| Camp de la route de Limoges (Poitiers) | |
| Présentation | |
|---|---|
| Nom local | Camp de Poitiers |
| Type | camp d'internement français |
| Gestion | |
| Date de création | 1939 |
| Date de fermeture | août1944 |
| Victimes | |
| Type de détenus | Réfugiés espagnols,Juifs etTziganes. |
| Géographie | |
| Pays | |
| Région | Nouvelle-Aquitaine |
| Localité | Poitiers |
| Coordonnées | 46° 34′ 07″ nord, 0° 22′ 25″ est |
Lecamp de la route deLimoges, aussi connu sous le nom decamp dePoitiers, est situé sur le territoire de la commune dePoitiers, dans le département de laVienne. Initialement créé en 1939 pour accueillir des réfugiés espagnols, il devient pendant laSeconde Guerre mondiale, uncamp d'internement français, étape sur la route des camps de la mort pour près de 2 000Juifs et plus d'une centaine deTziganes[1],[2].
Voir aussi :Porajmos
Le camp est construit en 1939 pour accueillir lesréfugiés espagnols qui sont 800 dès. Le camp se vide lors de l'invasion allemande en 1940. En, plus de 500Tziganes français et des étrangers y sont internés dans des conditions inhumaines dues au sol argileux et transformé en bourbier, à l'absence de chauffage, à la nourriture insuffisante et mauvaise et à l'absence des éléments de ménages les plus élémentaires. Puis, à partir du, des Juifs, 151 adultes et 158 enfants les rejoignent. Les baraques des Tziganes et des Juifs sont séparées par une clôture, ce qui n'empêche pas l’entraide entre les deux populations. En, on compte 801 internés : 27 Espagnols, 452 nomades et 322 israélites s’entassant dans 15 baraques de 50 mètres sur 6 mètres. En, lesétoiles jaunes sont distribués dans le camp.
À partir du, le camp devient une annexe de la prison de laPierre levée de Poitiers. Des condamnés dedroit commun y sont transférés puis à partir de, des femmes résistantes politiques poitevines.
Finalement, 2500 à 2900 internés ont séjourné au camp de la fin 1939 au mois d’août 1944 répartis ainsi : 1800 à 1900 Juifs, 500 à 600 nomades, 200 à 300 politiques (statut "politique" étant également attribué abusivement aux tsiganes depuis le décret-loi du président Lebrun le 6 avril 1940, cf.Porajmos).auxquels s’ajoutent quelques dizaines d’Espagnols et autres victimes de l’arbitraire. Les Juifs sont ensuite déportés vers lescamps de la mort. Quant aux Tziganes, plus d'une centaine d’entre eux meurent dans les camps deBuchenwald etSachsenhausen. Ceux qui n’ont pas été déportés enAllemagne (304 personnes) sont transférés aucamp de Montreuil-Bellay le.
Ces chiffres montrent qu'en Poitou-Charentes-Vendée, environ 2 000 juifs sur 2481 ont été déportés soit 80 % des Juifs de cette région, cela à cause de lacollaboration entre l’administration de Vichy, particulièrement celle dupréfetLouis Bourgain[3] et les autorités allemandes présentes à Poitiers. Il ne semble pas qu'un Allemand soit jamais entré dans le camp entièrement surveillé par des gardiens et gendarmes français[4].
Toutefois, les internés ont pu obtenir le soutien dupréfet déléguéRobert Holveck qui est emprisonné après avoir ignoré des ordonnances allemandes, duPère Jean Fleury, aumônier des tziganes, reconnu en 1964 le premier commeJuste parmi les nations en France[5],[6], et du rabbinÉlie Bloch (jusqu’à son arrestation) qui se dépensent également sans compter pour les internés.