Les îles étaient inhabitées avant l'arrivée des premiers explorateursportugais en1456. Première colonie européenne dans les tropiques, elle sert de tête de pont à latraite des esclaves et aucommerce triangulaire. Le Cap-Vert attire alors de nombreuxcorsaires etpirates, parmi lesquelsFrancis Drake vers 1580. Le naturalisteCharles Darwin visite également l'archipel en 1832. La colonie continue de croître auXIXe siècle en devenant une escale sur les routes maritimes menant auxIndes orientales et à l'Australie. Au cours duXXe siècle, plusieurs famines déciment la population. Lepays accède à l'indépendance en1975 et devient membre de laCEDEAO l'année suivante. À cette époque, de nombreux Cap-Verdiens émigrent à l'étranger, constituant unediaspora supérieure en nombre à la population résidente du pays[7]. La plupart des habitants se définissent aujourd'hui commecréoles.
De nos jours, le Cap-Vert possède une économie centrée sur la production de services, notamment dans le tourisme. De languesportugaise etcréole capverdien,sa culture se nourrit d'influences européennes et africaines. Lamusique capverdienne et ses différentes composantes (funaná,coladeira,morna, lakizomba), ont été popularisées dans le monde entier par la chanteuseCesária Évora. Lecatholicisme est la religion dominante (73 %) et le clergé a encore une forte influence sur la population.
Le nom du pays,Cap-Vert, résulte de l’abrégement du nom de l’archipel,les îles du Cap-Vert, en référence au « cap Vert » sur la côte la plus proche du continent, à 600 km sur lapresqu'île du Cap-Vert àDakar auSénégal[8]. L’expression « presqu'île du Cap-Vert »[b] est unpléonasme pour le cap sénégalais (autrefois fertile mais aujourd’hui très largement urbanisé en dehors d’un petit parc sur sa côte nord), mais c’est unoxymore relativement à l’archipel lui-même, qui en est très éloigné dans l’océan Atlantique et dont le paysage volcanique (régulièrement balayé par les vents poussiéreux venus duSahara) est particulièrement sec et quasiment stérile.
À la demande du gouvernement cap-verdien, le nom portugaisCabo Verde est désormais en usage officiel en français auprès de l’ONU. En revanche, aucune autorité francophone de toponymie ne le reconnaît : « Cap-Vert » et « République du Cap-Vert » (en forme longue) sont toujours les seuls noms recommandés par laCommission d’enrichissement de la langue française, retenus parCommission nationale de toponymie et publiés auJournal officiel en France.
Les îles du Cap-Vert sont inhabitées jusqu'à l'arrivée des colons européens. L'archipel est découvert par des explorateursgénois et portugais vers 1456. La découverte de l'île est généralement attribuée au navigateur génoisAntonio de Noli, que le roiAlphonse V nomme gouverneur du Cap-Vert. Des explorateurs ont également associé aux découvertes les noms deDiogo Gomes (lieutenant de Noli, qui prétend avoir été le premier à accoster et avoir nommé l'île de Santiago),Diogo Dias, Diogo Afonso et leVénitienAlvise Cadamosto. En 1462, les Portugais parviennent à Santiago et fondent une colonie,Ribeira Grande (aujourd'huiCidade Velha), le premier établissement européen dans lestropiques[10].
C’est dans ce contexte colonial, marqué par le contact entre les colons portugais et les populations africaines réduites en esclavage, que naît lecréole capverdien entre la fin du XVe et le début du XVIe siècle. Cette langue, issue du mélange du portugais et de diverses langues ouest-africaines, devient rapidement le principal moyen de communication entre les habitants des îles. Par la suite, les Capverdiens, souvent employés comme intermédiaires et commerçants par les Portugais, diffusent ce créole sur la côte ouest-africaine, notamment enGuinée-Bissau, où il influence fortement la formation du créole guinéen (créole de Guinée-Bissau), avec lequel il partage de nombreuses similarités linguistiques et culturelles[11].
Les îles du Cap-Vert ont servi de base navale à certains corsairesalgériens après le pillage deMadère en 1617. En effet, durant cette époque, les corsaires algériens s'y établissent afin d'attaquer les navires naviguant sur l'Atlantique[12],[13].
Le PAIGC exige alors des améliorations sur les plans économique, social et politique au Cap-Vert et en Guinée portugaise, posant ainsi les bases desmouvements indépendantistes de ces deux nations. En 1960, le parti installe son siège social àConakry, enGuinée[10]. L'année suivante, débute la rébellion armée du PAIGC contre les troupes portugaises : les actes de sabotage se transforment peu à peu en véritable guerre entre les 10 000 soldats du PAIGC, soutenus par l'Union soviétique, et les 35 000 soldats des troupes gouvernementales alliées à d'autres pays africains[10].
En 1972, les troupes du PAIGC contrôlent la plus grande partie du territoire de la Guinée portugaise, malgré la présence de soldats portugais, mais l'organisation ne parvient pas à s'emparer des îles du Cap-Vert. En 1972, lesNations unies finissent par considérer le PAIGC comme « véritable et légitime représentant des peuples de la Guinée et du Cap-Vert ». Amílcar Cabral est assassiné le àConakry par des membres de la branche militaire du parti, en relation avec des agents des autorités portugaises. La Guinée déclare son indépendance en 1973 et est reconnue indépendantede jure en septembre 1974 par le Portugal[10] : elle devient laGuinée-Bissau et a pour premier dirigeantLuís Cabral, le demi-frère du leader indépendantiste capverdien. Déstabilisé par des problèmes politiques internes (larévolution des Œillets d'avril 1974), le Portugal ne peut s'opposer au retour en force du PAIGC au Cap-Vert, soutenu depuis la Guinée-Bissau par Cabral. En décembre 1974, le PAIGC et le Portugal signent un accord prévoyant la constitution d'un gouvernement de transition composé de Portugais et de Capverdiens. Le, les Capverdiens élisent uneAssemblée nationale à laquelle le Portugal reconnaît la souveraineté le5 juillet[10].Aristides Pereira, figure du mouvement anti-colonial et dirigeant du PAIGC, devient le premier président du pays.
Aristides Pereira, meneur indépendantiste et premier président du Cap-Vert. Il dirige un régime à parti unique d'inspirationmarxiste de 1975 à 1991.
Dès 1975 est envisagée la réunion du Cap-Vert et de la Guinée-Bissau. Le coup d'État en Guinée de novembre 1980 provoque un refroidissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Le projet d'union est ainsi enterré, et le PAIGC modifie son nom en PAICV (Parti africain pour l'indépendance du Cap-Vert). Il instaure unrégime à parti unique d'inspirationmarxiste (bien quenon-aligné) qui perdure jusqu'en 1990, année où le Cap-Vert s'ouvre aumultipartisme. Contraint par la pression populaire, qui réclame davantage de démocratie, le PAICV réunit un congrès extraordinaire en février 1990 pour effectuer des modifications de la Constitution. Plusieurs partis d'opposition s'unissent pour former leMouvement pour la Démocratie (MPD) en avril 1990 àPraia, et contestent la légitimité de l'élection présidentielle prévue en décembre 1990.
Le système à parti unique est officiellement aboli le, et les premières élections libres ont lieu en janvier1991. Elles voient la large victoire (73,5 %) du candidat du Mouvement pour la Démocratie,António Mascarenhas Monteiro, qui défaitAristides Pereira, président en fonction depuis 1975. Les élections législatives de décembre 1995 accordent une large majorité à l'Assemblée nationale au MPD, avec50 sièges sur 72. Monteiro est réélu en1996 et ne se représente pas en2001. Le candidat du PAICV,Pedro Pires, remporte l'élection de février 2001 et est lui aussi réélu pour un second mandat. Depuis2011, le président est le dirigeant du MPDJorge Carlos Fonseca.
L'archipel a une forme de sabot de cheval et se compose de dixîles[19] (dont une,Santa Luzia, est inhabitée) et huitîlots[20], recouvrant une superficie totale de 4 033 km2[20]. Il se divise en deux séries d'îles :
L'île la plus grande et la plus peuplée est celle de São Tiago, qui comprend la capitale et plus grande ville du Cap-Vert,Praia[20]. Trois îles (Sal, Boa Vista et Maio) présentent des paysages plats, sableux et secs. Les autres sont plus montagneuses et comportent davantage de végétation.
La compositiongéologique des îles est en grande partie d'origine volcanique. Dominée par lesroches magmatiques etplutoniques, elle présente des structures caractéristiques des reliefs volcaniques ainsi que desdébris pyroclastiques. Sa successionpétrologique est comparable à celle des autres îles de laMacaronésie (Canaries,Madère etAçores). Des anomalies magnétiques identifiées à proximité de l'archipel montrent que sa structure géologique date d'il y a 125 à 150 millions d'années. Les îles elles-mêmes sont apparues il y a huit (à l'ouest) à vingt (à l'est) millions d'années[21]. Les roches les plus anciennes se trouvent àMaio et sur la péninsule nord deSantiago : il s'agit depillow lavas datant d'il y a 128 à 131 millions d'années. La première phase du volcanisme capverdien a lieu au début duMiocène et atteint son paroxysme à la fin de cette époque, lorsque les îles atteignent leur taille maximale. Depuis l'apparition de l'humanité, les épisodes volcaniques se sont limités à la seule île deFogo.
L'activité volcanique de ces îles s'explique par la présence d'unpoint chaud associé à un phénomène dehoulebathymétrique, qui aurait formé les îles[22]. LePico do Fogo (« Pic de feu ») est le plus grand volcan actif de la région : les dernièrescoulées de lave ne datent que de1995 et2014. Point culminant du Cap-Vert (2 829 m), il possède unecaldeira en arc de cercle d'environ huit kilomètres de diamètre et de 1 600 mètres d'altitude. Formée après l'évacuation dumagma lors d'une éruption, elle aurait subi un effondrement de près de800 mètres il y a environ 250 000 ans. Elle récupère les eaux pluviales lors de la saison des pluies : absorbées par le sol très poreux, elles forment de nombreuses sources au bas de la montagne. En raison de leur formation d'origine volcanique, la plupart des îles ont un relief escarpé. Sur l'île deSantiago, se trouve un autre sommet remarquable. Il s'agit duPico da Antónia, un ancien volcan dont l'altitude atteint 1 394 mètres.
Il existe également de vastesdéserts de sel sur les îles deSal et de Maio[20]. À Santiago,Santo Antão, etSão Nicolau, des champs decanne à sucre ou desbananeraies se trouvent sur les pentes des volcans dominant l'île[20]. Quelques falaises ont été formées par de violentsglissements de terrain[23]. D'après le président deNauru, le Cap-Vert est le huitième pays le plus menacé par la montée du niveau de la mer engendrée par le réchauffement climatique[24] ; il est à ce titre membre de l'AOSIS.
Bien qu'un bon nombre d'ouragans affectant l'Amérique du Nord et les Antilles, entre mai et novembre, provenant d'ondes tropicales sortant au large de la côte africaine, passent par les îles du Cap-Vert, le pays a généralement peu à souffrir de ces systèmes. Ils sont seulement associés avec des zonesorageuses désorganisées, étant dans leur stade très préliminaire de formation. Ainsi, l'ouraganFred de 2015 (catégorie 1) était le premier ouragan à toucher ce petit pays depuis 1892 selon leNational Hurricane Center américain[25]. Ses vents en rafales à140km/h ont arraché des arbres dans certaines îles, les forteshoules ont détruit des équipements de la Marine sur une île, la compagnie aérienne cap-verdienne a annulé ses vols intérieurs et internationaux, les réseaux de télécommunications étaient affectés dans certaines zones, mais aucun décès n'a été signalé, selon la Protection civile cap-verdienne et l'Institut national de la météorologie et géophysique (INMG, public)[26].
La végétation indigène est aujourd'hui gravement fragmentée et se limite essentiellement aux sommets des montagnes et autres zones inaccessibles. Ces vestiges sont cependant importants, car ils contiennent quelques-unes des rares zones deforêts sèches en Afrique et abritent un certain nombre d'espèces endémiques.
Le Cap-Vert ne possède aucune espèce de mammifère indigène[28], cependant de nombreuses espèces ont été introduites. Parmi elles, un primate, legrivet d'Éthiopie (Cercopithecus aethiops), plusieurs espèces dechauves-souris, l'oreillard gris (Plecotus austriacus), lavespère de Savi (Hypsugo savii), lapipistrelle de Kuhl (Pipistrellus kuhlii) et une espèce demangouste, lamangouste rouge (Galerella sanguinea). On trouve deschèvres marronnes sur l'île deFogo, importées par les Portugais. Ils ont également introduit desrongeurs par accident.
Le Cap-Vert abrite de nombreuses espèces d'oiseaux. On peut y observer130 espèces migratrices, dont 36 qui nichent sur le territoire[29]. Il compte également des espèces non migratrices, dont quatre sont endémiques : lemartinet du Cap-Vert (Apus alexandri), l'alouette de Razo (Alauda razae), larousserolle du Cap-Vert (Acrocephalus brevipennis) et lemoineau du Cap-Vert (Passer iagoensis)[29]. Bien que non endémiques, leflamant rose (Phoenicopterus roseus) et levautour percnoptère (Neophron percnopterus) sont très communs.
La faune du Cap-Vert est riche enarthropodes, elle compte111 espèces d'araignées connues dont 41 % endémiques,470 espèces decoléoptères dont 33 % endémiques,251 espèces d'hyménoptères dont 33 % endémiques et204 espèces dediptères dont 26 % endémiques[29].
L'archipel abrite5 espèces de tortues marines : latortue luth (Dermochelys coriacea), latortue imbriquée (Eretmochelys imbricata), latortue olivâtre (Lepidochelys olivacea), latortue verte (Chelonia mydas) et latortue caouanne (Caretta caretta)[29]. Ces tortues viennent tous les ans de mai à septembre pour déposer leurs œufs. Les plages de l'île deBoa Vista constituent le troisième site mondial de nidification des tortues caouannes[29].
En hiver, on peut observer labaleine à bosse (Megaptera novaeangliae) qui se reproduit probablement près de l'archipel durant cette période[29].
Le Cap-Vert est unedémocratie représentative, ayant pour régime unerépublique de typesemi-présidentiel[30],[31]. Laconstitution, adoptée en 1980 et révisée en 1992, 1995 et 1999, définit les principes de base du gouvernement. Le président est le chef de l'État et est élu par les citoyens pour un mandat d'une durée de cinq ans[10]. Le Premier ministre est à la tête du gouvernement et nomme les ministres et secrétaires d'État. Il est désigné par l'Assemblée nationale, avec approbation du président.
Les membres de l'Assemblée nationale sont également élus pour un mandat de cinq ans. Deux partis dominent la vie politique capverdienne depuis l'indépendance[10] :
En raison de l'alternance régulière entre les partis depuis 1991 et de la liberté dont bénéficie la presse, le Cap-Vert est considéré comme l'un des pays les plus démocratiques au monde : il figure au26e rang de l'Indice de démocratie en 2018.
Le système judiciaire se compose d'une cour suprême de justice, dont les membres sont nommés par le président, l'Assemblée nationale et le Comité judiciaire, ainsi que de tribunaux répartis sur le territoire. Il existe des chambres traitant les affaires civiles, pénales et administratives. L'appel est effectué auprès de la Cour suprême[10].
En outre, le pays entretient des relations bilatérales avec plusieursÉtats lusophones et est membre de plusieurs organisations internationales, dont l'ONU et laCEDEAO[10]. En 2011, il ratifie leStatut de Rome et reconnaît ainsi l'autorité de laCour pénale internationale[32]. Enfin, il envoie des représentants dans la plupart des conférences politiques et économiques internationales.
Le gouvernement du Cap-Vert a conclu avec laCommission européenne des accords permettant le versement de fonds de développement à l'archipel. Ces fonds substantiels ont pour objectif la réduction de la pauvreté dans l'archipel et le développement des infrastructures. L'accord réserve également une aide d'urgence en cas decatastrophe humanitaire[33]. Depuis 2007 et la signature de l'Accord de Cotonou, le Cap-Vert dispose d'un statut de partenaire spécial avec l'Union européenne, qui pourrait lui permettre de formuler une demande d'adhésion[34].
L'agenceFrontex, assurant la sécurité des frontières extérieures de l'Union, a conclu un accord bilatéral avec le Cap-Vert pour lutter contre l'immigration illégale en provenance ducontinent africain. Ce partenariat permet des opérations communes en mer et implique un alignement progressif des méthodes de gestion des frontières maritimes du Cap-Vert sur celles de l'Union Européenne[35].
Les États-Unis disposent d'une représentation diplomatique au Cap-Vert depuis 1818. Ils ont fourni de l'aide humanitaire d'urgence et un soutien financier au Cap-Vert durant les années qui ont suivi l'indépendance du pays, notamment après des catastrophes naturelles, dont l'ouragan qui ravagea l'île de Brava en 1982, ou l'éruption volcanique àFogo en 1995. Le pays peut également bénéficier de tarifs douaniers spéciaux dans le cadre de l'African Growth and Opportunity Act (AGOA) et a signé un accord permettant la traversée de son espace aérien. Le 4 juillet 2005, le Cap-Vert devient le troisième pays à s'engager dans le programme bilatéral de développement financé par le gouvernement américain, leMillennium Challenge Account.110 millions de dollars sont investis en cinq ans pour favoriser le développement économique en milieu rural, la construction d'infrastructures et encourager la multiplication des prêts bancaires[10].
Lorsqu'il accède à l'indépendance en 1975, l'archipel du Cap-Vert hérite d'une situation économique difficile, n'ayant pas bénéficié d'investissement économique de la part du Portugal et ayant subi plusieurs années de sécheresse. L'agriculture de ce territoire ne peut couvrir qu'une faible partie des besoins alimentaires, moins de 10 %. La balance commerciale est profondément déficitaire, de l'ordre de 93 %, et les caisses de l'État sont vides[36].
Les premiers dirigeants du nouvel État indépendant sont issus du mouvement indépendantiste et créateurs d'un parti, leParti africain pour l'indépendance du Cap-Vert (PAICV), qui est initialement promu commeparti unique, au pouvoir dans la deuxième moitié desannées 1970 et dans lesannées 1980. Ces dirigeants cherchent à restaurer l'activité agricole, développer la pêche, l'exploitation du sel, le tourisme, et amorcer la création d'une industrie (conserveries, cimenteries, textiles). Un plan de reforestation est également lancé[36]. La santé et l'éducation figurent aussi parmi les priorités.
L'économie est orientée vers les services : le commerce, les transports, le tourisme et les services publics représentent trois quarts du PIB[7]. Le pays dépend aussi de l'aide au développement, des investissements étrangers et des transferts de fonds[7]. Ses ressources naturelles principales sont essentiellement lesel, lapouzzolane (quelques milliers de tonnes extraites du sol chaque année, utilisée dans la fabrication duciment), et lapêche[37]. La croissance annuelle moyenne se situe autour de 5 % au début des années 2010, l'inflation est maîtrisée et le PIB par habitant s'élève en 2010 à 3 000 dollars, une bonne performance comparée aux autres pays d'Afrique subsaharienne[37]. L'escudo cap-verdien était arrimé à parité fixe depuis le à l'escudo portugais avant de l'être à l'euro depuis 1999, au taux de change de 110,265 escudos pour un euro.
En 2020, lapandémie de Covid-19 contraint le gouvernement à prendre des mesures sanitaires visant à freiner la propagation du virus dans l'archipel, comme la suspension des transports aériens et maritimes vers les îles, entraînant ainsi un manque à gagner pour l'industrie du tourisme, qui représentait avant cette crise 20 % du PIB[38].
Cap-Vert compte quatre ports internationaux à Mindelo, Praia, Palmeira et Sal Rei.Le port de Mindelo, sur São Vicente, est le principal port des navires de croisière et le terminus du service de traversiers vers Santo Antão.Le port de Praia sur Santiago est la principale plaque tournante des services de traversiers vers les autres îles.
Alors que l'électricité est produite à partir de fioul et diesel, le pays développe les énergies renouvelables (éolien et solaire) dans lesannées 2010, avec 25 % du mix énergétique (4 fermes éoliennes)[42].
Le Cap-Vert est resté inhabité jusqu'à l'arrivée des colonsportugais en1456 et sa population est issue d'un métissage entre ces derniers (en particulier des Portugais desAçores et deMadère) et les esclaves en provenance du continent africain, surtout d'Afrique de l'Ouest. Un certain nombre d'autres Européens s'installèrent également sur l'archipel, ainsi qu'une communauté dejuifs espagnols et portugais fuyant l'Inquisition. Ils se sont tous rapidement assimilés.
La population, descendant des esclaves transportés par les Portugais pour travailler dans les plantations ou être vendus au Brésil, est composée d'un fonds très métissé. Les Blancs n'étaient que 3 % à l'indépendance et les métis constituent plus de deux tiers des citadins. Jeune (45 % de moins de15 ans), cette population encore très rurale (70 %) croît au rythme de 1,9 % l'an [estimation 1997], et la pauvreté du pays contraint de nombreux Cap-Verdiens à s'expatrier. De plus, sous l'influence d'unexode rural, près de 30 % de la population réside désormais dans les villes dePraia et deMindelo (50 000 habitants).
La diaspora –environ 700 000 ressortissants à l'étranger pour 500 000 personnes résidentes dans les pays suivants :États-Unis,Portugal,France,Luxembourg,Pays-Bas,Sénégal,Suisse,Angola, etSao Tomé-et-Principe[réf. nécessaire]. Son rôle économique est capital pour les gains en devises, mais les migrations sont menacées en raison des contrôles renforcés aux frontières européennes. Le portugais est la langue officielle[43]. Le créole crioulo est la langue nationale. Les Cap-Verdiens sont en majorité catholiques (93,2 %). À l'étroit sur une terre exiguë et peu fertile, la population capverdienne subit de très nombreusesfamines jusqu'à l'indépendance du pays en1975. Aujourd'hui, l'aide alimentaire a permis d'éradiquer les famines mais le Cap-Vert reste une terre d'émigration.
Avec 583 255 habitants en 2020, le Cap-Vert est l'un des pays les moins peuplés d'Afrique. Sa population en 2020 est composée à 27,95 % de personnes entre 0 et 14 ans, à 66,57 % de personnes entre 15 et 64 ans et de 5,48 % personnes de65 ans ou plus. Sa densité humaine est de145hab./km2. Les hommes ont une espérance de vie de 70,8 ans, alors que pour les femmes, celle-ci est de 75,6 ans.
Lecatholicisme (72-85 %), importé par les Portugais, est la première religion du pays[7],[45],[46]. Des cours de morale et d'éducation catholiques sont dispensés dans les écoles par des enseignants recrutés par l'État[46]. Le clergé a d’ailleurs une grande influence sur la vie sociale et politique du pays. Les églises sont présentes partout. ÀCidade Velha, ancienne capitale sur l’île de Santiago, se trouvent les ruines de la première cathédrale africaine. Contrairement àCuba ou auBrésil, par exemple, il n’y aa priori pas eu au Cap-Vert de fusion avec des rituels animistes. Les Cap-Verdiens pratiquent la même religion que les Portugais.
La deuxième religion du pays est leprotestantisme (4 %)[7]. Presque chaque ville possède son temple. Les principales dénominations protestantes au Cap-vert sont les Nazaréens et les Baptistes, puis viennent l’Église Adventiste du Septième Jour et les Pentecôtistes (Assemblées de Dieu).
L'islam (1,3 à 2,8 %)[7],[45]fait son apparition avec l'arrivée d'immigrés comme des Sénégalais, des Gambiens, des Nigérians, et autres pays en provenance de l'Afrique de l'ouest.
La langue officielle du Cap-Vert est leportugais[43] mais les habitants parlent majoritairement lecréole capverdien (crioulo en portugais,criolo oucriol en créole capverdien). L'anglais et lefrançais sont enseignés à l’école. Le Cap-Vert fait partie de l'Organisation internationale de la francophonie et de l'Assemblée parlementaire de la francophonie. Il existe des variations régionales du créole, propres à chacune des neuf îles habitées, mais qui ne sont pas suffisamment importantes pour empêcher la compréhension entre les habitants. Les différents créoles du Cap-Vert peuvent être séparés en deux groupes : les créoles de Sotavento (Brava, Fogo, Santiago et Maio) et les créoles de Barlavento (Boa Vista, Sal, São Nicolau, São Vicente et Santo Antão).
La culture du Cap-Vert est d’origine africaine et portugaise. Il existe différents genres de musique comme lefunaná, lacoladeira, lamorna (rendue célèbre dans le monde entier grâce àCesária Évora), lamazurca ou encore lebatuque.
Apprécié plutôt par les jeunes, lecolá-zouk, mélange dezouk avec lacoladeira, se rapproche du zouk des Antilles françaises, soit sous sa forme originaire, soit sous des formes dérivées. Quelques-uns de ses meilleurs représentants sont, entre autres,Gil Semedo Moreira etSuzanna Lubrano (qui a gagné unKora Awards en 2003) qui vivent auxPays-Bas.
Si Césaria Évora reste encore l'étendard du Cap-Vert, la jeune génération de chanteuses, représentée parMayra Andrade,Elida Almeida,Nancy Vieira,Lura ouSara Tavares, se fait connaître en Europe et dans le monde lusophone.
↑Paradoxalement, aucuncap n’est vert au Cap-Vert[9] :
« Despite the termVerde (“green”) in its name, Cape Verde (Cabo Verde in Portuguese) was named not for its verdant plant growth or agriculture but for its juxtaposition toCap Vert (a French name) on the African coast — a point that had been reached by the Portuguese almost twenty years before the islands themselves were discovered. Although some think that the islands were named for their greenness, the fiteen-century diaries of Christopher Columbus specifically noticed the dry and barren Cape Verdean landscape; he considered the land's name a misnomer. »
↑AmorimNeto, « Between Constitutional Diffusion and Local Politics: Semi-Presidentialism in Portuguese-Speaking Countries »,Social Sciences Research Network,(lire en ligne, consulté le)
André Barbe,Les îles du Cap-Vert, de la découverte à nos jours, une introduction : de l'entrepôt des esclaves à la nation créole, Paris, L'Harmattan,, 285 p.(ISBN978-2-7475-3730-8,lire en ligne)
Idelette Muzart-Fonseca dos Santos, José Manuel da Costa Esteves etDenis Rolland,Les îles du Cap-Vert : langues, mémoires, histoire (actes du colloque de 2003), Paris, L'Harmattan,, 262 p.(ISBN978-2-296-04633-7)