Cet article est uneébauche concernant lalinguistique.
*Campaniacum est l'étymon invoqué pour de nombreuxtoponymes situés en France.
Ernest Nègre, dans saToponymie générale de la France indique qu'il s'agit d'un composé formé de l'anthroponyme latin ou roman*Campanius et du suffixe d'origine gauloise-acum.
Ce nom de personneCampanius a une allure denom degens (l'équivalent de notre nom de famille chez les Romains) du fait qu'il comporte la finale-ius. SurCampani-us (-us est la désinence casuelle) on a donc formé*Campani-ac-um (avec-um pour désinence casuelle). Lei a eu beaucoup d'importance dans l'évolution phonétique de*Campaniacum qui était accentué*Cam-pa-ni-a-cum et qui devint donc*Cam-pa-nya-ko enroman commun.
Une explication par le gallo-roman*CAMPANIA « vaste étendue de pays plat et découvert » du bas latincampania « plaine, campagne » (> ancien françaischampagne, françaiscampagne, emprunt au normanno-picard), associé au même suffixe-acum est également possible, étant donné le grand nombre de formations de ce type.
Les résultats diffèrent à la suite des diverses évolutions phonétiques desdialectes de lalangue d'oïl et de lalangue d'oc, ou parce qu'on se trouve dans une région où l'on a cessé de parler un dialecte issu dulatin :
Leni de*Campaniacum aboutit partout àgn sauf pourCampénéac : ses habitants ont donc dû abandonner leur parler roman pour lebreton à une certaine époque.
*Campaniacum comporte un groupe initialCa- : le sonk devanta devient doncch dans la majeure partie de l'ancienneGaule tant dans les dialectes de lalangue d'oïl que dans les dialectes de lalangue d'oc. Mais dans le Nord de la Gaule il existe une bande délimitée par laligne Joret où le sonk est conservé devanta, ce qui explique la formeCampigny. Dans le Sud de la Gaule (langue d'oc),ca est aussi conservé, ce qui explique la formeCampagnac qui reste proche de l'étymon*Campaniacum.
C'est la formeChampigny qui est proprement française, c'est-à-dire caractéristique dufrançais central (Champigny-sur-Marne est située dans leVal-de-Marne).Gaston Zink, dans saPhonétique historique du français,1986, fournit une explication (page 184) pour la séquenceign (plutôt queagn) : c'est que devant la consonne palatiséeñ (notéegn en français) lea aboutit àé et ceé peut se fermer jusqu'ài ; l'exemple fourni est :(fungum) campaniolum qui a abouti àchampegnuel en ancien français et àchampignon (avec substitution de suffixe) en français moderne ; l'exemple fourni par G. Zink est d'autant plus pertinent quecampaniolum est une forme proche de*Campaniacum.
En outreMarie-Thérèse Morlet signale (tome III, page 51,Les noms de personne sur le territoire de l'ancienne Gaule) hors de la France seule étudiée dans l'ouvrage d'Ernest Nègre unKempenich, Arrondissement d'Ahrweiler, dérivé de*Campaniacum.