| Date | – |
|---|---|
| Lieu | Arizona confédéré, territoire du Nouveau-Mexique |
| Issue | Victoire de l'Union. Les Confédérés se retirent totalement du territoire du Nouveau-Mexique début 1862. Les Confédérés se retirent totalement du territoire de l'Arizona mi-1863. |
| Edward Canby Isaac Lynde | Henry Hopkins Sibley Thomas Green |
| Département du Nouveau-Mexique | Armée du Nouveau-Mexique |
Batailles
Lacampagne du Nouveau-Mexique est une opération militaire de laguerre de Sécession. Elle a lieu entre les mois de et d'. Elle voit desforces confédérées, sous le commandement dubrigadier généralHenry H. Sibley envahir le nord duterritoire du Nouveau-Mexique dans le but de s'emparer desgisements aurifères duColorado et de s'ouvrir une voie vers les ports deCalifornie.
Les historiens considèrent que cette opération est la plus importante des tentatives sudistes d'ouvrir un nouveau front et de prendre le contrôle des territoires de l'Ouest. C'est aussi l'un des évènements majeurs de l'histoire de l'État duNouveau-Mexique.
Partis deFort Bliss, au Texas, les confédérés remontent vers le nord la vallée duRio Grande. Malgré leur victoire àValverde, ils ne peuvent se rendre maîtres defort Craig, principale place nordiste de la région, et continuent versSanta Fe qu'ils investissent le. Voulant attaquerFort Union, dans la vallée duPecos, ouvrant la voie auxgrandes plaines de l'Est desmontagnes Rocheuses, ils se heurtent aux nordistes àGlorieta Pass. Vainqueurs, ils sont tout de même obligés de se replier, à la suite de la destruction de leur convoi de ravitaillement, et de regagner leTexas.
Une victoire sudiste dans cette campagne aurait privé les nordistes des moyens monétaires fournis par les mines de cette région. S'établir sur la côte Pacifique aurait aussi permis à la Confédération d'obtenir un débouché maritime que les nordistes auraient eu toutes les peines du monde à mettre sous blocus[1],[2].
Une victoire sudiste à l'Ouest aurait aussi obligé les nordistes à détacher des troupes utilisées sur les théâtres d'opérations de l'Est et du Mississippi, ainsi que des troupes destinées à contrôler les tribus amérindiennes des Grandes Plaines et des montagnes Rocheuses[3].

Depuis le début des hostilités, le, les combats se sont concentrés dans l'est du pays. Les territoires du « Far-West » ont été épargnés. Mais les facteurs de division y sont aussi à l'œuvre. C'est le cas dans leterritoire du Nouveau-Mexique[n 1]
Durant des années, les habitants de la partie sud duterritoire du Nouveau-Mexique se sont plaints d'être laissés à leur sort par un gouvernement local trop lointain (à Santa Fe). Le retrait des forces fédérales au début du conflit, pousse cette partie du territoire à choisir le camp sudiste.Tucson etMesilla votant des conventions en ce sens en. Des unités de milice sont aussi levées[4],[5]. En, le lieutenant colonelJohn R. Baylor prend le contrôle de Mesilla avec un bataillon de tirailleurs à cheval (« Mounted Rifles ») du Texas et proclame la création du « territoire confédéré de l'Arizona » couvrant la partie duterritoire du Nouveau-Mexique située au sud du34e parallèle.
La campagne de1862 est dans la ligne de cette évolution, rejoignant la stratégie exposée parHenry H. Sibley devant le président confédéréJefferson Davis. Pour le général Sibley, il fallait lancer une offensive pour s'emparer du flanc est desmontagnes Rocheuses et du territoire du Colorado, alors au plus fort de sa ruée vers l'or. Ensuite, prendre, avecfort Laramie, le contrôle de lapiste de l'Oregon. Dans un second temps, les forces confédérées se tourneraient vers l'ouest pour s'emparer duNevada et de laCalifornie, l'un riche en ressources minières, l'autre ouvrant la porte sur lePacifique.
Pour la mise en œuvre de la première partie de son plan, il envisageait une armée traînant un minimum d'approvisionnements, pour ne vivre que sur le pays et sur les dépôts nordistes dans les forts qui seraient capturés, tout au long de lapiste de Santa Fe.
Ultérieurement, le général Sibley envisageait même de conquérir des régions du nord duMexique (Chihuahua,Sonora etBasse-Californie), par achat ou par la force[6].
En 1861, le théâtre d'opérations de l'ouest est encore jugé, par Washington, secondaire par rapport à celui de l'est. Le, ce sont 34 compagnies — environ 3 400 hommes — qui reçoivent l'ordre de quitter la région pour leKansas[7],[8].
À l'ouverture du conflit, les principales garnisons sont àSanta Fe,Albuquerque,Los Lunas,Camp Burgwin etTucson avec 15 forts[n 2] importants dans la région des Rocheuses. La stratégie nordiste va consister à abandonner certaines places pour renforcer les autres[10]. Une ligne de défense sera établie le long de la vallée duRío Grande, protégeant la route de l'est vers le Kansas et celle du nord vers leColorado[11]. Cette ligne passera par Santa Fe, Albuquerque,fort Garland,fort Union,fort Stanton etfort Craig.
Les commandants des départements militaires duNouveau-Mexique et deCalifornie ayant démissionné pour rejoindre les rangs sudistes[n 3] des remplaçants intérimaires doivent être nommés. C'est ainsi que le commandant du10e régiment d'infanterie, lelieutenant-colonelEdward R.S. Canby se retrouve à la tête du département du Nouveau-Mexique pour toute la campagne[13].

L'armée du Nouveau-Mexique est placée sous le commandement du brigadier général Henry Hopkins Sibley.
Elle est composée des unités suivantes :
Le général Sibley regroupe son artillerie en un bataillon, placée sous les ordres du capitaine, puis major, Trevanion Teel[14].
5 compagnies supplémentaires du7e Texas rejoindront à la fin février. Elles serviront de garnison auFort Thorn à Mesilla.

Les forces fédérales dudépartement du Nouveau-Mexique sont placées sous le commandement ducolonel Edward R.S. Canby, à Fort Craig.
Il y dispose des unités suivantes :
À Fort Union, le colonelGabriel R. Paul dispose du1er régiment d'infanterie du Colorado, une compagnie du2e Colorado, un bataillon du5e régiment d'infanterie U.S. ainsi que d'une compagnie du4e régiment d'infanterie du Nouveau-Mexique. Comme cavalerie, un détachement issu des1er et3e régiments de Cavalerie U.S. Il a aussi 2 batteries provisoires d'artillerie.
La campagne du Nouveau-Mexique peut être divisée en 4 phases successives.
L'armée du Nouveau Mexique du brigadier général Henry H. Sibley remonte le cours du Rio Grande. Pour éviterFort Craig, où sont stationnées d'importantes forces nordistes, les sudistes quittent la piste et passent sur la rive droite. Repérés sans difficulté par les nordistes, ceux-ci veulent leur couper la route quelques kilomètres au nord, àValverde.
L'assaut nordiste est repoussé par les confédérés. Ils regagnent Fort Craig, laissant les sudistes reprendre leur marche vers le nord.
Le, les forces confédérées prennent le contrôle deSanta Fe. L'étape suivante doit les mener àFort Union, important arsenal et dépôt tenu par les forces fédérales, c'est-à-dire à passer de la vallée du Rio Grande vers celle, à l'est duPecos. La route passe par un col, celui deGlorieta Pass.
Une force nordiste leur barre le passage. Les sudistes les obligent à reculer mais la perte de leur propre colonne de ravitaillement, détruite par un détachement de cavalerie nordiste, interdit toute exploitation de leur victoire et impose de revenir à Santa Fe.
Incapables de reconstituer, avec les ressources locales, les approvisionnements nécessaires, les forces sudistes reprennent la route duTexas.
Edward Canby pensait tout d'abord à ordonner la retraite jusqu'àFort Union. Mais après avoir réalisé la faiblesse des forces sudistes, il cherche à concentrer les forces nordistes. Ne laissant que de faibles garnisons à Fort Craig et Fort Union, les troupes sont rassemblées dans la région d'Albuquerque.
Inférieures en nombre, limitées dans leur ravitaillement et leurs munitions, les forces confédérées quittent Albuquerque le en direction du Texas.
Le, les troupes du général Edward R.S. Canby rencontrent celles de du général Henry S. Sibley près dePeralta.
Des escarmouches durent jusqu'au début de l'après-midi, quand une tempête de sable met fin aux combats et permet aux sudistes de décrocher. Leur retraite les mènera àMesilla puisSan Antonio, semant des centaines de traînards derrière eux. Unearrière-garde de quatre compagnies du7e Texas, avec quelques compagnies venues de la partie confédérée de l'Arizona, tiendraFort Thorn sous le commandement du colonelWilliam Steele[16]. Ces forces regagneront le Texas début, devant la menace d'unités fédérales venant du Kansas et de Californie.
Après la retraite des forces sudistes, des forces fédérales commandées par le colonel James H. Carleton, et issues de la « colonne de Californie » occupèrent plusieurs forts de l'ouest du Texas. Edward R.S. Canby gagne ses galons de brigadier général et est affecté[n 5] sur le théâtre d'opérations de l'Est.James H. Carleton lui succède, comme brigadier général.
Les meilleurs éléments des volontaires du Nouveau-Mexique vont former le « 1er régiment de cavalerie du Nouveau-Mexique », sous les ordres deKit Carson. Ce régiment passera le reste du conflit à guerroyer contre les tribus amérindiennes du territoire.
Bien que les sudistes continuent à considérer l'Arizona comme faisant partie intégrante du territoire de la Confédération, et formeront plusieurs fois des plans pour en reprendre le contrôle, ils n'arriveront jamais à les mettre en action. La brigade de Henry S. Sibley servira dans différents endroits du Texas et de la Louisiane, avec parfois le nom de « brigade de l'Arizona ».
Finalement, Henry S. Sibley sera relégué à la direction des trains de ravitaillement en 1863.