentionne la ville en 333 sous le nom deCastellum Carcasonne.
LesWisigoths s'installent dans la région au début duVe siècle[62]. De 507 à 509, lesFrancs combattent les Wisigoths (ariens et considérés comme hérétiques), et font la conquête d'une grande partie duroyaume de Toulouse. Les Wisigoths parviennent cependant à conserver Carcassonne qui restera longtemps convoitée par les Francs. En 587, une armée franque dirigée parDidier de Toulouse tente de prendre la ville : elle est repoussée et Didier meurt sous ses murs. Deux années plus tard, une autre armée est écrasée dans la région (5 000 tués, 2 000 prisonniers).
En 711, lesmusulmans débarquent auRocher de Gibraltar, conquièrent une grande partie de la péninsule Ibérique en quelques années, puis franchissent les Pyrénées en 719 et font la conquête de laSeptimanie qui appartenait toujours auroyaume wisigoth de Tolède ; le wali (gouverneur)’Anbasa ibn Suhaym al-Kalbi (en arabe : عنبسة بن سحيم الكلبي) fait le siège de Carcassonne en 725[63]. La ville se soumet, est renomméeQarqshuna ; ses habitants sont contraints de donner la moitié de leurs biens aux musulmans[64] ; une garnisonmaure est installée.Pépin le Bref reprend la cité en 759, mais des raids de pillages désolent la région jusqu'au règne deCharlemagne.
Dans les écrits apparaissent les nomsCarcasona ouCarcassione[65].
Dame Carcas accueille les touristes à l'entrée de la cité de Carcassonne.
Carcassonne entretient une légende totalement infondée, datant duXVIe siècle[66], selon laquelle le nom de la ville daterait du début duIXe siècle, au moment où elle aurait été sarrasine. Charlemagne en aurait fait le siège, mais la maîtresse des lieux,Dame Carcas, aurait fort résisté. Les assiégés étant au bord de la famine, il ne serait resté qu'une mesure de blé et un petit cochon dans la cité. Dame Carcas aurait eu l'idée de démoraliser ses adversaires : le porcelet aurait été engraissé puis projeté par-dessus les remparts, laissant penser que la ville avait encore beaucoup de nourriture. Charlemagne aurait alors fait lever le siège. À ce moment, dame Carcas aurait fait sonner les trompettes (ou les cloches des églises) et, Charlemagne revenant sur ses pas, la dame Carcas lui aurait proposé la paix. D'où l'expression « Carcas sonne ».
Rempart de la bastide Saint-Louis (le bastion Saint-Martial).Rempart de la bastide Saint-Louis, bastion sud-est.
En 1067,Raimond-Bérenger Ier de Barcelone acquiert Carcassonne contre 4 000 mancus d'or versés aux descendants du dernier comte en exercice de la ville,Roger III. MaisRaimond-Bernard Trencavel, beau-fils de ce dernier, réussit à prendre le contrôle de la cité. S'ensuivent plusieurs années de guerres amplifiées par le fait qu'une révolte des habitants chasse Raimond-Bernard (il est obligé de reprendre la ville avec l'aide ducomte de Toulouse), et parce qu'un autre prétendant au pouvoir de la cité se manifeste,Roger II de Foix. Trencavel meurt en 1074, sa femmeErmengarde est reconnue vicomtesse en 1082.
Lepalais comtal fortifié est construit à l'intérieur des murs de la cité vers 1130, par hantise d'une nouvelle révolte.
L'armée croisée met le siège devant Carcassonne : deux bourgs situés près des remparts tombent rapidement et sont brûlés. L'enceinte de la cité résiste à l'assaillant, mais c'est la sécheresse et la soif qui font capituler la ville au bout de deux semaines, le : il fait très chaud cette année-là, les puits sont à sec. Il faut aller chercher de l'eau en dehors de l'enceinte, en bas de la colline, directement dans l'Aude, mais Trencavel ne prend aucune disposition pour en défendre l'accès et les habitants sont empêchés par les croisés d'aller y puiser. La ville capitule alors : Trancavel est jeté dans un cachot du palais comtal où il meurt rapidement dedysenterie[67] ; ses terres sont attribuées àSimon IV de Montfort (plus tard son fils les donnera au roi de France, qui les intégrera au domaine royal en 1224. Dessénéchaux royaux seront alors installés dans tout leLanguedoc[68]). Les habitants doivent quitter la ville, n'emportant que les vêtements qu'ils portent ; la cité devient zone militaire, mais reste un centre religieux grâce à lacathédrale Saint-Nazaire.
Le palais comtal est alors transformé en forteresse, l'enceinte de la ville est doublée et renforcée jusqu'à la fin duXIIIe siècle.
Le,Raimond II Trencavel assiège la cité, les combats dureront jusqu'au et l'arrivée d'une armée royale de secours.
Saint Dominique a passé tout le carême de 1213 à prêcher à Carcassonne. Un tribunal d'Inquisition y est installé en 1234.
L'expulsion des habitants de la cité fortifiée est un acte majeur de l'histoire de Carcassonne, car ils s'établissent sur l'autre rive du fleuve, oùLouis IX crée « la ville basse » ou « bastide Saint Louis »[69]. Cette colonie rurale aux rues en damier, fut entouré de murs auXIVe siècle[70]. Progressivement elle prospère économiquement et acquiert un rayonnement politique.
Peu après cette époque laCité dans son ensemble incluant désormais le bourg Saint-Vincent situé au Nord et le bourg Saint-Michel situé au sud de la porte Narbonnaise devient riche et sa population globale est comprise entre 3 000 à 4 000 personnes[71] en incluant les habitants des deux bourgs qui se sont édifiés sous ses murailles. La ville s'est dotée en 1192 d'unconsulat, composé de notables et debourgeois dont les noms nous sont parvenus à partir de 1294 par la liste des consuls qui a été tenue sur plusieurs siècles[72]. Ils sont jusqu'à six, chargés d'administrer la ville qui en 1229 s'est en outre dotée d'unecharte coutumière.
En 1348 s'abat une épidémie depeste, récurrente jusqu'au siècle suivant.
En 1355, leprince Noir dévaste par le feu la bastide sans chercher à conquérir la Cité[74]. Elle est reconstruite (moitié moins grande) et fortifiée en 1359.
Jusqu'à la signature en 1659 dutraité des Pyrénées, la cité conserve son rôle militaire à la frontière entre leroyaume de France et leroyaume d'Aragon. Sur cette frontière, située à une cinquantaine de kilomètres au sud de la cité, subsistent les vestiges de cinq de châteaux médiévaux,Termes,Aguilar,Quéribus,Peyrepertuse etPuilaurens, appelés les « cinq fils de Carcassonne » pour leur rôle de défense de lacité et de la France[78],[79], rôle également joué par les châteaux plus avancés dePuivert[80] et d'Axat[81].
La Cité perd de son importance avec le transfert de nombreuses institutions à la ville basse croissante. La richesse due au commerce drapier permet d'embellir cette dernière. Lamanufacture de draps des Saptes est créée en 1667 parColbert pour poursuivre l'œuvre des frères Saptes, originaires deTuchan, qui concentrèrent en un même lieu toutes les opérations nécessaires à la fabrication des tissus. Des hôtels luxueux sont construits, l'eau est amenée jusqu'à la ville, les rues sont pavées et éclairées. Les remparts sont démolis auXVIIIe siècle, et le portail des Jacobins est construit à cette époque.
Malheureusement de nombreux problèmes causent la perte de cette mono-industrie. À laRévolution française, la ville est peu engagée et l'industrie drapière est concurrencée par les Anglais, provoquant des baisses de salaires importantes. Le, le département de l'Aude est créé, et Carcassonne en devient le chef-lieu[86]. Elle devient aussi chef-lieu dedistrict. Mais les prix de la nourriture augmentent, la famine et le mécontentement populaire se font sentir.
Carcassonne absorbeCarcassonne-Cité entre 1795 et 1800.
Sous laRestauration l'activité est mécanisée et les salaires sont tirés vers le bas. Laviticulture entre en concurrence, et la misère gagne la ville et ses derniers tisserands.
Vue de l'intérieur de la cité médiévale de Carcassonne entre 1900 et 1915. Négatif sur verre par Charles Géniaux.
De nombreuses expropriations ont ensuite lieu, supprimant la totalité de l'habitat construit dans les lices (espace intermédiaire délimité par les deuxremparts) et excluant une partie de la population de la Cité. Il faut ensuite un demi-siècle de travaux pour restituer toute la grandeur duXIIIe siècle au plus grand ensemble de fortification du Moyen Âge d'Occident. L'architecteViollet-le-Duc, spécialiste des restaurations en France, porta ce chantier avec réussite mais déclencha parfois une certaine polémique sur ses choix de restaurations et sur ses initiatives personnelles assez particulières. Il n'en demeure pas moins que la Cité de Carcassonne est globalement très bien restaurée, la restauration portant sur seulement 15 % du bâti (crénelages, toitures).
En 1907, les vignerons carcassonnais participent à laRévolte des vignerons pour dénoncer les problèmes qui affectent la viticulture du Languedoc. La fraude récurrente de certains producteurs, la surproduction, lemildiou et la concurrence provoquent leur colère et ils demandent à l'État, qui dans un premier temps ne réagit pas, de mettre en place une réglementation sur les productions viticoles. Carcassonne rejoint en laConfédération générale de vignerons du Midi (CGV), la première union syndicale[87].
Arrivée d'une délégation accueillie par une pancarteBienvenu aux sacrifiés, le.
Les slogans de la manifestation de Carcassonne.
Les manifestants de Carcassonne rassemblés par villages.
Après l'armistice du, le Parlement est convoqué en congrès à l'opéra deVichy le 10 juillet. Parmi les parlementaires audois, seuls deux font partie des 80 refusant de voter en faveur des pleins pouvoirs au maréchalPhilippe Pétain :Léon Blum etHenri Gout. Ils en subiront plus tard les conséquences. Au mois de,Albert Tomey, maire de Carcassonne démocratiquement élu, est destitué par Pétain et remplacé par Jules Jourdanne. Le boulevardJean Jaurès est débaptisé par décision municipale ; il portera le nom du maréchal Pétain.
Le, une manifestation clandestine en faveur de la République[88] réunit plus de 2000 personnes à la statue deArmand Barbès. Les meneurs seront arrêtés dans les semaines qui suivront, mis en prison ou en résidence surveillée. Parmi eux, des membres du mouvement Combat. Ce sont les prémices de la future action résistante. Les Allemands occupent Carcassonne le, en réponse au débarquement des alliés enAfrique du Nord. Ils réquisitionnent de nombreux hôtels, les casernes et les immeubles bourgeois pour les militaires. L'aérodrome de Salvaza passe entre les mains de laLuftwaffe. En, la section audoise de laMilice française est créée au théâtre municipal. La police allemande (SIPO-SD) s'installe dans une villa, 67 route deToulouse.
En, lacité de Carcassonne est occupée par les troupes allemandes qui utilisent le château comtal comme réserve de munitions et d'explosifs. Les habitants sont expulsés de la Cité.Joë Bousquet, commandeur de la Légion d'honneur, s'indigne de cette occupation et demande par lettre au préfet la libération de la Cité, considérée par tous les pays comme une œuvre d'art qu'il faut respecter et laisser libre[89].
Le,Jean Bringer (chef des FFI de l'Aude) est arrêté dans la clinique du docteur Delteil. Le lendemain, c'est le tour d'Aimé Ramond. Ces deux responsables de la Résistance sont internés à la maison d'arrêt.
En,Rémy Cazals organise le colloque de Carcassonne sur laPremière Guerre mondiale, qui permit de publierTraces de 14-18[92] et de faire avancer l'historiographie de la Première Guerre mondiale.
En 1997, la Cité de Carcassonne atteint la consécration en obtenant son classement sur la liste des sites aupatrimoine mondial de l'Unesco, et la ville basse de Carcassonne, « la Bastide Saint-Louis », est classée secteur sauvegardé. Avec en moyenne1,9 million de touristes depuis 2012[93], la cité est un haut lieu touristique.
Le, la ville est le théâtre d'unattentat djihadiste revendiquée par le groupeÉtat islamique. À10 h 15, Redouane Lakdime, un Franco-Marocain âgé de25 ans résidant à la cité Ozanam de Carcassonne, vole une voiture, tue le passager et blesse le conducteur. Il se dirige vers une caserne militaire et tire sur quatre CRS qui revenaient de faire leur footing, blessant grièvement l'un d'entre eux à l'épaule. Il prend ensuite la direction deTrèbes et prend une cinquantaine de personnes en otage dans le Super U de la ville. Il tue deux personnes. Le lieutenant-colonelArnaud Beltrame propose au terroriste de prendre la place d'une otage. Il sera grièvement touché par les tirs du terroriste et décèdera le lendemain. Le terroriste est abattu lorsque l'assaut est donné.
C'est aussi la préfecture du département de l'Aude dont les locaux sont hébergés dans un bâtiment de 1760 de style Louis XV[97]. La ville fait aussi partie de la première circonscription de l'Aude qui contient 10 cantons et 99 717 électeurs.
Leconseil municipal est composé de quarante-trois membres, dont le maire et onze adjoints[105].De plus, un conseil municipal des enfants est formé de44 élèves de classes de CM1 et CM2 de vingt-deux écoles[106].
Au décès deRaymond Chesa en 2005, c'estGérard Larrat (UMP) qui lui succède. Mais l'élection est invalidée en et c'est le socialisteJean-Claude Perez qui est élu maire en. Lors du scrutin de 2014,Gérard Larrat retrouve son siège.
À l'élection présidentielle de 2002, le premier tour a vu arriver en têteJean-Marie Le Pen avec 23,50 %, suivi deLionel Jospin avec 20,15 %, puis deJacques Chirac avec 17,93 % et enfinJean-Pierre Chevènement avec 5,36 %, aucun autre candidat ne dépassant le seuil des 5 %. Au second tour, les électeurs ont voté à 77,15 % pourJacques Chirac contre 22,85 % pourJean-Marie Le Pen avec un taux d'abstention de 17,27 %, résultat assez proche des tendances nationales (respectivement 82,21 % et 17,79 % ; abstention 20,29 %) avec cependant cinq points supplémentaires pour Jean-Marie Le Pen[107].
Au référendum sur letraité constitutionnel pour l'Europe du, les Carcassonnais ont largement voté contre la Constitution européenne, avec 59,63 % deNon contre 40,37 % deOui avec un taux d'abstention de 29,84 % (France entière : Non à 54,67 % ; Oui à 45,33 %). Ces chiffres sont assez conformes à la tendance départementale de l'Aude (Non à 64,62 % ; Oui à 35,38 %) mais légèrement supérieurs à la moyenne du département démontrant le caractère privilégié des habitants de la ville par rapport au reste du département rural, l'électorat ayant choisi le vote positif étant, selon les analystes politiques, le fait d'une population plus privilégiée économiquement et d'un plus haut niveau d'éducation[108].
En, le maire sortantGérard Larrat (UMP) gagne l'élection de56 voix face au députéJean-Claude Perez (PS) mais à la suite de nombreuses irrégularités dans le scrutin, cette victoire est contestée par la liste adverse. Le, en appel, le Conseil d'État prononce l'annulation des élections municipales. Au premier tour des nouvelles élections, le, la liste deJean-Claude Perez (PS) arrive en tête avec 45,9 % des voix, suivi par celle deGérard Larrat (UMP) avec 39 % des voix. Le, la liste deJean-Claude Perez remporte l'élection avec 54,03 % des suffrages, contre 45,96 % pour celle deGérard Larrat[110] (avec 36,71 % d'abstentionnistes).
En,Gérard Larrat est élu maire, sous l'étiquetteDivers droite. À la faveur d'une alliance avec la listeUMP d'Isabelle Chesa, sa liste l'emporte au deuxième tour avec 40,41 % des suffrages lors d'uneélection triangulaire qui l'oppose à celle du maire sortantPSJean-Claude Perez (39,24 %) et celle duFront national Robert Morio (20,33 %).
Il est réélu le avec 47,02 % des voix, face à la liste d'Union de la Gauche de Tamara Rivel (37,41 %) et celle du Rassemblement National conduite par Edgar Montagné (15,38 %).
Les quatre taxes de2006 furent votées par le conseil municipal de Carcassonne pour des taux de : 15,23 % pour lataxe d'habitation, 39,82 % pour lataxe foncière bâti, 107,99 % pour la taxe foncière non bâti, et 21,33 % pour lataxe professionnelle (taux intercommunal)[115]. Les taux départementaux étaient respectivement la même année de 9,43 %, 21,17 %, 54,93 % et 14,68 %.
Cette fiscalité est très supérieure à la moyenne départementale pour les communes de population équivalente. Ces taux sont à titre de comparaison et respectivement 11,44 %, 28,63 %, 67,79 % et 14,37 % pourNarbonne. Narbonne est de taille équivalente à Carcassonne mais possède un dynamisme et une économie liée au tourisme et à des entreprises privées plus nombreuses.
Le taux de la fiscalité directe locale est de 15,23 % en 2006 ce qui est là aussi supérieur au taux départemental avec 9,43 %[116].
Le taux de la taxe d'habitation de 13,82 % en2003 et 15,23 %2006 comme les autres taxes est en augmentation constante depuis plusieurs années[115], contrairement à Narbonne qui a réussi à maintenir ces taux entre 2003 et 2006, notamment les taxes foncières et professionnelles qui n'ont pas bougé.
Enfin, la municipalité a dû supporter le poids de ladette Orta entre 1989 et 2009[117]. Cette dette vient d'un projet de centre international de congrès financé par la municipalité lors du mandat deRaymond Chesa. La construction du site a été confiée au promoteur immobilier Orta, lequel s'est enfui avec le financement et la municipalité a été condamnée à rembourser l'argent emprunté. Cette dette est à l'origine d'une partie de l'augmentation des impôts locaux. Mais Carcassonne doit aussi rattraper son retard par rapport àNarbonne car elle a connu une période d'immobilisme durant laquelle aucuninvestissement n'avait été fait dans la commune[118]. À la fin des années 2010, divers projets d'aménagement et d'infrastructures sont en cours.
Immeuble Art Déco de l'ancienne mairie, abritant les salles du conseil municipal et des mariages et la police municipale.
Le taux de criminalité de la circonscription de police de Carcassonne est de 108,60 actes pour 1 000 habitants (crimes et délits, chiffres2005) ce qui en fait le plus élevé de l'Aude, très largement supérieur à la moyenne nationale (83/1000). Ce taux correspond au taux de criminalité de la région Languedoc-Roussillon (109,31/1000). Le taux de résolution des affaires par les services de police est de 24,51 %, le plus faible du département et de la région mais proche des moyennes régionale (26,79 %) et nationale (28,76 %)[119].
La ville réalise plusieurs projets de gestion de l'environnement. Un tri sélectif a été mis en place en2005 et a permis de traiter750 tonnes d'ordures ménagères. Ce dispositif a nécessité la mise en place de la déchetterie de La Fajolle, de faire des campagnes de sensibilisation auprès des citoyens et des écoles, et l'extension de l'aire decompostage au pôle environnemental de Salvaza[120]. La ville a investi 28 000 000 d'euros dans la station d'épuration et l'usine de compostage de Saint-Jean.
Depuis 2017, la ville, dans le cadre de sa participation au programme zéro phyto[121] recourt à l'ecopaturage pour débroussailler les berges de l'Aude et les abords de la cité[122].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[127],[Note 6].
En 2022, la commune comptait 46 429 habitants[Note 7], en évolution de +1,16 % par rapport à 2016 (Aude : +2,65 %,France horsMayotte : +2,11 %).
En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 33,5 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (30,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 30,3 % la même année, alors qu'il est de 32,9 % au niveau départemental.
En 2018, la commune comptait 21 527 hommes pour 24 986 femmes, soit un taux de 53,72 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,92 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[131]
Hommes
Classe d’âge
Femmes
1,1
90 ou +
2,5
7,8
75-89 ans
11,7
18,2
60-74 ans
18,9
19,4
45-59 ans
20,2
17,0
30-44 ans
15,8
18,7
15-29 ans
15,9
17,8
0-14 ans
15,0
Pyramide des âges du département de l'Aude en 2021 en pourcentage[132]
Carcassonne possède seizeécoles maternelles, quatorzeécoles élémentaires et quatre écoles primaires. Cela représente 4 250 élèves dans les écoles publiques et750 élèves dans le privé[133].
La ville possède six collèges publics : les collèges André-Chenier, de Grazailles, Alain, Jules-Verne (ancien « la conte »), le Bastion et Varsovie ; et quatre lycées publics : Charles-Cros, lycée agricole Charlemagne, Jules-Fil et Paul-Sabatier.
La commune compte en outre trois établissements privés : le collège Jeanne-d'Arc, le lycée Saint-Stanislas et le lycée d'enseignement professionnel Saint-François.
Depuis la rentrée 2019, un "campus connecté" est en service, à la suite de la désignation de Carcassonne, parmi les13 villes, chargées d'expérimenter cet enseignement à distance sur le territoire national[134].
Un nouveau Centre de formation des apprentis, géré par laChambre de commerce et d'industrie de l'Aude pour la CCI Occitanie a ouvert ses portes en dans le quartier de Grazailles. Il remplace le C.F.A Prosper-Montagné situé à côté du lycée Jules-Fil. Il dispense des formations consacrées aux métiers de l'hôtellerie-restauration, commerce et distribution, santé, gestion et services, informatique-numérique-robotique, et tourisme[135].
Le premier centre de santé de Carcassonne date de 1648. Il est situé au pied du pont vieux du côté de la bastide Saint-Louis. Il s'agit de l'ancienhôpital général qui est devenu le centre de séjour du pont Vieux, fermé à son tour[136]. La ville possède un établissement privé, la clinique Montréal, et un établissement public, lecentre hospitalier de Carcassonne. Un nouveau pôle santé a été mis en service, en, et se situe sur la zone d'activité de Montredon. Il comprend un pôle logistique et un secteur hospitalier[120].
Entre la ville basse et la ville haute, Carcassonne possède plusieurs lieux sacrés. Deux églises, lacathédrale Saint-Michel et l'église Saint-Vincent[137], datent de l'extension de deux villages, Saint-Vincent et Saint-Michel, hors de murs de la cité durant l'époque médiévale. La cathédrale Saint-Michel est le lieu de culte de la bastide Saint-Louis construit en 1247. C'est une église gothique de style languedocien qui devient cathédrale en1803[138] à la suite de la destitution de labasilique Saint-Nazaire (décrite plus bas) située dans la cité. La partie sud de la cathédrale reposait contre une muraille construite après la destruction du Bourg en1355. Le clocher se compose de trois étages rectangulaires et massifs et un quatrième octogonal. La cathédrale a été restaurée plusieurs fois parEugène Viollet-le-Duc. L'église Saint-Vincent, pour sa part, a été construite en1269, elle possède la2e nef a travée unique la plus large de France (20 m), seulement devancée par la cathédrale deMirepoix (20,50 m)[139]. Le clocher de l'église Saint-Vincent, domine toute la bastide à une hauteur de54 mètres, abrite un importantcarillon de54 cloches.
Enfin, une nouvelle salle du royaume a été inaugurée par les témoins de Jéhovah impasse Faraday. Des offices y sont donnés en quatre langues (français, anglais, arabe et portugais).
Lamosquée As-Salam a été inaugurée le dans le quartier La Conte. C'est la principale mosquée de Carcassonne en capacité d'accueil et l'un des neuf lieux de culte officiels musulmans de la ville, les deux autres mosquées étant la mosquée du quartier du Viguier, rue Louis-Pergaud, et la mosquée de la rue Trivalle. De plus il existe une salle de prière islamique Al Imane, boulevard Léon-Blum et des lieux de prières boulevard Joliot-Curie, cité Ozanam (association Madarassati), rue des Genévriers, et rue du Ventolet (association Al Hiqma), etc.[146].
La mosquée El-Nour, ouverte en novembre 2024, est située avenue Jules Verne dans le quartier du Viguier[147].
Mai-août - Festival d'Orgues: « les Vents D'Anges ».
- Fête de la musique
Juillet-août -Festival de Carcassonne qui propose depuis 2006 une centaine de spectacles de musique, théâtre ou danse et accueille 200 000 spectateurs[153],[154].
- Feu d'artifice - Embrasement de la Cité
Juillet-août - Grand tournoi de chevalerie
Fin août - Féria « Carcassonne fête le Sud »
Septembre - Convenanza, festival de musique électronique et rock depuis 2013[155],[156].
Octobre à mai, programmation du théâtre Jean-Alary
Carcassonne est l'un des bastions historiques durugby à XIII. La ville abrite l'AS Carcassonne XIII, fondée en 1899 après avoir longtemps pratiqué lerugby à XV. Le club, qui évolue austade Albert-Domec et porte les couleurs jaune et noir, est le plus titré de France avec un palmarès riche en championnats et en Coupes de France Lord Derby. Toujours actif au plus haut niveau, l'AS Carcassonne évolue aujourd'hui en « Super XIII », le plus haut niveau national, et reste l'un des clubs phares du rugby à XIII français.
La ville possède aussi plusieurs clubs de football, leFootball Agglomération Carcassonne fondé en 1947, debasketball,Sport Olympique Carcassonnais Basket, et dehandball, le Handball Club Carcassonnais. Avec les Blackhawks, Carcassonne dispose d'un club permettant la découverte ou la pratique dufootball américain.
Au niveau des infrastructures sportives, Carcassonne propose dix stades dont le stade Albert-Domec pouvant accueillir 10 000 personnes. Elle possède aussi des aires de jeux, un centre omnisports de 6 500 m2 où l'on peut pratiquer les sports de raquette, les arts martiaux et lagymnastique et un centre de remise en forme avec la possibilité de faire dutir à l'arc, de laboxe et du taekwondo. La ville possède aussi six gymnases et une salle polyvalente ainsi que troispiscines dont deux couvertes et, 30 courts de tennis (couverts et de plein air). Il existe aussi ungolf de 18 trous et unhippodrome[159].
99.0RTL2 Languedoc-Roussillon : Programme local d'RTL2 depuisPerpignan. Avant, c'était RTL2 Languedoc FM qui était diffusé sur Carcassonne avec un programme local réalisé depuisLimoux[167].
L'économie industrielle est faible, l'industrie lourde est inexistante et la ville tente d'attirer de nouvelles industries[175]. Quelques entreprises sont présentes en agro-alimentaire comme La Fabrique du Sud (fabrication de crèmes glacées), le groupe UCCOAR (usine d'embouteillage) dont le chiffre d'affaires est de92 millions d'euros[176] et Aude Coop (Coopérative des producteurs du terroir d'Oc)[177].
Le groupeGoyard et sa filiale Algo, spécialisé dans la fabrication d'articles de voyage, de maroquinerie et de sellerie, est l'acteur principal du savoir-faire local dans le domaine du luxe avec l'implantation de deux sites de productions.
L'artisanat est bien représenté à Carcassonne avec936 entreprises regroupant 2 700 actifs[178]. L'agriculture est peu représentée et se limite majoritairement à laviticulture. Letourisme est aussi un apport économique important grâce à l'attrait mondial de lacité de Carcassonne et ducanal du Midi. Il représente un taux d'emploi comparable à celui de la côte languedocienne[179]. La commune a donc développé son offre d'accueil avec de nombreux restaurants (trois établissements étoilés au guide Michelin en 2020) et 1 200 chambres réparties dans34 établissements[180] dont trois hôtels de luxe, cinq étoiles, l'hôtel de la Cité, l'Hôtel le Domaine d'Auriac et l'Hôtel du Roi, inauguré en 2018. Carcassonne possède uncamping trois étoiles et de nombreux gîtes. Au milieu de la cité, se trouve aussi une auberge de jeunesse.
Comme dans tout le reste de la France, le commerce de détail de Carcassonne a régressé au profit du commerce de grande surface. La grande[181] surface gagnait 14,1 emplois pour 1 000 habitants entre 1975 et 1999 tandis que le reste du commerce de détail en perdait 16,3 pour 1 000. Le commerce de détail reste tout de même majoritaire avec 68 % des emplois commerciaux tandis que les grandes surfaces représentaient 32 % dans l'ensemble des communes 25 km autour de Carcassonne[182].
La rue de Verdun, avec ses façades rénovées, est devenue l'une des principales artères commerçantes de la bastide Saint Louis à Carcassonne.
De 2007 à 2020, six managers du commerce de centre-ville, employés par la CCI et la Ville ont fait le lien avec les commerçants. Le poste est requalifié « développeur de centre-ville » en 2021, après le retrait du dispositif de la chambre consulaire et la fin de mission du dernier manager[181].
L'ancienne manufacture royale de draps de la Trivalle, siège de la cité administrative.
L'ancien Hôtel Terminus, avant sa transformation en résidence-services pour seniors vu du square André-Chénier.
Square André-Chénier.
L'Hôtel de la Cité situé au cœur de la Cité médiévale.
Un vin porte le nom de cette ville :Cité-de-carcassonne (IGP). Comme son nom l'indique, Carcassonne est une commune viticole du vignoble du Languedoc. Cependant, le vin plus connu qui peut y être produit est l'AOC Malepère, mais cette commune a l'autorisation d'y produire les IGP Pays d'Oc, Pays Cathare et Aude[183].
L'agriculture est très peu représentée, parmi les emplois carcassonnais, avec 1,9 %. Cet emploi a beaucoup régressé depuis 1990, comme dans une grande partie de la France[179]. L'industrie et la construction représentent peu d'emplois, avec respectivement 7,7 % et 5,5 %. Ces taux sont le résultat de plusieurs années de désindustrialisation, comme àLimoux[179]. Le secteur tertiaire regroupe pratiquement la totalité des emplois, avec un taux de 85 %[185]. Le taux de Carcassonnais ayant suivi des études supérieures est de 17,4 %, contre 18,1 % en moyenne en France métropolitaine[186]. Le taux dechômage est d'environ 10,6 % (estimation2005), soit légèrement supérieur à la moyenne nationale (9,6 %), et le revenu moyen par ménage est d'environ 13 650 € par an (moyenne nationale : 20 363 € par an).
En 1999, 85,8 % des Carcassonnais actifs ayant un emploi travaillaient dans la commune[187]. La plupart des actifs travaillent à Carcassonne, car la ville regroupe la plus grande partie du bassin d'emploi de la région. 74 % des actifs avec un emploi utilisent leur voiture particulière pour leur trajet domicile/lieu de travail. Carcassonne rencontre assez peu de difficultés de circulation, et lestransports en commun, peu développés, favorisent l'utilisation ce mode de transport.
LaCité de Carcassonne, sur la rive droite de l'Aude, a été classée aupatrimoine mondial de l'UNESCO en 1997. C'est le haut lieu touristique de la ville, avec près de4 millions de visiteurs chaque année, dont près de 500 000 visites du château comtal et des remparts[188]. C'est le deuxième site touristique le plus visité de France aprèsle Mont-Saint-Michel.
C'est un ensemble médiéval unique enEurope de par sa taille et son état de conservation. La cité est ceinturée de deux rangées deremparts et possède unchâteau, le château comtal et la basilique Saint-Nazaire.
Le château se visite toute l'année et permet d'accéder aux remparts de la cité. Il contient en outre un musée lapidaire et une exposition permanente sur la restauration de la Cité auXIXe siècle.
La cathédrale est construite engrès à l'extérieur. Elle est agrandie entre 1269 et 1330 dans le style gothique imposé par les Français devenus maîtres de la région, avec untransept et un chœur très élancés, un décor de sculptures et un ensemble de vitraux qui comptent parmi les plus beaux du sud de la France. Un prélat bâtisseur,Pierre de Rochefort, est à l'origine financière d'une grande partie des décors et de l'achèvement des voûtes. Ses armoiries sont visibles dans le chœur, l'abside et le bras sud du transept, tandis que la chapelle du collatéral nord contient le monument commémoratif de la mort du contributeur. Un autre personnage, Pierre Rodier,archevêque de Carcassonne, possède sonblason dans la chapelle du collatéral sud[193].
Une communauté dechanoines vivait à proximité de la cathédrale avec une salle capitulaire et le dortoir à l'est, le réfectoire et les cuisines au sud et les caves et écuries à l'ouest. Mais l'ensemble des bâtiments est démoli en 1792.
Lecanal du Midi, appelé aussi canal des Deux-Mers car il relie lamer Méditerranée à l'océan Atlantique, est une voie fluviale classée aupatrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1996. À l'origine, en 1681, le canal ne passe pas à Carcassonne et se trouve à plus de deux kilomètres de la cité à cause d'un désaccord de négociation entrePierre-Paul Riquet, qui réclamait aux consuls de Carcassonne une aide financière de100 000 livres pour faire passer le canal dans la ville. Cette erreur des dirigeants de la ville eut un impact sur l'économie de cette dernière, puisque le trafic fluvial ne s'y arrêtait pas, et Carcassonne ne s'épanouit pas autant que Castelnaudary. Un nouveau tracé est alors proposé pour détourner le canal dans la ville et pour construire un port fluvial. En 1810, le canal du Midi passe définitivement par Carcassonne. La ville possède désormais un axe majeur de navigation fluvial duXIXe siècle, le bassin du port, et troisponts que sont le pont Marengo, le pont de la Paix et le pont d'Iéna[197].
L'arrivée du canal du Midi est générateur de nombreuses transformations urbaines dans la ville basse. Lesfossés entourant lesremparts de la bastide sont comblés afin de construire des grandsboulevards. En 1812, un grand projet permet d'urbaniser la partie située entre le canal et labastide. Des logements sont construits ainsi que des bâtiments pour le fonctionnement du canal durant les années qui suivirent[198].
La bastide Saint-Louis était entourée de remparts, dont il ne reste que quelques vestiges, notamment à l'est de la ville, les remparts du bastion. Le plan de la ville basse est un plan en damier centré sur la place Carnot. Les rues étroites se coupent à angle droit et courent d'un bout à l'autre de la ville, plan typique des bastides du sud de la France. Ce découpage permettait aux défenseurs duMoyen Âge de parcourir sans obstacle la ville à cheval afin de défendre les remparts attaqués. Au centre de la ville se trouve la place Carnot, anciennement dénommée « place aux herbes », qui est la place dumarché. Vers la fin duXVIe siècle, les murailles sont renforcées de quatrebastions : le bastion Saint-Martin, le bastion du Calvaire, le bastion de Montmorency et le bastion de la Tour Grosse ou des Moulins[199]. Ces travaux interviennent durant lesguerres de Religion afin de renforcer les protections de la ville basse.
La bastide est constituée en partie derues piétonnières ou semi-piétonnières possédant de nombreux commerces. La place Carnot, située au centre, accueille en été une scène pour le festival off de la Cité proposant plusieurs spectacles gratuits[200].
La porte monumentale des Jacobins.
La porte monumentale des Jacobins est la dernière des quatre portes qui se situaient aux quatre points cardinaux de la bastide. Ces portes permettaient le contrôle des entrées dans la bastide quand cette dernière était fortifiée.
Église Saint-Martin-de-Poursan. Les murs de l'abside et de lanef (du sol à la corniche inclusivement) et restes de voûte de la nef ont été inscrits au titre desmonuments historiques en 1948[203].
Église Saint-Saturnin de Grèzes. L'église Saint-Saturnin et l'ancienne maison presbytérale attenante ont été inscrits au titre desmonuments historiques en 1946.
le jardin Maria-et-Pierre-Sire, situé devant les bâtiments administratifs du quartier de la Trivalle au pied du pont de l'Aude. Son nom rend hommage à deux écrivains renommés de Carcassonne, Pierre Sire, instituteur, et Maria Sire, directrice de l'école de la Cité[207]. Le jardin possède une stèle en leur souvenir ;
le jardinAndré-Chénier dénommé aussi « Jardin des plantes », situé entre lecanal du Midi et laroute nationale 113 en face de la gare SNCF. Il date de 1821 et honore l'abdication deNapoléon et l'entrée deLouis XVIII àParis[208]. Il est complètement restauré, avec la remise en eaux de ses fontaines en 2018 ;
l'esplanade Gambetta avec ses espaces engazonnés et ses deux allées de platanes, réaménagée en jardin en 2015 ;
le jardin du marquis de Gonet dans l'ancien domaine de Prat-Mary, propriété municipale depuis 2005;
le parc de la « Fabrique-des-Arts » ;
le parc de l'Île au pied de cité médiévale ;
les jardins Bellevue au bord de l'Aude.
le jardin du Calvaire, situé Bastide Saint-Louis dans le bastion éponyme. Rouvert au public en 2011.
Carcassonne possède deux fleurs en tant queville fleurie par le Conseil national des villes et villages fleuris de France[209].
Enfin, d'autres hôtels particuliers peuvent être signalés, comme l'hôtel de Pelletier du Claux, l'hôtel de Rolland qui renferme l'actuel hôtel de lamairie, l'hôtel de Saix, l'hôtel Roques-Guilhem, l'hôtel de Maistre et l'hôtel Saint-André.
D'autres édifices sont caractéristiques de l'histoire et du patrimoine de la ville. LePont-Vieux enjambant l'Aude est long de225 mètres et le premier à avoir relié la cité à labastide. Actuellement réservé aux piétons, il permet d'avoir une belle vue sur les remparts de la cité et sur le quartier de la Trivalle situé en contrebas de la cité. Ce quartier abritait la manufacture royale de La Trivalle, spécialisée dans la confection de draps. Cette manufacture a été créée en 1696 à l'initiative deColbert pour favoriser l'exportation de textile de qualité en Méditerranée orientale. Le seul bâtiment conservé se situe à l'extrémité du pont Vieux. Intégré aux bâtiments de la cité administrative, sa façade a été entièrement restaurée en 2013[210].
Au cœur de la bastide Saint-Louis, se trouve la halle aux grains avec sa charpente en « Bras de Jupiter » qui date de 1769[211].
Enfin, le monument à la Résistance est une œuvre deRené Iché dont la sculpture monumentale située sur le square Gambetta, représente deuxLutteurs s'affrontant.
La cuisine de Carcassonne est une cuisine typiquement du sud-ouest basée sur des produits fermiers tels que lesvolailles etlégumes. Ainsi, des spécialités de Carcassonne comme le jambonneau, lesgésiers de volailles confits, leconfits d'oie et de canard, les petits carcassonnais, les chocolats de la Cité, les pavés de la Cité, le grès de la Cité et les briques de la Cité, peuvent être dégustés en ville[213]. Les petits carcassonnais, les chocolats de la Cité, les pavés de la Cité, le grès de la Cité et les briques de la Cité sont des friandises à base de sucre ou de chocolat que l'on peut trouver dans les boutiques de la cité de Carcassonne.
La région carcassonnaise offre d'autres spécialités, comme lespâtés de foie d'oie ou de canard, la salade d'artichaut au foie sec, lecassoulet (composé de haricots secs, de couennes et de viandes de porc, de saucisse et de confits d'oie ou de canard) et lesfricassées de haricots ou de fèves. Le cassoulet de Carcassonne se différencie de ses homologues deCastelnaudary et deToulouse par l'ajout de viande deperdrix.
D'autres spécialités sont proches du terroir languedocien, comme les escargots à la Languedocienne (composés d'oignons, de jambon, de tomates, et depersillade), la bourride de Bages, les bouillabaisses et le flan de Saint-Jean du Minervois (composé de muscat de Saint-Jean, de miel des Corbières et d'œufs).
Ladistillerie Sabatier, fondée par Michel Sabatier en 1885 fabriquait la Micheline, uneliqueur, et l'Or-Kina, unapéritif[214]. En 2020, ils sont produits par la maison Cabanel[215].
La ville de Carcassonne possède plusieurs installations pour promouvoir la culture. Deux théâtres existent dans la ville. Lethéâtre Jean-Deschamps[216] à ciel ouvert installé au cœur de la cité offre un lieu de spectacle privilégié pour lefestival de la cité qui se déroule chaque été[217]. Le théâtre municipal Jean-Alary propose aussi plusieurs pièces tout au long de l'année. C'est unthéâtre aux caractéristiques de l'entre-deux-guerres (sobre et fonctionnel), construit en 1933 par les architectes R. Esparseil etMarcel Oudin, il se trouve sur l'emplacement de l'ancien couvent des Dominicains. Les décors intérieurs peints sont les œuvres de J.-N. Garrigues et de G.-J. Jaulmes. Immeuble classé au titre desmonuments historiques. Deux autres salles de spectacles existent : l'auditorium dans l'ancienne chapelle du collège des Jésuites et le Chapeau rouge rue Trivalle au pied de la Cité.
Lemusée des Beaux-Arts de Carcassonne est situé dans l'ancienPrésidial sur les boulevards plantés de platanes de la ville basse. Il abrite, notamment, une longue vue ayant servi àNapoléon lors de son voyage retour de l'île d'Elbe en 1815. L'objet avait été oublié après l'incendie des archives du musée en 1942. Il est réapparu en grâce à une lecture d'Alain Pignon, animateur du blogChroniques de Carcassonne[218]. Le musée offre une collection de peinture occidentale duXVIIe au XIXe siècle, une collection defaïences, des tapisseries et des objets d'art[219].
Labibliothèque, placée depuis sous la tutelle de la communauté d'agglomération du Carcassonnais, possède un fonds important de documents anciens et précieux. Elle abrite par exemple le seul manuscrit connu du « Roman deFlamenca », considéré comme un prototype de l'amour courtois, les archives deGuillaume Peyrusse, trésorier de Napoléon 1er, ou également, celles du philosopheFerdinand Alquié. Un projet de grande médiathèque est en cours mais il est repoussé depuis de nombreuses années, tout comme les autres chantiers attenants (constitution d'un catalogue informatisé, mise à jour des collections, etc.). En 2010, la nouvelle majorité a brusquement mis fin au projet du site prat-mary, en phase finale du concours d'architecte. Depuis 2010, la plupart des fonds ne sont plus accessibles au public. De l'ancienne bibliothèque municipale, il subsiste une section pour enfant, baptisée « Grain d'Aile » sous les halles couvertes et pour adultes dénommée « Grain de Sel » située rue Fédou. En, la mise au rebut accidentelle d'ouvrages patrimoniaux a suscité une importante polémique[220].
Le multiplexeCap'Cinéma a ouvert ses portes dans la zone du Pont Rouge, depuis le, avec neuf salles de cinéma soit 1 828 places, une halte garderie et plusieurs restaurants[120]. Carcassonne possède également cinq salles decinéma en centre-ville, au Colisée, gérées également par le groupeCGR Cinémas. Ce cinéma se consacre essentiellement à l'art et l'essai[221]. En réalité, l'association « Les Amis du Cinoch » loue la salle au groupe CGR afin de diffuser sa programmation art et essai. La société Cap Cinéma, avant son rachat par le groupe CGR (Circuit Georges-Raymond) en 2017, possédait une autre salle le cinéma l'Odéum qui a fermé ses portes lors de l'ouverture du multiplexe. Cette salle, dont la façade est de styleArt déco, a été rachetée par la mairie pour en faire un centre de congrès, dont le réaménagement a été annulé pour cause d'amiante.
Un ancien secrétaire de la mairie de Carcassonne, Édouard Lacombe, a composé un hymne à la cité « La carcassouneso ». Il était originaire deVenerque dans laHaute-Garonne où il repose dans son cimetière.
Olivier de Termes dont la famille possédait en fief le château Narbonnais et qui mena le siège de 1240.
Bernard Gui (1261-1331), dominicain, inquisiteur de l'hérésie à Carcassonne.
Bernard Délicieux (v. 1260-après 1319), franciscain qui combattit l'Inquisition.
Famille Dax de labourgeoisie de Carcassonne au Moyen-âge qui a donné plusieurs consuls à la Cité, notamment Rolland Dax et Arnaud Dax son fils[225], avant d'être anoblie en 1457 par lettres patentes du roiCharles VII[226].
Jean-François de La Rocque de Roberval (1500-1560), homme de guerre protestant, corsaire, courtisan deFrançoisIer, explorateur du passage du Nord-Ouest, seigneur de Roberval et vice-roi duCanada, né à Carcassonne.
Guillaume Peyrusse (1776-1860), trésorier général de la Couronne en 1815. Maire de Carcassonne de 1832 à 1835.Philippe Samary (1731-1803), religieux, député du clergé aux états généraux de 1789 pour la sénéchaussée de Carcassonne.
Jacques Gamelin (1738-1803), peintre et dessinateur, né et mort à Carcassonne.
Joseph Dupré (1742-1793), maire et député du tiers-état aux états généraux de 1789 pour la sénéchaussée de Carcassonne.
Antoine Soulheirac (1743-1799), général de brigade de la Révolution française né à Carcassonne.
Madame Mars alias de Jeanne-Marguerite Salvetat (1748-1838), comédienne née à Carcassonne.
Fabre d'Églantine (1750-1794), acteur, dramaturge, poète et homme politique, né à Carcassonne.
André Chénier (1762-1794) était un engagé durant laRévolution française et admirateur de laGrèce antique. Même s'il n'a vécu à Carcassonne que de 1765 à 1773, sa famille est originaire de Carcassonne[227].
Pierre Gabriel Aussenac (1764-1833), général français de la Révolution et de l'Empire, né à Carcassonne, mort àAuch.
Pierre Louis d'Arnauld (1771-1832), général français de la Révolution et de l'Empire, né à Saint-Pierre (Martinique), mort à Carcassonne lors d'une émeute.
Guillaume Peyrusse (1776-1860), baron, trésorier général de la Couronne pendant les Cent-jours, maire de Carcassonne de 1832 à 1835.
Pauline Fourès (1778-1869), peintre et romancière, maîtresse de Napoléon Bonaparte.
Jean Hyacinthe Sébastien Chartrand (1779-1816), général français de la Révolution et de l'Empire ; condamné à mort par un conseil de guerre et fusillé le à Lille.
Édouard Ourliac (1813-1848), journaliste et écrivain né à Carcassonne.
Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), architecte, restaurateur de la Cité et de plusieurs monuments de Carcassonne.
Jean Jalabert (1815-1900), peintre, conservateur du musée des beaux-arts de Carcassonne.
Narcisse Salières (1818-1908), peintre et illustrateur, né à Carcassonne.
Fortuné Henry (1821-1882), Poète libertaire, journaliste et maroquinier. Pendant son séjour à Carcassonne entre 1859 et 1862, il crée et dirige un hebdomadaire satirique intituléPanurge.
Émile Lades-Gout (1821-1893), homme politique, sénateur, conseiller général.
Eugène Poubelle (1831-1907), préfet et ambassadeur, inventeur du récipient éponyme, il repose à Carcassonne.
Ferdinand Théron (1834-1911), député de Carcassonne, conseiller municipal.
Paul Lacombe (1837-1927), compositeur, né et mort à Carcassonne.
Jean Marty, (1838-1916), ministre, député, maire de Carcassonne.
Jean Bringer (1916-1944), résistant, nommé chef départemental de la Résistance de l'Aude.
Aimé Ramond (1918-1944), résistant, policier du commissariat de Carcassonne.
Jean Deschamps (1920-2007), acteur et metteur en scène. Il dirigea de 1957 à 1974 le Festival de laCité de Carcassonne. Le grand théâtre de la Cité porte son nom depuis 2006.
Alfred Tomatis (1920-2001), oto-rhino-laryngologiste, créateur d'une méthode de rééducation de l'ouïe et de la voix, il repose à Carcassonne.
Paul Barrière (1920-2008), joueur de rugby à XV et organisateur du festival de Carcassonne.
Henri Tort-Nouguès (1921-2001), professeur de philosophie et essayiste. Il vécut dans la Cité de Carcassonne.
Pierre Cabanne (1921-2007), critique d'art, journaliste et écrivain, né à Carcassonne.
Lucien Villa (1922-2018), homme politique, député de Paris, natif de Carcassonne.
Carcassonne – blason actuel Il se décrit ainsi :D'azur semé de fleurs de lys d'or au portail de ville flanqué de deux tours couvertes d'argent, maçonné, ajouré et ouvert de sable, la porte coulissée aussi d'argent surmontée d'un écusson degueules chargé d'unagneau pascal d'argent à la tête contournée nimbée d'or, portant un panonceau aussi d'argent surchargé d'une croisette du champ. Ce blason est le résultat d'une recomposition à partir des blasons jadis distincts de la ville haute et de la ville basse, celui de la ville basse remplaçant au-dessus de la porte un précédent « de France moderne ».
Toutefois on trouve de nombreuses variantes :
le champ de l'écu n'est pas toujourssemé de fleurs de lis ;
les tours sont parfois blasonnées commecouvertes, en précisanten clocher ;
le champ de l'écusson est parfois lui aussisemé de fleur de lys d'or, et mêmebordé « cousu » d'azur… (reste du précédentde France : azur et fleurs de lis ?...) ;
l'agneau pascal et ses accessoires sont très variablement décrits (tête contournée ou non,nimbé ou non, lequel nimbe est parfoiscrucifère, et ainsi que la croix, tantôtd'argent, tantôtd'or).
La raison invoquée pour ces nombreuses variations, en particulier pour l'écusson, est sa petite taille rendant difficile la lecture des détails.
Carcassonne – ville haute
SelonMalte-Brun (La France illustrée, 1882) :D'azur à un portail de ville, accompagné de deux tours crénelées d'argent et surmonté d'un écusson d'azur à trois fleurs de lis d'or, 2 et 1.
Malte-Brun ne donne pas toujours des blasonnements rigoureux : ici le portail de ville (qui est une muraille équipée d'une porte) est confondu avec la porte elle-même : c'est la porte qui est surmontée de l'écusson, non le portail, ce dernier flanqué et non accompagné de deux tours. Ces armoiries de la ville haute représentent le pouvoir.
Carcassonne – ville basse
SelonMalte-Brun (La France illustrée, 1882) :D'azur semé de fleurs de lis d'or sans nombre, au besant d'or mis en cœur, chargé d'un tourteau de gueules, surchargé d'unagneau pascal d'argent supportant une croix d'or avec un guidon d'argent chargé d'une croix de sable.
Devise : « HIC OVES BENE NATÆ AGNUM COMITANTUR »
Ici aussi ainsi, on trouve deux anomalies :sans nombre, synonyme desemé fait pléonasme ;supportant signifieposé dessus, ce qui n'est pas le cas de la croix qui est en fait simplementportée, si on n'utilise pas le terme spécifique decroisé normalement utilisé ici. Un blasonnement plus correct serait :D'azur semé de fleurs de lis d'or, au besant du même mis en cœur, chargé d'un tourteau de gueules, surchargé d'un agneau pascal d'argent croisé d'or, le guidon aussi d'argent chargé d'une croix de sable. Ces armoiries de la ville basse représentent la très puissante industrie de la laine.
La médaille est gravée parRoger-Bertrand Baron (1907-1994) pour laMonnaie de Paris. L'avers représente la Cité de Carcassonne. Le Revers représente Raymond VI Trencavel etSimon de Montford, sur un cheval cabré, tenant écu et épée. Les armes de Carcassonne entourée de la devise de la ville « Sum Carca » portant l'agneau pascal d'argent auréolé, les surplombes. Les noms deEuric 1,Clovis, lesTrencavel, Saint-Louis (Louis IX) etPhilippe III le Hardi sonts inscrits sous les cavaliers.
Jean-Pierre Panouillé,Carcassonne, histoire et architecture, éditions Ouest-France (1999)(ISBN978-2-7373-5365-9)
Betty Robion et Caroline Delerue,Carcassonne métamorphoses, édition Équinoxe, (1990)
René Nelli et Henri AlauxCarcassonne d'heureuse rencontre, éditions Edisud, (1980)
René Descadeillas,Carcassonne, éditions Saep, (1972)
Gustave Mot,Carcassonne, ville basse 1247-1962, édité par la Société d'études scientifiques de l'Aude, (1963)
Jean-Pierre Cros-Mayrevieille,Monuments de la cité et de la ville basse de Carcassonne, 145.p Imprimerie François Pomiès 1876.
Jacques-Alphonse Mahul,Cartulaire et archives des communes de l'ancien diocèse et de l'arrondissement administratif de Carcassonne, plusieurs volumes, Paris, (1867)[4][5][6]
Thomas Augustin Bouges,Histoire ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, Paris, (1761), N.B. : cet ouvrage comprend, entre autres listes, la liste complète des consuls de la Ville de Carcassonne de l'an 1294 à l'an 1740 extraite duLivre de l'hôtel de ville appeléle Juratoire,p. 471-496[7]
Jean-Claude Capéra, Marie-Élise Gardel, Gwendoline Hancke,Carcassonne et le pays carcassonnais, éditions Loubatières (2010)(ISBN978-2-86266-617-4)
Marie-Chantal Ferriol, Marie-France Pauly, Christiane Tabouriech, Vincent Cassagnaud,L'ancienne manufacture royale de draps de la Trivalle à Carcassonne, Drac Languedoc Roussillon (2014)(ISBN978-2-11-138923-6)
[Bergeret al. 1993] Guy M. Berger (coord., présentation générale, évolution géologique (histoire posthercynienne), substances utiles, documentation complémentaire), François Boyer (description des nappes du Minervois et de l'unité de Fournes), Pierre Debat (description des roches plutoniques et fîloniennes), Michel Demange (présentation générale de la feuillep.p., description de la zone axiale de la Montagne noire, évolution géologique, gisement de Salsigne), Pierre Freytet (description des terrains (Tertiaire), géomorphologie, végétation et cultures), Jean-Pierre Marchal (hydrogéologie), Hervé Mazéas (description des formations quaternaires) et Christian Vautrelle (tableaux des gîtes minéraux), « Notice explicative de la carte géologique au 1/50000 « Carcassonne »no 1037 », surficheinfoterre.brgm.fr, Orléans,BRGM,(consulté en).
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Le classement des barrages est fonction de deux paramètres : hauteur et volume retenu[55].
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Carcassonne, histoire et architecture de Jean-Pierre Panouillé, éditions Ouest-France,(ISBN2737321948), page 2.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑Dans le livreHistoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre (édition Privat,(ISBN2-7089-8328-8)), page 39, est donnée la date 462 pour l'occupation de la ville.
↑Ce chiffre est une estimation tirée deLa Cité de Carcassonne, éditions du patrimoine,p. 11.
↑T.A. Bouges, Histoire ecclésiastique et civile de la ville et diocèse de Carcassonne, Paris, 1741, pages 471 à 496, « Liste des consuls de Carcassonne de 1294 à 1740 »lire en ligne
↑Carcassonne, histoire et architecture de Jean-Pierre Panouillé, éditions Ouest-France,(ISBN2737321948), page 52.
↑Histoire de Carcassonne de Jean Guilaine et Daniel Fabre, édition Privat,(ISBN2-7089-8328-8), page 97.
La version du 29 septembre 2007 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.