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| Candide | |
| Sous-titre : Grand hebdomadaire parisien et littéraire | |
| Pays | |
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| Zone de diffusion | |
| Langue | Français |
| Périodicité | Hebdomadaire |
| Genre | Journal |
| Date de fondation | |
| Date du dernier numéro | |
| Éditeur | Fayard |
| Ville d’édition | Paris |
| ISSN | 1255-9911 |
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Candide est unjournalhebdomadaire français d'extrême droite, de la mouvancemaurrassiennenationaliste etantisémite publié entre 1924 et 1944.
Le nomCandide fut repris en 1924 par un hebdomadaire lancé par la librairie ArthèmeFayard. Ce journal a été l'un des principaux hebdomadaires littéraires politiques de l'entre-deux-guerres, sa formule inspirantGringoire à l'extrême droite mais aussiVendredi etMarianne à gauche.Candide quant à lui se situait dans la mouvancemaurrassienne[1]nationaliste etantisémite :Pierre Gaxotte, secrétaire particulier deCharles Maurras, était membre de la direction collégiale de la rédaction jusqu'en 1940 ;Lucien Dubech, à la critique dramatique,Dominique Sordet, à la critique musicale,Maurice Pefferkorn, responsable des sports,Abel Manouvriez, à la chronique judiciaire, occupaient les mêmes fonctions àCandide qu'àL'Action française ;Lucien Rebatet etRobert Brasillach, deux des jeunes talents maurrassiens, écrivaient dansCandide. Ses nombreuses caricatures, notamment celles deSennep, étaient appréciées des lecteurs.
L'hebdomadaire est antiparlementaire, antirépublicain, vivement anticommuniste, antidémocrate,« résolument antisémite », et« très favorable à l'Italie fasciste »[2]. Après le6 février 1934, il se radicalise, comme le reste de l'extrême droite et une bonne partie de la droite, sans atteindre le fascisme musclé deJe suis partout et en conservant un ton léger. L'hostilité aux Juifs et aux étrangers s'affirme. Alors qu'il a souvent mis en garde contre le péril allemand,Candide approuve lesaccords de Munich, suivant l'évolution de la mouvance maurrassienne.
Imprimé en grand format (43 sur 60 cm), le journal tire à 80 000 exemplaires la première année, presque 150 000 en 1930, puis à 340 000 exemplaires au moins à partir de 1936 (465 000 même, cette année-là, selon le professeurPierre Albert[3]). Il exerce une influence importante en politique dans les milieuxconservateurs etréactionnaires et sa page littéraire est respectée au-delà :Albert Thibaudet, qui n'avait rien d'un homme d'extrême droite, y écrit (il meurt en 1936), ainsi queGeorges Duhamel (« Le parc national du silence », n° 373, 7 mai 1931). À partir de 1936 surtout,Candide tente de convaincre ses lecteurs de l'imminence d'uncoup d'État communiste enFrance.
En 1939, après la chute de la république espagnole, le journal s'oppose en des termes violents à l'arrivée de réfugiés sur le sol français :« Toute la lie, toute la pègre de Barcelone, tous les assassins, les tchékistes, les bourreaux, les déterreurs de carmélites, tous les voleurs, tous les pillards sacrilèges, tous les Thénardiers de l’émeute font irruption sur notre sol »[4].
Sous l'Occupation, le journal quitteParis pourClermont-Ferrand et soutient laRévolution nationale dePhilippe Pétain, qui réalise dans une large mesure les idées politiques qu'il défend,a fortiori depuis 1934-36 — mais il évite le collaborationnisme parisien défendu parJe suis partout. Il disparaît après laLibération, interdit à cause de sa compromission avec lerégime de Vichy.
Autres collaborateurs :Georges Blond,Irène Némirovsky,Edmond Jaloux.