De 1942 à 1944, il est le lieu de transit des déportés pourMauthausen,Ravensbrück,Buchenwald ouNeuengamme. Plus de 54 000 résistants, militants syndicaux et politiques, Tziganes (Sinté,Manouches,Yeniches, etc..), civils raflés, Juifs, y sont internés[2],[1]. 50 000 d'entre eux[2],[3] sont déportés dans les camps de concentration et d'extermination d'Auschwitz, Ravensbrück, Buchenwald,Dachau,Sachsenhausen, Mauthausen, Neuengamme[2]. LeFrontstalag 122 s'est caractérisé notamment par l'internement et la déportation des « politiques » et personnalités « otages » :communistes, syndicalistes,résistants, Sinté (appelés Tziganes) et civils[1]. Le « camp C »[4], ou le camp juif, tenu au secret, est déjà, vu les conditions d'internement qui y règnent, un lieu d'extermination par la faim et la maladie[4].
La publication en 2008 de la première étude historique réalisée sur le camp d'internement de Royallieu permet d'établir et de faire connaître son histoire. Ce camp est l'un des plus importants rouages du systèmetotalitaire et génocidaire sur le sol français pendant laguerre[6].
L'ancienne caserne de Royallieu devient en juin 1940 un camp où l'armée allemande regroupe des prisonniers de guerre[7]. Il est transformé ensuite en camp de transit avant la déportation des prisonniers vers l'Allemagne ou laPologne.
De nombreuses personnes appartenant aux ethniesroms (appelés tsiganes) sont déportés depuis Royallieu vers lecamp de concentration d'Oranienbourg-Sachsenhausen (victimes duPorajmos)[8]. Le décret-loi du 6 avril 1940 du présidentAlbert Lebrun[9] assignait à résidence forcée les nomades, par crainte que leurs fréquents déplacements nuisent à la sécurité intérieure[10]. De nombreux tsiganes sont ainsi internés pour des motifs prétendument politiques, comme en témoigne le cas d'Eugène Fauveau, interné « politique » alors qu'il est âgé de six ans.
C'est de Royallieu que part le lepremier convoi depuis la France versAuschwitz, emportant plus de mille Juifs.
Après larafle de Marseille du 22 au, 1 642 personnes sont transférées vers le camp de Royallieu. Le, 786 Juifs (dont 570 de nationalité française) sont envoyés aucamp de Drancy puis déportés àSobibor (convois 52 et53 des 23 et : aucun survivant pour le convoi du 23 mars et cinq pour le convoi du 25 mars)[11].
Devenu « quartier Royallieu » après la guerre, ce camp sert de centre d'instruction (CI) de l'Armée de l'Air pour lesappelés du contingent dans la fin desannées 1950 et au-delà. Formé au combat militaire terrestre en 60 à70 jours, chaque contingent d'appelés d'environ 1 000 recrues par trimestre quitte ce centre d'entraînement à l'issue de la formation. Les appelés de chaque contingent sont alors dispersés dans les diverses bases aériennes (BA) tant en France qu'enAlgérie.
L'Armée se retirant, un Mémorial de l'internement et de la déportation peut être créé dans les trois bâtiments conservés du site. Il est inauguré et ouvert au public le[14]. De plus, un chantier est mis en œuvre à proximité des voies de lagare de Compiègne, présentant deux wagons de déportation d'époque.
Plaque commémorativeplace de l'École-Militaire à Paris, en mémoire des 743 personnalités juives françaises arrêtées le et internées à Royallieu, avant d'être déportées, pour la plupart, dans le premier convoi parti de France à destination d'Auschwitz, en.
↑a etb« Le camp de Compiègne-Royallieu 2/3 », sur le site de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre (ONAC), Service départemental des Yvelines – Mémoires 78, consulté le 3 janvier 2009.
↑a etbAndré Verchuren et Jean-Charles Millet sont déportés dans le « Train de la mort ». Ville de départ :Compiègne, destination :camp de concentration de Dachau, le. Dans ce train portant le numéro 7909, dans des conditions épouvantables, 2 500 hommes sont transportés dans 44 wagons à bestiaux. [source : ministère de la Défense, le nombre d'hommes et de wagons a été déterminé à la suite du procès militaire de 1950]. 1 632 prisonniers survivent à ce terrible voyage. Sous une chaleur caniculaire, sans eau, asphyxiés, beaucoup de déportés sont pris d'une folie meurtrière, s'entretuant. À l'arrivée, on dénombra plus de cinq cents morts [source : Christian Bernadac,Le Train de la mort.
AndréPoirmeur,Compiègne, 1939-1945. Hitler à Compiègne, occupation et résistance, rapatriement des prisonniers de guerre, Laval inaugure, la relève, service du travail obligatoire, le camp de concentration de Royallieu, libération, Compiègne,, 159 p..
XavierLeprêtre,De la Résistance à la déportation. Compiègne-Royallieu, 1940-1944, Compiègne,, 222 p.(OCLC411561532).
Le Camp de Royallieu durant la Seconde Guerre mondiale, Beauvais, Service départemental de l'Office national des anciens combattants et victimes de guerre,(OCLC469764916).
Marc Tavernier,Camp C, Compiègne-Royallieu, documentaire historique de 57 minutes, Purple Milk Production, 2010.avec des témoignages de survivants et la participation deSerge Klarsfeld.