Pendant laPremière Guerre mondiale, les Italiens, les Anglais et les Français cherchent à maintenir un blocus du canal d'Otrante pour empêcher la marine austro-hongroise de passer de l'Adriatique enMéditerranée[1]. Ce dispositif, ditbarrage d'Otrante, gêne la marine austro-hongroise mais ne l'empêche pas totalement de passer – notamment les sous-marins –, au prix de quelques pertes. Le, les Austro-Hongrois lancent uneattaque navale contre le barrage ; ils remportent une victoire tactique mais cela ne modifie pas l'impossibilité stratégique pour les Austro-Hongrois d'intervenir de manière décisive en Méditerranée[2].
Le, lecroiseur cuirassé françaisLéon Gambetta avait été coulé dans le canal par deux torpilles lancées par un sous-marin autrichien ; le naufrage fit 684 morts pour 137 survivants[3].
Depuis lesannées 1990, le canal d’Otrante est un lieu de traversée utilisé par des passeurs albanais pour acheminer des immigrés clandestins enItalie à bord decanots pneumatiques rapides.
Ce trafic lucratif pour les passeurs a donné lieu à de nombreux drames ces dernières années. En particulier le, le chavirage d’un canot fit 60 morts, et le une collision avec une vedette de lapolice italienne fit 13 victimes.
Dans le cadre d’un accord avec l’Albanie datant de1998, l’Italie a implanté une stationradar sur l’île deSaseno, face au port albanais deValona, pour mieux contrôler les mouvements de ces embarcations très rapides.
↑Thomas Vaisset, « Interdire la mer ou s’interdire la mer ? La Marine nationale et le blocus du canal d’Otrante (août 1914 – mai 1915) », in Jean de Préneuf, Eric Grove, Andrew Lambert (dir.),Entre Terre et Mer. L’occupation militaire des espaces maritimes et littoraux en Europe de l’époque moderne à nos jours, Economica, Bibliothèque stratégique, 2014,p. 351-368 (en ligne).
Élisabeth Deniaux (dir.),Le canal d'Otrante et la Méditerranée antique et médiévale. Actes du colloque organisé à l’Université de Paris X-Nanterre (20-21 novembre 2000), Santo Spirito (Ba), Edipuglia, 2005, 108 p.(ISBN978-88-7228-418-6)
Elena Dell'Agnese, Enrico Squarcina, « Le canal d'Otrante comme espace transfrontalier. Problèmes et enjeux géopolitiques du bassin méditerranéen », in André Louis Sanguin (dir.),Mare nostrum. Dynamiques et mutations géopolitiques de la Méditerranée, Paris, L'Harmattan, 2000.