Cet article concerne le genre botanique dans son ensemble. Pour la plante, voirCannabis sativa. Pour le cannabis à usage psychotrope, voirCannabis (drogue).
Laclassification dans ce genre est encore discutée. Selon la majorité des auteurs, il contiendrait une seuleespèce, le Chanvre cultivé (Cannabis sativa L.), parfois subdivisée en plusieurssous-espèces[1], généralementsativa,indica etruderalis (syn.spontanea), tandis que d'autres considèrent que ce sont de simplesvariétés. Le cannabis est exploité de manière industrielle pour la qualité de ses fibres sous forme de « chanvre agricole » souvent pauvre en principes psychotropes (THC), tandis que le cannabis à destination d’usages récréatif ou médicinal est riche enpsychotropes (THC).
De nombreuseslignées de cannabis ont été créées par l’homme parhybridation entre sous-espèces ou variétés du genre, par sélection des plantes ou encore par lebouturage qui permet de lescloner à l'identique. Ainsi, les plants sont triés en fonction de l'usage que l'on souhaite en faire : qualité de leurs fibres, richesse en huile de leurs graines (chènevis), leur faible taux deTHC ou, au contraire, leur concentration élevée encannabinoïdes dans le cadre des usagesmédicaux ourécréatifs.
Lechanvre fut très largement utilisé au cours deson histoire. Il côtoie l'homme depuis leNéolithique. Il a toutefois été peu à peu réglementé voire interdit au cours duXXe siècle, en raison de seseffets sur la santé ou encore pour des raisons politiques, telles que lepuritanisme auxÉtats-Unis. La culture duchanvre agricole connaît un rebond dans les années 1970, parallèlement à l'augmentation du prix dupétrole, favorisée également par l'émergence de nouveaux débouchés et la prise de conscience environnementale. Comptant47 000 hectares cultivés en 2017, leMaroc est le principal producteur de cannabis au monde, devant laMongolie (15 000 hectares).
Le cannabis récréatif est considéré comme unedrogue « douce », parce qu’il est quasiment impossible de faire uneoverdose deTHC. Le cannabis peut néanmoins induire unedépendance psychique, mais non physique comme dans le cas des drogues dites « dures ». Des études ont aussi montré qu'une consommation régulière de cannabis chez l'adolescent est susceptible de privilégier l'apparition detroubles psychotiques.
Le mot « chanvre » est dérivé du latincannabis[2]. Lui-même est la translittération de l'arabe« قنب »[3],kunneb.[4]. Ce mot a donné son nom scientifique augenre botaniqueCannabis, mais aussi dans le langage courant au « cannabis » récréatif.
En ce qui concerne l'agriculture, le « chanvrier », ou la « chanvrière », est la personne qui travaille lechanvre, mais une « chanvrière » peut aussi désigner une coopérative de producteurs ou un champ de cette plante. On disait aussi le « chanvreur » pour celui qui en broyait les tiges et le « ferrandier » pour désigner le peigneur de chanvre qui séparait les fibres. On utilisait unfour à chanvre pour le séchage. Un champ de chanvre s'appelle ainsi une « chanvrière », mais on parle aussi de « chènevière », ou encore de « canebière » dans le sud de laFrance, à l'origine du nom de l'artère du centre deMarseille (duprovençal « canèbe », qui signifie « chanvre »)[6].
Enbotanique, lechènevis est la graine de chanvre et la chènevotte sa tige centrale dépourvue d'écorce.
Le fait de cultiver clandestinement du chanvre en pleine nature à l'abri des regards s'appelle la « culture guérilla », traduction littérale de l'expression anglaiseguerilla grow. Les auteurs d'une culture guérilla sont appelés « guerilleros » et le lieu de culture un « spot guerilla »[réf. nécessaire].
Lescannabinoïdes sont les substances chimiques produites par des glandes spécialisées présentes sur toutes les parties aériennes de la plante. Lamarijuana regroupe lesfleurs séchées sélectionnées pour leur taux élevé enTHC ou autrescannabinoïdes, tandis que lehaschich est la résine pure issue du chanvre femelle, préparée en pâte, et leskuff est un autre dérivé manufacturé du cannabis obtenu par un tamisage plus grossier que lehaschich.
Un grand nombre de surnoms allégoriques sont donnés familièrement aux différents sous-produits à usage récréatif dérivés desCannabis sp., destinés à les distinguer de l'usage agricole et dont la variété et le caractère exotique ou temporaire sont amplifiés dans le contexte d'une pratique clandestine[2].
Dans un autre registre familier, la « cravate de chanvre » désigne parmétonymie la corde de lapotence[2].
Le nom de la planteCannabis est dérivé à l'origine d'un motscythe outhrace[7], qui a été prêté enpersan sous le nom dekanab, puis engrec commeκάνναβις, « chanvre », et par la suite enlatin commecannabis[8]. Le mot germanique (envieil anglaishænep, enproto-germanique*hanapi-z) peut être un ancien emprunt germanique du même mot.
Histoire du mot
L'Oxford English Dictionary enregistre les premiers usages vocables ducannabis pour désigner la plante « chanvre communCannabis sativa » - en 1548, et plus tard signifiant - parties de la plante « fumées, mâchées ou macérées pour leurs propriétés enivrantes ou hallucinogènes » - en 1848[9]. L'OED retrace l'étymologie dunouveau terme botanique latincannabis - proposé en 1728 et standardisé dans leSpecies Plantarum deCarl Linnaeus (1753) - d'uncannabis latin antérieur, venant du greckánnabis.
Hérodote (vers 440 avant notre ère) aenregistré la consommation de cannabis dans sesHistoires. « LesScythes, comme je l'ai dit, prennent une partie de cette graine de chanvre [vraisemblablement, des fleurs], et, se glissant sous les couvertures de feutre, la jettent sur les pierres chauffées au rouge ; immédiatement, elle fume et dégage une vapeur telle qu'aucun bain de vapeur grec ne la peut dépasser ; les Scythes, ravis, poussent des cris de joie. »[10]
L'historien et linguiste Douglas Harper donne une étymologie ducannabis anglais à partir dukannabis grec, à partir d'un mot scythe ou thrace, qui est également la source de la toile anglaise (canvas, à savoir, tissu de chanvre) et éventuellement duchanvre[7].
Étymologies indo-européennes
Basé sur la botanique, l'archéologie et l'histoire linguistique du cannabis, Elizabeth Wayland Barber a conclu,
Barber a analysé les motsapparentés pour « chanvre » et « cannabis » dans leslangues indo-européennes et a proposé une racine étymologique de *kan(n)aB- (où *B représente un *p ou un *b avec un arrêt bilabial). Unproto-indo-européen reconstruit (PIE) *p est évident dans de nombreux sous-groupes IE :
Un PIE *b reconstruite est évident dans le mot latincannabis (latin vulgaire *can(n)abum, *canaba) du greckannabis, le premier terme enregistré pour la drogue, qui transcrit un motscythe outhrace.
Une autre indication vient des textescunéiformes néo-assyriens du 1ᵉʳ millénaire avant notre ère, « où un motqunabu (qunnapu,qunubu,qunbu) commence à apparaître, pour une source d'huile, de fibres et de médicaments »[14].
Ainsi, l'hypothèse bien documentée de Barber implique deux étapes : à la fin duPaléolithique et au début duNéolithique, un nom *ken- ou *kan- s'est répandu à travers l'Asie avec la plante de chanvre, qui était utilisée pour de la fibre et de la nourriture ; puis au début de l'Âge du fer,« une version agrandie de ce mot même, local en Iran et peut-être dans le nord de l'Inde s'est propagée avec la variété contenant de la drogue »[14].
L'étymologuesémitique Sula Benet, de l'Institut des sciences anthropologiques deVarsovie, a indiqué que l'origine était le mot hébreu קַנַּבּוֹס (qannabbôs )kaneh bosm (קנה בושם). Benet, (également connu sous le nom de Sara Benetowa) est cité disant :
La ressemblance étonnante entre leskanbos sémitiques et lecannabis scythe m'amène à supposer que le mot scythe était d'origine sémitique. Ces discussions étymologiques vont de pair avec des arguments tirés de l'histoire. Les Scythes iraniens étaient probablement apparentés aux Mèdes, qui étaient voisins des Sémites et auraient facilement pu assimiler le mot chanvre. Les Sémites auraient également pu passer le mot lors de leurs migrations à travers l'Asie Mineure. Benet -dans le livre d'herbe[Quoi ?][16]
Le mot 'gan-zi-gun-nu' est référencé à partir de tablettes de pierre (datant de 700 avant notre ère) qui indiquent un lien avec les termes orientaux et proches-orientaux pour la plante (gan-zi >ganja,gun-nu >qaneh ). Cette substance était utilisée pour la sorcellerie et prescrite comme remède utile pour une variété de maux, y compris ladépression et l'impuissance[17].
L'hébreu קַנַּבּוֹס (qannabbôs) de קְנֵה בֹּשֶׂם (qěnēh bośem) peut dériver dusumérienkunibu[18], bien que le -s final ne semble pas être présent dans les formes akkadiennes (assyriennes) ou sumériennes. Les principales autorités en matière d’étymologie des langues allemande et russe évoquent un apparenté sumérien[19].
Raphael Mechoulam et ses collègues de l'Université hébraïque de Jérusalem proposent une étymologie alternative pour le cannabis :cannabis grec <kunnab arabe < qunnappa syriaque <pannaghébreu (=bhanga en sanskrit etbang en persan). Ils expliquent qu'en hébreu, seules les consonnes forment la base d'un mot et que les lettres p et b sont fréquemment interchangeables. Les auteurs pensent qu'il est probable que le 'pannag', mentionné dans la Bible par le prophète Ezéchiel (27:17), soit en fait duCannabis[20].
Le terme biblique hébreuqěnēh bośem, littéralement « roseau aromatique » (qěnēh- « roseau »,bośem- « aromatique »), probablement[21] fait référence au cannabis selon certains étymologistes[16], mais est plus communément considéré comme de la citronnelle, calamus ou même canne sucrée, en raison de problèmes de traduction répandus[22].
La Bible hébraïque le mentionne dansExode 30:23 où Dieu ordonne àMoïse de faire une huile sainte demyrrhe, decannelle,de qěnēh bośem et decassia pour oindre l'Arche de l'Alliance et le Tabernacle (et donc le Temple de Dieu à Jérusalem)[23]. Notamment, cette huile d'onction est une formule spéciale à base de plantes qui fonctionne comme une sorte de vernis et de parfum pour l'Arche et le Tabernacle, et la Bible interdit sa fabrication et son utilisation pour oindre les gens (Exode 30: 31-33) à l'exception de l'Aaronic sacerdoce (Exode 30:30).
Ailleurs, la Bible hébraïque utilise simplement « roseau »qānēh comme nom d'une plante à quatre endroits dont le contexte semble signifier « roseau de baume » comme une résine parfumée,Isaiah 43:24,Jérémie 6:20,Ezekiel 27:19 etCantique des Cantiques 4:14. Le nom hébreu "roseau de baume" vient deqěnēh (la forme de construction du nom deqāneh ) signifie un « roseau » ou « canne » etbośem signifie « baume » ou résine « aromatique ». L'hébreu a peut-être adapté le nomqannabbôs de « roseau de baume »qěnēh bośem en remplacement du nom ambigu « roseau ».
Les références non ambiguës en hébreu ou enaraméen au cannabis sont rares et obscures[réf. nécessaire]. Le syriaque a qanpa (un prêt du kannabis) et tanuma (voir le lexique araméen complet) mais ni l'un ni l'autre ne se trouve dans laPeshitta, la Bible syriaque. Les textes syriaques tardifs d'Ahiqar incluent le qanpa comme « des cordes de chanvre » (tunbei de-qanpa). Le mot hébreu qanbes, un mot emprunté au kannabis, est utilisé dans laMishna comme chanvre [Kilaïm 2 : 5 ; 5:8 ; 9:1,7 ; Negaim 11: 2] dans le sens d'un constituant de vêtements ou d'autres articles.
Le chanvre était un matériau courant chez les Hébreux. La robe dechanvre appelée « Simlah» en hébreu[24] était portée comme une marque des humbles. L'International Standard Bible Encyclopedia affirme également ce qui suit :
"Le matériau habituel pour les cordes était certainement le lin (chanvre)"[25]
Que les toiles des tentes appeléesbait sha`r, signifiant "maison de poil" étaient tendues sur des poteaux par des cordes de poil de chèvre ou dechanvre[26].
"Les classes les plus pauvres portaient probablement des emballages en lin écru ou enchanvre "[27] (le chanvre, encore une fois, étant le Simlah)[24].
Cette division est discutable : certains ne considèrent pas les différences entre les espèces ou les sous-espèces comme suffisamment importantes et estiment que ce sont toutes de simplesvariétés botaniques deCannabis sativa.
On peut néanmoins différencier quatrephénotypes bien distincts[29] : « sativa », « indica », « ruderalis » et « afghanica ».
Liste d'espèces, sous-espèces ou variétés
Différence entre les principales plantes du genreCannabis.
Sativa jamaïcaine destinée à être fumée.Jeune plant deSativa exposé auJardin d'Éden, àLa Réunion.
Le phénotype ditCannabis sativa L. est synonyme deCannabis sativa subsp.sativa. C'est une plante appelée dans le langage commun, selon son usage,Chanvre cultivé ouSativa[35].
Elle provient des régions équatoriales et atteint en quelques mois une hauteur de plusieurs mètres, jusqu'à plus de six mètres. Les folioles de ses feuilles sont fines et la plante est peu ramifiée. Sa tige est souple et creuse. Son cycle de vie est plus long que celui des autres sous-espèces, sans doute à cause de laphotopériode des régions équatoriales.
Cette plante est réputée pour ses fibres, elle a largement été utilisée dans le passé et l'est encore à l'époque actuelle pour les multiples applications qu'elle permet (tissus,construction,cosmétique,isolation phonique etisolation thermique,huiles,cordages,litières,combustibles,papeterie,alimentation humaine, alimentation animale,agrocarburants, usagemédicamenteux, usage récréatif, matériauxcomposites en association avec des matièresplastiques…). Les semenciers travaillent par exemple, à la création decultivars sélectionnés génétiquement et qui constituent lechanvre cultivé légalement[36]. Le but est de réhabiliter la filière chanvre afin de répondre aux nouveaux défis énergétiques et environnementaux. Ces cultivars font l'objet d'un programme de sélection génétique intensif afin de minimiser leur teneur enTHC.
Le phénotypeCannabis indica Lam. estsynonyme deCannabis sativa subsp.indica (Lam.) E.Small & Cronquist, ou deCannabis sativa L. var.indica (Lam.) Wehmer. Elle est couramment appeléechanvre indien[37]. La plante est originaire des régions himalayennes du nord de l'Inde. Le chanvre indien est réputé essentiellement pour ses propriétéspsychotropes mais également dans une moindre mesure pour sa fibre. Une rumeur populaire prétend à tort que c'est la seule sous-espèce qui se fume. Certains prétendent que, comme psychotrope, elle procure davantage un effet « stoned »[38] comparé auCannabis sativa. C'est un effet plus lourd, plus corporel, voire soporifique, plutôt qu'un effet « high », plus cérébral, et davantage associé auxsativas.
Sa concentration en principes actifs dépend du climat et de l'environnement dans lesquels la plante a évolué[39]. Elle se caractérise physiquement par des pales larges, une ramification assez importante et une stature moyenne qui ne dépasse jamais les trois mètres. Sa floraison est plus précoce queCannabis sativa L. subsp.sativa, raison pour laquelle elle est davantage appréciée en culture récréative. Sa tige est souple et presque pleine.
Le chanvre sauvage pousse à l'état sauvage enEurope centrale et enEurope de l'Est où il est considéré comme une « mauvaise herbe ». On le rencontre fréquemment en bordure des routes, des champs et des rivières. Le chanvre sauvage poussait à l'origine dans le Sud-Est de l'ancienneRussie. On pense que ce sont lesScythes qui l'ont diffusé en Asie, notamment enMongolie. Il est actuellement naturalisé depuis l'Europe centrale jusqu'enChine.
Chanvre afghan ou « afghanica »
Le phénotypeCannabis afghanica est synonyme deCannabis kafiristanica (Vavilov) Chrtek ou deCannabis sativa subsp.kafiristanica ou encore deCannabis sativa var.kafiristanica (Vavilov) E.Small & Cronquist. Il est appelé courammentchanvre afghan[41]. LeKafiristan, nom d'une province afghane, signifie littéralement « pays des infidèles ». Le Kafiristan est une province isolée dans les montagnes de l'Hindu Kush qui a récemment été renomméeNurestân. Elle est appelée ainsi car d'autres sous-espèces poussent en Afghanistan, souvent dérivées du chanvre indien, et sont souvent appelées abusivement chanvre afghan[pas clair][42][réf. incomplète].
Tige avec mise en évidence des fibres et de la chènevotte (moelle).
Coupe microscopique deC. sativa (à gauche) etC. indica (à droite).
Fleurs mâles deCannabis sp.
Fleurs femelles deCannabis sp.
Fruits (achènes) deCannabis sp. contenant les graines : lechènevis.
Graines décortiquées.
Cannabinoïdes dans la plante
Plus de soixantecannabinoïdes sont recensées dans les différents cultivars. Letétrahydrocannabinol (THC), lecannabidiol (CBD) et lecannabinol (CBN) sont les plus répandues. Leurbiosynthèse se fait dans des glandes spécialisées présentes sur toutes les parties aériennes de la plante. Le développement de ces glandes débute avec la formation desbractées.
Les facteurs régulant la production de cannabinoïdes ne sont que partiellement connus. Bien qu'il soit prouvé que lestress environnemental augmente de manière importante la quantité de Δ 9-tetrahydrocannabinol (Haney and Kutscheid, 1973 ; Coffman and Gentner, 1975)[43], une théorie plus générale est que les aspects qualitatifs dépendent de la génétique de la plante et que les aspects quantitatifs sont influencés par des facteurs environnementaux (Fairbairn and Liebmann, 1974 ; Latta and Eaton, 1975)[43]. Les cannabinoïdes jouent le rôle d'agents défensifs, contre ladessiccation, lesparasites, les UV-B, le froid et lesmicrobes[44].
Lechanvre est une des premières plantesdomestiquées par l'homme, auNéolithique, probablement enAsie. Il a ensuite accompagné migrations et conquêtes pour se répandre sur tous les continents.Jadis, leCannabis, était considéré comme uneplante magique associée aux pratiquesmagiques. L'usage rituel du cannabis commepsychotrope est attesté il y a 2500 ans àJirzankal, Chine[45].
Les fibres dechanvre servaient à confectionner des vêtements enChine600 ansav. J.-C., enEurope auMoyen Âge. Les vêtements royaux occidentaux étaient souvent constitués de mélanges de chanvre et delin. La premièreBible imprimée parGutenberg l'aurait été sur papier de chanvre. Le papier de chanvre est utilisé jusqu'auXIXe siècle. Au début duXXe siècle, en Europe, les fibres de chanvre furent remplacées par lecoton, originaire desÉtats-Unis. Plus récemment, ces fibres résistantes et à portée de main, ont servi à fabriquer des vêtements militaires lors des deux guerres mondiales. À la fin de laSeconde Guerre mondiale, elles furent remplacées par des fibres synthétiques, au tissage plus régulier. Les fibres ont longtemps été utilisées pour fabriquer lesbillets de banque avant d'être remplacées par de l'ortie. Elles ont également pendant longtemps été utilisées pour tisser les voilures des bateaux en plus descordes et cordages.
Lechanvre était également considéré comme uneplante magique. Il était utilisé dans les rituels funéraires : la fumée de l'herbe séchée et brûlée sur des pierres ardentes en présence du défunt était censée déconnecter du monde matériel et permettre de parler aux esprits[46].
Traditionnellement utilisé pour faire descordages, du papier ou des textiles résistants, le chanvre moderne est cultivé plus particulièrement pour ses qualités d'isolantphonique etthermique. Le béton de chanvre et lesbriques de chanvre permettent en plus de réguler la vapeur d'eau des murs et la laine de chanvre est réputée plus saine que les isolants traditionnels.
Lechènevis est utilisé entier, pour la consommation humaine ou animale, mais on peut aussi en faire de l'huile, des boissons ou de la farine.
Enfin, la chènevotte, c'est-à-dire la moelle centrale de la tige, est également proposée enlitière ou commepaillis.
Le chanvre est, légalement ou non selon les pays, largement utilisé pour les propriétéspsychotropes induites notamment par la présence detétrahydrocannabinol (THC). C'est le cas essentiellement de trois des quatre formes qui peuvent être consommées directement après la récolte :
La formeCannabis ruderalis ne contient pas suffisamment deTHC pour présenter un réel intérêt dans ce but. Elle n'est utilisée par lescultivateurs de cannabis que pour effectuer des croisements en vue d'obtenir une meilleure résistance et une floraison plus précoce.Actuellement[Quand ?], presque tous les cultivars utilisés pour l'auto-consommation sont deshybrides de ces quatre espèces. Mais ce sont principalementCannabis indica etCannabis sativa qui sont utilisées.
Bien qu’il ait probablement été utilisé commedrogue occasionnelle durant son histoire, c'est auxÉtats-Unis, parmi la scènejazz des années 1950 qu’on le voit devenir populaire, avec laBeat Generation. Suivra une forte augmentation de son utilisation pendant les années 1960.Harry Anslinger, investigateur du système fédéral de lutte contre la drogue fait surveiller et ficher de nombreux artistes susceptibles d'en consommer. EnEurope de l'Ouest, l'explosion de la popularité du cannabis coïncide avec le mouvementhippie : la consommation de drogue devient alors synonyme de contestation de la société bourgeoise.
Depuis les années 1990, la culture du chanvre a vu se développer de nouveaux acteurs, de nouveaux réseaux et de nouvelles pratiques. En effet de plus en plus d'usagers du cannabis en Europe et dans le monde (États-Unis,Canada,Australie…) se tournent vers l'autoproduction à l'intérieur de logements - en appartement ou en maison, ou à l'extérieur - dans le jardin, en forêt, en montagne, dans un champ… Ils ne veulent plus être confrontés aux risques (violences, mauvaise qualité des produits, inflation…) liés aux trafics dans les espaces publics (rue, cité…) ou privés (bar, discothèque, appartement…), et souhaitent pour certains augmenter leurs revenus en commercialisant une partie de leur production auprès de leurs propres réseaux (amis, famille, collègues, ami d'ami, voisins…). Cultiver à l'intérieur procure souvent de meilleurs résultats (qualité, quantité), mais est plus dangereux lorsque l'activité est illicite parce que la police identifie plus facilement les responsables, tandis que cultiver à l'extérieur, dans des lieux isolés, est moins risqué en cas de saisie. Enfin, les cultivateurs perfectionnent depuis les années 1970 leurs outils et méthodes de production, ce qui a pour conséquence une plus grande diversité d'herbes, avec une hausse moyenne des teneurs enTHC dans les différentes variétés de cannabis. Un réseau de magasins spécialisés fournissant aux cultivateurs tout le matériel sauf les graines s'est développé dans les années 1990 et 2000 enFrance et dans le monde. L'internet, les sites web de vente en ligne jouent un rôle important dans la diffusion des connaissances, des valeurs et des croyances. Ce secteur de production et de consommation reste à explorer par les chercheurs en sciences sociales et économiques, en médecine, enaddictologie et enépidémiologie[47].
L'histoire de l'usagethérapeutique du cannabis est difficile à retracer, notamment parce que leslégislations régulant sa production, sa distribution, sa possession et sa consommation sont relativement récentes, et la distinction entre usage médical etusage récréatif l'est encore plus.
De nombreux articles sur différentes espèces de cannabis sont publiés enEurope et enAmérique du Nord pendant la seconde moitié duXIXe siècle. L'usage thérapeutique du cannabis et duhaschich est courant aux États-Unis jusque dans lesannées 1930, et fait son apparition dans lapharmacopée américaine officielle en1851[49]. Il est prescrit généralement comme unanalgésique, unsédatif, unantispasmodique ou unantiémétique. Malgré son efficacité reconnue, son utilisation décline car le cannabis, peu soluble dans l'eau (liposolubilité), ne peut être injecté à l'aide d'uneseringue hypodermique, à la différence de médicaments plus modernes. La prohibition des psychotropes et l'impossibilité de son utilisation par voie injectable expliquent que le cannabis est supprimé définitivement de la pharmacopée américaine en 1941 et de la pharmacopée française en 1953[50].
Le chimisteisraélienRaphael Mechoulam isole en 1964 letétrahydrocannabinol (THC), principal composé psychoactif du cannabis, et devient un pionnier de l'utilisation médicale du cannabis. Il publie plusieurs expériences cliniques, ce qui relance l'intérêt médical de cette drogue dans les laboratoires internationaux[51].
AuXXIe siècle, dans les pays où il est autorisé, lecannabis médical est employé dans une très grande variété de maladies et de pathologies, notammentnausées etvomissements,anorexie etcachexie,spasmes, troubles du mouvement,douleurs, glaucome,diarrhées,épilepsie,asthme, dépendance et état de manque, symptômes psychiatriques, maladies auto-immunes et inflammations etinsomnies[52]. Le cannabis existe sous plusieurs formes médicales, dont la disponibilité dépend de la législation du pays où il est autorisé. Il peut aussi être prescrit à l'état naturel afin d'être consommé fumé, ou par inhalation de vapeur detétrahydrocannabinol (THC) sublimé, et là encore sa prescription la plus courante reste relative aux malades en phase terminale[53].
Il a été constaté que le THC diminue l'avancement de la tumeur de la même manière que la dégradation des cellules dans les poumons de 50 % et diminue de part en part la limite de propagation de la maladie, selon des chercheurs de l'Université de Harvard qui ont essayé le composé à la fois en laboratoire et à la souris[54].
Pour des usages médicaux, selon une publication de 2019, unelevure de bière a été génétiquement modifiée pour produirein vitro descannabinoïdes médicinaux (dont certains ont des propriétéspsychotropes) semblables à ceux trouvés dans le cannabis[55].
EnFrance, un test de deux années mené dans des centres hospitaliers et concernant plus de 3 000 personnes souffrant de maladies graves a été voté par les députés français fin octobre 2019 et devrait débuter au premier semestre 2020. Le test sera destiné aux patients souffrant de maladies comme l'épilepsie, la sclérose en plaques ou encore des effets secondaires de chimiothérapies. Le traitement prendra la forme de fleurs séchées, ou d'huiles et potentiellement de tisanes[56].
En 2018 et 2019, des études montrent qu'une consommation régulière de cannabis chez l'adolescent induit une baisse irréversible pouvant atteindre six points deQI[57] et favorise l'apparition detroubles psychotiques[58].
Une étude de l'INSERM montre une corrélation entre consommation précoce de cannabis et périodes de chômage à l'âge adulte[59].
Consommation du cannabis et santé chez les jeunes
La consommation précoce du cannabis peut entraîner certains problèmes desanté mentale chez les jeunes et les jeunes adultes. L'usage régulier ou abusif de cannabis peut être associé à l'apparition ou l'aggravation de troubles de santé mentale (par exemple : anxiété,dépression etpsychose par exemple) ; l'altération de l'attention, de la mémoire, des fonctions exécutives et du développement neurologique ; le déclin cognitif et des performances scolaires ; et la perturbation des relations familiales et sociales chez les jeunes[60].
L'utilisation du cannabis est directement liée à des problèmes cérébraux chez les jeunes qui commencent à en consommer à un âge précoce et peut en particulier comporter certains effets néfastes. Elle est associée aux troubles d’usage de substances, à des atteintes cognitives ainsi qu’à l’apparition de troubles psychotiques. Notons également qu’une consommation dès un jeune âge est associée à un plus grand risque de développer untrouble d’usage au cannabis ou des altérations du développement cérébral ainsi au décrochage scolaire[61].
L'usage récréatif du cannabis peut également avoir des conséquences négatives : taux plus élevé d’inemploi, de participation à des activitéscriminelles, et de besoin d’aide sociale, ainsi que la naissance d'un sentiment d’insatisfaction face à la vie[62].
Malheureusement, de plus en plus de jeunes commencent à consommer du cannabis à un âge précoce[réf. souhaitée] et, dans la plupart des cas, ces jeunes ne sont pas conscients des effets négatifs que cela peut avoir sur leur santé mentale[réf. souhaitée]. Le fait que le cannabis soit l'une desdrogues les plus consommées dans le monde augmente le risque de son utilisation au sein des populations, étant considérée comme quelque chose de normal ou à la mode.
Signalisation routière à la frontière Canada-États-Unis interdisant le cannabis, Abercorn près de Sutton, Québec (2018).
Dans le monde, le cannabis est la drogue illicite la plus largement répandue[63],[64]. La question de la légalisation du cannabis est diversement appréciée par les États souverains : certains Etats légalisent (ou dépénalisent) le cannabis, tandis que d'autres l'interdisent[65],[66].
Dans le texte original de laConvention unique sur les stupéfiants de 1961, leCannabis et la résine de cannabis sont inscrits au tableau IV et sont donc également inclus au tableau I et soumis à toutes les mesures de contrôle applicables aux stupéfiants de ce tableau, auxquelles s'ajoutent des mesures plus contraignantes encore[67],[68]. Cette convention ne s'applique toutefois pas au chanvre industriel.
Afin de réglementer l'usage de ces plantes, la culture et la possession deCannabis sp. ou de sous-produits à usage récréatif font l'objet d'unelégislation variable selon les pays et la concentration enTHC des variétés considérées. Malgré cela, il existe des circuits parallèles qui tentent de contourner la légalité en organisant untrafic parfois pratiqué par des bandes organisées.
Comptant47 000 hectares cultivés en 2017, leMaroc est le principal producteur de cannabis au monde, devant laMongolie (15 000 hectares)[73].
En 2018, leRoyaume-Uni était le premier producteur decannabis légal au monde, totalisant 95 tonnes de marijuana à usage médical et scientifique en 2016, soit 44,9 % de la production mondiale. Il est, la même année, le plus grand exportateur, représentant 70 % du marché international[74].
Projet de légalisation
EnAllemagne, en 2019, à contre-courant, le jugeAndreas Müller considère comme inconstitutionnelles les dispositions de la loi sur les stupéfiants qui font du trafic illégal de produits à base de cannabis une infraction punissable. Le 20 avril 2020, Müller envoie un mémoire de 140 pages à laCour constitutionnelle[75]. En mai 2022, le ministre libéral de la Justice promet un projet de loi de légalisation du cannabis à des fins récréatives, qui doit être en vigueur un an plus tard. L'Allemagne annonce ainsi une« révolution sociétale au cœur de l'Europe »[76].
AuCanada, le cannabis récréatif devient légal à l'échelle fédérale avec la loiC-45, résultat d'une promesse électorale qu'avait formulé l'actuel premier ministre, Justin Trudeau. L'entrée en vigueur de cette loi est prononcée pour le 17 octobre 2018 dans tout le pays. Chaque province définit un modèle plus ou moins similaire les uns des autres, concernant la vente[77].
Lecannabis récréatif est considéré comme unedrogue douce, notamment du fait de l'impossibilité de faire une overdose de THC. Unedépendance psychique au cannabis reste possible, mais non physique comme dans le cas des drogues dites dures[78]. Par ailleurs, des effetsmétaboliques néfastes ont été observés[Lesquels ?][réf. nécessaire].
Le marché du cannabis est en constante augmentation. En 2010, l'OFDT estimait le marché global à 225 tonnes de cannabis consommé en France contre 360 aujourd'hui, soit une croissance de 60 % en dix ans. En termes de consommateurs, il y a aussi une forte augmentation, passant 3,8 millions en 2010 à 4,6 millions en 2020. Les consommateurs réguliers (plus de dix fois par mois) ont également augmenté de 930 000 en 2010 à 1,4 million en 2020 dont la moitié aurait une consommation quotidienne. Ces statistiques feraient des Français les plus gros consommateurs d’Europe.[réf. nécessaire]
Selon un rapport publié en novembre 2021 parl’Observatoire français desdrogues et destoxicomanies (OFDT), la diffusion du cannabis enFrance s’est stabilisée entre 2017 et 2020. Environ 46 % des adultes entre 18 et 64 ans en ont déjà consommé. La population des usagers réguliers est en léger recul (3,2 % en 2020) avec une prédominance masculine. Cette prédominance a tendance à s’effriter et l’âge moyen des consommateurs à s’accroître. Le joint d’herbe apparaît en tête des habitudes de consommation (enquête menée en 2020 auprès de près de 11 000 personnes représentatives de la population française)[79].
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