Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Capétiens

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Page d’aide sur l’homonymie

Cet article concerne l’histoire de la dynastie capétienne depuis ses origines jusqu’à aujourd’hui. Pour les autres branches issues de la famille, voirgénéalogie des Capétiens.

Capétiens
Description de cette image, également commentée ci-après
Grandes armes du royaume de France
à la fin de l'Ancien Régime.
Données clés
TypeMaisonroyale
PaysDrapeau de la FranceFrance (origine)
Drapeau d'AndorreAndorre
 Empire du Brésil
Empire latin de Constantinople
Drapeau du Royaume des Deux-SicilesRoyaume des Deux-Siciles
Drapeau de l'EspagneEspagne
Étrurie
Hongrie
Lucques
Drapeau du LuxembourgLuxembourg
Drapeau du Royaume de Naples Royaume de Naples
Drapeau de NavarreNavarre
Parme
Drapeau de la PolognePologne
Drapeau du PortugalPortugal
 Royaume de Sicile
Drapeau de l'AngleterreAngleterre
Drapeau du Duché de MilanDuché de Milan
Drapeau de l'ÉcosseÉcosse
LignéeRobertiens
TitresRoi de France,roi de Navarre,roi d’Espagne,roi des Deux-Siciles,duc de Parme,grand-duc de Luxembourg,empereur de Constantinople,et al.
Chef actuelLouis de Bourbon
Fondation
Hugues Capet
Déposition (Angleterre)
1387 (Hongrie)
1790 (Navarre[note 1])
1807 (Étrurie)
1848 (France)
1848 (Andorre)
1847 (Lucques)
1859 (Parme)
1861 (Deux-Siciles)
1889 (Brésil)
1910 (Portugal)[note 2]
BranchesBourgogne,Vermandois,Dreux,Courtenay,Artois,Anjou-Sicile,Bourbon,Valois,Évreux-Navarre

modifier

LesCapétiens forment unedynastie princière d’originefranque, issue desRobertiens dont l'origine certaine remonte àRobert le Fort qui vivait auIXe siècle enNeustrie et dont l'arrière-petit-filsHugues Capet est éluroi des Francs en 987.

Les descendants d'Hugues Capet règnent sur la France sans interruption jusqu'en 1792 (avec labranche directe jusqu'en 1328, puis les branches cadettes desValois jusqu'en 1589 et desBourbons), puis à nouveau de 1814 à1848 avec une interruption pendant lesCent-Jours.Louis-Philippe (quatrième maison capétienne d’Orléans) est le dernier souverain de la dynastie enFrance.

La dynastie capétienne est la dynastie qui a le plus influencé les peuples d'Europe durant leMoyen Âge. Principalement basés en France, les Capétiens ont régné sur : leroyaume de France, leroyaume de Portugal, leroyaume d'Aragon, leroyaume de Navarre, l'Empire latin de Constantinople, leroyaume de Pologne, le royaume de Hongrie (succédant à celui desMagyars/Avars), un duché dans leSaint-Empire romain germanique et un dans leroyaume d'Angleterre.

Les Capétiens forment traditionnellement la troisièmedynastie des rois de France (également appelée « troisième race »), après lesMérovingiens et lesCarolingiens. Ils règnent aussi sur d’autres États européens (comme le Portugal, la Bourgogne, Naples, l’Espagne, la Hongrie, la Pologne, le Luxembourg, etc.) et du monde (comme lesCourtenay qui étaientempereurs de Constantinople). De plus, avec un seul degré de descendance féminine, toutes les dynasties princières européennes sont capétiennes.

On nomme aussi la famille des ancêtresagnatiques d’Hugues Capet lesRobertiens, d’après le prénom du bisaïeul de ce dernier,Robert le Fort, marquis deNeustrie mort en866[note 3].

Selon l’historienKarl Ferdinand Werner, les Capétiens constituent la plus ancienne dynastie royale en succession masculine du monde[7]. De fait, avec les deux rois robertiensEudes etRobert Ier, de 888 à 1848, la dynastie d’Hugues Capet a donné trente-sept rois à la France[8]. Les Capétiens donnent également treize rois àNaples et à laSicile[9], onze rois à l’Espagne[10], quatre rois à laHongrie[11], trois rois à laPologne[11], deux grands-ducs auLuxembourg[note 4], trente-deux rois auPortugal[12], deux empereurs auBrésil[12] et troisempereurs latin de Constantinople[13].

Les actuelsgrand-duc de Luxembourg (Guillaume V) etroi d'Espagne (Felipe VI) sont des Capétiens.

Les origines des Capétiens

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Robertiens.
Robert le Fort.
Détail d'uneenluminure,Bibliothèque municipale de Besançon,XIVe siècle.
Généalogie et liens entre Robertiens, Carolingiens et Ottoniens, entre lesVIe et Xe siècles.
La Neustrie.
L'Austrasie.

Avant Hugues Capet, deux membres de la famille desRobertiens ont été rois desFrancs, avec des règnes intercalés entre ceux desCarolingiens :EudesIer etRobert Ier. Ces deux premiers rois sont des fils deRobert le Fort. L'origine de la famille des ancêtres d'Hugues Capet est longtemps restée méconnue et diverses conjectures ont pu être formulées. AuXXe siècle, les travaux de trois historiens[14],[15],[16] ont permis de dégager un certain nombre d'hypothèses et de quasi-certitudes sur l'histoire et la généalogie desRobertiens. Les ancêtres des Capétiens formeraient un groupe familial constitué de serviteurs des derniers Mérovingiens enNeustrie commeRobert, référendaire de DagobertIer puis de proches des premiers Carolingiens enAustrasie commeRobert Ier comte de Hesbaye et de Worms mort en764[17].

En836, un des membres présumé de cette famille,Robert le Fort, venu d'Austrasie, prit parti pourCharles II le Chauve contre le frèreLothaireIer de ce dernier, ce qui le conduisit à quitter ses possessions rhénanes pour la vallée de la Loire où le roi lui remit d'importants comtés[18]. La défaillance des Carolingiens (minorité deCharles III le Simple, mort prématurée deLouis IV,Lothaire etLouis V) conjuguée à l'énergie des Robertiens aussi bien face aux envahisseurs normands que face au pouvoir royal est à l'origine de la montée en puissance de la lignée d'Hugues Capet.

Le prestige de la famille des Robertiens est antérieur aux exploits de Robert le Fort et de ses fils comme en témoignent leurs nombreux liens familiaux avérés ou possibles avec les Carolingiens[19]. La montée en puissance de cette famille se traduisit par l'accession au trône de deux de ses membres puis l'obtention du titre dedux francorum (duc des Francs) parHugues le Grand, père d'Hugues Capet. Ce dernier, tout commeCharles Martel et son filsPépin le Bref qui remplaça lesMérovingiens, était aussi investi de ce titre avant de remplacer les Carolingiens à la tête du royaume des Francs[20],[21].

Les Capétiens directs

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Capétiens directs.

Les premiers Capétiens directs

[modifier |modifier le code]

Un pouvoir fragile qu'il faut consolider

[modifier |modifier le code]
Hugues Capet couronné roi des Francs.
Enluminure ornant un manuscrit duXIIIe ouXIVe siècle, Paris,BnF.
Assise territoriale des premiers rois capétiens.

En 987, le duc des FrancsHugues Capet est élu roi au détriment du prétendant carolingienCharles de Basse-Lotharingie, oncle du défunt roiLouis V, grâce au soutien actif d'Adalbéron, l'archevêque de Reims. Son règne est marqué par la faiblesse du pouvoir royal face aux grands seigneurs. Hugues n'intervient jamais au sud du royaume. Son autorité est limitée au domaine royal, qui est alors un territoire de taille modeste, et à ses vassaux sur lesquels il exerce un pouvoir direct. Sur le plan militaire la nouvelle dynastie doit asseoir sa prééminence contestée par certains vassaux. Son petit-filsHenriIer (1008-1060) et son arrière petit-filsPhilippeIer (1052-1108) dans leurs luttes pour étendre le domaine royal subiront des revers militaires.

Suger représenté dans unvitrail de la basilique Saint-Denis,XIIe siècle.

Pour s'imposer face aux grands féodaux, Hugues Capet et ses successeurs disposent toutefois de plusieurs atouts. Tout d'abord, ils ne sont les vassaux de personne. Un proverbe dit que le roi est empereur en son royaume. Tous les grands doivent lui prêter hommage pour leurs possessions, y compris le duc deNormandie devenu roi d'Angleterre après 1066. Les Capétiens usent du droit féodal en appelant les grands vassaux à l'ost, le service militaire dû au seigneur, commeLouis VI en 1124 pour lutter contre l'empereur germanique qui menace de détruireReims. Ils reprennent les fiefs sans héritier, en achètent d'autres, confisquent ceux des seigneurs félons. Ils reçoivent devant leur cour la plainte des vassaux contre leur seigneur. Les Capétiens parviennent aussi à établir une dynastie héréditaire. Les premiers Capétiens prennent soin de faire élire et couronner leur fils aîné de leur vivant. Leur dernier roi à avoir été élu et couronné du vivant de son père estPhilippe II Auguste (1165-1223). Après lui, la légitimité dynastique est définitivement installée. Il faut souligner que les Capétiens ont la chance, en ces temps de forte mortalité infantile, d'avoir un fils aîné qui leur succède de 987 à 1314. Enfin, en affirmant le caractère sacré de la monarchie, les Capétiens affermissent leur pouvoir. C'est en grande partie grâce à l'appui des membres du clergé qu'Hugues Capet doit son élection en 987. Les premiers Capétiens trouvent en ceux-ci des conseillers efficaces et fidèles. Le meilleur exemple estSuger, abbé deSaint-Denis qui conseille successivementLouis VI et son filsLouis VII. Mais c'est surtout avec le sacre à Reims que les Capétiens acquièrent un caractère sacré. L'onction avec l'huile de lasainte Ampoule, don du Saint-Esprit lors du baptême de Clovis, fait du roi un roi de droit divin qui ne tient son pouvoir que de Dieu. DepuisRobert le Pieux, fils d'Hugues Capet, on attribue aux Capétiens despouvoirs de guérison miraculeuse par simple toucher des écrouelles.

Le terme « Capétien » apparaît pour la première fois à la fin duXIIe siècle sous la plume d'un chroniqueur anglais,Raoul de Diceto[22].

Les grands Capétiens directs et l'unité territoriale

[modifier |modifier le code]
Philippe Auguste mène une lutte victorieuse pour abaisser la puissance des Plantagenêts et agrandir le domaine.

LouisVII, né en 1120 et mort en 1180, contribue au prestige de la dynastie capétienne en participant à ladeuxième croisade. Il épouseAliénor, la jeune héritière duduché d'Aquitaine. Mais persuadé de l'infidélité de cette dernière, il demande à l'Église de faire annuler son mariage sous le prétexte d'un lien de consanguinité trop fort (5e degré canonique), en contradiction avec les lois de l'Église. Le synode de Beaugency approuve et prononce l'annulation le 21 mars 1152. Elle épouse aussitôtHenri Plantagenêt, comte d'Anjou qui devient bientôt roi d'Angleterre. Ce dernier, à l'avènement dePhilippe II Auguste en 1180, domine un tiers duroyaume de France.

Philippe Auguste

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Philippe II Auguste.
Philippe Auguste à labataille de Bouvines,enluminure desGrandes Chroniques de France,XIVe siècle.

Philippe Auguste a comme objectif principal l'abaissement des Plantagenêt. Grâce à la mort deRichard Cœur de Lion le 6 avril 1199 lors du siège duchâteau de Châlus, il fait la conquête entre 1202 et 1205 de laNormandie, duMaine, de l'Anjou, de laTouraine, du Nord duPoitou et de laSaintonge surJean sans Terre. En 1214, la victoire deBouvines sur l'empereur du Saint-Empire et le comte deFlandre alliés au souverain anglais fait de Philippe Auguste le seigneur le plus puissant de tout le royaume et peut-être même d'Europe. Sur la route deBouvines à Paris, la population salua vivement le roi vainqueur et Paris lui fit un accueil digne des triomphes de laRome antique. C'est la première expression de« sentiment national » en France. À la suite de ses triomphes et de ses gains de territoires, Philippe II hérite du surnom romain d'Auguste, c'est désormais Philippe Auguste. Son filsLouis VIII continue à agrandir le domaine royal en soumettant l'ensemble du Poitou, de la Saintonge, et une partie duLanguedoc pris auxCathares. SousLouis IX, le Languedoc est définitivement annexé au royaume.

Sur le plan intérieur, Philippe Auguste collecte plus soigneusement les revenus du domaine royal. Il charge des fonctionnaires royaux, les baillis, d'administrer le domaine royal dans des circonscriptions appelées bailliages. Il vend des privilèges aux communes et aux métiers comme la guilde des marchands de l'eau à Paris. Ces ressources lui permettent de rétribuer des mercenaires et de construire des forteresses comme celle deGisors. Il fait construire des nouveaux remparts autour deParis, paver la ville et édifier la forteresse dupalais du Louvre à l'extérieur de la ville où sont conservées les archives royales.

Louis IX

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Louis IX.
Miniature en couleurs représentant une reine âgée parlant au roi son fils
Blanche de Castille etLouisIX, détail d'une miniature de laBible moralisée de Tolède, 1240.

Petit-fils de Philippe Auguste,LouisIX signe enfin la paix avec lesPlantagenêt. Il reste le modèle des grands administrateurs. Il multiplie les enquêtes pour connaître les requêtes de ses sujets et limiter les abus. La justice royale se développe au point qu'une institution spécialisée se détache de lacuria regis, leparlement, une cour souveraine, spécialisée dans le domaine de la justice. Fait nouveau, le roi affirme le droit du roi de légiférer dans tout le royaume, y compris dans les grands fiefs quand l'intérêt commun l'exige. Il met en circulation unemonnaie royale stable et fiable, legros d'argent, et décide que cette monnaie sera valable dans tout le royaume, même dans les principautés battant monnaie. Il reprend aussi la frappe de monnaie d'or. C'est le premier roi à pouvoir, avec l'assentiment dupape, lever de temps à autre un impôt sur tous lesroturiers, lataille. Louis IX a le souci de régner au-dessus des nobles. Il favorise tous les groupes qui peuvent faire contre-poids aux puissants qui le concurrencent. Il joue des évêques contre les féodaux, tout en laissant les élections épiscopales se dérouler librement. Il favorise les ordres mendiants contre les clunisiens et les cisterciens, les communes contre les seigneurs… Enfin, il place définitivement la monarchie au-dessus du bien commun. Ses légistes affirment que rien ne peut justifier la rébellion d'un vassal et qu'aucunévêque ne peut excommunier le roi.

Louis IX a été canonisé. Voilà pourquoi il est plus connu sous le nom de Saint Louis. Dans l'imagerie populaire, il garde l'image d'un roi sage et saint (en partie aussi car il racheta à l'empereur byzantin les reliques de la passion du Christ, ce qui fit de lui le roi le plus prestigieux de la chrétienté). Ses actions dans le domaine extérieur y contribuent. Il intervient à plusieurs reprises pour apaiser les querelles entre l'empereur germanique et le pape, le roi d'Angleterre et ses barons. Il se croise par deux fois. Il quitte le royaume pour six longues années, de 1248 à 1254, pour combattre les musulmans enÉgypte où il est fait prisonnier puis entreprend d'améliorer la défense desÉtats latins d'Orient. La seconde fois, induit en erreur par son frère Charles d'Anjou, il fait le siège deTunis où il meurt d'une épidémie dite de peste (et en réalité dedysenterie) en 1270.

Philippe IV le Bel

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Philippe IV le Bel.
Gisant dePhilippeIV,basilique Saint-Denis.

Philippe IV le Bel est le dernier des grands capétiens directs. Il règne de 1285 jusqu'en 1314. Philippe le Bel n'a que peu accru le domaine royal. Il est connu pour le rôle qu'il a joué dans la centralisation administrative du royaume. Il organise définitivement lesparlements. Il crée laChambre des comptes pour gérer les finances royales. Celles-ci, presque entièrement limitées aux revenus du domaine royal, ne suffisent pas aux ambitions du souverain d'un grand royaume. Comme il échoue à instaurer un impôt régulier, le budget de l'État fonctionne au moyen d'expédients : confiscation des biens des juifs, des marchands italiens, diminution du poids en métal précieux par rapport à leur valeur nominale des pièces frappées par le roi. Cette dernière mesure provoque une inflation qui annule les effets escomptés par la manipulation monétaire. Les difficultés financières sont aussi à l'origine de la première réunion de représentants des trois ordres ou états duclergé, de lanoblesse et dutiers état, c’est-à-dire de la bourgeoisie dans le but d'accorder des subsides supplémentaires à la monarchie. Ce type de réunion sera appelé plus tardétats généraux.

Le 5 juin 1286, ÉdouardIer, roi d'Angleterre, rend hommage à Philippe le Bel. La scène a lieu dans une salle du palais royal en présence de la cour. Tiré des Grandes Chroniques de France, enluminées parJean Fouquet.

Les conseillers royaux sont de plus en plus des laïcs choisis aussi bien dans la France du Nord, commeÉtienne de Mornay, que dans celle du Midi commeGuillaume de Nogaret. La faiblesse de l'armée explique en partie pourquoi Philippe le Bel préfère acheter des alliances que l'affrontement militaire. Mais Philippe le Bel est surtout connu pour son affrontement avec la papauté. Le pape Boniface VIII et le roi demandent toujours plus d'argent au clergé français, ce qui crée un conflit d'intérêts inévitable. La querelle rebondit sur des questions de souveraineté des rois sur leurs États et de pouvoir suprême des papes sur les clergé nationaux et les princes. Le pape est fait prisonnier le 7 septembre 1303. Délivré par ses partisans, il meurt quelques semaines plus tard. Ses successeurs s'installent en Avignon pour échapper aux troubles romains, mettant pour trois quarts de siècle la papauté sous influence directe de la France. Enfin en 1307, Philippe le Bel fait arrêter et condamner lesTempliers pour des motifs encore peu clairs. Quand il meurt en 1314, la monarchie capétienne semble consolidée et forte.

La lignée des Capétiens directs se termine pourtant rapidement par le règne successif de trois fils de Philippe IV. L'aîné,Louis X le Hutin mort prématurément, a un fils posthume,JeanIer, qui ne vécut que quelques jours. Sa fille de quatre ans est écartée du trône et le régent, son frère, devient alors roi sous le nom dePhilippe V le Long. Lui-même meurt en laissant une fille écartée de la succession, et la couronne passe au troisième frère,Charles IV le Bel. Lorsqu'il meurt en 1328, c'est la première fois depuis l'élection d'Hugues Capet que le défunt roi n'a pas d'héritier mâle. Il semble que ce qui a été déterminant dans la mise à l'écart des héritières, c'est que le sacre est considéré presque comme l'équivalent de l'ordination et qu'aucune femme ne peut être ordonnée prêtre[23]. Seuls deux prétendants mâles sont en lice,Édouard III, roi d'Angleterre et petit-fils de Philippe le Bel par sa mère Isabelle et Philippe de Valois, neveu de Philippe le Bel et petit-fils dePhilippe III le Hardi par son pèreCharles de Valois. L'assemblée des grands du royaume préfère Philippe car il est de France et plus mûr que son jeune rival anglais. Laloi salique n'est pas du tout invoquée à ce moment. Le nouveau roi est sacré sous le nom dePhilippe VI le 29 mai 1328. Cet évènement marque le début de la dynastie des Capétiens-Valois, branche collatérale des Capétiens directs.

Les Valois

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Maison de Valois.

Les Valois sont issus du comteCharles de Valois, frère du roiPhilippe IV le Bel.

Les Valois directs

[modifier |modifier le code]
Chronologie des lignées royales de France entre 1270 et 1610, montrant l'avènement des branches Valois puis Bourbon après l'extinction des capétiens directs

Le rameau d'Orléans

[modifier |modifier le code]

Cette branche est issue deLouis d'Orléans, frère du roiCharles VI

Le rameau d'Orléans-Angoulême

[modifier |modifier le code]

Cette branche est issue deJean d'Orléans, oncle du roiLouis XII

Les Bourbons

[modifier |modifier le code]
Article détaillé :Maison capétienne de Bourbon.
Le lien de parenté entre les Bourbons et les Valois.

Naissance et développement de la maison de Bourbon

[modifier |modifier le code]

La maison des Bourbons est issue deRobert de Clermont, le sixième et dernier fils deLouis IX. Il épouseBéatrice, fille unique d'Agnès de Bourbon et deJean de Bourgogne, seigneur deCharolais. Par ce mariage, il devient seigneur de Bourbon. La seigneurie est érigée en duché en 1327 pour LouisIer de Bourbon. La maison prospère. Louis II de Bourbon (1337-1410) épouse Anne d'Auvergne en 1371 ce qui lui permet d'agrandir le domaine du comté de Clermont-en-Auvergne, duForez et de la seigneurie deMercœur. Pendant la guerre de Cent Ans, la maison se divise en trois branches. La branche ducale est celle des aînés, elle se retrouve à la tête des duchés de Bourbon et d'Auvergne. Un de ses descendants, Antoine de Bourbon (1518-1562), épouse en 1548 Jeanne d'Albret, reine de Navarre. À la mort d'Henri III, la Maison de Valois n'a plus aucun héritier. Les règles de succession en vigueur, ditesloi salique ou règle de primogéniture mâle, font donc d'Henri IV, cousin au vingt-et-unième degré du roi défunt[24], le nouveau souverain du royaume. Mais le nouveau roi est protestant alors que les coutumes exigent un roi catholique et que la majorité catholique des Français ne veut pas d'un huguenot comme souverain. Le nouveau roi doit reconquérir son royaume. Il se convertit au catholicisme à Saint-Denis, le 25 juillet 1593 ce qui lui ouvre les portes du royaume définitivement.

Lamaison capétienne de Bourbon est célèbre pour avoir porté la monarchie absolue à son paroxysme et avoir fait de la France un royaume important à l'échelle européenne.Henri IV met fin auxGuerres de religion en promulguant l'édit de Nantes de1598. Aidé de son ministreSully, Henri IV tâche de remettre sur pied le royaume durement éprouvé par lesGuerres de religion.

Louis XIII règne, à partir de 1624, en étroite collaboration avec son principal ministre, lecardinal de Richelieu. Il mène une politique de domestication des grands seigneurs du royaume (Affaire ducomte de Chalais en 1626), de durcissement envers les protestants à qui il parvient à retirer les places-fortes que l'édit de Nantes leur octroyait. Il installe desintendants de justice, police et finance dans les provinces. Ils y assurent l'ordre en luttant contre les pillages des soldats français et en s'assurant de la fidélité des sujets, particulièrement des nobles et des villes. Le roi accentue la centralisation.

Louis XIV a quatre ans et demi quand son père meurt en 1643. Sa mèreAnne d'Autriche assure la régence avec lecardinal Mazarin. Pendant la minorité du petit roi, les troupes françaises remportent des victoires décisives qui permettent de mettre fin à laguerre de Trente Ans (1618-1648) et d'agrandir la France. Quand il commence à régner seul à la mort de Mazarin, il s'emploie à contraindre à l'obéissance tous les corps autonomes du royaume. Pour être sûr d'être obéi de ses ministres, il les choisit parmi la bourgeoisie commeColbert ouLe Tellier. Il les comble d'honneurs, s'assurant ainsi de leur reconnaissance et de leur fidélité. Le règne de Louis XIV marque une centralisation du pouvoir royal. Grâce à de nombreuses guerres, il agrandit le royaume. La France devient la première puissance européenne. Il reste le modèle des rois absolus. À la suite de laguerre de Succession d'Espagne, l'un des petits-fils de Louis XIV devientPhilippe V d'Espagne, fondant la branche desBourbons d'Espagne. En1738, à la suite des conquêtes de l'infantCharles de Bourbon, leroyaume des Deux-Siciles est créé, et confié à une branche des Bourbons d'Espagne, les Bourbon-Calabre, dits ensuiteBourbon-Siciles. En 1759, le fils de Charles III devient Ferdinand III de Sicile, titre ensuite changé enFerdinandIer des Deux-Siciles.

Le roi et Colbert parCharles Le Brun.

Sous les successeurs de Louis XIV, le pouvoir absolu est contesté et se relâche.Louis XV règne de 1715 à 1774. N'ayant que5 ans à la mort de son arrière-grand-père, Louis XIV, le pouvoir est confié à un conseil de régence dirigé par leduc d'Orléans. Le règne de Louis XV est très brillant sur le plan culturel, avec l'apparition desphilosophes desLumières, telsVoltaire,Rousseau,Montesquieu,Diderot etd'Alembert. Le plus grand problème de l'État est alors le déficit budgétaire chronique, qui conduit à rendre le roi dépendant des financiers et des manieurs d'argent. Autre source de paralysie des systèmes de gouvernement, l'opposition desparlements, qui se posent en défenseurs des lois du royaume et en contre-pouvoir. S'opposant à toute tentative de réformes du royaume, elle contribue à la crise de la monarchie absolue sous le règne deLouis XVI.

Petit-fils de Louis XV,Louis XVI est le dernier monarque absolu d'un royaume miné par les problèmes financiers et budgétaires. Après avoir dû, sous laRévolution française, accepter un régime demonarchie constitutionnelle en 1791, il est destitué en 1792 etexécuté en 1793. Son fils, désigné par les monarchistes d'alors sous le nom deLouis XVII, meurt en prison. Le frère de Louis XVI devient alors le prétendant à lacouronne de France sous le nom deLouis XVIII.

Les Bourbons auXIXe siècle

[modifier |modifier le code]
Articles détaillés :Restauration (histoire de France) etmonarchie de Juillet.

Après la chute deNapoléonIer en 1814, Louis XVIII estremis sur le trône. Mais laPremière restauration prend fin avec le retour de Napoléon et la période desCent-Jours. LaSeconde Restauration voit Louis XVIII reprendre son trône après la seconde abdication de Napoléon. Il règne jusqu'en 1824, date à laquelle il meurt sans héritier, laissant le trône à son frèreCharles X.

LesTrois Glorieuses de juillet 1830 chassent Charles X : une autre branche des Bourbons, laMaison d'Orléans, monte sur le trône en la personne deLouis-PhilippeIer. La monarchie orléaniste, ditemonarchie de Juillet, dure jusqu'en 1848, date à laquelle larévolution de février 1848, durant la période duPrintemps des peuples, vient chasser Louis-Philippe.

En Espagne, les Bourbons sont détrônés parNapoléonIer, mais laguerre d'indépendance espagnole mène à unepremière restauration. En 1873, l'abdication d'AmédéeIer est suivie d'une nouvelle éviction des Bourbons, mais laPremière République espagnole ne dure qu'un an, et la monarchie est rétablie en 1874 au profit d'Alphonse XII.

En 1847, leduché de Parme et Plaisance passe àCharles II, fils deMarie-Louise de Bourbon, infante d'Espagne. Le 15 septembre 1859, la dynastie des Bourbon-Parme est déchue et Parme entre dans la province de l’Émilie. En1860, le duché entre, après un plébiscite, dans leroyaume de Sardaigne et par conséquent, l'année suivante, dans leroyaume d’Italie.

En1861, durant leRisorgimento, l'expédition des Mille met fin auroyaume des Deux-Siciles, annexé au nouvel État italien.

Les Bourbons auxXXe et XXIe siècles

[modifier |modifier le code]

Après avoir perdu les trônes de France (1848), de Parme (1859), des Deux-Siciles (1861), d'Espagne (1931), plus aucun Capétien ne règne en Europe au milieu duXXe siècle. Au début duXXIe siècle, deux branches de la maison de Bourbon sont représentées à la tête de deux monarchies de l'Union européenne :

Origine et construction de la justice et du pouvoir capétien

[modifier |modifier le code]

Le roi capétien est « empereur en son royaume »

[modifier |modifier le code]

L’abbé de Saint-Denis, Suger, façonna l’idée que le roi capétien était au sommet de la pyramide féodale :« qui, de fief en fief, conduit à son sommet, occupé par le roi, qui n’est le vassal de quiconque et ne prête hommage à personne »[25]. La conception de Suger propose l’idée d’un roi au sommet de la pyramide féodale non en vertu de liens personnels avec tous les vassaux, mais par la situation des fiefs de ces derniers dans le royaume. C’est ainsi que tout baron possédant son fief sur le territoire du royaume doit fidélité au roi en raison de la géographie de sa possession. On constate ici un glissement du concept de suzeraineté vers celui de souveraineté territoriale propre à l’État moderne.

Un pouvoir religieux et théocratique : la cérémonie du sacre

[modifier |modifier le code]

La cérémonie du sacre est un moment fort de la légitimité royale. Selon la légende, lors du baptême de Clovis en 498, une fiole d’huile sacrée fut miraculeusement envoyée par Dieu, afin que Rémi, l’évêque de Reims, oignît le roi barbare. Ce « miracle » est un des fondements de la monarchie française. En effet, selon Olivier Guillot, par le sacre« Dieu est censé choisir le nouveau roi et le constituer pleinement dans sa fonction »[26]. En outre, l'onction n'est pas sans rappeler l'élection prophétique des rois d'Israël dont la monarchie capétienne revendiquait occasionnellement être la continuité spirituelle, le roi étant« Fils aîné de l'Église ».

Ainsi imprégné de la grâce divine, le roi capétien devient un personnage aux fonctions à la fois sacerdotales et temporelles à l’image de la fonction épiscopale. Élu de Dieu, à l’image du pape, le roi capétien ne rend compte à personne d’autre qu’au tout puissant. Ce caractère divin permet aux Capétiens de s’émanciper de toutes les potentielles tutelles et d’asseoir la légitimité de la justice royale, car celle-ci devient une manifestation quasi divine. Selon Esther Dehoux, ce caractère divin« tend à établir une distinction entre le monarque et les grands du royaume, car le prince […] ne tient son regnum de personne, si ce n’est de Dieu. […] [Cette autorité divine ainsi établie] justifie la prise de décisions de portée générale ou que l’on espère telles »[27]. Mais cette indépendance du roi ne sera pas sans provoquer, de temps à autre, des frictions avec le pape.

Notes et références

[modifier |modifier le code]

Notes

[modifier |modifier le code]
  1. Annexion de la Navarre par la France : le, l'Assemblée nationale française décrète que la Navarre est« réuni[e] au Béarn pour former un seul Département »[1] – appelé le, département du Béarn[2], puis le, département des Basses-Pyrénées[3]. Ces décrets entrent en vigueur parlettres patentes duroi des François [sic][4] le. Tout cela avait été précédé dès le par undécret portant constitution des assemblées primaires et des assemblées administratives[5] ; et le avait été lue à l'Assemblée une adresse« par laquelle la Navarre adhère au décret qui l'a confondue avec la France »[6].
  2. La dynastie est actuellement régnante enEspagne et auLuxembourg.
  3. Ce prénom se transmettra desRobertiens auxCapétiens directs qui l’attribueront quasiment à chaque génération à l’un de leurs fils jusqu’àPhilippe IV le Bel.
  4. Depuis le grand-duc Jean, le nom de la Maison de Nassau-Weilburg a été substitué au nom de la Maison de Bourbon-Parme.

Références

[modifier |modifier le code]
  1. Décret du.
  2. Décret du.
  3. Décret du « qui ordonne de présenter à la sanction et à l'acceptation du roi, la rédaction générale des décrets sur la division de la France en 83 départements ».
  4. Lettres-patentes du Roi : sur décrets de l'Assemblée nationale des, 16 et, qui ordonnent la division de la France en quatre-vingt-trois départements, Imprimerie nationale,(lire en ligne).
  5. Décret portant Constitution des Assemblées primaires & des Assemblées administratives.
  6. Gazette nationale, ou Le Moniteur universel,No 130,,lire en ligne.
  7. Karl Ferdinand Werner,Avant les Capétiens : L’élection du chef de l’État en France de Hugues Capet à nos jours, Paris,,p. 13.
  8. Encyclopædia Universalis,vol. 20,(ISBN 2-85229-281-5),p. 2154.
  9. Encyclopædia Universalis,vol. 20,(ISBN 2-85229-281-5),p. 2154.
  10. Encyclopædia Universalis,vol. 20,(ISBN 2-85229-281-5),p. 2160.
  11. a etbEncyclopædia Universalis,vol. 20,(ISBN 2-85229-281-5),p. 2156.
  12. a etbEncyclopædia Universalis,vol. 20,(ISBN 2-85229-281-5),p. 2159.
  13. Alice Saunier-Seïté,Les Courtenay, France-Empire,.
  14. (de) Karl Glöckner,Lorsch und Lothringen, Robertiner und Capetinger, Zeitschrift für die Geschichte des Oberrheins, Carlrhue, 1936, t. 50,p. 301-354.
  15. Karl Ferdinand Werner, « Les premiers Robertiens et les premiers Anjou (IXe siècle -Xe siècle) », in :Mémoires de la Société des Antiquaires de l’Ouest, 1997.
  16. Christian Settipani,La Préhistoire des Capétiens (481-987), éd. Patrick Van Kerrebrouck, 1993,p. 399.
  17. Hervé Pinoteau,La symbolique royale française,Ve – XVIIIe siècle, P.S.R. éditions, 2004,p. 43.
  18. Christian Settipani,La Préhistoire des Capétiens, éd. Patrick Van Kerrebrouck,p. 399, 1993.
  19. Voir à ce sujet les travaux deChristian Settipani et l'article sur lesRobertiens.
  20. Robert Lafont,L'État et la langue, éditions Sulliver, 2008,p. 49.
  21. Patrick van Kerrebrouck,La maison de Bourbon : 1256-2004, Patrick van Kerrebrouck, 2004,p. 878.
  22. Encyclopædia Universalis, Corpus 4, 1992,p. 924.
  23. Article de l'encyclopaedia universalis,les Capétiens, Jacques Le Goff.
  24. 10 générations pour passer de Henri III à Saint-Louis + 11 générations pour passer de Henri IV à Saint-Louis - total : 10+11=21
  25. Jean-Christophe Cassard et Jean-Louis Biget,L'âge d'or capétien, 1180-1328, Paris, Belin,, 776 p.(ISBN 978-2-7011-3360-7),p. 14
  26. Olivier Guillot et Yves Sassier,Pouvoirs et institutions dans la France médiévale. Tome 1: Des origines à l'époque féodale / Olivier Guillot, Yves Sassier, Paris, Armand Colin,, 350 p.(ISBN 978-2-200-26500-7),p. 236-237
  27. Esther Dehoux,« Prétentions et revendications du roi capétien. Saint Michel, le prince et la loi (XIIe – XIIIe siècles) », dans Menegaldo Silvère et Ribémont Bernard,Le roi fontaine de justice : pouvoir justicier et pouvoir royal au Moyen Âge et à la Renaissance, Paris, Klincksieck,, 322 p.(ISBN 978-2-252-03826-0),p. 125

Voir aussi

[modifier |modifier le code]

Bibliographie

[modifier |modifier le code]

Articles connexes

[modifier |modifier le code]

Liens externes

[modifier |modifier le code]

Dynastie capétienne
Précédé parSuivi par
Carolingiens
751 -987
Maison régnante de France
987 -1792 puis de1814 -1848
Première République
1792 - 1804
Maison Bonaparte
1804 -1814
Deuxième République
1848 - 1851
v ·m
Personnalités


Pays
Branches
Directs
Valois
Bourbon
Prétendants au trône
Généalogies
Armoriaux
Voir aussi
Note : les branches subsistantes sonten gras, les branches bâtardesen italique et l'année de fondation entre parenthèses.
v ·m
Antiquité
Moyen Âge
Époque moderne
Époque contemporaine
Histoire thématique
Histoire culturelle
Histoire du droit
Histoire économique
Histoire militaireArticle de qualité
Histoire religieuse
Histoire coloniale
Histoire de la société française
Histoire des transports
Divers
Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Capétiens&oldid=230704225 ».
Catégories :
Catégories cachées :

[8]ページ先頭

©2009-2025 Movatter.jp