
Lecanal Dunkerque Valenciennes ouliaison Dunkerque Escaut ouliaison Grand Gabarit (sur les plans de VNF) est un axe (principalement est-ouest) de transport à grand gabarit, qui forme l'armature essentielle du réseau fluvial navigable duNord et duPas-de-Calais.
Le canal aboutit à la mervia trois exutoires, gérés de manière coordonnée par lePort autonome de Dunkerque, le port deGravelines et leService maritime des ports deBoulogne et deCalais, avec le servicenavigation de tirage à la mer. Des écluses contrôlent les niveaux en fonction des marées, avec pompage lorsque nécessaire. Le canal aboutit principalement auPort de Dunkerque (par l'écluse deMardyck). À son autre extrémité, se trouvent les usinesUsinor de la commune deTrith-Saint-Léger. Le canal relie ainsi l'est et l'ouest de la région, mais en lafragmentant en deux grandes parties nord et sud (du point de vue de l'écologie du paysage).
10 écluses à sas utile de 144,60 m de longueur et 12,00 m de largeur (Écluses de Flandres, desFontinettes, deWatten, deCuinchy, deDouai, deCourchelettes, deGœulzin, de Pont Malin, deDenain et deTrith), construites sur vingt ans environ, de1951 à1972), permettent l'accueil depéniches au gabarit 3 000 tonnes. À cause de l'industrie lourde qui s'est installée sur ses berges, ce canal a longtemps été considéré comme le plus pollué de France.
Ce canal compte plus de 620 km deberges artificielles, gérées parVNF.
Cecanal à grand gabarit s'est constitué d'abord en liaison Dunkerque-Denain de 1950 à 1962 (le raccordement deDenain àValenciennes se termina, lui, en 1968). Lors de laReconstruction, en effet, le gouvernement français souhaitait rétablir le potentiel sidérurgique du pays, avec apport deminerai de fer parDunkerque etsidérurgie installée au cœur du bassin houiller français.
Le canal s'inscrit principalement dans le périmètre du S.A.G.E. de la Lys[1] couvrant224 communes (sur30 cantons), dans les deux départements. Avant sa confluence avec la Deûle, le bassin versant de la Lys couvre 1 834 km2 (85 kilomètres en France), à partir d'Aire-sur-la-Lys où la Lys passe en siphon sous le Canal à Grand Gabarit, elle est entièrement canalisée jusqu'à l'Escaut[2].
L'infrastructure fut conçue pour des navires ou convois poussés de 11,40 m de largeur et 142 m de longueur, avec untirant d'eau maximum de 3,40 m.
Elle reprit presque partout le tracé de divers canaux (dont lecanal de Neufossé qui est une ancienne fortification) ou rivières préexistants, mais qui n'étaient alors qu'augabarit Freycinet.
Cet axe navigable participe, par le biais des divers cours d'eau qu'il rencontre (Lys,Aa, Meldyck,canal de la Colme,la Deûle,Scarpe,Sensée etL'Escaut) au drainage de la Flandre maritime et du marais audomaroisvia le réseau desWateringues, versSaint-Omer. En outre, il approvisionne le bassin industriel deDunkerque eneau douce.


Ainsi, la liaison Dunkerque-Escaut emprunte successivement :
Cet axe comporte un embranchement (ou antenne fluviale) important à hauteur deBauvin, entreDourges etLa Bassée, laDeûle à grand gabarit, qui contourne aujourd'huiLille et rattrape laLys àDeûlémont.
Le réseau des canaux duNord-Pas-de-Calais est constitué de deux parties hydrauliquement distinctes :
Le réseau est composé de100biefs. Environ500 ponts franchissent ce réseau de canaux. Une partie ont été relevés pour la mise à grand gabarit.
La liaison Dunkerque-Escaut est aussi le récepteur final de presque tous les cours d'eau de la région (sauf LaLiane, laCanche, l'Authie et quelques petits fleuves côtiers). Il reçoit près de40 affluents directs, qui drainent et irriguent environ 9 600 km2 de bassins versants.
Le canal lors de sa construction a localement coupé le lit de cours d'eau dont la continuité hydraulique a été restaurée par environ40 ouvrages de transfert et siphons passant sous les canaux. Il reçoit aussi les eaux de pompage dubassin minier (qu'il faut poursuivre en raison desaffaissements miniers).
Le canal est en communication avec de nombreuses nappes alluviales, dont certaines alimentant deszones humides importantes pour latrame verte régionale et lesparcs naturels régionaux (Scarpe-aval,marais audomarois…)
Ce canal alimente ou reçoit environ 5 800 prises et rejets industriels, agricoles, d’assainissement, d’adduction eneau potable, etc.
Hydrauliquement, ce canal relie gravitairement le bassin de la Deûle à celui de l'Aa, avec peu de biefs importants (région à faible relief), de l'écluse de Cuinchy à celle des Fontinettes (Arques ; PK 106). Ce tronçon de 43 km, large en moyenne de50 mètres (au miroir) connecte artificiellement deux bassins (respectivement intérieur et littoral). Il est dénommé :
Selon le SAGE de la Lys, ce canal à grand Gabarit a un rôle de décharge pour plusieurs cours d'eau :
La continuité de certains de ces cours d’eau n'est encore assurée (pour les poissons, mais non pour les espèces des berges) que grâce à des siphons. Un des anciens bras de l'Aa passe lui-même en siphon sous le canal àArques.
La liaison Dunkerque-Escaut comporte l'écluse de plus forte chute (dénivellation amont-aval) du Nord de la France : l'écluse des Fontinettes (construite en 1968), avec une chute de 13,10 m.
Outre l'entretien des berges et écluses, dans les années 2000, VNF avait à traiter pour ce seul secteur de 150 000 à 250 000 m3 de sédiments par an, dragués, puis stockés sur des terrains de dépôts étanches. Ces sédiments contiennent de nombreuxpolluants, y compris d'origine agricole.