Canosa se dresse à quelques kilomètres de la rive droite du fleuveAufide et à une vingtaine de kilomètres de laMer Adriatique, sur une plaine des contreforts duplateau des Murge (entre 105 et 140 m au-dessus duNiveau de la mer). Le versant sur lequel a été édifiée la ville est essentiellement argileux et sableux en surface ; ce sol recouvre une couche calcaire (le « calcaire de Gravina ») qui constitue à son tour untuf friable de couleur blanc-jaunâtre typique.
Cette caractéristique morphologique a permis la construction souterraine desgrottes artificielles, l'interconnexion des gouffres préexistants (utilisés auXIXe siècle comme cantine), sans compter la création d’hypogées. Le matériau calcaire (tuf) extrait des carrières a servi, et sert toujours à la construction d'édifices en surface.
Il y a d'intenses phénomènes d'assèchement des terrains dus au drainage des couches superficielles pour la mise en culture de nouvelles terres. En outre, il y a des risques defontis dus à la présence de cavités et de galeries souterraines typiques deskarsts. Le patrimoine immobilier de la commune de Canosa est considéré à haut risque. Ces dernières années, on a constaté de nombreux écroulements et tassements, des effondrements et la fissuration de rues et de maisons[3].
Le territoire alentour est une plaine qui s'étend vers le sud jusqu'au versant des Murge, vers l'ouest jusqu'à la vallée de l'Aufide (et même aux confins de laprovince). LesLacs duRendina et deLocone contribuent à la fertilité de ces vastes étendues (150 km²).
Canosa jouit d'unclimat méditerranéen typique, particulièrement tiède et confortable en période printanière et automnale, mais marqué par des hivers frais et des étés tièdes.
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Canosa di Puglia était dans l'Antiquité la cité deCanusium. On y a retrouvé un documentépigraphique exceptionnel, l'album de Canusium qui donnait la liste des patrons et desdécurions de la cité en223.
Le « château » est en fait l’acropole de la cité antique de Canusium (Castrum canus). Les trois grosses tours sont les ruines de la citadelle située au sommet de la colline surplombant la vallée Ofantine. D'abord sanctuaire antique puis forteresse pré-romaine faite de blocs de tuf, lesprinces de Grimaldi la reconstruisirent dans le même matériau. Les derniers maîtres de l'endroit (de 1856 à 1948), furent les princes de Canosa Capece Minutolo deNaples[6].L'érosion des moellons qui forment les remparts et la variété des couleurs témoignent du passage des différentes civilisations qui, à toutes les époques, ont agrandi ou préservé la structure. La citadelle a enfin été touchée par les bombardements dévastateurs de la Seconde Guerre mondiale[6].Accrochée aux flancs pentus de l’acropole, la vieille ville a tracé ses ruelles étroites et ses escaliers. Au sud, à la base de la colline, se trouvent les vestiges de l'amphithéâtre romain.
Canosa abrite un ancienhypogée (dont l'essentiel est probablement encore inaccessible), d'abord creusé par lesDauniens commecatacombes païennes, où l'on célébrait desrite funéraires qui témoignent de l'éclat d'une civilisation qui se développa duVIIe millénaire av. J.-C. auIIe siècle. L'inhumation dans ces tombes se poursuivit à l'époque romaine. Outre le cadavre (souvent accroupi enposition fœtale), les tombes contiennent des effets personnels entassés dans desurnes ou déposées dans des niches[7]. Au fil des années, cependant, plusieurs de ces artefacts (et sans doute la précieuse bijouterie d'or et de bronze, les céramiques antiques à figures rouges et lesaskoï) ont disparu par l'action des pilleurs de tombes. Beaucoup de ces caves sont ornées defresques représentant lepassage allégorique du défunt vers les Enfers (dedutio inferos). Les plus belles catacombes sont celles de Cerbère, de Lagrasta, de Boccaforno et de l’Hoplite. Les autres œuvres retrouvées sont à présent exposées au musée local.
Les catacombes de l’hypogée Lagrasta.
Non loin de la ville, enterrée sous des couches d'argile, repose lanécropole de Santa Sofia. Creusée auIVe siècle par les premiersChrétiens, elle a repris un site fréquenté dès les premières persécutions contre les Chrétiens. Dégagée vers 1960, elle est toujours en cours de restauration[7].
La basilique de San Leucio offre l'un des plus beaux exemples d'architecture chrétienne des Pouilles. Ce temple païen probablement consacré àMinerve jusqu'auIIe siècle, devint vers leIVe siècle une basilique chrétienne. Cette structure résulte de la fusion des cultures deGrande-Grèce etItaliotes avec unecella vouée au culte, encadrée de deux grands vestibules, auxmosaïquespolychromes, aux chapiteaux maçonnés entuf et aux colonnesdoriques –ioniques peintes. La basilique chrétienne primitive de San Leucio a été édifiée à l'emplacement d'un temple d’Époque hellénistique. Sa construction a repris les murs, les colonnes et les chapiteaux existants. L'édifice est à plan carré à gigogne : les murs extérieurs (un carré de 50 m de côté) est flanqué d'unexèdre de chaque côté, et contient lui-même un carréconcentrique, flanqué d'exèdres àcolonnade. L’architecture de la basilique est d’inspiration orientale, avec une prédilection pour les grands murs rehaussés de couleurs. AuIXe siècle, une chapelle a été construite dans la continuité de l'abside pour la célébration des obsèques[8].
La basilique de San Pietro, la première cathédrale de l'ère chrétienne, devint le sanctuaire deSaint Sabin († 556), le patron de Canosa. Ce complexe à trois nefs, doté d'une abside et dunarthex de saint Pierre, est précédé d'un grand portique-atrium. Alentour, on peut voir un corps de logis avec un grandfour en brique pour cuisiner et unedomus, qui fut sans doute la résidence des évêques ; puis les différents éléments d'un cimetière : unmausolée, lesépulcre de l'évêque Sabin, avec des mosaïques et des chapiteaux dorico-ioniques. Depuis 2001, tout ce secteur fait l'objet de fouilles systématiques menées par l’Université de Foggia et l’Université de Bari[8].
Le centre de cet édifice dodécagonal abritait desfonts baptismaux en heptagone. Les décors étaient pour l'essentiel en marbre blanc et en tuf. Les colonnes supportant la voûte en berceau ont été endommagées au fil des siècles, la mosaïque dorée qui les recouvraient ayant disparu. Quatre chapellesdodécagonales tournées vers les points cardinaux, forment une structure encroix grecque. Dans les années 1800, le baptistère servit demoulin ; néanmoins, cet fonction n'a pas porté préjudice au statut de l’édifice, qui depuis 2001 fait l'objet de recherches à l’initiative de l'Université de Foggia. Récemment, sous le baptistère, on a dégagé deux niveaux distincts d'une église chrétienne primitive[8].
Letemple romainpériptère deJupitertaurin, aux escaliers en brique, comporte six colonnes le long des côtés courts et dix le long des deux autres. Il doit son nom à la statue deZeus mise au jour lors des fouilles de 1978[8].
Parmi les autres monuments, il faut mentionner le pont romain sur l'Aufide (Ier siècle de notre ère), qui prolonge laVoie Trajane et qui servit à la circulation jusque dans les années 1970. Il a été reconstruit auMoyen Âge, puis restauré de nouveau en 1759. Les voûtes en plein cintre, d'inégale ouverture, sont séparées par des piles en colonnes coiffées de têtes depique.Les plus célèbres monuments sont la tour et les mausolées de Casieri Bagnoli et deBarberousse, et l'arc de triomphe deCaius Terentius Varro (le consul romain sorti indemne à laBataille de Cannes), appareillés enopus latericium et enopus reticulatum. Les trois premiers sites conservent les corps de certains officiers tués durant cette bataille[8].Enfin, les thermes romains (Ferrare et Lomuscio) du centre-ville ont été découverts dans les années 1950. Leursabsides sont ornées de bellesmosaïques.