Pour l’article homonyme, voirBlanc-nez (singe).
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| Superficie | 39 ha |
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| Catégorie UICN | IV |
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| Création | 1987 |
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Lecap Blanc-Nez est un cap situé àEscalles dans lePas-de-Calais, à 10 km de la ville deCalais et environ 25 km deBoulogne-sur-Mer. Il s'agit de la falaise la plusseptentrionale deFrance.
Il est constitué defalaises escarpées, constituées decraie et demarne. Ces falaises s'élèvent jusqu'à 134 m de haut (151 m selon le Conservatoire du littoral) au-dessus d'unestran rocheux.
Il forme, avec lecap Gris-Nez situé 10 km plus au sud, leGrand Site des Deux Caps, labelliséGrand Site de France depuis 2011[1]. Cet ensemble est l'un des sites emblématiques duparc naturel régional des caps et marais d'Opale, et l'un des plus attractifs du nord de la France (2,5 millions de visiteurs par an[2]).
La falaise supporte une lande herbeuse, d'une qualité liée au sol et aux vents et embruns salés. Ces pelouses herbeuses sont entourées de grandes cultures et sont localement marquées par desséquelles de guerre (cratères de bombes de laSeconde Guerre mondiale).
C'est un point de vue stratégique de la région, où par temps clair on peut observer distinctement lesfalaises de Douvres qui marquent les côtes anglaises de l'autre côté dupas de Calais, les ferrys qui font la navette entre Calais et Douvres, l'important trafic maritime passant par le détroit, mais aussi lecap Gris-Nez et la baie deWissant à l'ouest, la plaine flamande au nord, et les collines duBoulonnais au sud-est.
L'orthographe actuelle n'est pas conforme aux anciennes dénominations. AuXVIIe siècle, on l'appelait leBlannest. Si la première partie du nom désigne bien la couleur, la seconde partie-ness ou-nes est issue du vieux saxonnaes qui signifie promontoire.


Le Cap Blanc-Nez et les monts qui lui sont associés forment une crête au relief accidenté, représentant la branche nord de l'anticlinal de l'Artois. Aux pieds de ces falaises blanches subsistent les traces d'un ancien rivage de l'ère quaternaire, fossilisé par la plaine maritime. La coupe de cette plage fossilisée constitue une curiosité exceptionnelle, de renommée internationale.

Ce site abrite le seul habitat de typecoteau calcaire situé directement en bord de mer pour toute la façade maritime de la région Hauts-de-France.
Des pelouses calcaires uniques dans la région et sans doute en France (espècesendémiques du boulonnais) subsistent sur le haut de la falaise. Elles hébergent une flore exceptionnelle, dont deux espèces nouvelles pour la flore française, et la rarissimegentiane amère. Le Chou marin est une des espèces emblématiques ; c'est l'ancêtre de tous les choux cultivés. L'origan et lethym parfument le tapis végétal où l'on trouve aussi lachlore, l'euphraise lascabieuse ou lapolygale, l'hélianthème, diversesorchidées.
Malheureusement, le site a beaucoup souffert de son attrait touristique. S'ajoutant au dépôt d'ordures diverses, le piétinement trop important transforme la pelouse en prairie et localement la roche mère affleure : la flore s'appauvrit et certaines espèces finissent par disparaître.
Depuis1987, le département duPas-de-Calais et leconservatoire du littoral tentent de préserver ces espaces naturels de grande valeur. Dans cette optique, le site a été restructuré en 2005, avec notamment la suppression des parking du Blanc-Nez et du plan d’Escalles.
Les pelouses abritent essentiellement despassereaux, dont leTarier pâtre. Les falaises constituent un site important de nidification grâce aux anfractuosités et petites cavernes de la paroi crayeuse :choucas des tours,hirondelle de fenêtre,fulmar boréal,faucon crécerelle,Mouette tridactyle,sterne,goéland argenté...Ce milieu inaccessible permet également le développement d'uneflore spécifique comme le chou des falaises.
Lors des périodes demigration aviaire (printemps, automne), le trait de côte (véritable couloir écologique d'importance paneuropéenne pour les oiseaux) est longé ou survolé par des millions d'oiseaux migrateurs.
À partir des falaises, un observateur attentif et équipé de bonnes jumelles peut parfois apercevoir desphoques ou de petitscétacés.
Le site est déjà classé pour son exceptionnel intérêtpaysager etécopaysager.
Il fait partie du réseau européenNatura 2000[3] (site FR3100477).Une désignation complémentaire au titre duréseau natura 2000 en mer est prévue avant mi-2008[4] et à ce titre a une importance particulière pour leréseau écologique paneuropéen et pour latrame verte régionale et latrame verte et bleue nationale.
Début 2009, 116 hectares avaient été achetés par le conservatoire du littoral (de 1987 - 2003), en 23 actes d'acquisition signés, sur les communes d'Escalles et Sangatte. Les terrains acquis sont gérés parEden 62 avec leParc naturel régional des caps et marais d'opale.
Le Cap est depuis probablement très longtemps un point de repère pour les marins et les cartographes ;
Selon la géographie dePtolémée, repris par d'autres auteurs anciens, le« blanness » se projetait d'unelieue en mer (letrait de côte a été modifié depuis cette époque par l'érosion des falaises.
Unmonument en forme d'obélisque a été érigé au sommet du Cap entre 1920 et 1922. Ce mémorial, dédié à lapatrouille de Douvres, symbolise le sacrifice des soldats français et britanniques qui ont défendu les eaux dupas de Calais, hautement stratégiques, au cours de la Première Guerre mondiale. Léon De Keyser, architecte à Gand (Belgique) est l'auteur du monument, M. Martiny, entrepreneur à Bruxelles (Belgique), en est le réalisateur.
Au sommet se trouvent desbunkers datant de laSeconde Guerre mondiale. Les traces des bombardements sont également toujours visibles plus de 70 ans après.
Sur le flanc sud-ouest, un dallage forme une inscription en majuscule visible du ciel : « Gloire à Marie Médiatrice ». Chaque lettre mesure environ 7 mètres et l'ensemble, sur deux lignes, est long d'une soixantaine de mètres.

En ancien néerlandais:Blankenesse.Blanconneïs & Blacquenés (1546),Blacquenay (1550),Blakne (1553),Leblancnes (1583),Blanez (1672),Kaap Blankenes (1774).
Du moyen néerlandaisblanke nese « cap brillant, blanc »
Un autre nom en ancien flamand étaitWitternesse, ce qui veut dire « cap blanc ».
Remarque : les différentsNez normands (Nez de Jobourg, etc.) ne remontent pas au néerlandais, mais au vieux norroisnes de même sens.
Le Cap Blanc-Nez bénéficie d'une opération de sauvegarde d'envergure menée par le Conseil départemental du Pas-de-Calais et financée par la Région, l'État et l'Union Européenne : renaturation des anciens parkings, remodelage du sommet du Cap, inauguration du monument de la Dover Patrol, etc. Tous les efforts sont conjugués pour redonner une nouvelle jeunesse à ces falaises. Cette opération concerne également leCap Gris-Nez.
Contre la colline, une cuvette dite« Fond Pignon » a accueilli sur 30hectares, derrière une digue de 35 mètres de haut, environ 5,3 millions de mètres cubes de boue de craie bleue extraite par l'équipe française de creusement du tunnel sous la Manche. Cette boue s'y déshydrate peu à peu pour être recolonisée par la végétation. Afin qu'elle ne soit pas érodée par les pluies et qu'elle s'intègre rapidement dans le paysage, la digue a été ensemencée par des graines prélevées sur le site même, grâce au conservatoire Botanique de Bailleul. 70 hectares sont pâturés par les troupeaux d'éleveurs locaux afin d'entretenir des pelouses rases favorables aux espèces de milieux ouverts que lesbrachypodes etbromes tendent à supplanter.
Pendant lemouvement social contre le projet de réforme des retraites en France de 2023, l'Élysée annonce le report de la premièrevisite officielle à l'étranger duroi britannique Charles III, qui aurait dû avoir lieu du dimanche 26 mars au mercredi 29 mars, en raison du contexte social. Pour s'excuser, une centaine de militants de l'intersyndicale de Calais ont déployé une banderole géante du haut des 150 mètres de la falaise ducap Blanc Nez, face aux côtes anglaises, avec une seconde banderole "Borne, change de cap !"[5],[6],[7],[8].
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