La commune est située dans lebassin Seine-Normandie. Elle est drainée par la Durdent et divers autres petits cours d'eau[1],[Carte 1].un bras de la Durdent[2],
LaDurdent est un fleuve côtier de 24 km. Elle prend sa source àHéricourt-en-Caux et se jette dans la Manche àVeulettes-sur-Mer. Son fort débit (3,8 m3/ s) a permis l'installation de 60 moulins dont 5filatures textiles qui ont contribué au développement économique de la vallée de la Durdent.
Parmi ces cinq filatures textiles, on retrouve la filature Pantin aussi appelée plus familièrement la « Pique-Pique ». Elle a été construite au milieu duXIXe siècle sur le site de l'ancien château de Cany rasé auXVIIe siècle. La filature Pantin était spécialisée dans la confection delingerie fine et employait jusqu'à une centaine d'employés, en majorité des femmes. Cette activité de production desous-vêtements féminins a perduré jusque dans lesannées 1980 puis la filature de Pantin a fermé du fait d'absence de modernisation et de l'arrivée de la concurrence asiatique.
Pendant laSeconde Guerre mondiale, la turbine de la filature de Pantin a également servi à produire de l'électricité pour la boulangerie et l'église et la pompe alimentait le village en eau. Aujourd'hui, le site de l'ancienne usine a été réaménagé : une passerelle a été construite, l'ancienne turbine a été restaurée et des espaces floraux (notamment le chemin des Poètes) ont été aménagés le long de laDurdent, ce qui a permis de revaloriser cet endroit fréquenté de Cany-Barville.
Au, Cany-Barville est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[15].Elle appartient à l'unité urbaine de Cany-Barville[Note 3], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[16],[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Cany-Barville, dont elle est la commune-centre[Note 4],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 6 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (64,9 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (69 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :terres arables (49,3 %), forêts (20,9 %), zones urbanisées (10,7 %), prairies (9,8 %), zones agricoles hétérogènes (5,8 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,4 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Cany-Barville en 2018 en comparaison avec celle de la Seine-Maritime et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (5,8 %) supérieure à celle du département (3,9 %) mais inférieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 34,6 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (33,8 % en 2013), contre 53 % pour la Seine-Maritime et 57,5 % pour la France entière[I 3].
Commune formée en 1827 de la réunion des anciennes paroisses deCany et deBarville[20].
Cany : le nom est attesté sous la formeCaneio vers 1150[21],[22],Cani vers 1240,In parr. de Cany en 1248,Sancti Martini de Caneio en 1249,eccl. de Cany en 1269,Sancti Martini de Caneyo en 1290 (Arch. S.-M. 7 H),Cani en 1319 (Arch. S.-M. G 3267),Sancti Martini de Canyaco en 1468,Ec. Sancti Martini de Caniaco en 1570 (Arch. S.-M. E Etat-civil),Cany en 1715 (Frémont)[23]. D'un type gaulois ou gallo-roman hypothétique*Caniacum, nom de lieu en-(i)acum suffixe locatif et de propriété d'origine gauloise. Il est précédé du nom de personneCanius[22].
Barville : le nom est attesté sous la formeBarevilla en 1177 et en 1178[21],[22],Ecc. Beate Marie de Barevilla en 1261 (Bonnin 415),Ecc. de Barvilla en 1270,Barville en 1319 (Arch. S.-M. G 3267),Barvilla en 1337,Barville, 1431 (Longnon, 28, 89),Notre-Dame de Barville en 1674 (Arch. S.-M. G 1670, 738),Barville-sur-Cani en 1740 (Duplessis I, 316),Barville en 1715 (Frémont)[24]. Il s'agit d'une formation toponymique médiévale en-ville au sens ancien de « domaine rural », dont le premier élémentBar- représente unanthroponyme conformément au cas général[25],[26]. Il peut s'agir du nom de personne scandinaveBadr[25] (comprendreBárðr[27], qui convient d'ailleurs mieux car ð (th) et-r des anthroponymes et noms communs se sont régulièrement amuïs, de sorte qu'ils ne sont pratiquement jamais notés dans les formes anciennes) ou encore germanique continentalBaro[22],[26],Barulfus ouBaroldus[22]. Remarque : il existe un nom de personne vieux norroisBároðr /Bárøðr[27]. Il existe également un nom de personne norroisBari[28], qui se superpose directement àBaro, et qui pourrait expliquer aussi la Barre-y-Va (Seine-Maritime,Caudebec-en-Caux,Barival 1597) ; Bariville (Seine-Maritime,Longueville-sur-Scie,Hamel de BarivilleXVe siècle) ; Bariville (Seine-Maritime, pays de Caux, les Loges,Bariville auXVe siècle) ; Barimare (Fécamp, pays de Caux,Barimare 1336).
Lacarte de Cassini ci-contre montre qu'au milieu duXVIIIe siècle, Cany est un bourg situé entre les deux bras de laDurdent, traversé par une route empierrée menant àDieppe. Au sud, Barville est une paroisse indépendante avec sa chapelle Notre-Dame qui existe encore actuellement. Le territoire de Barville a été rattaché à Cany en 1827 pour former la commune de Cany-Barville.
Sur la rive gauche est dessiné lechâteau de Cany, inscrit aux Monuments Historiques depuis 1930. Avant la Révolution, le puissant marquis de Cany-Canyel avait une droit dehaute-justice sur ses terres[31].
Dessin du château de Cany en 1898.
Sur cette même rive sont représentés trois hameaux :Infrainville, Maudrouard et Auqueville qui se nomment maintenantVinfrainville, Hocqueville et le Maudrouard. Sur la rive droite, les hameaux deCaillevaille et Vicquetuis existent encore sous le nom deCavaille et Vicquetuit.
Les hameaux deChaufour,Bas Commanville et laGrange des Fontaines sont disparus.
Lors du premier tour desélections municipales de 2014 dans la Seine-Maritime, la liste DVG menée par le maire sortant Jean-Pierre Thévenot obtient lamajorité absolue des suffrages exprimés, avec 999 voix (62,47 %, 20 conseillers municipaux élus dont 5 communautaires), devançant très largement celles menées respectivement par[32] : - Martine Decool (DVD, 488 voix, 30,51 %, 3 conseillers municipaux élus) ; - Jérôme Stalin (DVG , 112 voix, 7 %, pas d'élus). Lors de ce scrutin, 27,26 % des électeurs se sont abstenus.
Au premier tour de l'élections municipales de 2020 dans la Seine-Maritime, la liste PS menée par le maire sortant Jean-Pierre Thévenot obtient lamajorité absolue des suffrages exprimés, avec 876 voix (68,70 %, 20 conseillers municipaux élus dont 7 communautaires), devançant très largement celle LREM menée par le députéXavier Batut, qui a recueilli 399 voix (31,29 %, 3 conseillers municipaux élus dont 1 communautaire. Lors de ce scrutin marqué par lapandémie de Covid-19 en France, 36,08 % des électeurs se sont abstenus[33].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[39]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[40].
En 2022, la commune comptait 2 898 habitants[Note 6], en évolution de −5,29 % par rapport à 2016 (Seine-Maritime : +0,35 %,France horsMayotte : +2,11 %).
À l’occasion de lafête de l’Ascension , la commune de Cany-Barville organise la « Cany parade » au cours de laquelle uncorso fleuri est organisé au son d’orchestres.
Chapelle Notre-Dame de Barville, lieu de pèlerinage dédié à saint Siméon, qui rappelle, elle, l'existence du village éponyme. Elle a été construite en 1527, comme l'indique l'inscription sur le linteau de la porte. Elle est sise sur une île de la rivière, à mi-chemin du château et du centre-ville.
Chapelle Saint-Gilles-et-Saint-Leu (Caniel).
Lechâteau de Cany est une grande demeure privée installée sur la rivière. Elle rappelle l'existence du village éponyme[43].
Jean-Baptiste-Michel Cherfils (1737-1807), Procureur du roi à Cany, il est député du tiers état auxétats généraux de 1789 pour le bailliage de Caux. Il a été l'un des 5 commissaires chargés de proposer la division de la province Normandie en 5 départements. Il meurt à Cany.
Jean-Baptiste Yger (1747-1812), homme politique, maire de Cany-Barville, député de la Seine-Inférieure à laConvention.
Louis-Hyacinthe Bouilhet (1821-1869). Filleul deHyacinthe Antoine Pessey, régisseur du château de Cany après avoir connu une heure de gloire en tant qu'auteur de nombreuxvaudevilles, de qui il reçut le goût de l'écriture. Écrivain et poète, grand ami de Flaubert. Sa pièce,Madame de Montarcy, fut jouée authéâtre de l’Odéon àParis. La ville de Cany-Barville remet une récompense à un poète primé par la société des Écrivains Normands. Sa maison natale est sur la place Daniel-Pierre. Le collège de Cany-Barville porte son nom.
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 29/07/2024 à 02:04 TU à partir des 556 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/01/1966 au 01/06/2024.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Gilles Anthoine, « Cany-Barville. Municipales : maire sortant contre député : Pour les élections municipales, deux candidats se sont manifestés à Cany-Barville : Jean-Pierre Thévenot, le maire sortant, et Xavier Batut, le député de la circonscription »,Tendance Ouest,(lire en ligne, consulté le).
↑Éléonore Sinoquet, « Municipales 2020. À Cany-Barville, Jean-Pierre Thévenot élu face au députéXavier Batut : Le maire sortant Jean-Pierre Thévenot rempile pour un3e mandat consécutif. Réaction après son élection dès le premier tour »,Paris-Normandie,(lire en ligne, consulté le)« On peut dire sans se tromper que Jean-Pierre Thévenot, maire sortant, a remporté haut la main ces élections municipales face au député Xavier Batut. Avec sa liste « Agir ensemble pour Cany », l’homme de 65 ans a obtenu le très beau score de 68,71 % contre 31,29 % pour la liste opposée ».